1. Petrolio de Pasolini, un livre-somme inachevé ou inachevable ?
- Author
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Colomb, Chantal
- Subjects
traduction ,Oulipo ,archive Sénac ,diasporas noire et juive ,Jean Sénac ,revue Forge ,Marcel Bénabou ,incompleteness ,fragment ,Petrolio ,maghrebian literature ,poetic ,Dernier des Justes ,poétique ,inachèvement ,Freud ,avant-texte ,in-fini ,revue Terrasses ,novel ,Kaddish ,L’Étoile du matin ,Confiteor ,Raoul Hausmann ,General Medicine ,Albert Memmi ,créole ,Schwarz-Bart ,politique ,génétique textuelle ,Le Dernier des Justes ,Simone Schwarz-Bart ,L’Étoile du matin (“The Morning Star”) ,Guerre d’indépendance algérienne ,Cabré ,génétique des textes ,monologue épistolaire ,fonds Simone et André Schwarz-Bart ,Mulâtresse Solitude ,politics ,roman ,analyse génétique ,femmes ,André Schwarz-Bart - Abstract
Pasolini n’a pas pu terminer Petrolio, qu’il écrivait lorsqu’il fut assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975. Tantôt appelé Roman, tantôt dénommé Poème, Petrolio n’est pas subdivisé en chapitres mais en appunti (notes), ce qui révèle que, pour Pasolini, aucune section du livre n’était achevée. Plusieurs modèles d’œuvres très longues l’ont inspiré : La Divine Comédie de Dante, les contes des Mille et une nuits ou encore À la recherche du temps perdu de Proust. Pasolini considérait Petrolio comme une œuvre-somme, il avait même dit que ce serait son dernier livre. Nous nous interrogerons sur la faisabilité du livre. Pasolini pouvait-il achever le livre tel qu’il l’avait conçu ? Dès le début du roman, il semble indiquer qu’il n’aura ni début, ni fin. La pluralité des narrateurs, la diversité des lieux, des époques ou la référence à des mythes permettent à Pasolini d’élaborer toute une poétique de l’inachèvement. Mais reste la question du sens du livre. Il semble que Pasolini ait voulu entrelacer les significations politique, sexuelle et mystique de son livre, ce qui renforce sa complexité. Pasolini could not finish Petrolio, which he was writing when he was assassinated on the night of November 1st, 1975. Sometimes called Roman, sometimes called Poem, Petrolio is not subdivided into chapters but into appunti (notes), which reveals that, for Pasolini, no section of the book was complete. Several models of very long works have inspired him: Dante’s Divine Comedy, the One Thousand and One Nights or Proust’s In Search of Lost Time. Pasolini considered Petrolio as a work-sum, he even said that it would be his last book. We will question the feasibility of the book. Could Pasolini have finished the book as he had conceived it? From the beginning of the novel, it seems to indicate that it will have neither beginning nor end. The plurality of narrators, the diversity of places, periods or the reference to myths allow Pasolini to develop a whole poetics of incompleteness. But there remains the question of the meaning of the book. It seems that Pasolini wanted to intertwine the political, sexual and mystical meanings of his book, which adds to its complexity.
- Published
- 2022