Tahiri, M.H., Chourak, M., Majbar, A., Beavougui, L., Allala, M., Yaka, M., Ehrichou, A., and Alkandry, S.E.
Introduction : L’atteinte ano-perinéale au cours de la maladie de Crohn est relativement fréquente et de traitement difficile. Nous rapportons une étude rétrospective dont le but est de discuter la prise en charge thérapeutique medico-chirurgicale de ces lésions. Matériels et méthodes : Une étude rétrospective, entre le premier Janvier 2000 et le 31 Décembre 2005 avec un recul de 19 mois, faite d’une série de12 patients opérés pour maladie de Crohn ano-perinéale au sein de service de chirurgie viscérale et proctologique II de l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V, Résultats : La maladie de Crohn ano-perinéale a été notée à un âge moyen de 38 ans avec une prédominance masculine, dominé surtout par les fistules dans 83% des cas. Le diagnostic a été évoqué en postopératoire, devant la présence du granulome épithélio-giganto-cellulaire chez tous les malades, et retenu, après un bilan complémentaire réalisé à distance, sur l’ensemble des arguments cliniques, endoscopiques, histologiques et évolutifs. Un bilan de la maladie crohnienne a été réalisés, les LAP, en rapport avec la maladie de Crohn, étaient isolées chez 8 patients et associée à des lésions intestinales méconnues chez 4 patients. Le traitement chirurgical a été une fistulectomie ou une fistulotomie associée à un drainage en séton(10cas) et une double fissurectomie avec anoplastie (2cas). Le recul moyen était de 19 mois. La cicatrisation a été jugée bonne dans 3 cas, lente dans 3cas, une sténose anale modérée a été notée dans un cas et une récidive de fistule dans un cas. Sur le plan fonctionnel, on a noté une hypotonie sphinctérienne dans 5cas et une incontinence anale chez un cas. Discussion : Les lésions anoperinéales de la maladie de Crohn sont fréquentes, souvent gênantes, chroniques, récidivantes, extensives, complexes et de traitement difficile. Le traitement de ces lésions reste encore controversé, en partie du fait des difficultés d’évaluation liées à leur diversité et à leur complexité. Actuellement l’apport du traitement médical moderne permet d’éviter toute agression chirurgicale qui risque d’entraîner ou d’aggraver des troubles de la continence sphinctérienne sauf nécessité. Conclusion : Le traitement médical doit être toujours prescrit en première intention. Quant au traitement chirurgical, il ne doit être envisagé qu’en cas l’absence de maladie de Crohn active., Journal Marocain des Sciences Médicales, Vol. 17, No 1 (2010)