Vincent, Ghislain, Ahü-Delor, Anne, Féménias, Jean-Marc, Gaëtan, Loïc, Mignot, Olivier, Mouton-Venault, Sylvie, Gaston, Christophe, Berranger, Marion, Brugnot, Jonathan, Brunet-Gaston, Véronique, Deyts, Simone, Dietrich, Anne, Dunikowski, Christophe, Lebohec, Yann, Métais, Laure, Petit, Mathilde, Tisserand, Nicolas, Institut national de recherches archéologiques préventives - Centre de recherches archéologiques de Nîmes (Inrap, Nîmes), Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Archéologie des Sociétés Méditerranéennes (ASM), Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture (MC), Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés [Dijon] (ARTeHiS), Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Université de Bourgogne (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre Camille Jullian - Histoire et archéologie de la Méditerranée et de l'Afrique du Nord de la protohistoire à la fin de l'Antiquité (CCJ), Aix Marseille Université (AMU)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Archéologie de la Gaule : structures économiques et sociales (GAMA), Archéologies et Sciences de l'Antiquité (ArScAn), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Laboratoire Chrono-environnement (UMR 6249) (LCE), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Franche-Comté (UFC), Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), IRAMAT - Laboratoire Métallurgies et Cultures (IRAMAT-LMC), Institut de Recherche sur les Archéomatériaux (IRAMAT), Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM)-Université d'Orléans (UO)-Université Paris-Saclay-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM)-Université d'Orléans (UO)-Université Paris-Saclay-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Sans affiliation, Inrap GES, and VINCENT, Ghislain
Cette opération a permis de comprendre l’organisation et l’évolution d’un quartier urbain de l’agglomération d’Intaranum sur les cinq premiers siècles de notre ère.Située immédiatement à l’est d’une voie reliant Entrains à Auxerre, la parcelle fouillée semble n’être investie que vers le début du Ier s. Les premiers indices d’occupation livrent l’image d’un paysage rural, peu anthropisé, centré chronologiquement sur la période augustéenne. La zone va bénéficier très rapidement de la mise en place d’une voie est-ouest, implantée de manière non perpendiculaire à l’axe principal, et qui semble polariser l’organisation générale du quartier. De part et d’autre, elle est équipée de portiques derrières lesquels s’installent des bâtiments formant des unités construites rectangulaires de 4 m par 8 m. Ces bâtiments sont souvent associés à des caves, parfois très grandes. L’ensemble du bâti est construit en matériaux périssables, terre et bois sur sablière basse. Pour cette phase, les vestiges d’activités métallurgiques sont très importants, fonctionnant pour certains dès l’époque tibérienne, mais le pic d’activité se situe à l’époque flavienne. Ces forges ont laissé de nombreuses traces bien marquées sédimentant certains espaces sur plus de 80 cm. L’organisation des ateliers présente une certaine standardisation. L’ensemble du quartier subit l’action de plusieurs incendies qui ne remettront toutefois pas en cause la forme générale de l’urbanisme et les bâtiments touchés seront reconstruits à l’identique.Dès le début du IIe s., on note un changement progressif mais radical dans l’urbanisme du quartier. La voie est-ouest semble perdre sont rôle majeur au profit de l’axe principal. Les bâtiments sont repris en pierres et mortier cette fois selon les règles de nouvelles normes urbanistiques. L’unité parcellaire, toujours rectangulaire, s’inscrit ainsi dans un module directeur basé sur l’actus romain. Le secteur est essentiellement constitué de parcelles non bâties, sortes de clos laissés en jardin équipés de puits, de fosses d’aisance et de caniveaux. Les seuls espaces occupés par des bâtiments se trouvent malheureusement en façade de la rue principale et n’ont donc été qu’effleurés par la fouille. En revanche, dans l’angle sud-est, de l’autre côté de la rue secondaire, il faut noter l’installation d’un riche bâtiment à péristyle rhodien. Les espaces artisanaux ont totalement disparu durant cette phase.Enfin, la dernière installation se met en place au milieu du IIe s. Il s’agit d’un espace monumental constitué d’une place dallée encadrée d’un portique qui dessert une série de pièces en arrière. Les modules ne sont pas parfaits et le bâti utilise de manière opportuniste la patte d’oie formée entre les deux rues. La fouille du puits de cet ensemble a livré des ensembles statuaires de belle qualité évoquant une fonction religieuse bien marquée. L’abandon semble se faire ici vers la fin du IVe s. ou au début du Ve s. Par la suite, la parcelle va subir l’action des récupérateurs et ne sera plus jamais urbanisée. Elle sera remise en culture et enfin en prairie avant d’être occupée par l’ancienne scierie Mannevy.