Engagé depuis longtemps dans le monde de l’éducation au sein de la communauté francoontarienne, et toujours soucieux de défendre l’école catholique de langue française, le fait de pouvoir se pencher sur la façon de présenter l’apport de l’école catholique de langue française dans le discours public a incité l’auteur à vouloir faire avancer la recherche en théologie pratique. Il a formulé une hypothèse de travail : l’école catholique de langue française communique peu ou d’une manière incomplète son apport à la société ontarienne dans le discours public. Et comme l’ignorance engendre la méfiance, elle est entre autres, une des raisons qui suscite la contestation du droit à l’existence des écoles catholiques de langue française en Ontario. Afin d’identifier ce qui importe aux écoles catholiques de langue française de communiquer à la société ontarienne, l’auteur, dans un premier chapitre présente le rôle qu’une société de plus en plus sécularisée attend de l’école. Il commence par décrire les fondements juridiques et historiques des écoles catholiques de langue française en Ontario pour ensuite brosser le tableau de la structure organisationnelle du système éducatif de la province. Pour ce faire, l’auteur s’inspire du rapport remis à l’UNESCO par la Commission internationale sur l’éducation pour le vingt et unième siècle, d’une certaine revue de la littérature sur l’éducation dans une société séculière et des recommandations formulées par la Communauté francoontarienne catholique lors de ses deux Symposiums sur l’éducation, celui de 2001 et celui de 2011. Dans un deuxième temps, l’auteur examine la théologie et l’ecclésiologie pour décrire les attentes de l’Église catholique quant au rôle que doit jouer l’école catholique, plus particulièrement dans la mission de l’Église. Il pose d’abord un regard sur la mission de l’Église universelle, tout en utilisant le paradigme de l’inculturation défini par le théologien Achiel Peelman o.m.i.. Ce paradigme permet à l’auteur d’exposer le triple fondement christologique, ecclésiologique et pneumatologique de l’inculturation et de décrire l’apport particulier du Synode de 1974 à la mission de l’Église, ainsi que ses conséquences sur l’école catholique. Ce deuxième chapitre articule également la théologie de l’humanisation qui soustend le projet de l’école catholique. Ce projet d’humanisation est défini, ses dimensions personnelle et communautaire sont exposées et on le propose comme le véritable lieu du dialogue interreligieux et sociétal. À même la pensée d’André Fossion s.j., théologien belge, l’auteur poursuit sa réflexion en présentant un paradigme nouveau sur l’annonce et sur la proposition de la foi, de même que son application aux écoles catholiques de langue française de l’Ontario. Il est à noter que tout au long de cette section, un regard est également posé sur la mission que se sont donnée les écoles catholiques de langue française en 2005, afin d’établir, s’il y a lieu, des corrélations entre la mission de l’école et celle de l’Église universelle. À partir des données recueillies dans les deux premiers chapitres, pour valider ou infirmer son hypothèse, l’auteur concevra une grille d’analyse qui lui permettra d’évaluer un corpus de 1025 articles de journaux datés de 2001 à 2011, tirés de huit quotidiens, hebdomadaires ou mensuels franco-ontariens. Seront par la suite élaborés et justifiés successivement le choix des journaux utilisés et la méthodologie retenue. Au terme d’une brève analyse du contenant, une analyse plus exhaustive du contenu sera entreprise à même les catégories suivantes : histoire, langue et culture, services, attentes de la société moderne, dialogue, attentes envers l’école confessionnelle, partenariat, mission de l’école catholique, attentes de la communauté franco-ontarienne catholique, ambassadeurs, ambassadrices et finalement la mission de l’Église. Une fois l’analyse des articles journalistiques complétée, l’auteur formule des recommandations aux différents intervenants et intervenantes des écoles catholiques de langue française afin qu’ils puissent mieux communiquer leur apport à la société ontarienne. Finalement, l’auteur résume sa motivation, son but et sa démarche dans la conclusion de son travail. Il dit espérer avoir rencontré les objectifs de la théologie pratique et les attentes de l’Église exprimées par les Pères Synodaux en octobre 2011 quant au rôle des institutions de formation et de recherche dans son action éducative. En dernier lieu, il propose sa recherche comme une première réflexion sur le sujet et il invite d’autres chercheurs à la poursuivre.