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À partir d’un travail associant l’analyse de sources d’archives, de sources imprimées et de sources orales, cette contribution se propose de mettre au jour, dans les années 1980 et 1990, l’extension du domaine managérial au secteur de l’Inspection pédagogique en charge de l’éducation physique et sportive (EPS). Sous l’influence conjointe du rattachement de cette discipline d’enseignement à l’Éducation nationale et du développement du Nouveau Management Public, la professionnalité de ces acteurs et de ces actrices de l’EPS évolue en réponse aux nouvelles exigences d’évaluation et de performance du système éducatif français. Le modèle de l’inspecteur ou de l’inspectrice de terrain, sanctionnant les actes pédagogiques des enseignants et des enseignantes d’EPS, est délaissé au profit du modèle de l’expert gestionnaire et multi-tâches sommé de maitriser de nouvelles techniques d’audit, d’évaluation et de contrôle. Based on an analysis of archival sources, printed sources and oral sources, this contribution aims to bring to light the extension of the managerial domain to the sector of the pedagogical Inspection in charge of physical education (PE) in the 1980s and 1990s. Under the joint influence of the attachment of this teaching discipline to the National Education and the development of the New Public Management, the professionalism of these PE actors evolved in response to the new evaluation and performance requirements of the French education system. The model of the inspector in the field, sanctioning the pedagogical acts of PE teachers, is being abandoned in favor of the model of the expert manager and multi-tasker who is required to master new audit, evaluation and control techniques.

Dans le domaine du sport comme dans celui de l’éducation physique, la IVe République est souvent perçue comme un temps mort, sorte de parenthèse durant laquelle impuissance et immobilisme sont la règle à l’œuvre. L’historiographie qui lui est consacrée montre que les pouvoirs publics, à la fois en rupture ou héritiers des décennies précédentes, n’ont pas les moyens de concrétiser leurs ambitions et, malgré quelques avancées, les objectifs annoncés en restent bien souvent à l’état d’intention. Cette vision de l’histoire est-elle discutable ? Peut-on et doit-on continuer à penser que, sur le plan du sport comme sur celui de l’éducation physique, les années 1946-1958 ne témoignent que de progrès mineurs ? En faisant le choix d’orienter l’analyse selon l’angle de la reconstruction, cet ouvrage ambitionne de s’attaquer à cette représentation quelque peu restrictive de la période. Si la reconstruction est l’action de rebâtir quelque chose ou une nouvelle façon de se la représenter, les contributions tentent alors de situer les degrés du changement qui s’opère et montrent dans quelle mesure cette période construit en partie les fondations de l’éducation physique scolaire et du sport sur lesquelles s’appuient l’élan et l’euphorie des années 1960. Fruit des journées d’étude qui se sont déroulées à la Maison de la recherche en sciences humaines de Caen, les 16 et 17 mars 2016, cet ouvrage propose un éclairage neuf sur les idées développées et les réformes engagées en matière d’éducation physique scolaire, de sport et de loisirs. Dans le contexte délicat de reconstruction matérielle et financière au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la IVe République érige les fondations des politiques sportives et de jeunesse à venir.

La relation sport-médias est essentielle et souvent fondatrice dans l’histoire du phénomène sportif dès la fin du XIXe siècle. Pourtant, l’histoire des médias sportifs et de la médiatisation du sport est encore peu étudiée. La chose est partiellement corrigée pour la presse – surtout pour la IIIe République – avec un nombre appréciable d’ouvrages parus depuis une dizaine d’années et en voie de parution. En revanche, les domaines radiophonique et télévisuel restent à l’état de friche ou presque. Le constat de Jean-François Diana et Guy Lochard en 2004 reste d’actualité : « Le sport télévisé ne semble pas […] avoir trouvé un relais conséquent sur le terrain de la recherche » (MédiasMorphoses, nº 11, 2004, Le sport médiatisé, du voir au savoir, p. 17). Pourtant, tout comme la presse avant elles, la radio (dès les années 1920) et la télévision (à partir du soir des années 1940 pour la France) ont joué et jouent toujours un rôle central dans l’histoire du spectacle sportif, de sa consommation, in fine, dans celle de la massification des cultures sportives. Parallèlement, le sport constitue dès la fin des années 1940, aux premières heures de la télévision publique, un terrain d’expérimentation cathodique, une sorte de laboratoire. L’histoire des rapports entre sport et télévision est donc essentielle, à ces deux titres. Mais elle reste à faire. C’est pourquoi notre contribution portera moins sur cette histoire en devenir que sur les grands champs sur lesquels pourrait être mené ce travail pour la période de la IVe République : les programmes et leurs formes ; les formes du récit médiatique (techniques et discours) ; les journalistes et producteurs spécialisés ; la politique de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) en matière de sport. The sport-media relationship has been essential and often fundamental in the development of the sporting phenomenon since the end of the 19th century. Yet, the history of sports-media and the media coverage of sports have been the object of few studies. The subject has been partially covered by the press – mainly for the Third Republic – with a considerable number of works published over the past ten years or so and those about to be published. On the other hand, the areas of radio and television have remained unexploited or virtually so. The observation by Jean-François Diana and Guy Lochard in 2004 is still valid: “Television sport does not seem […] to have led to a strong reaction in the field of research” (MédiasMorphoses, nº 11, 2004, Le sport médiatisé, du voir au savoir, p. 17). Yet, like the press before them, radio (from the 1920s) and television (from the late 1940s onwards for France) played and still play a central role in the history of the sporting spectacle, of the way it has been received and ultimately in the massive expansion of sports culture. At the same time, as early as the end of the 1940s, in the early days of public television, sport was a field for television experimentation, a kind of laboratory. The history of the relationship between sport and television is therefore essential for both these reasons. But it remains to be written. That is why this paper will focus less on the emerging history than on the important areas on which this study could be based concerning the period of the Fourth Republic: the programs and their shape and form; the forms of media narrative (techniques and discourses); specialised journalists and producers; the policy of French Television – the RTF (Radiodiffusion-télévision française) – on sport.

L’immobilisme dans le domaine des pratiques d’exercices corporels, le manque de dynamisme des acteurs, l’inaction ou la « paralysie » des institutions, l’absence de moyens pour mener à terme une politique sportive d’envergure constituent une idée couramment admise, une caractéristique intrinsèque de la IVe République. À l’évidence, la reconstruction de la France, sortie exsangue de la guerre, impose d’autres priorités. Après le conflit mondial et les désastres associés, l’urgence est ailleurs...

Souvent considérée comme une période de faible intensité au niveau des actions politiques engagées, la IVe République est le théâtre d’une densification de l’activité sportive. L’objet de cette étude est de prendre la mesure de l’action des services de l’État dans le domaine du sport et de l’éducation physique. En s’attachant à déployer l’enseignement de l’éducation physique à travers tout le territoire, Gaston Roux tend à créer les conditions d’une diffusion culturelle de grande ampleur. Celle-ci est mise en évidence par le volontarisme qu’il développe à l’égard des sports, particulièrement par l’intermédiaire du sport scolaire et universitaire. Si ce projet s’applique à inscrire l’école dans une nouvelle dynamique, il prend tout son sens en visant d’autres catégories comme la jeunesse ouvrière ou les licenciés sportifs. L’intérêt porté à la réglementation de la pratique des activités sportives souligne également l’effort constant mené pour en faire une réalité plus largement partagée. L’étude des archives institutionnelles laisse ainsi apparaître que la IVe République correspond dans le domaine de l’éducation physique et des sports à une phase importante de structuration durant laquelle il s’agit d’initier une dynamique collective autour des pratiques sportives. The Fourth Republic often considered as a period of low intensity as far as political actions were concerned, was the scene, nevertheless, of an intensification of sporting activity. The object of this study is to assess the activities of the State services in the field of sport and physical education. In his attempt to promote the teaching of physical education throughout the country, Gaston Roux aimed to create the conditions for a widespread cultural initiative. This was noticeable in his proactive approach to sport and, particularly, to school and university sporting activities. This program sought to introduce a new dynamic in schools and fulfilled its role by targeting other categories of people such as the community of young workers or even sport-licence holders. The interest shown in the regulation of sporting activities also emphasised the constant efforts made to try and turn them into a more widely shared mainstream reality. The study of institutional records reveals that the Fourth Republic was a significant period in the structuring of physical education and sports and during which there was an attempt to initiate a collective dynamic around sporting activities.

Cette contribution vise à cerner la politique sportive mise en œuvre par la haute administration coloniale après 1945. Dans un contexte géopolitique nouveau, et alors que se met en place une gestion modernisée des colonies, la scolarisation de nouvelles élites devient un enjeu majeur pour les autorités coloniales. Dans ce contexte, politiques sportives scolaire et civile sont liées. Comment sont construites ces politiques en Afrique noire et quels en sont les enjeux sociaux et politiques ? Pour ébaucher un éclairage sur ces questions, nous proposons de nous focaliser sur le cas du Sénégal, entre 1946 et 1958. This paper endeavours to determine the sports policy adopted by the senior colonial administration after 1945. In a new geopolitical context and at a time in which a modernised management of the colonies was set in place, the education of the new elite had become an important issue for the colonial authorities. In this context, school and civil sports policies were linked. How were these policies developed in Black Africa and what social and political challenges did they encounter? To shed light on these questions, we intend to focus on what took place in Senegal between 1946 and 1958.

Après le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale, la IVe République est une période marquée par l’inflation, la guerre froide ou encore la tourmente politique. Pourtant, à cette époque, le docteur Max Fourestier met en place le mi-temps pédagogique et sportif à l’école Gambetta de Vanves en 1950. Cette expérience est un ensemble de procédés qui articule les activités intellectuelles le matin et les activités physiques l’après-midi. Prolongeant ce qu’il considère comme une œuvre sanitaire et sociale, ce médecin scolaire envoie aussi la première classe de neige organisée au sein de l’école publique pendant un mois, en 1953, au chalet de l’Aurore à La Féclaz. Cette formule à la montagne se généralise rapidement au cours de cette décennie à l’échelon national. Parallèlement à ce mouvement initié en direction des massifs enneigés et à diverses autres expériences, le docteur Max Fourestier met également sur pied une classe de forêt en 1959. La situation de trouble profond dans laquelle se trouve la société française aurait-elle des vertus créatrices ? Le but de cette présentation est de montrer que la crise économique, l’instabilité politique et le désastre social d’après-guerre sont des leviers, presque paradoxaux, de l’émergence d’expériences scolaires porteuses d’espoir. Plus précisément, face à la prostration générale, certaines localités privilégiées et atypiques (ici Vanves) profitent d’un contexte favorable à la prise de risque pédagogique et à la novation scolaire. Finalement, l’enjeu majeur de cette contribution envisage de montrer que dans un tel contexte national et local, les expériences, voire les réformes scolaires, sont particulièrement activées en périodes de crises. Comme l’affirme Edgar Morin, « plus la crise s’approfondit et dure, plus elle suscite une recherche de solutions de plus en plus radicales et fondamentales. La crise a donc toujours un aspect d’éveil » (« Pour une crisologie », Communications, nº 25, 1976, p. 159). Bien évidemment, il conviendra de situer les expériences de Vanves par rapport à un certain héritage de l’entre-deux-guerres et de questionner l’éventuelle rupture de la mise en place de la Ve République. After the cataclysm of World War II, the Fourth Republic was marked by a period of inflation, the Cold War and even political upheavals. And yet, at the time, Dr Max Fourestier introduced 50% teaching / 50% sport at the Gambetta school in Vanves, in 1950. This experiment consisted of a range of procedures that grouped intellectual activities in the morning and physical activities in the afternoon. As a school doctor, he decided to extend this measure, which he perceived as having a health and social value; in 1953, he also sent a group of children to the first ski class, organised by a state school, for a month at the “Chalet de l’Aurore” in La Féclaz. This “mountain formula” quickly spread to the national level over the next decade. In parallel to this move towards mountains and snow and other various experiments, Dr Max Fourestier also introduced forest classes in 1959. Could it be that the widespread confusion and uncertainty in which French society found itself had its creative virtues? The goal of this paper is to show that the economic crisis, the political instability and the social havoc in the aftermath of World War II were real key levers, even if almost paradoxically so, in creating and conducting experiments in schools that became beacons of hope for the country. More precisely, in a context of general prostration, a few select and atypical municipalities (Vanves in the present case) enjoyed a favourable environment for taking risks in teaching methods and in introducing innovations. Finally, the main issue at stake in this paper is to try and demonstrate that in such a national and regional context, experiments in schools or even school reforms are usually triggered in times of crisis. As Edgar Morin has remarked, “the more a crisis gets worse and goes on and on, the more it leads to a search for solutions that tend to become more and more radical, more and more fundamental. A crisis always initiates an awakening” (« Pour une crisologie », Communications, nº 25, 1976, p. 159). Of course, the experiments conducted in Vanves need to be seen in the context of a kind of legacy from the inter-war period and of its possible disruption provoked by the establishment of the Fifth Republic.

Point de départ symbolique d’une période d’espoir, la capitulation du 8 mai 1945 est célébrée, en France comme ailleurs, par de nombreuses scènes de liesse populaire. À Paris, la population descend en masse sur les Champs-Élysées pour manifester sa joie d’être enfin libérée du joug de l’Allemagne nazie. Le processus de libération entamé le 6 juin 1944 par le débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie trouve ainsi une conclusion heureuse. Délivré d’un conflit qui aura duré pl...

Fondée sur les archives de la Direction des mouvements de jeunesse et de l’éducation populaire, rattachée au ministère de l’Éducation nationale, puis de la Direction générale de la jeunesse et des sports (DGJS), cette contribution vise à éclairer l’histoire de la politique étatique en matière de colonies de vacances entre 1944 et 1958. Si les grands organismes de colonies (Union française des colonies de vacances – UFCV ; centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active – CEMEA ; Comité protestant des colonies de vacances – CPCV ; Union française des œuvres de vacances laïques – UFOVAL ; etc.) ont été diversement étudiés, la manière dont l’État envisage son rôle auprès de ces organismes et infléchit leur trajectoire a surtout été envisagée de manière indirecte. Notre intention est donc de montrer que, parmi les politiques éducatives, culturelles et sportives mises en place pendant la IVe République, celles qui touchent à l’organisation des colonies de vacances, et par conséquent à l’organisation des vacances elles-mêmes pour un très grand nombre d’enfants et d’adolescents, occupent une place non négligeable. Après la Deuxième Guerre mondiale, les colonies de vacances deviennent un fait social majeur (300 000 enfants partent en colonies en 1945, 900 000 en 1949), répondant à des finalités tant hygiéniques qu’éducatives. Elles sont alors, initialement, largement accompagnées et subventionnées par l’État, qui envisage également de réglementer ce secteur en plein développement. La création des diplômes d’animateur et de directeur de colonie, en 1949, force les grands organismes à s’orienter dans la voie de la formation : ce sont eux qui irrigueront les colonies municipales, associatives, etc., de leurs cadres. Les questions de sécurité, en outre, amènent l’État à durcir le contrôle des colonies en matière de recrutement et d’activités. Loin d’être une question mineure, les colonies de vacances sont donc pleinement investies par l’État dans cette période, qui crée une commission pédagogique ministérielle en 1950, un corps d’inspecteurs généraux et régionaux des colonies de vacances, etc. Si l’État demeure en retrait sur des questions cruciales telles que la diversification sociologique des colonies, l’évolution de leur rôle social en regard des grandes évolutions socioculturelles de la période, il fait preuve d’un volontarisme certain et constitue pour les colonies de vacances un acteur de poids dans le contexte de l’utopie de l’éducation populaire. The aim of this paper is to examine the history of the State’s policy concerning summer camps between 1944 and 1958, based on the records kept by the Directorate of Youth Movements and Popular Education (Direction des mouvements de jeunesse et de l’éducation populaire), attached to the Ministry of Education, and by the Directorate General of Youth and Sports (Direction générale de la jeunesse et des sports – DGJS). While major summer-camp organisations (Union française des colonies de vacances – UFCV ; centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active – CEMEA ; Comité protestant des colonies de vacances – CPCV ; Union française des œuvres de vacances laïques – UFOVAL ; etc.) have already been the subject of various studies, the way the State envisaged its role in these organisations and affected their trajectory has, on the whole, only been considered indirectly. Therefore, we want to demonstrate that, among all the educational, cultural and sports policies that were introduced and supported under the Fourth Republic, those that had an impact on the organisation of summer camps and, therefore, on the organisation of holidays in general for a great number of children and teenagers, played a considerable role. After World War II, summer camps became a major social phenomenon (300,000 children attended a summer camp in 1945, 900,000 in 1949), which was an answer to not only educational but also hygienic needs. Hence, these aspects were initially strongly encouraged and subsidised by the State, which also considered regulating this rapidly expanding sector. The creation of diplomas for youth leaders and summer-camp directors in 1949 forced major organisations to move towards professional training: they were to become responsible for providing summer camps at the municipal, the associative level, etc., with… their management teams! Moreover, safety issues required the State to increase its vigilance of summer camps regarding recruitment and their activities. At the time, summer camps were thus far from being a minor issue and the State was fully committed to them; in 1950, it created an “Educational and Ministerial Commission”, a unit of general and regional summer-camp inspectors, etc. If the State lagged behind on crucial issues such as social diversity in the camps and the evolution of their social role within the framework of new social and cultural development schemes, it took a definite proactive approach to summer-camp matters and was a major player in the utopic representation of popular education.

À la Libération, la notion de « doctrine sportive » concentre l’attention des promoteurs d’une éducation physique rénovée, fondée sur les sports. Il est vrai que les responsables de la nouvelle Direction générale de l’éducation physique et des sports (DGEPS) entendent participer au relèvement physique et moral de la jeunesse en développant, entre autres, les pratiques sportives. Leur valeur éducative, plébiscitée sous le Front populaire, est rappelée dans les instructions officielles du 1er octobre 1945 tandis que le décret du 25 mai 1950 inclut l’encadrement de l’association sportive scolaire dans les services des enseignants d’éducation physique. Alors que les publications traitant de l’initiation sportive s’avèrent des plus rares, de telles ambitions politiques génèrent une dynamique sans précédent. Cette contribution revient sur l’émergence et le développement des réflexions touchant à la construction d’une méthode d’éducation par les sports et s’attache à comprendre le rôle joué, dans ce cadre, par deux centres différents : l’Institut national des sports (INS) et l’École normale supérieure d’éducation physique et sportive (ENSEPS) de garçons. Elle s’appuie sur les archives administratives de ces structures ainsi que sur les dossiers de carrière d’enseignants y ayant officié (Maurice Baquet pour l’INS, Justin Teissié pour l’ENSEPS). L’analyse exhaustive des numéros publiés entre 1946 et 1958 des revues INS, Héraclès, Hyper, Les notes techniques de l’ENSEP et EPS permet, de plus, de circonscrire avec précision les propositions des différents protagonistes. L’élaboration d’une doctrine sportive attise indubitablement les concurrences entre l’INS et l’ENSEPS de garçons et témoigne d’une quête de légitimité de la part des deux instituts qui traverse toute la période considérée. Si, à travers les publications de Maurice Baquet et d’Auguste Listello, l’INS semble être favorablement positionnée, c’est bien à l’ombre des murs de l’ENSEPS qu’émergent les propositions les plus avant-gardistes. In the Post-War period, the notion of “Sports Doctrine” drew the attention of promoters in favour of a renewed kind of physical education, based on sport. It is true that the officials of the Directorate General of Physical Education and Sports (Direction générale de l’éducation physique et des sports – DGEPS) intended to play an active role in the physical and spiritual recovery of young people via the development of sporting activities, amongst others. Their educational value, which had been supported by the Popular Front (Front populaire) when in government, was referred to in the Official Recommendations of October 1, 1945, while the decree of May 25, 1950, included the supervision of school sport associations in PE sports teachers’ responsibilities. At a time when the number of publications on practising sport was very low, such political aims generated an unprecedented momentum. This study takes another look at the emergence and development of thoughts regarding the creation of an educational method via sport and, in the present case, seeks to explain the importance of the role played by two different centres: the National Institute for Sports (Institut national des sports – INS) and the National College of Physical Education and Sports (École normale supérieure d’éducation physique et sportive – ENSEPS) for boys. The study is based on the administrative records kept by these two institutions and on the career-files of teachers who worked there (Maurice Baquet for the INS, Justin Teissié for the ENSEPS). Moreover, the comprehensive analysis of the articles published between 1946 and 1958 (in INS, Héraclès, Hyper, Les notes techniques de l’ENSEP and EPS) allowed us to pinpoint the details of the proposals made by the various protagonists. The development of a common sports doctrine undoubtedly led to increasingly fierce competition between the INS and the ENSEPS for boys and showed a general quest for legitimacy on the part of both institutions that went on through the whole period covered by the study. If, in the publications of Maurice Baquet and Auguste Listello, the INS appears to be in the favoured position, it was in fact from behind the walls of the ENSEPS that came the most avant-garde proposals.

À partir des archives du Rassemblement du peuple français (RPF), mouvement politique initié par Charles de Gaulle, notre contribution analyse le regard porté par les gaullistes sur le sport, l’éducation physique et les loisirs de la jeunesse sous la IVe République. Notre attention se focalise plus spécifiquement sur les luttes idéologiques qui opposent les gaullistes et les « séparatistes » (les communistes) au cœur des années 1947-1951 alors que l’éducation de la jeunesse constitue un enjeu fondamental pour l’avenir du pays en pleine reconstruction. En partant du discours critique tenu par le RPF à propos des emprises supposées des communistes sur l’éducation physique et les mouvements de jeunesse, en contextualisant les problématiques et les peurs qu’il fait émerger, nous cherchons à éclairer un moment particulier dans la structuration du champ politique et des oppositions et tensions qui l’animent alors que les politiques de la jeunesse et du sport constituent, après les années noires de Vichy et du Commissariat général à l’éducation générale et aux sports, un domaine extrêmement sensible. Using the records of the “Rally of the French People” (Rassemblement du peuple français – RPF), which was a political movement founded by Charles de Gaulle, this paper analyses the perception Gaullists had of sport, physical education and leisure for young people under the Fourth Republic. We will focus in particular on the ideological struggles between Gaullists and “separatists” (communists) from 1947 to 1951, when the education of young people was a fundamental issue for the future of the country and its ongoing efforts to rebuild itself. Starting with the criticism by the RPF of the communist party’s alleged control of physical education and youth movements, we then place the problems and fears it expressed in context and endeavour to shed light on a particular moment in the structuring of the political field and on the underlying strife and tensions, at a time when policies for youth and sport were an extremely sensitive area following the dark years of the Vichy government and its General Commission of General Education and Sports (Commissariat général à l’éducation générale et aux sports).

En s’achevant, la Seconde Guerre mondiale révèle le désastre occasionné sur les corps et les esprits des Français et des Françaises. En 1945, l’objectif prioritaire de l’État est de reconstruire la République. Plusieurs dispositifs sont justifiés par la Direction générale de l’éducation physique et des sports (DGEPS) et institutionnalisés par l’intermédiaire des instructions ministérielles du 1er octobre 1945. Pour l’enseignement de l’éducation physique et sportive (EPS), les élèves sont dorénavant classés dans des groupes en fonction de critères médico-physiologiques après un examen médical. L’objet de cette contribution consiste à interroger et expliquer les raisons pour lesquelles les élèves jugés déficients des groupes 3 et 4 sont finalement pris en charge par l’institution scolaire qui les place dans des centres de rééducation physique prévus à cet effet. Ainsi, est jugé « déficient » l’élève qui n’entre pas dans les grilles de la norme médicale de son époque. Cela représente au lendemain de la Seconde Guerre mondiale presque 20 % d’élèves « en marge » d’une normalité corporelle. Quelles innovations les enseignants d’EPS vont-ils entreprendre pour promouvoir chez ces élèves une culture corporelle plancher au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ? Comment s’opérationnalise le contrôle des corps de ces élèves considérés comme fragiles ? Alors que l’institution scolaire de la IVe République renforce le poids central accordé aux aptitudes, quelles solutions sont offertes par les acteurs de l’EPS de cette époque pour allier tradition et modernité ? Les principales sources écrites sont issues des Bulletins officiels émanant du ministère de l’Éducation nationale, d’ouvrages, des actes du congrès de la Ligue française d’éducation physique (LFEP) de 1946 ainsi que de la revue officielle de la Société française de rééducation physique (SFRP), les Annales de cinésithérapie et de rééducation physique. Enfin, certaines sources institutionnelles ont été investiguées grâce à leur consultation aux Archives nationales et aux archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). At the end of World War II, its disastrous physical and spiritual effects on the French people were evident. In 1945, the main objective of the State was the reconstruction of the Republic. Various new schemes were approved by the Directorate General of Physical Education and Sports (Direction générale de l’éducation physique et des sports – DGEPS) and introduced by the Ministerial Direction of October 1, 1945. For physical education and sports, pupils were then grouped according to medico-physiological criteria following examination by a doctor. In this paper we examine the reasons why pupils from groups 3 and 4, who were deemed disabled, were eventually cared for by the school authorities, who placed them in specially designed “physical rehabilitation centres”. As a result, each pupil that did not meet the normal medical standards of the time was deemed “disabled”. In the aftermath of World War II, this meant that almost 20% of young people were on the borderline of physical “normality”. What kind of innovations did PE teachers introduce to promote adequate body training for these students? How was it possible to monitor the bodies of these students, regarded as fragile? While the educational institution of the Fourth Republic reinforced the central importance of skills, what solutions were offered by physical education actors of that period to combine tradition and modernity? The main written sources consulted were: official bulletins issued by the Ministry of Education, books, the proceedings of the colloquium of the French League for Physical Education (Ligue française d’éducation physique – LFEP) in 1946 as well as the Annales de cinésithérapie et de rééducation physique, the official journal of the French Society for Physical Reeducation (Société française de rééducation physique – SFRP). Finally, a number of institutional sources were consulted at the National Archives and the archives of the National Audio-visual Institute (Institut national de l’audiovisuel – INA).

Cet article aborde la question du sens des apprentissages en Théorie de l’Action Conjointe en Didactique (TACD). Nous analysons un dispositif qui améliore la co-construction de sens entre les élèves et un professeur pour l’apprentissage du badminton. Ce dispositif s’appuie sur le « jeu d’offre et demande de raisons » (JODR – Brandom, 2009), objet central de l’étude menée, qui permet à une personne de s’engager rationnellement à affirmer quelque chose. La recherche menée montre comment la construction d’un jeu de langage est une condition nécessaire aux ruptures de contrat didactique sur un point important : ce que les élèves s’attendent à devoir faire pour essayer et réussir. En analysant les interactions entre le professeur et ses élèves et entre les élèves, nous faisons apparaître la relation entre cette rupture de contrat pour une élève en difficulté et la manière dont le professeur réussit à attirer son attention sur des actions jusqu’ici négligées. Cette nouvelle attention permet d’engager l’élève de manière plus rationnelle dans un JODR concernant un apprentissage précis : se bloquer avant de frapper le volant pour réaliser un amorti. This paper addresses the question of the meaning of learning in the Joint Action Theory in Didactics (JATD). We analyse a device that enhances the co-construction of meaning between students and a teacher for learning badminton. This device is based on the « giving and asking for reasons game » (Brandom, 2009), central focus of the study conducted, which allows a person to rationally commit to affirming something. The research conducted shows how the construction of a language game is a necessary condition for didactic contract breaks on an important point : what students expect to have to do to try and succeed. By analysing the interactions between the teacher and his students and between these students, we show the relationship between this breach of contract for a student in difficulty and the way in which the teacher succeeds in drawing her attention to previously neglected actions. This new attention allows the student to be engaged more rationally in a game of supply and demand of reasons concerning a specific learning : blocking before hitting the shuttlecock to bunt.

À l’heure où l’engagement des jeunes dans les activités physiques et sportives est présenté comme un véritable enjeu de santé publique, cette revue de littérature s’intéresse aux facteurs d’engagement des élèves en EPS. Trente-cinq articles ont été identifiés, et catégorisés de manière inductive. Il en ressort quatre perspectives d’analyse de l’engagement, positionnées sur un continuum entre une approche centrée sur la personne (« person-centered approach ») et une approche centrée sur le contexte (« context-centered approach »). Vingt-quatre recherches ont été regroupées dans la première approche. Elles ont analysé l’influence de facteurs psychologiques et psychosociologiques sur l’engagement des élèves, en incluant notamment des variables individuelles. Onze articles renvoient quant à eux à une approche située, accordant le primat aux dimensions contextuelles. L’influence du curriculum d’enseignement Sport Education et des modalités d’intervention situées des enseignants sur l’engagement des élèves a fait l’objet de ces recherches. Après avoir présenté les fondements théoriques et les principaux résultats de ces travaux, nous proposons des perspectives pour approfondir l’analyse des facteurs d’engagement des élèves en EPS. The engagement of young people in physical and sports activities is a real public health issue. This review highlights the factors of student engagement in PE. Thirty-five articles were identified, and categorized inductively. Four perspectives of engagement analysis emerged, and were positioned on a continuum between a person-centered approach and a context-centered approach. Twenty-four researches were grouped together in the first approach. They analyzed the influence of psychological (motivation, interest, perceived competence, etc.) and psychosociological (teaching style, relationship with peers, etc.) factors on student engagement, including individual variables (sex, age, etc.). Eleven articles referred to a situated approach, giving primacy to contextual dimensions. The influence of the Sport Education teaching model and the situated teachers’ intervention modalities on student engagement has been the subject of these researches. After presenting the theoretical foundations and the main results of these articles, we offer perspectives to deepen the analysis of the student engagement factors in PE.

At a time when the French education system is explicitly addressing issues related to gender identity in the school environment, this book proposes to analyze the experiences of young "trans" people in physical education (Éducation Physique et Sportive). A discipline in which gender norms are made, broken and/or reconstructed: trans students undeniably live singular experiences there. In their testimonies, young "trans" people talk about locker rooms, bodies, groupings, scales, activities and the teacher's expectations. This study will be of interest to all those who wonder about the place of trans students in the singular context of the French Republican School., À l'heure où l'Éducation nationale s'empare explicitement des questionnements relatifs aux identités de genre en milieu scolaire, cet ouvrage propose d'analyser des expériences de jeunes « trans » en éducation physique et sportive (EPS). L'EPS est une discipline dans laquelle les normes de genre se font, se défont et/ou se reconstruisent : les transidentités y vivent indéniablement des expériences singulières. De jeunes « trans » évoquent dans leur témoignage les vestiaires, les corps, les groupements, les barèmes, les APSA ou encore les attentes de l'enseignant. Cette étude intéressera toutes les personnes s'interrogeant sur la place des transidentités dans le contexte singulier de l'École Républicaine « à la française ».

Dans la philosophie de Bernard Stiegler (1952-2020), l’adoption est le processus transmis par l’éducation qui rend possible l’individuation des sujets. Or, dans le champ de l’éducation scolaire, les apprentissages sont principalement vus comme des processus d’adaptation. L’approche de l’adoption vise à se substituer à celle de l’adaptation sans nécessairement prendre en compte la multiplicité des acceptions de cette notion. À partir d’une épistémologie pédagogique, ce texte se propose d’introduire des éléments pour envisager les apprentissages scolaires selon ce point de vue de l’adoption tout en identifiant les conditions permettant de composer avec les approches adaptatives qui se sont constituées au cours d’une longue filiation. Les travaux de Spencer, Dewey ou Piaget en constituent des apports majeurs. En explorant le syntagme « adopter des conduites adaptatives », particulièrement utilisé dans la discipline Éducation physique et sportive, nous tenterons de montrer comment cet apprentissage par adoption peut prendre forme. In the philosophy of Bernard Stiegler (1952-2020), adoption is the process transmitted by education that makes possible the individuation of subjects. However, in the field of school education, learning is mainly seen as a process of adaptation. The adoption approach is intended to replace that of adaptation without necessarily taking into account the multiplicity of meanings of this concept. From a pedagogical epistemology, this text proposes to introduce elements to consider school learning according to this point of view of adoption while identifying the conditions for dealing with adaptive approaches that are formed during a long filiation whose work de Spencer, Dewey or Piaget are major contributors. By exploring the syntagm “adopting adaptive behaviours” particularly used in the Physical Education discipline, we try to show how this adoption learning can take shape.

De nos jours, le travail dans le secteur de l’enseignement prend une forme tellement différente de ce qu’il était il y avait plusieurs décennies surtout avec l’innovation technologique et les exigences accrues de l’environnement interne et externe du milieu scolaire, au point de devenir un métier synonyme de stress et d’épuisement professionnel. Cette étude répond à cette préoccupation mondiale chez 102 professeurs d’éducation physique et sportive de l’Académie Régionale de l’Éducation et la Formation de Béni Mellal-Khénifra, en examinant chez eux le syndrome d’épuisement professionnel et sa relation avec la variable du sexe et celle combinée du cadre et du grade, pour ce faire on s’est appuyé sur une analyse statistique descriptive et corrélationnelle. Les résultats de cette étude révèlent un taux remarquable de burnout parmi la population cible, dont la sous échelle de dépersonnalisation est la dimension la plus représentative. De plus, l'étude confirme qu'il n'y a pas de lien entre le sexe et le niveau d'épuisement professionnel. Or l’étude montre l’existence d’un lien entre la variable combinée grade/cadre et l’avènement du burnout chez les enseignants d’éducation physique et sportive. Dans l’ensemble, les résultats de cette étude ont des implications pour le bien-être et le stress au travail chez les enseignants d’éducation physique et sportive au Maroc. Pourtant les constats observés ne peuvent pas être exhaustives et généralisables en raison des spécificités contextuelles, culturelles et sociodémographiques de chaque académie régionale de l’éducation et la formation du Maroc.

The aim of the study is to know the relationship between the psychological compatibility and the motivation of learning in secondary school students, through the physical and sports education classroom, the study was based on the analytical descriptive curriculum, the sample of 150 students from secondary education was used in the study as a questionnaire tool. Through this study, it became clear that the studied sample achieved moderate levels of psychological harmony among pupils in a second year of secondary education through the physical and sports education classes. In lower-than-motivated levels, learning among students in a second year of secondary education through physical and sports education is evident, and there is a difference in the degrees of psychological and motivational learning by gender., L’objectif de l’étude est de connaître la relation entre la compatibilité psychologique et la motivation de l’apprentissage chez les élèves du secondaire, à travers la classe d’éducation physique et sportive, l’étude a été basée sur le curriculum descriptif analytique, l’échantillon de 150 étudiants de l’enseignement secondaire a été utilisé dans l’étude comme outil de questionnaire. Au cours de cette étude, il est apparu clairement que l’échantillon étudié a atteint des niveaux modérés d’harmonie psychologique entre les élèves en deuxième année de l’enseignement secondaire grâce aux cours d’éducation physique et sportive. Dans les niveaux moins motivés, l’apprentissage chez les élèves de deuxième année de l’enseignement secondaire par l’éducation physique et sportive est évident, et il y a une différence dans les degrés d’apprentissage psychologique et motivationnel par sexe.

Cette étude visait à analyser l’expérience vécue d’un élève en situation de surpoids et celle de son enseignant au cours de deux leçons d’éducation physique et sportive (EPS). Nous avons comparé leurs expériences respectives au cours de leurs interactions en classe pour pointer les éventuels moments d’accord ou de désaccord entre ces expériences, et/ou les moments de convergence ou de divergence de ces expériences, relatives à l’inclusion de l’élève en situation de surpoids. Un enseignant expérimenté d’EPS et un collégien en situation de surpoids ont été volontaires pour participer à l’étude. Cette étude a été conduite en référence aux présupposés théoriques et méthodologiques du programme scientifique du « cours d’action » (Theureau, 2006). Trois types de données ont été recueillies : (a) des enregistrements audio et vidéo des leçons, (b) des entretiens d’auto-confrontation « simples », (c) des entretiens d’auto-confrontation de « deuxième niveau ». L’analyse a été centrée sur la dynamique des cours d’expérience de l’enseignant et de l’élève durant deux leçons de combiné athlétique (demi-fond et lancer de javelot). Les résultats mettent en évidence des accords et convergences entre les deux participants à propos de l’inclusion de l’élève en situation de surpoids dans les leçons d’EPS. Ces résultats sont discutés et différentes perspectives pratiques pour les enseignants sont présentées. This study was aimed to analyze the lived experience of an overweight student and of his teacher during two PE lessons. We compared their respective experiences during their classroom interactions to point out the potential moments of accordance or discordance and/or the moments of convergence or divergence between these experiences, related to the school inclusion of the overweight student. One experienced PE teacher and one overweight student from a middle school class volunteered to participate in this study. The study was carried out within the theoretical and methodological assumptions of the scientific program of the « course of action » (Theureau, 2006). Three types of data were collected : (a) audio and video recordings of lessons, (b) « simple » self-confrontation interviews, (c) self-confrontation interviews « of second level ». The analysis was focused on the dynamics of the student’s and of the teacher’s courses of experiences during two athletic duathlon lessons (including middle distance running and javelin throw). The results show some accordances and convergences between the two participants about the inclusion of the overweight student in PE lessons. These results are discussed and different practical perspectives for teachers are presented.

Cet article présente une analyse de l’activité d’étudiants engagés dans une séquence d’apprentissage de yoga à partir de la forme scolaire de pratique proposée par le législateur en EPS, en continuité du processus d’occidentalisation de cette pratique corporelle. En référence au cadre du cours d’action (Theureau, 2006), il s’agit d’éclairer les apprentissages notamment sensoriels des pratiquants, et plus précisément de rendre compte de la place et la nature des sensations corporelles ressenties et interprétées. Des entretiens d’autoconfrontation ont été menés avec deux étudiants engagés dans une séquence de six leçons de yoga. L’analyse du vécu des pratiquants révèle leurs préoccupations, éléments pris en compte et connaissances construites et actualisées, en relation avec les choix didactiques de l’intervenant. Lors de la pratique du yoga, les étudiants sont avant tout préoccupés par la bonne exécution de la posture, par l’écoute de leurs sensations et par l’optimisation du confort postural. La quête d’une qualité posturale se structure par l’écoute de son corps et par la construction de connaissances sur son corps, à partir de sensations tant intéroceptives que relatives à la kinesthésie corporelle. Ces résultats invitent à une réflexion sur l’accompagnement et le temps nécessaire à la construction de compétences perceptives et sensibles lors de la pratique des postures, afin notamment d’agir au plus près de ses possibilités corporelles. This article presents an analysis of the activity of students engaged in a yoga learning sequence based on the school form of practice proposed by the legislator in Physical Education, in continuity with the process of westernization of this practice. With reference to the framework of the course of action (Theureau, 2006), the aim is to shed light on the learning process, particularly the sensory learning of the practitioners, and more precisely to give an account of the place and the nature of the body sensations felt and interpreted. Self-confrontation interviews were conducted with two students engaged in a sequence of six yoga lessons. The analysis of the practitioners’ experiences reveals their concerns, commitments and updated and constructed knowledge, in interaction with the didactic choices of the teacher. In the yoga activity, students are concerned by the good execution of the posture, by listening to their sensations and by optimizing postural comfort. The quest for postural quality is structured by listening to one’s body and by building knowledge about one’s body, based on both interoceptive sensations and sensations related to kinesthesia. These results invite to considere the supervision by teachers and the time necessary for the construction of perceptive and sensitive competences during the practice of postures, in order to act as close as possible to one’s body possibilities.

« Mixité, égalité et pratiques », ce triptyque pourra en apparence manquer d’originalité pour qui aurait un peu de familiarité aux travaux sur l’Éducation physique et sportive (EPS) en Sciences de l’éducation et de la formation (SEF) ou en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). Puisqu’il s’agit d’une indéniable ultime redite, le choix du titre de ce dossier mérite au moins deux réflexions : l’une appelle à y trouver un certain immobilisme disciplinaire, et plus largement scolaire, sur le mode « rien n’a changé, les inégalités collent à la mixité et à la différence des corps sexués » ; l’autre y voit, comme Pénélope durant l’absence d’Ulysse, un ouvrage sans cesse remis sur le métier pour tisser des motifs qui évoluent en fonction des contextes politiques, éducatifs et scientifiques. Ainsi ce numéro de la revue GEF, Genre Éducation Formation, s’inscrit dans la lignée des publications et rencontres thématiques jalonnant, depuis les années 1980, les réflexions sur la problématique égalitaire de la mixité scolaire. Il rassemble des contributions issues du colloque « MEPEPS : Mixité, égalité et pratiques en éducation physique et sportive », organisé les 22-23 novembre 2018 à l’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) de Dijon, et ouvre sur d’autres questionnements, dans le premier et le second degrés, en EPS ou dans d’autres disciplines, en France et en Suisse.

Distance training or distance learning has experienced a boom in recent years in several regions of the world. It follows from this interest that the emergence of distance learning has been remarkably advocated by higher education institutions and less and less at the secondary and college levels where face-to-face training is becoming essential. However, during the period of health crisis due to Covid-19, distance education had established itself as a new alternative mode for face-to-face education for all levels of education, and for all subjects combined. Physical and sports education (PSE) is no exception to this change. In this context, the discipline EPS has sparked a debate on the modalities of engagement of teachers of EPS to participate in distance education given the almost practical nature of the subject. Faced with this problem, EPS teachers (high school and college) found themselves forced to formalize educational content and transmit it on various media. This study contributes to the identification of the degree of commitment of PE teachers to ensure the sustainability of learning and to determine the obstacles encountered in this operation qualified as urgent. This study saw the participation of 166 teachers in two levels of secondary and college education through three regional academies in Morocco. The results showed both the lack of communication between the inspectors of the EPS and the teachers of the subject, and the coordination between the teachers within the teaching units. &nbsp, La formation à distance ou l’apprentissage à distance connait son plein essor ces dernières années dans plusieurs régions du monde. Il résulte de cet intérêt que l’émersion de l’apprentissage à distance a été remarquablement prôné par les établissements d’enseignement supérieur et de moins en moins au niveau secondaire et collégial où la formation en présentiel devient essentielle. Cependant, pendant la période de crise sanitaire à cause du Covid-19, l’enseignement à distance s’était imposé comme un nouveau mode alternatif pour le présentiel pour tous les niveaux d’enseignement, et pour toutes les matières confondues. L’éducation physique et sportive (EPS) n’échappe pas à ce changement. Dans ce contexte, la discipline EPS a suscité un débat sur les modalités d’engagement des professeurs d’EPS pour participer à l’enseignement à distance vu la nature quasiment pratique de la matière. Devant ce problème, les enseignants d’EPS (lycée et collège) se sont trouvés contraint de formaliser des contenus pédagogiques et de les transmettre sur différents supports médiatiques. Cette étude contribue à l’identification du degré d’engagement des enseignants d’EPS pour assurer la durabilité des apprentissages et de déterminer les entraves rencontrées dans cette opération qualifiée d’urgente. Cette étude a vu la participation de 166 enseignants dans deux niveaux d’enseignements secondaire et collégial à travers trois académies régionales au Maroc. Les résultats ont montré à la fois l’absence de la communication entre les inspecteurs de l’EPS et les professeurs de la matière, et la coordination entre les professeurs au sein des unités pédagogiques. &nbsp

L’estime de soi est définie comme la vision qu’a un individu sur sa personne grâce à des comparaisons sur autrui. Une des composantes de l’estime de soi est le sentiment d’efficacité personnelle qui est lui défini comme la croyance qu’a un individu sur ses capacités à réussir. Ce mémoire tend à réfléchir sur la façon d’influencer positivement l’estime de soi et plus particulièrement le sentiment d’efficacité personnelle d’élèves de classe de CE2 par l’intermédiaire d’une séquence de yoga dans laquelle se trouvent les quatre sources d’impact du sentiment d’efficacité personnelle qui sont : les expériences actives de maîtrise, les expériences vicariantes, les persuasions verbales et les états physiologiques et émotionnels.

International audience; In school and PE, a semantic field of infirmity and anormality (Mazereau, 2012; Stiker, 2013; Roca, 1992) crossed the last century in France, especially to questioning the nature of the physical abilities of the pupils. In addition, a reading of the body in action is structured from a reference to the medical model of disability, leaving less regard to any pupils other than the "able-bodied". Historically speaking, what has been the evolution of this relationship to the medical field? Can we consider that the school space and the PE have been privileged spaces for structuring an enabling environment (Falzon, 2005), in particular for pupils with disabilities? The capacitaire (Paintendre, 2017) questions adaptation of the person to his environment through the emergence of new possibilities to act (Paintendre & Andrieu, 2015). This person adjusts her bodily possibilities from her sensory experience to move from capability (Sen, 2009) to capacity. A new look is posed on the relationship (Rosa, 2020) between the pupil and his environment which becomes empowering rather than handicapping, in order to structure a training path where each pupil becomes a partially able pupil and not a disabled pupil.; À l’école et en EPS, un verbiage du registre de l’infirmité et de l’anormalité (Mazereau, 2012 ; Stiker, 2013 ; Roca, 1992) a traversé le siècle dernier lorsqu’il s’agissait de s’interroger sur la nature des aptitudes corporelles des élèves. De surcroît, une lecture du corps en action s’est structurée à partir d’une référence au modèle « médical » du handicap ne laissant que peu de crédit à tout autre élève que le « valide sportif ». Historiquement, quelle a été l’évolution de ce rapport au milieu « médical » ? Peut-on considérer que l’espace scolaire et l’EPS ont été des espaces privilégiés pour structurer un environnement capacitant (Falzon, 2005), notamment pour les élèves en situation de handicap ? Le capacitaire (Paintendre, 2017) questionne l’adaptation de la personne à son environnement par l’émersion de nouvelles possibilités d’agir (Paintendre & Andrieu, 2015). Elle ajuste ses possibilités corporelles à partir de son expérience sensorielle pour passer de la capabilité (Sen, 2009) à la capacité. Un regard nouveau se pose sur la relation (Rosa, 2020) entre l’élève et son environnement où ce dernier peut devenir progressivement capacitant plutôt qu’handicapant, afin de structurer un parcours de formation où chaque élève devient un élève apte partiel et non un élève in-capable.

Ce travail interprétatif à visée compréhensive a pour objectif de poser un regard orienté par la psychanalyse en sciences de l’éducation et de la formation sur les effets de l’enseignement de la natation ou de l’EMC sur des enseignants du 1er degré en France.Au sein de l’école primaire, la polyvalence inhérente au métier de professeur des écoles (PE) amène ces derniers à enseigner l’ensemble des disciplines du programme. Or, ces deux disciplines singulières, l’une par le rapport au corps et au milieu aquatique, l’autre par la confrontation à la morale, semblent soumettre certains PE à un embarras, au sens de Lacan (2004), dont les causes inconscientes affecteraient leur santé psychique.Le cadre méthodologique repose sur la démarche clinique qui engage la subjectivité du chercheur à chaque étape. Cette démarche est basée sur l’analyse interprétative des paroles, enregistrées et intégralement retranscrites, de sujets écoutés lors d’entretiens individuels. Elle vise à co-construire du savoir avec le sujet et se concrétise par des constructions de cas.Les résultats montrent que des PE, concernés par l’enseignement de la natation ou de l’EMC, ont des « raisons vraies », autrement dit « des motifs issus de leur structure psychique » (Montagne, à paraitre) qui provoquent « un rapport affecté et affectant » (Fix-Lemaire, Laugier, 2020) à ces enseignements.Ce rapport significatif d’un mal-être professionnel s’illustre notamment à travers des formes d’inhibition pédagogique : « à la piscine y’a trop de stress qui m’envahissent et je me bloque je sens bien que j’suis bloquée ». Cela ne serait pas sans effet sur la qualité de transmission des contenus d’enseignement et par conséquent aurait un impact négatif sur l’image que le PE perçoit de lui enseignant : « je bloque la parole parce que à certains moments j’ai peur de pas être comme il faudrait être ». Dans le rapport à ces disciplines, le bien-être professionnel de ces PE, ainsi pris dans un cercle vicieux, serait alors mis à mal.Dès lors, questionner le « rapport affecté et affectant » de certains PE à l’enseignement de la natation ou de l’EMC engage à penser, en formation, un accompagnement (Paul, 2004) qui, en proposant de prendre en compte et de prendre en charge l’embarras qu’il constitue, considérerait la singularité de chaque PE en lui permettant, dans la logique exposée par Devereux (1967), « de se comprendre [lui]-même » pour viser un bien-être professionnel.

Ce mémoire traite de l’importance de la différenciation pédagogique visant l’atteinte d’une même compétence à des niveaux de réalisation adaptés à chaque élève couplée à l’utilisation de feedbacks liés à la maîtrise de la tâche et à une fiche de compétences offrant la possibilité aux élèves de suivre leur progression en temps réel sur le sentiment de compétence des apprenants au volley-ball. En effet, ce dernier est influencé positivement par les expériences actives de maîtrise et par la persuasion verbale d’où l’intérêt de proposer des contrats de jeu et des aménagements matériels adaptés aux possibilités de chaque élève et d’anticiper des feedbacks concrets facilitant la maîtrise des activités en volley-ball. En essayant de créer un climat motivationnel de maîtrise, l’enjeu est de réussir à augmenter le sentiment de compétence de tous les profils d’élèves

Notions fondamentales en Mathématiques, les grandeurs et mesures représentent pour les élèves une certaine difficulté lorsqu’il s’agit d’effectuer des conversions entre unités. Ainsi afin de renforcer cet apprentissage, ce mémoire tend à répondre à la problématique suivante « En quoi et comment à travers une séquence d’EPS dans l’APSA course de longue durée, mettre en place une approche interdisciplinaire avec les mathématiques permet de renforcer les apprentissages concernant les conversions de mesures ? Dans un premier temps, ce mémoire propose un état des recherches scientifiques concernant ce sujet tout en présentant les disciplines des Mathématiques et de l’Éducation Physique et Sportive. En complément de la sphère scientifique, ce mémoire met en avant la sphère professionnelle en s’appuyant sur les pratiques enseignantes. Dans un second temps, ce mémoire propose des éléments de réponses à travers plusieurs analyses de données recueillies en début et fin de séquence à l’aide de questionnaires. Ainsi, ces données montrent l’évolution des réponses apportées par les élèves aussi bien en ce qui concerne l’interdisciplinarité que la notion de conversions. Cette recherche permet d’étudier les processus d’apprentissages des élèves mais également les mises en place pédagogiques favorisant le renforcement des apprentissages. De ces analyses, il en ressort que la course de longue durée a permis aux élèves de réinterroger leur point de vue concernant la possibilité de pratiquer les Mathématiques lors d’une séquence d’EPS tout en permettant le renforcement de certaines compétences

L’objectif de cette étude est de s’interroger, à travers la discipline de l’Éducation physique et sportive (EPS), sur les stéréotypes de genre et sur les représentations stéréotypées des élèves. Le but est également de proposer des pistes de réflexions permettant d’utiliser l’Activité physique sportive et artistique « danse » et plus particulièrement le Haka, comme moyen d’atténuer voire de faire disparaître ces stéréotypes de genre au sein d’une classe de CE1, au cycle 2. Aussi, la discipline de l’Enseignement moral et civique (EMC) sera également convoquée afin d’effectuer un travail conjoint de compréhension et de déconstruction des stéréotypes de genre. Les résultats obtenus lors de ce travail de recherche par différentes procédures de recueil de données seront analysés puis discutés à la lumière de l’état de la littérature, ils veilleront à mettre en exergue les différents impacts d’un travail pluridisciplinaire mené conjointement en EPS et en EMC sur la déconstruction des stéréotypes de genre.

This article presents an analysis of the activity of students engaged in a yoga learning sequence based on the school form of practice proposed by the legislator in Physical Education, in continuity with the process of westernization of this practice. With reference to the framework of the course of action (Theureau, 2006), the aim is to shed light on the learning process, particularly the sensory learning of the practitioners, and more precisely to give an account of the place and the nature of the body sensations felt and interpreted. Self-confrontation interviews were conducted with two students engaged in a sequence of six yoga lessons. The analysis of the practitioners’ experiences reveals their concerns, commitments and updated and constructed knowledge, in interaction with the didactic choices of the teacher. In the yoga activity, students are concerned by the good execution of the posture, by listening to their sensations and by optimizing postural comfort. The quest for postural quality is structured by listening to one’s body and by building knowledge about one’s body, based on both interoceptive sensations and sensations related to kinesthesia. These results invite to considere the supervision by teachers and the time necessary for the construction of perceptive and sensitive competences during the practice of postures, in order to act as close as possible to one’s body possibilities., Cet article présente une analyse de l’activité d’étudiants engagés dans une séquence d’apprentissage de yoga à partir de la forme scolaire de pratique proposée par le législateur en EPS, en continuité du processus d’occidentalisation de cette pratique corporelle. En référence au cadre du cours d’action (Theureau, 2006), il s’agit d’éclairer les apprentissages notamment sensoriels des pratiquants, et plus précisément de rendre compte de la place et la nature des sensations corporelles ressenties et interprétées. Des entretiens d’autoconfrontation ont été menés avec deux étudiants engagés dans une séquence de six leçons de yoga. L’analyse du vécu des pratiquants révèle leurs préoccupations, éléments pris en compte et connaissances construites et actualisées, en relation avec les choix didactiques de l’intervenant. Lors de la pratique du yoga, les étudiants sont avant tout préoccupés par la bonne exécution de la posture, par l’écoute de leurs sensations et par l’optimisation du confort postural. La quête d’une qualité posturale se structure par l’écoute de son corps et par la construction de connaissances sur son corps, à partir de sensations tant intéroceptives que relatives à la kinesthésie corporelle. Ces résultats invitent à une réflexion sur l’accompagnement et le temps nécessaire à la construction de compétences perceptives et sensibles lors de la pratique des postures, afin notamment d’agir au plus près de ses possibilités corporelles.