Lê, K.A., Faeh, D., Ith, M., Kreis, R., Vermathen, P., Boesch, C., and Tappy, L.
Introduction: La résistance à l’insuline est un phénomène complexe, résultant à la fois de facteurs génétiques et environnementaux. Parmi ceux-ci, le fructose semble induire de nombreux troubles métaboliques. Le but de cette étude était d’étudier les effets du fructose chez des personnes présentant une prédisposition génétique au développement de troubles métaboliques, à savoir des individus avec histoire familiale de diabète sucré de type 2 (DiabFam). Patients et méthodes: Des jeunes hommes sains avec DiabFam (n=9) ou sans (témoins, n=5) ont été soumis à un régime riche en fructose (3,5 g/kg masse maigre/jour) durant 6 jours. La sensibilité à l’insuline (SI) a été mesurée par un clamp hyperinsulinémique euglycémique à 2 paliers (0,3 et 1 mU/kg/min). La SI hépatique à jeun était évaluée par l’indice [100 ÷ (production hépatique de glucose × [insuline])], et la SI musculaire par le taux de renouvellement du glucose à haute dose d’insuline. Les lipides intrahépatiques (IHCL) et intramusculaires ont été mesurés par résonance magnétique nucléaire. Résultats: Le fructose augmente (P < 0,05) les VLDL-triglycérides (TG) (Control : +55 %, 0,38±0,07 vs 0,57±0,09 ; DiabFam : +148 %, 0,47±0,06 vs 1,06±0,12 mmol/L) et IHCL (témoin : +62 %, 5,3±0,8 vs 8,9±2,3 ; DiabFam : +105 %, 8,5±1,7 vs 15,8±2,6 mmol/kg). Ces augmentations étaient plus marquées chez les DiabFam que les témoins (P < 0,05). Le fructose diminue la SI hépatique (témoins : –15 %, 6,1±0,5 vs 5,1±0,8, P=0,3 ; DiabFam : –10 %, 5,2±0,4 vs 4,5±0,3, P=0,01), et élève le taux de transaminases (témoins : +73 %, 17±1 vs 26±5, P =0,1 ; DiabFam : +89 %, 16±1 vs 31±6 U/L, P =0,01). La SI musculaire était plus basse et les lipides intramusculaires plus élevés chez les DiabFam (P < 0,05), mais n’ont pas été influencés par le fructose. Conclusion: Une supplémentation en fructose de 6 jours induit des altérations au niveau hépatique, aussi bien fonctionnelles que morphologiques. Les sujets avec histoire familiale de diabète sont plus susceptibles aux perturbations du métabolisme hépatique des lipides. [Copyright &y& Elsevier]