Combal, Cécile, LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes - UMR5190 (LARHRA), École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Grenoble Alpes (UGA), Université Grenoble Alpes [2020-....], Anne-Marie Granet-Abisset, Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-École normale supérieure - Lyon (ENS Lyon)-Université Grenoble Alpes (UGA), and STAR, ABES
This PhD dissertation seeks to understand the impact of de-industrialisation in alpine aluminium territories through changes in demographic and land-use on the long-term. More specifically we seek to understand how successive processes of industrialisation/de-industrialisation followed by tourism reconversion, were experienced ; constructed ; implemented ; and what their impacts on local communities were. First we review the key features of industrial development in the Moyenne Maurienne, the Basse romanche and the Haute Durance. We explore the arrival of external actors and the implementation of corporate social policies. Next we lay the framework to understand how the process of de-industrialisation is constructed. To that end we go back and forth between the Maurienne factories (Saint-Jean, la Saussaz, la Praz), the decision-making authorities and the relevant negotiating bodies. This allows us to focus on two case-studies : the closing of l’Argentière in exchange for social and economic benefits, and the closing of Rioupéroux without compensation. Finally, following the end of industrial activity, we seek to analyse the implementation of tourism reconversion policies. In each territory, they appear to be of varying intensity, to operate within different time frames and to differ in content. The dissertation concludes by comparing the lived experiences of the above communities in relation to these processes extending throughout the 20th century and beyond. It seeks to question the relation between these territoires and the trope of modernity. We find that in each case, the communities are compelled to abide by recurrent schemes of outdated development models imposed by the maket, scientific communities and public authorities., La désindustrialisation des territoires alpins de l’aluminium, sujet de la thèse, est envisagée sur la longue durée, à l’aune des transformations foncières et démographiques locales. Il s’agit de comprendre en quoi des mutations successives vécues par les territoires, l’industrialisation, la désindustrialisation, puis la reconversion touristique, sont des constructions ; comment elles sont mises en œuvre ; et quels sont leurs impacts au sein des communautés locales étudiées. Dans un premier temps, est privilégiée la présentation de clefs de lecture de l’industrialisation des territoires de moyenne Maurienne, de basse Romanche, et de haute Durance, de l’arrivée d’acteurs économiques extérieurs aux massifs, au développement d’une véritable politique sociale d’entreprise. Il s’agit ensuite de poser le cadre de la désindustrialisation et d’en affirmer le caractère construit. Pour ce faire, un jeu d’échelles est opéré entre, d’une part, les territoires mauriennais accueillant les usines de Saint-Jean, de la Saussaz et de La Praz, et d’autre part, les instances de décisions et de négociations nationales, politiques et économiques. Dès lors, il devient possible de développer deux cas d’études territorialisés, la fermeture de l’usine de l’Argentière en échange de contre-parties territoriales, et la fermeture de l’usine de Rioupéroux sans contre-parties de ce type. La désindustrialisation achevée, la mise en œuvre de reconversions touristiques s’amorce selon des temporalités, des modalités, et des ampleurs variées. La thèse conclut sur une mise en regard des trois mutations vécues par les communautés aluminières alpines au fil d’un XXe siècle étiré. Elle questionne le rapport à la modernité qu’entretiennent les territoires, une modernité ici entendue comme la métaphore d’une injonction sans cesse renouvelée. Chaque fois, il s’agit pour les communautés de fond de vallée de répondre à des modèles de développement qui s’avèrent rapidement obsolescents, imposés à la fois par le marché, par les milieux scientifiques et par la puissance publique.