BASTIEN, Sarah, Sicard, Mariette, Boutaud, Jean-Jacques, HUGOL-GENTIAL, Clémentine, Communications, Médiations, Organisations, Savoirs [Dijon] (CIMEOS), Université de Bourgogne (UB)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC), Groupe SEB, SEB, Maison des Sciences de l'Homme de Dijon (MSH Dijon (MSHD)), Université de Bourgogne (UB)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université de Bourgogne (UB), CIPPA, ALIMS, and BASTIEN, Sarah
International audience; journaux et des réseaux sociaux, communiquant et mettant en scène l’information, l’alimentation, considérée tout particulièrement à travers la cuisine, est un domaine mobilisateur. Ainsi, les discours (Maingueneau, 1998), entendus comme un ensemble de manifestations discursives autour de la cuisine (télévision, magazine, presse régionale, nationale, etc.), se multiplient, déployant et confrontant divers angles pour discuter le culinaire. L’acte culinaire quotidien pourrait se définir, en première approche, comme un ensemble linéaire d’opérations (approvisionnement, préparation, consommation). Or, cette vision, mécaniste dans sa séquence, est trop réductrice. La cuisine du quotidien s’inscrit au milieu d’un ensemble d’autres tâches, impliquant une multiplicité des temps culinaires (De Certeau, 1994).C’est dans cet espace-temps discontinu et dans le dispositif culinaire du cuisinier du quotidien que prend forme la séquence expérientielle de l’acte culinaire (figure 1), modèle proposé par Jean-Jacques Boutaud. Lors de la première phase, nommée préfiguration, un ensemble de démarches préparatoires sont entreprises telles que la consultation de contenus culinaires (livres de cuisine, applications numériques, visualisation d’une émission culinaire) et la sélection d’ingrédients, d’aliments lors de l’approvisionnement. La préfiguration laisse place à la configuration, il s’agit de l’entrée dans le dispositif matériel, ici la cuisine. C’est la découverte du cadre réel dans lequel va se dérouler l’action. C’est à ce moment que le sujet évalue le degré de correspondance avec les attentes et envies précédemment projetées (Boutaud, 2007, 2015). La figuration succède à la configuration, moment où le sujet devient acteur et met en pratique ses savoir-faire. Le plat ainsi conçu donnera lieu à une expérience sensible de consommation puis de communication, souvent ordinaire, par son inscription dans le quotidien, qui se prête aux réactions des proches, mais aussi du sujet qui a cuisiné et qui fera évoluer sa prochaine réalisation.