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Opening ParagraphPour les pasteurs nomades sud-sahariens, l'insuffisance ou l'irrégularité des pluies se traduit par une réduction des ressources fourragères annuelles et, par voie de conséquence, par un déficit alimentaire. Les calendriers historiques touaregs, qui privilégient pour chaque année l'événement majeur, resté vivant dans toutes les mémoires, voient périodiquement s'inscrire des années mauvaises, dénommeesawetay wa n iba n allamoz, l'année de manque d'herbe—ouawetay wa n laz, l'année de la faim, ou encore,awetay wa n manna, l'année de la famine. Ces trois définitions font référence à un même phénomène, à une même catastrophe, en mettant l'accent, soit sur les troupeaux privés de pâturage, soit sur les hommes accablés par le manque de nourriture. En tamasheq,lazsignifie la faim, alors quemanna, associe la notion de famine à celle de sécheresse; c'est ainsi que Foucauld (1925/30: II 56) traduit dans un poème le terme de manna par la périphrase: ‘La famine provenant de la sécheresse, les tourmentait, je pense’. Si la sécheresse impose des modifications dans le régime alimentaire, il faut préciser que chaque cycle annuel apporte normalement une variation saisonnière de l'alimentation. Aussi insuffisantes en quantité qu'irrégulières dans leur répartition que soient les pluies, elles sont cependant concentrées en zone sahélienne durant la période estivale; c'est pourquoi chaque année voit se renouveler une saison bienfaisante où les pluies régénèrent les pâturages, remplissent les mares, réalimentent les nappes. Pendant deux ou trois mois, où le lait abonde, se joue pour toute l'année, le développement de la végétation et la constitution du stock de fourrage qui va permettre d'attendre le retour des prochaines pluies.

L'élevage bovin est une activité relativement récente en Centrafrique. En 1920, les animaux de boucherie étaient convoyés à partir du Cameroun et du Tchad. L'arrivée des Mbororo s'est accompagnée de la constitution d'un cheptel national dont la croissance a été irrégulière mais qui s'accélère depuis quelques années. Aujourd'hui, il est admis qu'il existe 2 millions de bovins en Centrafrique. Le développement numérique résulte de l'accroissement naturel des troupeaux sur place, mais aussi de la pénétration de nouveaux troupeaux à partir des pays voisins : Nord Cameroun, Nord Nigéria, Soudan, Tchad... La Centrafrique joue un rôle d'accueil, voire de refuge, en particulier pour les éleveurs du Sahel et du Tchad. Actuellement la population des éleveurs compte environ 2OO OOO personnes, tous des peuls. En une dizaine d'années la géographie de l'élevage s'est complètement modifiée. Hors, les problèmes sanitaires sont loins d'être résolus et les problèmes agrostologiques deviennent inquiètants. C'est dans ce contexte, spécifique à ce pays par certains aspects, mais communs aux savanes humides d'Afrique par d'autres, que se déroulent des projets de développement pour l'élevage. Ceux-ci concernent une station d'élevage et un laboratoire de dépistage des maladies du bétail et un second projet dont le maître d'oeuvre est l'ANEC (Association Nationale des Eleveurs de Centrafrique) dont l'objectif est de favoriser l'organisation de groupements d'éleveurs en vue de les responsabiliser par rapport à tous les problèmes écologiques et zootechniques qui les concernent.

L'auteur se place dans une perspective d'étude des techniques et des changements techniques dans l'agriculture et cherche à comprendre pourquoi certains agriculteurs pratiquent d'une certaine façon et d'autres non, pourquoi les agriculteurs réagissent de façons différentes aux propositions de nouvelles techniques, comment s'opèrent, dans la vie quotidienne, le passage d'un état technique local à un autre état.

The nutritional status and food consumption of a population of herders in the Ferlo (Senegal) was studied during a complete seasonal cycle. The Ferlo region is in the Sahelian climatic belt where a long dry season (nine to ten months) alternates with a brief humid season (two to three months). In the existing traditional livestock production system, these climatic variations have an impact first on the living conditions of these people but also on the nutritional status of the herders. Food intakes are insufficient during the rains and one finds a deep nutritional depression during this period; whereas during the dry season, to the contrary, food intake is very good and the nutritional status definitely improves. In an average situation, there is a balance between the losses that occurred during the wet season and the gains at the beginning of the dry season. This balance is nevertheless very precarious. To insure food and nutritional security for the herders, activities must concentrate on seeking solutions

Lors des dix dernières années, la géographie de l'élevage s'est complètement modifiée en Centrafrique. Le cheptel a augmenté de plus en plus vite. Il était estimé à 700 000 têtes pour l'ensemble du pays en 1970. Les responsables estiment à présent qu'il existe 2 millions de bovins dans le pays. L'augmentation tient peut-être à un accroissement naturel du troupeau, mais surtout à des apports venant des pays voisins. Les entrées de bétail ne s'effectuent plus seulement à partir du Cameroun, mais aussi à partir du Tchad. La sécheresse et la guerre civile conjuguent leurs effets pour pousser les éleveurs du Tchad à passer en Centrafrique. La grande nouveauté concerne surtout le "remplissage" des savanes comprises entre les deux anciens secteurs d'élevage. En quelques années, l'élevage bovin est donc devenu une activité importante par le capital-cheptel qu'elle représente et par les superficies utilisées. Depuis 1980, les produits de l'élevage compteraient pour plus du quart du produit intérieur brut agricole en Centrafrique. L'élevage dans l'Ouest centrafricain est spécifique à bien des égards : particularités du milieu tropical humide, histoire de l'encadrement des éleveurs, opposition culturelle entre le service d'Elevage et les éleveurs, entre les éleveurs et les cultivateurs... De ce point de vue, les résultats de cette étude sont peu transposables à d'autres pays africains.

L'analyse concrète du processus historique de colonisation offre d'abord un outil de connaissance de la réalité précoloniale : l'étude ponctuelle (presque la "chronique") des premières transformations qu'opère brutalement la phase de mise en place de la domination coloniale est révélatrice des points de force et des maillons faibles de la société colonisée ; elle permet, pour ainsi dire, d'en "hiérarchiser" les différents niveaux (quelle est la place du système de parenté ? le rôle de l'élevage ? l'autonomie du Politique et de l'Economique ?) Mais elle est surtout indispensable à la compréhension de la réalité contemporaine elle même : comment, dans quelles conditions - face à cette "idéologie du refus" (refus des rapports de production, perçus comme rapports de domination) que développèrent les Sakalava -, la colonisation, malgré toute sa puissance, tout son appareil de contrainte, n'est-elle jamais parvenue à exploiter directement (par le métayage ou par le salariat) leur force de travail ... insuccès qui a entraîné sa perte et constitue l'impasse, toujours actuel, de l'économie "moderne" dans cette région de Madagascar

Les résultats d'enquêtes nutritionnelles effectuées en saison des pluies et en saison sèche au sud du Mali et au nord du Sénégal (Ferlo) montrent que dans tous les cas les adultes subissent des variations saisonnières de leur poids de l'ordre de 4%. Ces variations sont à mettre en relation avec la survenue régulière d'une pénurie alimentaire en saison des pluies. Les circonstances au cours desquelles se produisent ces pénuries alimentaires ne sont pas les mêmes pour les deux communautés. Alors que les éleveurs du Ferlo ont la possibilité de diminuer nettement leur dépense énergétique par le repos durant les pluies, les agriculteurs du Mali doivent au contraire soutenir un effort accru du fait des travaux agricoles. On conclut sur la nécessité de prendre conscience de cette réalité dans les projets de développement agricole et de surmonter cette pénurie alimentaire saisonnière quand on distrait les paysans de leur production vivrière traditionnelle. (Résumé d'auteur)

L'auteur analyse le malentendu existant entre recherche fondamentale et recherche appliquée et suggère que ce malentendu réside dans la nature politique de la recherche appliquée assimilée au développement.

La crise des sociétés pastorales est aujourd'hui un phénomène général en Afrique et le Cameroun n'est pas épargné. Celle-ci comprend trois éléments. C'est d'abord une remise en cause des sociétés traditionnelles dans leur fonctionnement et dans leurs fondements. Cette contestation "de l'intérieur" est simultanée à un éffritement général des encadrements qui l'a suscitée partiellement. Enfin, à ces sources de désorganisation s'est ajouté, depuis quelques années, le choc des "nouveaux élevages" créés sous l'égide des "plans viande" et la mise en place des grands ranchs capitalistes souvent réalisés à coup de force. C'est dans cette conjoncture incertaine que se situe l'analyse critique des projets de développement mise en oeuvre par la SODEPA

Les revenus monétaires tirés des plantations de café et de cacao permettent l'achat de bétail regroupé en troupeaux villageois ou familiaux, confiés à la garde de bergers peul venant de l'extérieur. Les relations, complémentaires mais souvent conflictuelles, entre planteurs locaux et éleveurs font l'objet du présent article. (Résumé d'auteur)

RéSUMéEn Inde du Nord, les éleveurs Raikā se sont adaptés à la croissance économique et à la modernisation urbaine de ces dernières décennies en développant une forme de nomadisme pastoral. Toutefois, dans le même temps, cette caste a vu son statut économique et social se dégrader, et a fait l’objet d’un processus de « tribalisation ». Cette nouvelle identité « tribale », différente du modèle d’organisation tribale arabo-musulman, marque la stigmatisation de groupes sociaux qui, par leur mode de vie, se distinguent de la société dominante. La coïncidence de certaines représentations communes aux éleveurs, aux nomades et aux « tribaux » favorise cette confusion et vient souligner le caractère d’extériorité que la société indienne prête aux nomades. ABSTRACTIn northern India, the Raika, a group of herders, have adjusted to economic growth and urban modernization during recent decades by developing a form of pastoral nomadism. This caste has seen its economic and social status change for the worse and undergone «tribalization ». This new tribal identity, different from the pattern of tribal organization in the Arab-Muslim world, is a stigma on a group whose way of life sets it apart from the dominant society. The fact that herders, nomads and tribes share certain conceptions fosters confusion and draws attention to the «otherness » that Indian society ascribes to nomads.