Because of the lack of arable lands and the compromised use of mechanical engines,dairy production is predominant in the European mountains. Local actors made the choice todevelop tradition and local knowledge, focusing on the terroir concept. Transhumance fromthe lowlands to the highland pastures is a tradition, and a key element allowing valorisationof the local forage resources through highland grazing. In such systems, mostly autochthonouscow breeds are used, because of their presumed robustness and adaptation to the system,and are often prescribed in Protected Designation of Origin (PDO) product specifications. Inthe frame of a need for improved sustainability of agricultural systems, the importance ofthese indigenous breeds in the valorisation of highland pastures for production of high qualitydairy food still needs to be better understood. The investigation of their level of adaptation interms of behaviour, performance, milk quality etc. compared to specialised dairy breeds isnecessary.Therefore, the present doctoral thesis aimed at experimentally investigating theseaspects on the short (around transhumance events) and medium term (season), byresearching the autochthonous Valdostana Red Pied (Va) breed. First, the qualification of theadaptation of Va to their mountainous environment through behaviour, performance and milkquality was performed, in order to compare them with more specialised dairy breeds (namely,Montbéliardes (Mo) and Holstein (Ho)) on mountain pastures. Then, an on farm study initiatedby local farmer’s empiric observations and the literature aimed at identifying the direct effectsof walked transhumance on milk composition and locally produced cheese (Fontina) quality.Afterwards, a comparison with truck transportation and more specialised dairy breeds wasperformed.Our experiments with Va in their native environment demonstrated that, even thoughthey are indigenous cows, they are also adversely affected to some extent by transhumanceand highland grazing. Milk yield (MY) of Va decreased while grazing in the highlands more thanexpected from progressing lactation alone. The rennet coagulation time (RCT) of their milkwas higher in the highlands, leading to an increased number of non-coagulating samples. Thispoorer ability to coagulate in the highlands was linked to an increased somatic cell count (SCC).Age or previous site-specific experience of Va cows did not cause a better performance in theirlocal mountain environment, but seemed to decrease their susceptibility to develop clinicalmastitis. When moved to a new biodiverse mountain pasture and compared with morespecialised dairy breeds, Va decreased their MY by the same proportion than Ho and Mo. Onlyfew differences in diet selection were observed, with Ho showing the highest preference forgrasses and Va being indifferent to forbs. However, it remained unclear if this was linked tothe genotype, the previous experience or the interaction between both. Regardless of breed,on a steep slope, cows stayed lower and selected forbs, whereas on a low slope, they went upand selected grasses. These results question the choice for trade-off made by cows accordingto their breed, and highlight the high importance of understanding the interaction betweengenotype, experience and environment in cow’s behaviour and performance.13In the days around walked transhumance, the milk of Va cows was impaired in thesame way in their local environment as in experimental conditions on a new mountainpasture. Milk had a higher fat content and SCC. These changes in composition did not affectthe milk coagulation properties and barely had effects on the quality of Fontina cheese, whichsuggest that the difficulties encountered around transhumance in cheese manufacturing arenot due to the cows or the quality of their milk, but rather to the changing environment, andcould be counteracted by an adaptation of the process. Besides, transportation by truck hadthe same consequences on milk quality than walk, regardless of breed, even though it did notlead to a MY decrease the evening after in late-lactating cows. In general, Va and Mo showedbetter milk coagulation properties than Ho.In conclusion, the direct link between indigenous cow breeds and a better valorisationof mountain pastures is more complex and difficult than expected. The local adaptation of thecows might be of higher importance than its breed. Further experiments must investigatebroader criteria (such as reproduction performance) and long term aspects, taking intoaccount the coevolution of the breeds with their native environment. Research must focus ondetermining the adequacy of the animal for its native environment to support future choicesfor genetic selection, sustainable dairy systems or even PDO policies. This would lead to theoptimisation of local forage resources in high quality dairy products, a higher autonomy andtherefore better social, economic and environmental sustainability of mountainous dairyproduction systems., En raison du manque de terres arables et des difficultés de mécanisation, la productionlaitière est prédominante dans les montagnes européennes. Dans ces zones, les acteurs locauxont souvent fait le choix de développer les produits de terroir qui valorisent la tradition et lessavoir-faire locaux. La transhumance des vallées vers les alpages est une pratique ancestraleet permet de valoriser les ressources fourragères d’altitude. Les vaches utilisées dans cessystèmes sont souvent des races autochtones réputées robustes et bien adaptées auxsystèmes locaux. Elles sont souvent privilégiées dans les cahiers des charges des produitsbénéficiant d’une Appellation d'Origine Protégée (AOP). Dans un contexte où l’améliorationde la durabilité de la production est devenu un enjeu majeur, la place des races locales pourla valorisation des alpages et pour la production de produits laitiers de qualité doit être mieuxcomprise. Cela nécessite la mise en place de travaux de recherche concernant leur adaptationau contexte local, sur les plans de leur comportement, de leurs performances, de la qualité deleur lait, etc. comparativement à des races laitières spécialisées.La présente thèse de doctorat visait donc à explorer expérimentalement ces aspects àcourt (autour de la transhumance) et à moyen terme (à l’échelle de la saison) en utilisant larace autochtone Valdôtaine Pie Rouge (Va) comme modèle. Les premiers travaux ont permisde caractériser le comportement, les performances et la qualité du lait de la race Va lorsqu’elleest conduite sur des pâturages de montagne, comparativement à des races laitières plusspécialisées (Montbéliardes (Mo) et Holstein (Ho)). Ensuite, une étude dans des fermes localesa été mise en place pour identifier les effets de la marche lors de la transhumance sur lacomposition du lait et la qualité du fromage local (Fontina). Enfin, une comparaison des effetsde la marche avec le transport en camion a été réalisée avec des vaches de race Va et desraces laitières plus spécialisées.Nos travaux menés sur les vaches Va conduites dans leur environnement natif ont biendémontré que bien qu’elles soient indigènes, ces vaches sont affectées à la fois par latranshumance et par l’alpage. Leur production laitière (PL) a diminué au cours de la saisond’alpage de façon plus accentuée qu’attendu, compte tenu de l’avancement de leur stade delactation. La coagulation enzymatique de leur lait a été rallongée en alpage où le nombre delaits qui ne coagulaient pas était plus élevé. Cette moindre aptitude à la coagulation en alpageétait liée principalement à l’augmentation des comptages en cellules somatiques (CCS)observée. La parité ou l’expérience antérieure de l’alpage n’ont pas modifié les performancesdes vaches Va conduites dans environnement classique mais ont eu tendance à réduire leursusceptibilité au développement de mammites cliniques. Lorsqu’elles étaient déplacées surdes nouveaux pâturages de montagne où elles étaient comparées à des vaches plusspécialisées, la baisse de PL observée au cours de la saison de pâturage pour les vaches Va aété similaire en proportion à celle des Ho et Mo. Les différences raciales de choix alimentaireau pâturage ont été faibles ; les Ho ont cependant montré une préférence accrue pour lesgraminées alors que les Va ont consommé indifféremment les plantes diverses. Cependant, ilétait difficile de savoir si ces choix différents sont liés au génotype, à l'expérience antérieureou à l'interaction entre les deux. Indépendamment de la race, sur une parcelle avec une forte15pente, les vaches sont restées sur les parties les plus basses et ont consommé des plantesdiverses alors que lorsque la pente était plus faible, les vaches ont préféré monter sur lesparties hautes pour sélectionner des graminées. Ces résultats montrent que les compromisréalisés par les animaux semblent peu dépendre de la race et ils soulignent l’importance decomprendre l’interaction entre le génotype, l’expérience antérieure et l’environnement pourexpliquer le comportement et les performances des vaches.Dans les jours suivant la transhumance, le lait des vaches Va a été modifié de la mêmemanière lorsque les vaches marchaient pour aller sur un nouvel alpage ou lorsque la marcheétait reproduite en conditions expérimentales. Le lait avait alors un taux de matières grasseset des CCS plus élevés. Ces modifications de composition n'ont pas altéré la coagulation dulait et ont eu des conséquences faibles sur la qualité de la Fontine. Ce résultat suggère que lesdéfauts de qualité classiquement rencontrés par les fromagers lors de la transhumance nesont pas liés aux vaches ou à la qualité de leur lait mais plutôt au changement de locaux. Ilspourraient être évités grâce à une adaptation des procédés de transformation. En outre, letransport en camion a eu des effets similaires à ceux de la marche, quelle que soit la race. Iln’a cependant pas entraîné de diminution de la PL, contrairement à la marche. De façongénérale, le lait des vaches Va et Mo avait une meilleure aptitude à la coagulation que celuides vaches Ho.En conclusion, l’intérêt supposé des vaches de race locale pour la valorisation desalpages n’est pas direct ; il est plus complexe à mettre en évidence qu’attendu. A l’échelle dela saison, l’adaptation des vaches aux conditions locales semble plus importante que la raceen tant que telle. Des travaux conduits à plus long terme devront prendre en compte descritères plus larges (incluant la santé ou les performances reproductives) et s’intéresser à lacoévolution des races avec leur environnement natif. Définir l’adéquation des animaux avecleur environnement semble prioritaire pour choisir les futures orientations en matière desélection génétique, de développement de systèmes laitiers durables ou de cahiers descharges des AOP. Ces orientations permettront d’optimiser la transformation des ressourcesfourragères locales en produits laitiers de qualité, d’améliorer l’autonomie et la durabilitésociale, économique et environnementale des systèmes laitiers de montagne.