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La fonction d'information de marché (« Market information ») est définie comme un service « habituellement géré par une entité du secteur public, impliquant la collecte régulière d'information sur les prix, et dans certains cas, sur les volumes de marchandises échangés massivement sur les marchés. Cette mission inclut également la dissémination d'information régulière et réactive sur des médias divers, à l'attention des fermiers, traders, décideurs, ou tout autre public concerné, y compris les consommateurs. » (FAO, 1997). Revenant sur l'intérêt de la fonction d'information de marché pour soutenir le travail des décideurs, l'article présente trois initiatives s'étendant sur des zones d'influences diverses (mondiale, méditerranéenne et asiatique). Il présente leurs particularismes et leurs défis communs (travail d'harmonisation des méthodologies, nécessité d'une compréhension plus fine des marchés agricoles, et des dynamiques de transmission des prix entre les différents niveaux, la transparence sur l'information et le renforcement des capacités en matière d'analyse de l'évolution des marchés).

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Malgré une récolte globale moyenne en Méditerranée, l'approvisionnement du marché européen s'annonce assez déficitaire en 2021-22, notamment en clémentine et citron. Pour autant, certaines variables de l'équation sont difficiles à appréhender cette saison : l'épidémie de Covid, qui se prolonge encore et encore, continuera-t-elle de donner un petit coup de pouce à la demande pour certains produits ? L'explosion des prix du fret maritime conduira-t-elle à une plus grande concentration de l'offre sur le marché communautaire, au détriment des marchés lointains ? FruiTrop vous propose un tour d'horizon.

International audience; Nous présentons ici une avancée des récoltes et des prévisions de récolte de céréales à la fin août 2015 réalisée à partir de données de référence (USDA, AMIS, FAO, GIC, UE/MARS, Med-Amin) et de communiqués des ministères et offices céréaliers repris directement sur leurs sites ou au sein d'articles de presse.

International audience; La fonction d'information de marché ("Market information") est définie comme un service "habituellement géré par une entité du secteur public, impliquant la collecte régulière d'information sur les prix, et dans certains cas, sur les volumes de marchandises échangés massivement sur les marchés. Cette mission inclut également la dissémination d'information régulière et réactive sur des médias divers, à l'attention des fermiers, traders, décideurs, ou tout autre public concerné, y compris les consommateurs." (FAO, 1997). revenant sur l'intérêt de la fonction d'information de marché pour soutenir le travail des décideurs, l'article présente trois initiatives s'étendant sur des zones d'influences diverses (mondiale, méditerranéenne et asiatique). Il présente leurs particularismes et leurs défis communs (travail d'harmonisation des méthodologies, nécessité d'une compréhension plus fine des marchés agricoles, et des dynamiques de transmission des prix entre les différents niveaux, la transparence sur l'information et les renforcement des capacités en matière d'analyse de l'évolution des marchés).

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Section : La réforme et l’Omc; National audience; The standard way for fighting rural poverty and improving food production efficiency is to move toward free trade. However as underlined by several economists, markets imperfections may hamper the positive impact of trade liberalization. In this paper, the consequences of imperfect information on agricultural markets are evaluated through the results of two versions of a world dynamic CGE model: one is based on standard markets equilibrium assumption for each product and factor, while the other includes imperfect information on agricultural commodities markets. Impacts on GDP performances and on household welfares for selected countries are presented. It appears that in the case of imperfect information most of the gains related to comparative advantages vanish, due to highly fluctuating agricultural prices. Then it is impossible for economic actors to predict prices accurately enough to take efficient decisions and policies able to reduce this imperfection may improve the global welfare.

La marge de manoeuvre des politiques agricoles africaines a ete considerablement reduite ou cours des annees 1990, du fait de l'existence de nombreuses contraintes issues de l'environnement economique international. Parmi celles-ci, les conditionnalites liees aux Programmes d'Ajustement Structurel ont pese de maniere determinante sur l'evolution des modalites de l'intervention publique dans le secteur agricole. L'Etat s'est largement desengage des activites de commercialisation et de transformation de la production agricole, mais peine a definir une nouvelle strategie de developpement prenant en compte les interets du secteur. L'appui a la professionnalisation du monde paysan et a Ia formation d'interprofessions reste timide, et le chemin menant a la reorganisation de filieres agricoles centrees sur l'initiative privee reste long et difficile. (Resume d'auteur)

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Les principales huiles faisant l’objet d’echanges internationaux sont les suivantes, par ordre d’importance : l’huile de palme represente a elle seule 42% des echanges mondiaux d’huile vegetale en 1998, devant l’huile de soja (24%), l’huile de tournesol (11%), les huiles de coco et colza (6,5%) et l’huile d’arachide (1%). L’evolution des echanges d’huiles tropicales est tres contrastee : – l’huile de palme connait un boom soutenu de ses echanges depuis le debut des annees 80 (80% des exportations mondiales sont assurees par la Malaisie et l’Indonesie); – les huiles lauriques (coco, palmiste) ont une croissance stationnaire de leurs echanges; – l’huile d’arachide a connu un « coup d’arret » important suite au developpement du colza et du tournesol en Europe a partir de la fin des annees 70. Les trois produits temperes leaders dans l’echange sont le soja et le tournesol, avec une forte croissance du commerce de l’huile de colza dans le monde. L’Union europeenne est le premier importateur mondial d’oleagineux et le premier importateur d’huiles et graisses. Elle est egalement le deuxieme triturateur, si bien qu’elle reexporte sous forme d’huile une partie des oleagineux importes au prealable. La mise en place d’une politique d’autosuffisance en oleagineux a partir de la fin des annees 60 s’est traduite par le fort developpement des productions de tournesol et de colza. Une OCM oleagineux et un tarif douanier discriminatoire a l’encontre des produits tritures et raffines pour la protection de l’industrie de transformation europeenne sont toujours en vigueur. L’Afrique est en retrait sur les marches exterieurs; elle perd des parts de marche pour toutes les huiles tropicales, passant, entre la periode 1988-1990 et la periode 1996-1998, de 52 a 42% des exportations mondiales d’huile d’arachide, de 2,3 a 1,6% de celles d’huile de palme et de 1,9 a 1,1% de celles d’huile de coprah. L’Afrique est, de plus, menacee sur son marche domestique par les importations des huiles du Sud-Est asiatique.

O artigo trata das dinâmicas da cooperação Sul-Sul, com foco nas relações entre o Brasil e o continente africano no setor agrícola. São analisadas a construção da política brasileira de cooperação e a influência da dualidade de modelos de desenvolvimento rural e agrícola na identificação dos projetos. Verificou-se a presença da lógica de transferência de soluções políticas e do auxílio à elaboração de políticas públicas na formulação dessas iniciativas. The article addresses the dynamics of South-South cooperation developed between Brazil and the African continent in the agricultural sector. We analyze the construction of the Brazilian cooperation policy and the influence of dual model of rural and agricultural development in the identification of projects. We verify the presence of the logic of transfer of policy solutions and of the contribution to the elaboration of public policy in shaping these initiatives.

Avec un temps de retard sur les autres matières premières, les huiles végétalès flambent à leur tour. Sur un marché complexe où se rencontrent des huiles de culture pérenne, comme l'huile de palme, et les huiles tempérées comme l'huile de soja, de tournesol et de colza, l'offre et la demande obéissent à des fondamentaux particulièrement nombreux qui ne manquent pas de surprendre même les plus avertis. Alors qu'un palier (une "résistance" dans le jargon des marchés) était attendu en toute fin d'année 2006, des inondations en Malaisie et en Indonésie ont maintenu les prix de l'huile de palme à la hausse. Ceux-ci ont atteint sur le marché à terme de Kuala Lumpur un record vieux de huit ans à 2020 ringgit la tonne une première fois en décembre 2006 puis à nouveau en mars 2007. À Rotterdam, premier port d'importation, l'huile de palme brute s'achète à $ 600 la tonne en janvier, puis $ 710 en avril, contre moins de $ 440 un an auparavant. En mai, les prix ont doublé par rapport à l'année précédente. Les Indiens ajustent leur politique commerciale et baissent leurs droits de douane afin de combattre l'inflation "importée"; les Indonésiens tout aussi inquiets de l'inflation qui se propage mettent en place des taxes à l'exportation pour retenir le plus d'huile de palme possible à l'intérieur de l'archipel et satisfaire en priorité la demande domestique. La "résistance" anticipée par le marché ne surviendra pas. L'huile de palme brute termine l'année 2007 à près de $ 1 000 la tonne; certains de ses produits transformés, comme l'oléine ou la stéarine, ont même fait la culbute et doublé leur prix au cours de l'année. Et ce n'est pas fini: en janvier 2008, un nouveau record était battu sur le marché à terme de Kuala Lumpur à 3 414 ringgit pour la cotation d'avril; à Rotterdam, il n'en fallait pas moins de $ 1 125 pour acheter l'huile de palme brute.

Difficile de trouver plus excitant dans le secteur fruitier que le marché international de l'ananas frais. La dernière décennie a été une révolution permanente pour ce marché que l'on estime à environ 1,7 million de tonnes de fruits à l'exportation. Quelques chiffres permettent de mesurer le dynamisme de ce secteur: les importations européennes ont triplé entre 1997 et 2007 pour ainsi dépasser 820 000 tonnes importées par an. Les Etats-Unis font même mieux en multipliant leurs importations par 3,4 sur la même période. Le taux de croissance est encore cette année à deux chiffres aux États-Unis (+ 11%).

Avec plus de 100 millions de tonnes, la banane est une des toutes premières productions fruitières mondiales avec la pomme et les agrumes. La banane est produite sur les cinq continents mais son aire de prédilection se situe en zones tropicale et subtropicale. L'Asie est considérée comme le centre de diversité du bananier. La richesse variétale y est très impressionnante. On compte actuelle-ment plus de 1 000 variétés. Les consommateurs des pays du Nord, importateurs, n'ont pas accès à cette immense diversité. Celle-ci est réservée aux producteurs et consommateurs du Sud qui ont fait de la banane à cuire de type plantain, un des aliments de base de leur alimentation. Récoltées toute l'année, pour de nombreuses communautés, elles sont l'équivalent des pommes de terre ou du riz. En Ouganda, au Burundi ou au Rwanda par exemple, une personne consomme de trois à onze bananes par jours, soit entre 250 et 400 kg par an ! Les consommateurs du Nord sont bien loin de ce niveau de consommation. Les Etats-Unis comme les européens en consomment entre 10,5 et 11,5 kg par habitant et par an. Le Japon et la Russie affichent des niveaux plus faibles d'environ 6 à 8 kg.

Les cours sont orientés résolument à la hausse sur le marché du café et, ce, quelles que soient les qualités et les origines. Depuis la crise des années 2001-2003 qui avait vu l'indice composite de l'Organisation internationale du café (OIC) crever le plancher des 50 cents par livre et se perdre dans les abîmes, les cours ont repris de la vigueur. À 118 cents en décembre 2007, ils sont en hausse de 9% sur l'année précédente, de plus de 36% par rapport à 2005, 52% par rapport à 2004 et ont presque triplé en référence aux pires mois de la crise de 2001-2003. Ce sont les prix des robustas qui connaissent la croissance la plus forte (+ 28% en 2007 en moyenne), le différentiel entre robustas et arabicas tombant en juillet à seulement 17 cents par livre en faveur des arabicas. Le marché sanctionne et anticipe la rareté. La consommation est en croissance soutenue, en particulier dans les économies émergentes d'Asie et dans les anciens pays du bloc soviétique. Par ailleurs, à l'abondance de café qui a précipité la chute des cours il y a six ans succède aujourd'hui une relative - et temporaire - pénurie, les vergers les moins performants ayant été durant les années de crise arrachés ou abandonnés. Mais le marché du café, on le sait, est un promeneur éternellement boiteux: la bonne tenue des cours accroît et encourage les investissements dans la culture du café, avec un effet décalé dans le temps - alors que la demande presse aujourd'hui, sans rien promettre pour l'avenir.

La production mondiale d'agrumes s'élève à 115 millions de tonnes. C'est la première production fruitière juste devant le groupe des bananes et plantains (106 millions), et très loin devant le raisin (69 millions) ou la pomme (64 millions). Après avoir doublé en un peu plus de deux décennies, les disponibilités mondiales sont stables depuis quelques années. Cinq pays dominent toujours le secteur productif: le Brésil, la Chine, les États-Unis, le Mexique et l'Espagne. Ils concentrent à eux seuls les deux tiers de la production. Le groupe des agrumes est très diversifié. Les oranges constituent près de 56% de l'offre citricole mondiale devant les petits agrumes (clémentines, satsumas, etc.) avec 22%, les citrons et lime (ou citron vert) avec 11% et encore les pomelos avec 4%. Les autres agrumes constituent 6% de l'offre.

Le commerce international des fruits tropicaux ne s'arrête pas aux seuls échanges de bananes ou d'ananas. Le secteur est riche de nombre de fruits exotiques. L'Union européenne en importe quelques 1,4 million de tonnes par an, soit 13% du total des importations de fruits frais. Peu d'entre eux arrivent à sortir de l'anonymat et des cercles des connaisseurs ou des consommateurs curieux. Seuls l'avocat, la mangue, le litchi et la papaye ont atteint un niveau de reconnaissance important. L'avocat, dont le marché de prédilection en Europe reste la France, est certes importé par l'Union européenne (168 000 tonnes en 2006) mais c'est aussi le seul fruit tropical avec la mangue à être pro-duit en quantité sur le continent européen, en Espagne. L'Afrique du Sud, le Chili, Israël, le Pérou et le Mexique sont les cinq premières origines en Europe. Le marché européen de la mangue se développe plus rapidement que celui de l'avocat. Les importations européennes (212 000 tonnes) ont augmenté de 13% entre 2005 et 2007 et la tendance 2007 confirme cette forte croissance. Les cours sont en très forte baisse. Le marché souffre d'un développement sans doute trop rapide, d'une multiplicité des variétés et d'origines, d'opérateurs privilégiant l'aspect externe et la robustesse du fruit, etc. Le Brésil et le Pérou règnent en maître sur le marché européen. La papaye ne sort pas de son cycle de demi-échec ou de demi-succès. Mêmes si elles sont en réalité plus importantes que celles du litchi, les importations stagnent à moins de 40 000 tonnes par an. Le Brésil est de très loin l'origine principale sur le marché. Les efforts du hard-discount allemand pour mettre en avant ce fruit n'ont pas été pour l'instant couronnés de succès. Sa fragilité, son goût parfois déroutant et l'absence de promotion sur les modes de consommation de ce fruit le cantonnent à une consommation principalement ethnique. Le litchi est le quatrième grand fruit tropical importé (27 000 tonnes en 2006) mais, sans doute, un des plus dynamiques. Fortement consommé à l'approche, pendant et juste après les fêtes de fin d'année, c'est désormais l'incontournable du rayon fruits et légumes. Madagascar est de très loin la première origine sur le marché, à côté de l'Afrique du Sud, de la Réunion et de Maurice. Le marché est désormais approvisionné toute l'année grâce à des importations par avion en provenance d'Asie ou d'Océanie. Le développement de ce marché est rapide. Le fruit de la passion, la pitahaya, le tamarillo (ou tomate d'arbre), la goyave, la carambole (starfruit), le ramboutan (litchi chevelu), la physalis (ou l'amour en cage), le corossol, etc. trouvent un marché en Europe de l'ordre de quelques milliers (fruit de la passion) à quelques tonnes par an (tamarillo par exemple). L'organisation du secteur est caractéristique des produits de niches: quantités limitées, saison de consommation correspondant aux fêtes de Pâques, de fin d'année ou encore au Nouvel an chinois, prix élevés, circuits de distribution spécifiques (ethnique ou spécialiste). Pour ces produits, l'Europe s'approvisionne, par avion, en Asie ou en Amérique latine.

Après une seconde année plutôt calme dans la fourchette des $ 1450-$ 1600 la tonne, le marché du cacao a repris de la vigueur à l'amorce de la saison principale en automne 2006. Passé le creux de $ 1450 la tonne en octobre en raison de l'anticipation d'une "grosse" saison ouest-africaine, l'indice de l'Organisation Internationale du Cacao (ICCO) dépassait les $ 1600 une première fois le 10 novembre, et à nouveau le 30 novembre, avant d'atteindre mi-décembre le seuil de $ 1700, moyenne à laquelle il termine l'année 2006. Les perspectives pour la saison 2006/07 sont bien celles d'un déficit, l'ampleur de celui-ci dépendant du bilan conjoint d'une production ivoirienne stationnaire, car perturbée par l'harmattan, et d'une production asiatique et latino-américaine médiocre en raison des caprices d'El Niño. Nous revenons sur ces péripéties avant d'aborder un marché particulier, marché de niche en forte croissance: le marché du cacao et du chocolat bio.

Après un début d'année 2006 tout en mollesse, la fin d'année sur le marché de l'huile de palme a été trépidante puisque contre toute attente, les prix à terme en Malaisie prenaient près de 10% en quinze jours pour atteindre 2020 ringgits la tonne fin décembre, au plus haut depuis huit ans. Les raisons? Les inondations de fin d'année en Indonésie et Malaisie, particulièrement dans l'État de Johor, ainsi que la vigueur de la demande au dernier trimestre portée par l'industrie européenne des biocarburants - les exportations malaisiennes s'accroissant de 20% d'octobre à décembre 2006 en moyenne annuelle. Durant le dernier semestre 2006, les prix de l'oléine raffinée ont ainsi "pris" près de $ 150 par tonne, pour terminer l'année à $ 600 tout rond. Cette hausse efface le faux-plat du premier semestre. En moyenne annuelle, les cours de l'oléine raffinée fob Malaisie s'établissent à $ 450 par tonne, contre $ 399 en 2005.

Les cours du cacao en 2005 ont faiblement oscillé de part et d'autre d'un plateau situé à $ 1500 la tonne, comme ils le firent en 2004 dans une situation politique toute aussi délicate. Plus encore que la météo et les contrecoups du stress hydrique de l'été 2004, c'est bien la crise ivoirienne qui imprime au marché ses bonds et ses plongeons. Ainsi le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo se retire-t-il, le 17 décembre 2005, du processus de paix pour protester contre la demande internationale de dissoudre son Parlement, paralysant au pas-sage Abidjan par les "patriotes", et voilà le cours de la fève qui grimpe jusqu'à $ 1600 la tonne. Laurent Gbagbo appelle-t-il ensuite ses partisans au calme? Le prix du cacao se replie à $ 1535. Les fondamentaux du marché sont éminemment politiques, le commerce de cacao servant les intérêts, compatibles en l'occurrence, d'un président soucieux de stabiliser ses flux de devises pour financer son effort de guerre, et de grosses compagnies de négoce et de broyage préoccupées par la continuité de leur approvisionnement.

Les cours sont restés atones en 2005, voire légèrement déclinants, en raison d'un accroissement concomitant de l'offre d'exportation d'huile de palme et d'huiles tirées d'oléagineux concurrents (soja, colza, tournesol) dont les rendements en 2005 ont été exceptionnels, ce qui a été particulièrement le cas du soja américain. Si la demande reste dynamique, soutenue en partie par la hausse des cours du baril qui stimule la demande d'huiles végétales dans le secteur des bioénergies, l'année 2006 s'annonce sous des auspices semblables à ceux de l'année précédente, les stocks en début d'année étant à leur plus haut niveau depuis trois ans. L'oléine de palme raffinée caf Rotterdam s'est cotée en moyenne à $ 455 la tonne en 2005, en recul de 12% par rapport à l'année précédente.

In a classical Walrassian framework of smoothly functioning markets and comparative static analysis, the beneficial effects of trade liberalization are well known. In the real world, production decisions develop along time. They are fringed with uncertainty, and subject to unfulfilled expectations. Depending upon demand elasticity, such phenomena may lead to "chaotic motion". A world computable general equilibrium model is developed that contains such specificities and scenarios are run with and without agricultural liberalization. Results suggest that liberalization is not likely to improve welfare. Despite logical difficulties, efforts have been done to test the model against really observed time series. 2006 Elsevier B.V. All rights reserved

La fin des accords régissant l'organisation des marchés internationaux de produits de base ou "accords produits" est survenue durant les deux dernières décennies du siècle passé. Elle a été concomitante de l'intégration de l'agriculture dans le mandat de l'OMC. Elle marque surtout la fermeture d'une longue parenthèse, ouverte en 1947 avec le GATT, qui octroie à l'agriculture un statut dérogatoire dans la libéralisation des échanges. Nous sommes passés ces vingt dernières années d'un interventionnisme concerté, plurilatéral et organisé par produits à une libéralisation multilatérale qui ne distingue pas les "commodités" si l'on excepte la bizarrerie de l'initiative coton à l'OMC. Les accords ont bel et bien vécu et pourtant les problèmes qu'ils étaient censés réglés persistent - fluctuations des cours et des revenus tirés de leur exportation, dégradation des termes de l'échange, exposition des économies exportatrices à une instabilité accrue du PIB, pour ne citer que les plus connus. De surcroît, de nouveaux problèmes surgissent - ainsi du financement des conflits, comme le démontre en 2005 l'exemple de la filière ivoirienne du cacao. On s'attend alors à ce que la communauté internationale conserve un oeil sourcilleux sur ces "commodités" qui font la fortune de quelques chanceux et la ruine de millions de petits producteurs dès lors que les cours vacillent. Or la Banque Mondiale, la Cnuced, la FAO aujourd'hui ne traitent plus des produits de base en tant que tels. Seule une organisation les mentionne dans ses tablettes. Il s'agit de l'OMC. Un paragraphe traitant des "questions concernant les produits de base" apparaît dans le projet de texte ministériel proposé par le président du conseil général et le Directeur Général de l'OMC quelques semaines avant Hong-Kong. Sa lecture est instructive, nous reproduisons le paragraphe. Il sonne, par son indigence, comme une deuxième fois le glas des produits de base dans l'organisation des relations internationales.

Les cours du cacao ont connu en 2004 une série de rebonds à l'origine desquels on trouve la Côte d'Ivoire. L'anticipation d'un surplus pour la saison 2003/04 a dans les premiers mois de l'année 2004 fait passer les cours sous les $ 1500 la tonne. La reprise est survenue en deux temps, par le démarrage précoce de la courte saison sèche, puis par la rupture début novembre des accords de Marcoussis et les bombardements aériens des positions rebelles par les forces gouvernementales ivoiriennes. Les cours terminent l'année là où ils l'avaient commencée, aux alentours de 1500 $ la tonne, niveau sans doute acceptable pour les producteurs après les $ 700 de l'an 2000 s'ils ne signalaient les incertitudes d'un marché que l'on sait au service d'une économie de guerre.