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Trois figures historiques ont marqué la création et la formation de la figure de l’entrepreneur en France entre le xviiie et le xixe siècle. Il s’agit tout d’abord de celle de Richard Cantillon, qui théorise et représente la figure de « l’entrepreneur aventurier », qui prend des risques pour mener à bien son activité et reçoit des « gages incertains ». Puis de Jean-Baptiste Say, qui marque une vision plus libérale, théorique et innovante de l’entrepreneur, qui doit produire, non seulement pour les plus riches, mais aussi pour le plus grand nombre. Enfin, Jean-Antoine Chaptal représente les débuts de la « Noblesse d’État », qui sera décrite plus tard par Pierre Bourdieu., Three historical figures have strongly influenced the creation and the development of the entrepreneur image in France between the sixteenth and the eighteenth centuries. The first one is Richard Cantillon, who exemplifies the “adventurer entrepreneur”, taking risks to succeed and receiving “uncertain wages”. The second one is Jean-Baptiste Say, depicting a more liberal, theoretical, and innovative vision of the entrepreneur, who has to produce not only for a few but also for many others. Finally, Jean-Antoine Chaptal represents the beginning of the “Noblesse d’État” (“State Nobility”) Pierre Bourdieu will later describe.

L’identité de l’entrepreneur reste un problème non résolu, tant au plan déductif (formulation théorique) qu’au plan inductif (identification descriptive). L’entrepreneur français privilégie, en théorie et en pratique, le leadership (autorité) plutôt que l’entrepreneurship (prise de risque), l’administrateur plutôt que l’innovateur. Le nouveau capitalisme redonne un rôle essentiel à l’entrepreneur, comme un individu maîtrisant un « métier » conforme à la nouvelle modernité, à la recherche de singularité et à la démarche pragmatique., Rethinking the Entrepreneur: From Entrepreneurial Spirit to Craftsmanship SpiritThe identity of the owner-manager (“entrepreneur”, in French) remains an unsolved question, at the both deductive (theoretical) and inductive (practical) levels. The French “entrepreneur” prefers leadership (authority), rather than entrepreneurship (innovation), and managing rather than undertaking. The new capitalism gives again an essential role to the entrepreneur, as an individual mastering some “craft”, fitting with the new modernity, the search for some “one-of-a-kind” activity, and a pragmatic practice.

La gouvernance, qui porte sur le temps, l’espace et les individus, comprend trois niveaux : la politique générale, les outils de décision, le champ de contrôle. La gouvernance dans la société française repose historiquement sur une idéologie éloignée du libéralisme anglo-saxon. Or, la gouvernance managériale repose sur une doxa techno-scientiste, individualiste et libérale, qui est aujourd’hui critiquée pour ses excès. Cependant, l’État français entend généraliser cette orthodoxie managériale dans le secteur public, alors que les pratiques et modèles néo-managériaux tentent actuellement de trouver de nouvelles règles de gouvernance.Codes JEL : G32, M00, H1, O32, L1, Governance and organizational performanceGovernance deals with time, space and people. It has three levels: general policy, decision tools, span of control. In the French Society, governance is historically far from the Anglo-Saxon liberalism. The current managerial governance is based on a techno-scientist, individualist and liberal doxa, nowadays highly criticized for its excesses. However, the French State wills to extensively apply that orthodoxy to the public sector, in spite of the fact that the current neo-managerial practices and models are trying to find out new rules of governance.JEL codes: G32, M00, H1, O32, L1

Dans un récent opuscule, John Kenneth Galbraith rappelle les thèmes majeurs de sa pensée, et, plus largement, des Institutionnalistes, inspirés par Thorstein Veblen. Ces thèmes portent sur la moralité des affaires, sur la nature de la concurrence, sur le rôle de l’Etat. En dépit de leur actualité et de leur réalisme, ces thèmes se heurtent à des problèmes méthodologiques, auxquels la Nouvelle Economie Institutionnelle s’efforce de donner une réponse logique, mais avec le risque de perdre le réalisme., Galbraith: From one institutionalism to an other? In a recent booklet, John Kenneth Galbraith reminds his own dominant topics, and, more extensively, of the Institutionalists, inspired by Thorstein Veblen. These topics concern the business morality, the nature of competition, the role of the State. In spite of their topicality and their realism, these themes suffer from methodological weaknesses, to which the New Institutional Economics tries to give a logical answer, with the risk of a loss of realism.

L’innovation est au cœur de la modernité. Dans la première (proto) modernité, elle est le fait d’ingénieux, dans la seconde (post), d’ingénieurs. Les hyperfirmes gèrent et planifient l’innovation, dissuadant le développement d’innovations radicales. La troisième modernité constitue une rupture dans la vision de l’innovation. Elle est désormais le fait de toutes petites entreprises, les hypo firmes, qui souhaitent rester petites, en adoptant une stratégie singulière, fondée sur une approche ressources-compétences idiosyncrasique, sur un marché étroitement délimité et sur un réseau relationnel fort.Classification JEL : M130, L200, Innovation lies at the heart of modernity. During the first (proto) modernity, it was the fact of “ingenious” persons, in the second (post) one, of “engineers”. Hyperfirms manage and plan innovation and thus deter the development of radical innovations. The third modernity is a rupture in the vision of innovation. It is now the fact of very small businesses, the so-called “hypofirms”, willing to remain small, by the way of a “singular” (unique) strategy, based on an idiosyncratic resource-competence approach, on a well defined market and on a strong relational network.JEL codes: M130, L200

L’identité de l’entrepreneur reste un problème non résolu, tant au plan déductif (formulation théorique) qu’au plan inductif (identification descriptive). L’entrepreneur français privilégie, en théorie et en pratique, le leadership (autorité) plutôt que l’entrepreneurship (prise de risque), l’administrateur plutôt que l’innovateur. Le nouveau capitalisme redonne un rôle essentiel à l’entrepreneur, comme un individu maîtrisant un « métier » conforme à la nouvelle modernité, à la recherche de singularité et à la démarche pragmatique., Rethinking the Entrepreneur: From Entrepreneurial Spirit to Craftsmanship SpiritThe identity of the owner-manager (“entrepreneur”, in French) remains an unsolved question, at the both deductive (theoretical) and inductive (practical) levels. The French “entrepreneur” prefers leadership (authority), rather than entrepreneurship (innovation), and managing rather than undertaking. The new capitalism gives again an essential role to the entrepreneur, as an individual mastering some “craft”, fitting with the new modernity, the search for some “one-of-a-kind” activity, and a pragmatic practice.

RésuméL’innovation est au cœur de la modernité. Dans la première (proto) modernité, elle est le fait d’ingénieux, dans la seconde (post), d’ingénieurs. Les hyperfirmes gèrent et planifient l’innovation, dissuadant le développement d’innovations radicales. La troisième modernité constitue une rupture dans la vision de l’innovation. Elle est désormais le fait de toutes petites entreprises, les hypo firmes, qui souhaitent rester petites, en adoptant une stratégie singulière, fondée sur une approche ressources-compétences idiosyncrasique, sur un marché étroitement délimité et sur un réseau relationnel fort.Classification JEL : M130, L200, Innovation lies at the heart of modernity. During the first (proto) modernity, it was the fact of “ingenious” persons, in the second (post) one, of “engineers”. Hyperfirms manage and plan innovation and thus deter the development of radical innovations. The third modernity is a rupture in the vision of innovation. It is now the fact of very small businesses, the so-called “hypofirms”, willing to remain small, by the way of a “singular” (unique) strategy, based on an idiosyncratic resource-competence approach, on a well defined market and on a strong relational network.JEL codes: M130, L200

RésuméLa gouvernance, qui porte sur le temps, l’espace et les individus, comprend trois niveaux : la politique générale, les outils de décision, le champ de contrôle. La gouvernance dans la société française repose historiquement sur une idéologie éloignée du libéralisme anglo-saxon. Or, la gouvernance managériale repose sur une doxa techno-scientiste, individualiste et libérale, qui est aujourd’hui critiquée pour ses excès. Cependant, l’État français entend généraliser cette orthodoxie managériale dans le secteur public, alors que les pratiques et modèles néo-managériaux tentent actuellement de trouver de nouvelles règles de gouvernance. Codes JEL : G32, M00, H1, O32, L1, Governance and organizational performanceGovernance deals with time, space and people. It has three levels: general policy, decision tools, span of control. In the French Society, governance is historically far from the Anglo-Saxon liberalism. The current managerial governance is based on a techno-scientist, individualist and liberal doxa, nowadays highly criticized for its excesses. However, the French State wills to extensively apply that orthodoxy to the public sector, in spite of the fact that the current neo-managerial practices and models are trying to find out new rules of governance. JEL codes: G32, M00, H1, O32, L1