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Fighting terrorism is a complex task, not limited to military options. It also concerns State-building, nationalism and inclusive sustainable development. The roots of underlying conflicts were already laid during colonialism, the slave trade, plundering of resources and arbitrary border establishment. The battle cannot be won by occupation nor by internal efforts of the countries affected alone, particularly not when terrorist enjoy secret support from parts of the army and the country's political elite. There are outside sources fomenting violent conflict by close cooperation between transnational crime and terrorist networks. Money laundering and financing of terrorism in global financial systems are part and parcel of the problem. Also many activists and combatants are not just driven by religious fanaticism and ideological zeal. Revenge, mere survival and local strives between conflicting groups often play a decisive role too. Ill- and ungoverned spaces favour warlordism, both of radical jihadist and non-religious terrorist movements, driven by localism and informal networks. The military response of some governments and security services degenerated into inadequate state counterterrorism with no regard for local populations. It resulted in challenges for the rule of law and human rights in these countries. Although trans-national military counterinsurgency among ECOWAS governments improved, it remained hampered by the divide between Anglophone and Francophone countries and the vested interest of former colonial rulers France and Great Britain. By now, terrorists also effectively use cyberspace and social media to create fear and spread their violent ideologies. The interactions between crime and terror in West Africa will continue in the foreseeable future. It may even increase, considering the devastating effects of the COVID-19 pandemic and famines caused by failing cereal imports as result of the Russian war in Ukraine. The effects on the social structure are considerable, including the population's dwindling trust in the state administration and the villagers' willingness to side with the terrorists. The fight of terrorism demands viable long-term solutions that take into account the linkages between counterterrorism, the rule of law and human rights and socio-economic development. La lutte contre le terrorisme est une tâche complexe, qui ne se limite pas aux options militaires. Il concerne également l'édification de l'État, le nationalisme et le développement durable inclusif. Les racines des conflits sous-jacents étaient déjà posées pendant le colonialisme, la traite des esclaves, le pillage des ressources et l'établissement arbitraire des frontières. La bataille ne peut être gagnée par l'occupation ni par les seuls efforts internes des pays touchés, en particulier lorsque les terroristes bénéficient du soutien secret de certaines parties de l'armée et de l'élite politique du pays. Il existe des sources extérieures fomentant des conflits violents par une coopération étroite entre la criminalité transnationale et les réseaux terroristes. Le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme dans les systèmes financiers mondiaux font partie intégrante du problème. De plus, de nombreux militants et combattants ne sont pas seulement motivés par le fanatisme religieux et le zèle idéologique. La vengeance, la simple survie et les luttes locales entre des groupes en conflit jouent souvent aussi un rôle décisif. Les espaces mal gouvernés et non gouvernés favorisent le seigneur de la guerre, à la fois des mouvements terroristes djihadistes radicaux et non-religieux, animés par le localisme et les réseaux informels. La réponse militaire de certains gouvernements et services de sécurité a dégénéré en un contre-terrorisme étatique inadéquat sans égard pour les populations locales. La réponse militaire de certains gouvernements et services de sécurité a dégénéré en contre-terrorisme de l'État au détriment de la population locale. Cela a entraîné des défis pour l'état de droit et les droits de l'homme dans ces pays. Bien que la contre-insurrection militaire transnationale parmi les gouvernements de la CEDEAO se soit améliorée, elle est restée entravée par le fossé entre les pays anglophones et francophones et l'intérêt égoïste des anciens dirigeants coloniaux, la France et la Grande-Bretagne. Pendant ce temps, les terroristes utilisent également efficacement le cyberespace et les médias sociaux pour créer la peur et répandre leurs idéologies violentes. Les interactions entre le crime et le terrorisme en Afrique de l'Ouest se poursuivront dans un avenir prévisible. Il pourrait même augmenter, compte tenu des effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 et des famines causées par l'échec des importations de céréales à la suite de la guerre russe en Ukraine. Les effets sur la structure sociale sont considérables, notamment la perte de confiance de la population dans l'administration de l'État et la volonté des villageois de se ranger du côté des terroristes. La lutte contre le terrorisme exige des solutions viables à long terme qui tiennent compte des liens entre la lutte contre le terrorisme, l'état de droit et les droits de l'homme et le développement socioéconomique.

Mettre en regard En Magellanie, roman mis en réserve par Jules Verne, et Les Naufragés du Jonathan, sa réécriture par son fils Michel, révèle de sensibles différences d’ordre politique et économique. Si le scénario paraît identique, l’insularité heureuse imaginée en 1897 par le père se dramatise et s’assombrit en s’ouvrant, en 1909, à la compétition commerciale et aux violences du monde extérieur, comme si la songerie utopique s’était entretemps frottée aux rugueuses réalités de l’Histoire., Comparing En Magellanie, a novel written by Jules Verne, with Les Naufragés du Jonathan, a rewriting by his son Michel, reveals significant political and economic differences. If the plots seem identical, the happy insularity imagined in 1897 by the father is dramatized and darkened by gesturing, in 1909, toward commercial competition and the violence of the external world, as if utopian dreaming had come up in the meantime against the rough realities of history.

Ritsos en mer Égée, Walcott à Sainte-Lucie ont fait l’expérience de la claustration insulaire. Proies d’une Histoire qui vassalise et torture, physiquement et psychologiquement, ils ont éprouvé cette isolation et tenté de lui opposer une échappatoire grâce à la poésie et à la nature en convoquant la dimension archipélique de l’ici et de l’ailleurs, et la nécessité de nommer, grâce aux œuvres ou aux mythes du passé, sa culture propre. Cette archipélité poétique n’a de quête que la guérison et la paix.

Les idéaux politiques de Marguerite Duras, portés par son adhésion au mouvement communiste, s'effondrent brutalement dans les années 1960. Les mensonges et les crimes du stalinisme viennent confirmer le désenchantement. Désormais, pour l'auteure, il faut tout détruire, communisme comme capitalisme, et surtout ne rien rebâtir à la place. Cette soif de destruction réclame le vide, le néant et l'absurde, et se retrouve notamment dans deux textes obscurs, Yes, peut-être et Abahn Sabana David.

Une présentation du travail de mémoire sur les dictatures militaires qui ont ravagé l’Amérique latine, depuis le coup d’État du général Alfredo Strossner au Paraguay en 1954 jusqu’à la fin de la dictature d’Augusto Pinochet au Chili en 1990, en passant par le Paraguay (1954-1989), le Brésil (1964-1985), l’Uruguay (1973-1985), le Chili (1973-1990) et l’Argentine (1976-1983). Ce passé hante encore les démocraties, comme l’illustre de manière extrême le cas de Bolsonaro, qui a toujours réaffirmé sa nostalgie de la dictature, en utilisant ce discours avant et pendant son mandat présidentiel au Brésil. Les différentes solutions mises en œuvre dans ces pays – lois mémorielles, musées, monuments, archives, films, livres, programmes scolaires, etc. – étaient fondés sur la conviction du « plus jamais ça », c’est-à-dire sur la possibilité pour le présent de tirer les leçons du passé, de ne pas répéter ses erreurs, en l’occurrence de ne pas admettre les régimes dictatoriaux et les pratiques de terrorisme d’État.

Le présent article analyse l’emprise du pouvoir dictatorial sur le corps dans Silence et Tumulte de l’écrivain syrien Nihād Sīrīs. La représentation du corps est examinée en relation avec un phénomène récurrent sous un régime dictatorial : al-masirāt ou les manifestations pro-régime. Les sujets, forcés de remplir les espaces publics pour célébrer les vingt ans du pouvoir du dictateur, sont représentés comme des corps uniformisés et interchangeables où toute singularité se délaye dans l’anonymat de la foule soumise, aveuglement, au pouvoir., This paper analyzes the hold of dictatorial power on the body in Syrian writer Nihād Sīrīs’s Silence et tumulte. The representation of the body is examined in relation to a recurring phenomenon under a dictatorial regime: al-masirāt or pro-regime demonstrations. The subjects, forced to fill public spaces to celebrate the dictator’s twenty years in power, are represented as standardized and interchangeable bodies, where any singularity is diluted in the anonymity of a crowd blindly submissive to power.

El siguiente artículo se propone abordar la historia de la producción y resignificación de los archivos producidos por la inteligencia militar durante el pasado reciente en Uruguay, atendiendo al vínculo entre sus contextos de producción y usos desde la década de 1970, con el objetivo de comprender la relación entre la historia de los documentos y su resignificación en los períodos posteriores. Esta aproximación busca brindar ciertas claves analíticas en torno a cómo sobrevivieron al paso de los años y los significados que se les han otorgado desde el momento de su identificación en el año 2006. Este abordaje busca poner en relación la historia material de los documentos, con la gestión de aquel pasado en períodos más recientes.

El siguiente texto reflexiona sobre las formas de relación con la complejidad del pasado reciente chileno evidenciadas en las políticas de memoria y los procesos de memorialización social en contextos postdictatoriales entre 1990 y 2022. Las elaboraciones de memoria muestran dos narrativas contrapuestas que nutren el debate público. Una tradición centrada en el estado, que explica la crisis de la Unidad Popular debido a las decisiones políticas del gobierno de Allende y al contexto de polarización derivado de la guerra fría que es utilizada frecuentemente para clausurar la discusión de este pasado y consolidar el presente neoliberal. Y una narrativa ciudadana que activa procesos de memorialización sobre justicia y referentes sociales del pasado y el presente, que introduce una imputación ética a las instituciones de la postdictadura y promueve procesos identitarios. En el ciclo postdictatorial se despliega una trama compleja de temporalización de los fenómenos políticos y de disputas por el recuerdo. Esta evidencia, el declive de la memoria hegemónica establecida por los gobiernos de la concertación y la expansión de la memorialización social como correlato de la crisis del régimen neoliberal.

Urban design and architecture works developed under the Portuguese Estado Novo (1933-1974), the dictatorship led by António Salazar for over thirty years, have been analyzed predominantly by Portuguese researchers. The authors of Städtebau unter Salazar. Diktatorische Modernisierung des portugiesischen Imperiums 1926-1960, edited by Harald Bodenschatz and Max Welch Guerra, constitute an exception. This book is a collaborative work by five German researchers active in the field of architecture...

Dans le deuxième roman de l’écrivain nicaraguayen Erick Aguirre, Con sangre de hermanos (2002) dictature, régime révolutionnaire et gouvernement post-sandiniste sont tous traversés par une forme d’aliénation politique. Nous montrerons d’abord que si la barbarie du pouvoir dictatorial justifie la résistance, le pouvoir révolutionnaire finit lui aussi par sombrer dans certaines dérives au point de se trahir lui-même. Nous verrons ensuite que le post-sandinisme ne fait que confirmer cette profonde désillusion ainsi qu’une soif de justice jamais étanchée, sauf à dire que le pouvoir du mot, qui rétablit une vérité de l’Histoire, exorcise cette dernière et espère guérir le petit pays de son impuissance multiséculaire face à ce mal du pouvoir qui signe en définitive l’échec du pouvoir. En la segunda novela del escritor nicaragüense Erick Aguirre, Con sangre de hermanos, tanto la dictadura como el régimen revolucionario y el gobierno post-sandinista están atravesados por una forma de alienación política. Mostraremos primero que si la barbarie del poder dictatorial justifica la resistencia, el poder revolucionario acaba por desviarse hasta traicionarse a sí mismo. Luego veremos que el post-sandinismo confirma esa profunda desilusión así como una sed de justicia nunca apagada, a no ser que el poder de la palabra, que restablece una verdad de la historia, exorcice esta última y cure al pequeño país de su impotencia multisecular frente a ese mal del poder que marca finalmente el fracaso del poder.

On peut analyser, dans le roman de Juan José Saer, Lo imborrable, de quelle manière la politique répressive généralisée de la dictature militaire argentine est patente dans le comportement des personnages. Le roman montre bien ce qu’on pourait appeler la grisaille née à partir de la naturalisation d’un ordre dont l’objectif ne comprenait pas seulement les formes les plus extrêmes de répression mais qui se proposait également un changement de mentalité. Ce changement impliquait l’abandon et la destruction de valeurs et de liens sociaux pour les remplacer par des relations basées sur le calcul, l’intérêt personnel, le repli sur soi, et même la délation. Le roman met en question une série de visions qui ont persisté une fois la dictature terminée, montrant ainsi les effets durables de la terreur dans la vie quotidienne, lesquels ne sont pas sans incidence aujourd’hui encore dans l’imaginaire social argentin. A partir de la novela de Juan José Saer, Lo imborrable es posible analizar de qué modo la política represiva generalizada de la dictadura militar argentina se hace evidente en las conductas de los personajes. La novela muestra lo que podríamos denominar la atmósfera gris surgida a partir de la naturalización de un orden cuyo objetivo no sólo abarcaba las formas más extremas de represión sino que se proponía un cambio de mentalidad. Ese cambio implicaba el abandono y la destrucción de valores y lazos sociales para suplantarlos por relaciones basadas en el cálculo, el beneficio individual, el repliegue, y aun la delación. La novela pone en cuestión una serie de visiones que persistieron aun terminada la dictadura mostrando los efectos perdurables del terror en la vida cotidiana, los cuales inciden hasta hoy en el imaginario social argentino.

Nous nous proposons de nous pencher sur les interactions existant entre séduction et pouvoir, deux données à la base du personnage de Santa Anna, dictateur mexicain hautement controversé, tel qu’il apparaît dans le roman de Enrique Serna. Il s’agira de déterminer comment le pouvoir désiré et souhaité s’inscrit dans une dynamique très particulière de séduction généralisée, visant à légitimer l’action dictatoriale aussi bien au niveau du suffrage populaire qu’au niveau de l’auto-persuasion. La dimension épistolaire du roman historique permet en effet à l’auteur de confronter de manière subtile les différentes sensibilités au contact de celui qui est l’incarnation même du pouvoir, Santa Anna. Par un jeu de polyphonie très habile, le texte en vient ainsi à élaborer par touches successives, et sans parti pris imposé, le portrait d’un homme entretenant un rapport au pouvoir des plus torturés, vivant par et pour lui. Nos proponemos interesarnos por las interacciones que existen entre seducción y poder, dos elementos en los que se fundamenta el personaje Santa Anna, dictador mexicano altamente controvertido, tal y como aparece en la novela de Enrique Serna. Se tratará de determinar cómo el poder deseado y esperado se inscribe en una dinámica muy particular de seducción generalizada que tiende a legitimar la acción dictatorial tanto a nivel del sufragio popular como a nivel de la autopersuasión. La dimensión epistolar de la novela histórica le permite al autor confrontar de manera sutil las diferentes sensibilidades al contacto con el hombre que es la encarnación misma del poder, Santa Anna. Mediante un juego de polifonía muy hábil, el texto va elaborando por toques sucesivos y sin prejuicios impuestos el retrato de un hombre que mantiene con el poder una relación de las más torturadas, y que vive por y para él.

Dans ses chroniques, Lemebel donne la parole à ce qu’on appelle la « folle » dans sa représentation la plus extrême : le travesti homosexuel. Il s’agit d’une écriture de l’expérience vécue par un corps désirant, un corps « national », qui dénonce deux fléaux : le sida et la dictature, en rendant visible ce qu’on ne veut pas voir. Lemebel écrit une histoire « effective » qui nous permet de « connaître » pour « savoir » dans le sens donné par Foucault, c’est-à-dire non pas pour comprendre mais pour « trancher ». En suivant Foucault, nous tâcherons de montrer comment Lemebel s’oppose à l’historiographie traditionnelle, au moyen d’une écriture qui essaie de faire ressurgir l’événement à travers un regard dispersé sur le corps subversif de la « folle ». Por medio de sus crónicas, Lemebel da voz a la llamada «loca», en su representación más extrema: el travesti homosexual. Se trata de la «escritura vivencial de [un] cuerpo deseante», un cuerpo «lnacional», que denuncia dos flagelos: el sida y la dictadura, haciendo visible lo que no se quiere ver. Lemebel escribe una historia «efectiva» que nos permite «conocer» para «saber» en el sentido dado por Foucault, es decir, no para comprender sino «para hacer tajos». Siguiendo entonces a Foucault, intentaremos demostrar cómo Lemebel se opone a la historiografía tradicional, por medio de una escritura que intenta hacer resurgir el suceso a través de una mirada dispersa sobre el cuerpo subversivo de la «loca».

L’Uruguay des années 60 plonge dans une crise économique qui dégénère rapidement en conflit opposant le Mouvement de libération nationale-Tupamaros (MLN-T) à l’État alors gouverné par Juan María Bordaberry du Parti Colorado. La radicalisation du MLN-T et la montée de la répression étatique accordent un pouvoir grandissant aux Forces armées amenant le coup d’État du 27 juin 1973 et l’instauration d’une dictature civique-militaire. Les douze prochaines années sont marquées par la répression, la censure, la violence et de nombreuses disparitions. L’Uruguay ne tarde pas à joindre l’Opération condor : large réseau intercontinental mené par les États-Unis ayant pour but de traquer et anéantir les opposants politiques. Les élections de 1985 marquent la fin de la dictature et le retour à la démocratie. Cependant, au lendemain de la victoire de Julio María Sanguinetti du parti Colorado, une lutte s’installe au cœur de la société quant à la responsabilité de la chute du pays. D’un côté, on accuse les Forces armées d’abus de pouvoir et crimes contre l’humanité. De l’autre, on défend les militaires qui auraient sauvé le pays d’une menace « subversive ». Cette étude analyse le processus transitionnel de l’Uruguay qui, contrairement aux autres pays latino-américains, ne se lance pas dans une recherche de vérité au retour de la démocratie. L’Uruguay amnistie plutôt les Tupamaros détenus durant la dictature, tout en promulguant la Loi de caducité qui accorde l’impunité aux militaires. En recensant différents regards portés sur le passé récent, nous étudierons l’évolution des discours mémoriaux tels qu’ils s’expriment dans la culture populaire et l’espace public., In the 1960s, Uruguay endured an economic crisis that quickly turned into a conflict between the National Liberation Movement-Tupamaros (MLN-T) and the state then ruled by Juan María Bordaberry of the Colorado Party. The radicalization of the MLN-T and the rise of State repression granted growing power to the Armed Forces, leading to the coup d'État of June 27, 1973 followed by the establishment of a civic-military dictatorship. The next twelve years were marked by repression, censorship, violence and numerous disappearances. Like other Latin American Cold War dictatorships, Uruguay joined Operation Condor: a South American network led by the United States with the goal of tracking down and annihilating political opponents. The 1985 elections marked the end of the dictatorship and return of democracy. However, in the aftermath of the victory of Julio María Sanguinetti of the Colorado party, a struggle erupted in the heart of society over who was to blame for the country’s fall into authoritarianism, state repression and violence. On the one hand, the Armed Forces were accused of abuse of power and crimes against humanity. On the other, some defended the military as though they had saved the country from the “subversive” threat. This study analyzes Uruguay’s transitional process which, unlike its Latin American counterparts, has not included a formal mechanism for the search for truth upon the return of democracy. Uruguay rather chose to amnesty the Tupamaros detained during the dictatorship, all the while promulgating the Law of Caducity which granted impunity to the military. By collecting different perspectives on the recent past through art and cultural productions produced by civil society after le return du democracy, this thesis studies the evolution of memorial speeches as they are expressed in public spaces. Our goal is to better understand how memorial discourses emerge in a country where democratic remedies have confirmed impunity.

La guerra civil española (1936-1939) y la dictadura de Francisco Franco (1939-1975) han sido reflejados en diversas manifestaciones culturales y artísticas, en España y en el extranjero, entre las cuales se encuentra el cómic. Este medio de expresión, que en muchos casos muestra un gran interés por la Historia, ha sido un vehículo privilegiado para la representación del franquismo, construyendo relatos en ocasiones fundamentados en una memoria de carácter personal o familiar. Las distintas realidades del franquismo (política, represión, violencia o aspectos sociales) son reflejadas en muchos cómics publicados desde el final de la dictadura, con una especial atención a las cuestiones memoriales sobre el pasado y la historia reciente de España. Este trabajo tiene como objetivo analizar, con una perspectiva histórica, la forma en la que el franquismo, como sistema político y social, ha sido representado en el cómic desde 1976, año de publicación de las primeras historietas de Paracuellos, de Carlos Giménez. Para ello, analizaremos los temas más representados por los autores, la manera de reflejarlos, su evolución a lo largo del tiempo y su vínculo con las cuestiones memoriales en España.; La guerre civile espagnole (1936-1939) et la dictature de Francisco Franco (1939-1975) ont été représentés dans des manifestations culturelles et artistiques diverses, parmi lesquelles se trouve la bande dessinée, en Espagne et à l’étranger. Ce moyen d’expression, qui est fréquemment intéressé par l’Histoire, a été un véhicule privilégié pour représenter le franquisme, en construisant des récits parfois fondés sur une mémoire personnelle ou familiale. Les différentes dimensions du franquisme (la politique, la répression, la violence, les aspects sociaux…) sont reflétées dans nombre de bandes dessinées publiées depuis la fin de la dictature, qui portent une attention particulière sur les questions mémorielles sur le passée et l’histoire récente de l’Espagne. Ce travail tente d’analyser avec une perspective historique la manière dont le franquisme, en tant que système politique et social, a été représenté dans la bande dessinée depuis 1976, l’année de la publication des premières histoires courtes de Paracuellos, de Carlos Giménez. Pour faire cela, nous analyserons les éléments du franquisme représentés par les auteurs de bande dessinée, la manière de le faire, son évolution tout au long du temps et son lien avec les questions mémorielles en Espagne.

International audience; The coordinating teams of the Print/Capes Projects "Public Education Policies, State and Society: reverberations in human training" and "Educational practices, learning and teacher training in different contexts and languages" and the coordination of the Graduate Program in Education, Faculty of Education, Unicamp, moved by the impediment of materializing the internationalization activities - such as work missions and visits of invited researchers - planned for 2020 due to the pandemic, decided to promote between November and December, a Cycle of Debates online, in order to give continuity to the ongoing actions of the Project.The Cycle of Debates entitled "Utopias and dystopias in education in times of pandemics", which gave its name to this publication, included a set of sessions/tables composed by foreign and Brazilian researchers participating in the PRINT projects.The book ends with two essential invitations to critical thinking: one, made by Alain Patrick Olivier, with the possibility of criticism; and, another, through the dialogue proposed by Sílvio Gallo "Between The Plague, by Albert Camus, and the advance of the "fascist plague" in contemporary Brazil".; As equipes coordenadoras dos Projetos Print/Capes “Públicas Políticas públicas de educação, Estado e Sociedade: reverberações na formação humana" e “Práticas educativas, aprendizagens e formação de professores em diferentes contextos e linguagens" e a coordenação do Programa de Pós-graduação em educação da Faculdade de Educação da Unicamp, movidos pelo impedimento de concretizar as atividades de internacionalização - como as missões de trabalho e visitas de pesquisadores convidados - previstas para 2020 em decorrência da pandemia, decidiu promover entre novembro e dezembro, um Ciclo de Debates on-line, com vistas a dar continuidade às ações em curso do Projeto.O Ciclo de debates intitulado “Utopias e distopias na educação em tempos de pandemia”, que deu o nome a esta publicação, contou com um conjunto de sessões/mesas compostas por pesquisadores estrangeiros e brasileiros participantes dos projetos PRINT.O livro se encerra com dois convites essenciais ao pensamento crítico: um, feito por Alain Patrick Olivier, com a possibilidade da crítica; e, outro, pelo diálogo proposto por Sílvio Gallo “Entre A Peste, de Albert Camus, e o avanço da “peste fascista” no Brasil contemporâneo”.

Cet article a pour but d’interroger la représentation de la réclusion de l’auteur uruguayen Carlos Liscano dans deux de ses textes : Memorias de la guerra reciente, fiction publiée pour la première fois en 1988, et El furgón de los locos, témoignage des treize années qu’il a passées au pénitencier appelé «Penal de Libertad». Nous cherchons à montrer que ces deux textes sont deux étapes d’un long chemin vers la liberté totale, entravée par les effets de l’asilisation qu’a subie le prisonnier depuis son entrée dans l’institution totalitaire et encore de nombreuses années après sa libération effective. De plus, nous nous basons sur la manifestation des frontières de deux institutions totalitaires (le camp militaire et la prison) que représente l’auteur. Frontières qui semblent inscrire le reclus dans une situation hermétique que nous nous proposons de questionner. The aim of this article is to interrogate the representation of the reclusion of Carlos Liscano in two texts of this Uruguayan author: Memorias de la guerra reciente, fiction published for the first time in 1988, and El furgón de los locos, testimony about the thirteen years he pasted in the penitentiary called «Penal de Libertad». I intend to show how those two texts present two steps of a long way to the complete liberty, complicated by the effects of asilization that the prisoner suffered since his integration in the total institution and still several years after his effective liberation. Moreover, I rely my research on the expression of the borders of the two total institutions (the military camp and the prison) which represent the author. Borders which seem to fall within the inmate in a hermetical situation whose I purpose to question.

L’objet de cet article est d’examiner la façon dont le corpus littéraire que l’on appelle en Argentine la « Literatura Infantil y Juvenil » (désigné souvent sous l’acronyme LIJ), se trouve étroitement lié aux problématiques mémorielles actuelles, à partir du moment où y est évoqué l’épisode traumatique de la dernière dictature. Les stratégies narratives des récits évoquant la dernière dictature ont évolué, faisant apparaître deux tendances : tournées toutes deux vers le devoir de mémoire, la première tendance privilégie l’imagination et la fantaisie, tandis que la seconde, le récit réaliste et les formes testimoniales. Nous nous intéressons à la production post-dictatoriale, et à son évolution à partir des années 1990, en nous interrogeant sur le sens de ce que nous pouvons appeler, en réemployant la formule de Beatriz Sarlo dans Tiempo pasado, cultura de la memoria y giro subjetivo, una discusión, tout en l’adaptant à notre sujet d’étude, un « tournant subjectif » dans les récits de la mémoire destinés aux enfants. This article examines the link between the Argentinien children’s and young adults’literature, known by its Spanish acronym LIJ (Literatura Infantil y Juvenil) and the memory studies, when the traumas of the Dictatorship is evoked. The narratives strategies of the stories evoking the last Dictatorship evolved, revealing two tendencies : both turned toward the duty of memory, the first tendency favours imagination and fantasy, while the second, the realistic narrative and the testimonial forms. We are interested in post-dictatorial production, and its evolution from the nineties, by questioning the meaning of what we can call, by re-using the formula of Beatriz Sarlo in Tiempo Pasado, cultura de la memoria y giro subjetivo, una discusión, while adapting it to our subject of study, a “subjective turn”, in the stories of the memory intended for the children.

Les trois témoins Un témoignage peut donner un premier sens à une expérience vécue, voire une identité au sujet catastrophé. Il peut aussi rendre compte de l’urgence d’un état de vulnérabilité, au point de configurer des récits et des images de la catastrophe. Quels types de témoignages correspondent à ce genre de récits ? Et comment pouvons-nous mieux définir le rôle des témoins, leur position à l’égard des événements et leur rapport au...

À partir du coup d’État du 24 mars 1976 et sous le nom de Proceso de reorganización nacional la dictature de Rafael Videla consolide un régime autoritaire et répressif inédit. L’Argentine avait déjà traversé des périodes dictatoriales, au point que l’arrivée de la junte au pouvoir avait été accueillie avec une certaine résignation et tranquillité populaire. Bien que la répression ait été déjà présente avant ce coup d’État, on ne pouvait s’attendre à u...

Durant les années 1960 le modèle gouvernemental hérité de la Révolution de 1910 et de ses processus d’institutionnalisation commence à montrer ses limites. Nonobstant une croissance toujours favorable, son ralentissement et une relative, mais positive, distribution de la richesse, la société montrait des signaux d’exaspération vis-à-vis du caractère autoritaire du régime politique. Avant 1968, la répression du mouvement des cheminots en 1959 et celle ...

La démocratie chilienne est rétablie, en 1990, après un plébiscite où l’opposition à la dictature avait réussi à rassembler une majorité avec une campagne construite sur la promesse d’un avenir heureux. Patricio Alwin, candidat de la Concertación, une coalition de partis du centre et de la gauche, est le premier président élu démocratiquement après 17 ans de dictature. Au pouvoir, la Concertación s’adapte à une « transition » déjà préparée par l’ancien ...

Suivant des mesures politiques visant à « démocratiser » et à pacifier le pays et à restaurer la crédibilité de l’État de droit, la violence d’État commence à diminuer à partir de 1977, mais elle ne disparaît pas. Ces mesures ont débuté en 1977, avec une réforme électorale qui a permis une meilleure participation des partis politiques de gauche aux élections et leur accès à l’un des anciens leaders du mouvement, Pablo Gómez Álvarez. L’année suivante, ...

La « démocratie » des dites « transitions » ou la strophe de la transconciliation Les périodes de terrorisme d’État sont généralement suivies de périodes dites « de transition », processus dont l’enjeu principal est la réinstauration de la démocratie ou la « démocratisation » du pays. Ils sont généralement accompagnés d’un processus judiciaire ou d’une justice que l’on nomme aussi « transitionnelle ». Cela dit, une « transition » n’entra...

Depuis les périodes de terrorisme d’État jusqu’à celles des « transitions » démocratiques, cet ouvrage met en évidence des spécificités esthétiques des récits et des images entrant en résonance avec la notion de catastrophe, à partir d’une étude comparative entre trois pays : l’Argentine, le Chili et le Mexique. Il distingue les récits et les images de la catastrophe – en lien avec la forme testimoniale, nés des différentes expériences issues du terrorisme d’État et affrontant des impossibilités représentatives propres aux images et aux récits de l’horreur – et les récits et les images catastrophistes – liés au succès de la fiction allégorique, issus d’une volonté de repoétisation de la mémoire et rejouant des logiques eschatologiques qu’elles soient pessimistes, réflexives ou consolatoires. Parler de résilience à la catastrophe signifie qu’au-delà de la résistance identitaire des individus et politique des collectifs, les œuvres étudiées font preuve d’une puissance d’invention capable de s’adapter aux circonstances changeantes de l’histoire et de la mémoire, et de transformer, en retour et pour l’avenir, ces identités individuelles et ces politiques collectives.

Ce travail s’achève dans les limites d’une période plus récente où la transmission de la mémoire des expériences traumatiques non vécues semble être devenue, comme l’indique Enzo Traverso, un devoir vu l’inclination de la modernité à perdre ses repères mémoriels. C’est ainsi qu’en Argentine, Néstor Kirchner rompt avec le discours de la « réconciliation » et avec la « théorie des deux démons » pour promouvoir un discours exemplaire sur la mémoire, les espaces de mémoire et la revendication des...

Rares sont les mots aussi sensationnalistes que « catastrophe ». Couramment utilisé depuis le xviiie siècle, cher aux moralistes, aux dramaturges et, plus récemment, aux journalistes, il est devenu un qualificatif récurrent de la période qui commence avec la Première Guerre mondiale, traverse la Seconde, la guerre froide, connaît la probabilité d’un globocide atomique, et qui se poursuit aujourd’hui avec les crises financières, les génocides, les guer...

Figure 1. – Les ruines de Puerto Saavedra (La frontera). Figure 2. – Les prémunitions catastrophiques de la machi (La frontera). Figure 3. – Plan subjectif-syncrétique de la scène de la guérison (La frontera). Figure 4. – Maité (Gloria Laso) tient son père (Héctor Noguera) dans ses bras. Le plan renvoie à la Déploration du Christ (La frontera). Figure 5. – Recadrages du visage de Ramiro (Patricio Contreras) au début et à la fin du film (La frontera). Figure 6. – ...

Après trois années d’une politique consacrée au renforcement de l’économie interne du pays, à la diminution des inégalités sociales et à l’inclusion des populations traditionnellement marginalisées, l’Unité populaire de Salvador Allende tombe le 11 septembre 1973. L’état de polarisation et de confrontation entre sympathisants et opposants du gouvernement, aggravé par une inflation massive, une grève de transports et une opposition intransigeante soute...

On peut diviser le processus de « transition » en Argentine en trois étapes. Si la première, entre 1983 et 1986, se caractérise par une première avancée de la justice transitionnelle et des discours condamnant la répression, la deuxième, entre 1987 et 1995, marque l’arrêt de la percée de cette justice et de ce schéma interprétatif. Durant cette période prédominent un pacte de silence et une politique de conciliation. De 1995 à 2002, on constate le retour d’une application de la justice, avec ...

No Brasil ditatorial (1964-1985), marcado pela repressão, as viagens foram incorporadas por uma parte da juventude como uma forma de resistência, na esfera do cotidiano, ao sistema e ao regime militar. A estrada era vista e vivida como um espaço de liberdade. Procura-se demonstrar como o deslocamento territorial realizado por viajantes através do país proporcionou a circulação do imaginário da contracultura para além das capitais e a apropriação da mesma por setores da juventude que não faziam parte da classe média dos grandes centros urbanos. Por um lado, discute-se a repressão à contracultura e o viajar como uma forma de resistência ao cotidiano sufocante do autoritarismo, por outro, demonstra-se as ambiguidades e contradições dessas práticas. Para tal, este estudo explora uma gama variada de fontes e investiga as viagens como prática cultural, de como era realizada e vivida a experiência naquele contexto histórico, nacional e internacional, assim como seu papel na circulação do imaginário e das expressões socioculturais da contracultura, revelando seu caráter subversivo e transformador, em uma perspectiva libertadora. Au Brésil dictatorial (1964-1985), marqué par la répression, les voyages ont été incorporés par une partie de la jeunesse comme une forme de résistance, au système et au régime militaire, dans la sphère de la vie quotidienne. La route était vue et vécue comme un espace de liberté. La thèse vise à démontrer comment le déplacement territorial réalisé par les voyageurs à travers le pays a permis la circulation de l'imaginaire de la contre-culture au-delà des capitales, et son appropriation par des secteurs de la jeunesse qui ne faisaient pas partie de la classe moyenne des grands centres urbains. D'une part, nous discutons la répression de la contre-culture, et le voyage comme une forme de résistance à la vie quotidienne suffocante de l'autoritarisme; d'autre part, les ambiguïtés et les contradictions de ces pratiques. Dans ce but, cette analyse explore un large éventail de sources et examine le voyage en tant que pratique culturelle, comment l'expérience était réalisée et vécue dans ce contexte historique, national et international, ainsi que son rôle dans la circulation de l'imaginaire et des expressions socioculturelles de la contre-culture, révélant son caractère subversif et transformateur, dans une perspective libératrice. In dictatorial Brazil (1964-1985), marked by repression, travels were incorporated by a part of the youth as a form of resistance to the system and the military regime in the everyday sphere. It aims to demonstrate how the territorial displacement realized by the travelers through the country provided the circulation of the imaginary of the counterculture beyond the capitals and its appropriation by sections of the youth that were not part of major urban centers’ middle class. On one hand, we discuss the repression of the counterculture and travel as a form of resistance to the suffocating daily life of authoritarianism, on the other hand, the ambiguities and contradictions of these practices are demonstrated. To this end, this analysis explores a wide range of sources and investigates travel as a cultural practice, how experience was carried out and lived in that historical, national and international context, as well as its role in the circulation of the imaginary and socio-cultural expressions of the counterculture, revealing its subversive and transformative character, in a liberating perspective.