Search

Après avoir exposé trois tendances qui apparaissent dans de nombreuses théorisations du concept d’avant-garde en arts et en littérature, soit la téléologie, la réification et le manichéisme, cette contribution met en lumière une perspective permettant de lire tant les antagonismes que les conformismes des objets dits d’avant-garde. Informé par la pensée de Colette Guillaumin, plus spécifiquement par sa réflexion sur le rapport majoritaire-minoritaires dans L’idéologie raciste, l’article propose trois pistes pour dénaturaliser l’interprétation du concept d’avant-garde : la minorisation, le contre-discours oppositionnel et l’utopisme., After exposing three trends that appear in many avant-garde theories, namely teleology, reification and dualism, this contribution sheds light on a perspective that allows us to read both antagonisms and conformisms of so-called avant-garde objects. Informed by the thought of Colette Guillaumin, more specifically by her conceptualization of the majority-minority relationship in L’idéologie raciste, the article proposes three ways to denaturalize the avant-garde : minorization, counter-oppositional discourse and utopianism., Luego de haber expuesto tres tendencias que aparecen en varias teorizaciones del concepto de vanguardia en las artes y en la literatura, la teología, la reificación y el maniqueísmo, esta contribución ilumina una perspectiva que permite leer tanto a los opositores como así también a los conformitas de los objetos considerados como de vanguardia. Influenciado por el pensamiento de Colette Guillaumin, concretamente sobre su reflexión entre la relación mayoritaria-minoritaria en La ideología racista, el artículo propone tres orientaciones para des-naturalizar la interpretación del concepto de vanguardia : la minimización, el contra-discurso oposicional y el utopismo.

Cet article entend montrer que le travail biographique de Sartre s’inscrit dans son projet d’unification des sciences humaines, et que la notion de génération constitue dans ce cadre une médiation centrale de l’analyse. Non seulement l’œuvre et la vie d’un individu s’éclairent mutuellement, mais l’une et l’autre sont inséparables de l’époque et de la situation dans lesquelles elles s’inscrivent ; et parce que la prise en compte de la génération aide à comprend le lien entre l’individu et la société, elle fait de la biographie un complément nécessaire à l’étude historique et sociologique. This article intends to show that Sartre’s biographical work is part of his project to unify the human sciences, and that the notion of generation constitutes in this framework a central mediation of analysis. Not only do the work and the life of an individual shed light on each other, but both are inseparable from their time and situation. Taking the generation into account helps to understand the link between the individual and society, and therefore makes biography a necessary complement to historical and sociological study.

La place du marxisme dans l’historiographie française du xxe siècle et particulièrement dans la médiévistique est assez tenue voire refoulée. Cette étude décrit les différentes formes de pénétration, de dialogue, d’usage ainsi que de refus et d’opposition vis à avis du marxisme de la part des médiévistes français. Ce panorama permet de saisir la singularité d’un moment marxiste particulier qui s’articule autour de la notion de féodalisme à partir de 1963 notamment autour du Centre d’Étude et de Recherche Marxiste. Le travail historique autour de cette notion marxiste est continué par la Société d’Étude du Féodalisme à partir de 1976, notamment par Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt et Daniel Tollet et déploie de multiples aspects intellectuels, ouvrant à d’importants tournants scientifiques. Cette aventure marxiste marginale dans la médiévistique française se clôt de manière assez abrupte, pour sombrer ensuite dans l’oubli dès la seconde partie des années 1980. The place of Marxism in French historiography of the 20th century, and particularly in medievalism, is tenuous and repressed. This study describes the different forms of penetration, dialogue, uses as well as refusal and opposition to Marxism by French medievalists. This panorama allows us to grasp the singularity of a particular Marxist moment which revolves around the notion of feudalism from 1963, particularly around the Center for Marxist Study and Research. The historical work around this Marxist notion was continued by the Society for Study of Feudalism from 1976, in particular by Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt and Daniel Tollet and deployed multiple intellectual aspects, opening up to important scientific turning points. This marginal Marxist adventure in French medievalism ended quite abruptly, to sink into oblivion in the second half of the 1980s.

La place du marxisme dans l’historiographie française du xxe siècle et particulièrement dans la médiévistique est assez tenue voire refoulée. Cette étude décrit les différentes formes de pénétration, de dialogue, d’usage ainsi que de refus et d’opposition vis à avis du marxisme de la part des médiévistes français. Ce panorama permet de saisir la singularité d’un moment marxiste particulier qui s’articule autour de la notion de féodalisme à partir de 1963 notamment autour du Centre d’Étude et de Recherche Marxiste. Le travail historique autour de cette notion marxiste est continué par la Société d’Étude du Féodalisme à partir de 1976, notamment par Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt et Daniel Tollet et déploie de multiples aspects intellectuels, ouvrant à d’importants tournants scientifiques. Cette aventure marxiste marginale dans la médiévistique française se clôt de manière assez abrupte, pour sombrer ensuite dans l’oubli dès la seconde partie des années 1980. The place of Marxism in French historiography of the 20th century, and particularly in medievalism, is tenuous and repressed. This study describes the different forms of penetration, dialogue, uses as well as refusal and opposition to Marxism by French medievalists. This panorama allows us to grasp the singularity of a particular Marxist moment which revolves around the notion of feudalism from 1963, particularly around the Center for Marxist Study and Research. The historical work around this Marxist notion was continued by the Society for Study of Feudalism from 1976, in particular by Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt and Daniel Tollet and deployed multiple intellectual aspects, opening up to important scientific turning points. This marginal Marxist adventure in French medievalism ended quite abruptly, to sink into oblivion in the second half of the 1980s.

La notion de féodalité et les comparaisons avec les sociétés européennes médiévales ont fait partie de l’arsenal explicatif et interprétatif des colons européennes au cours du xixe et du xxe siècle dans leurs diverses entreprises de description des sociétés indigènes et de saisie de l’histoire des sociétés précoloniales africaines. Au cours de la seconde partie du xxe siècle, la grille d’analyse marxiste a apporté une nouvelle dimension au regards extérieur sur l’histoire du continent africain en proposant diverses modalités pour l’inscrire dans une conception évolutionniste. Au final, le bilan d’une période historiographiquement révolue montre que les sociétés africaines pré-coloniales n’ont pas grand-chose à voir avec la féodalité médiévale européenne, et que la question du mode de production féodale a par contre permis des discussions intéressantes pour mieux saisir certaines spécificités africaines. Finalement, la période la plus féodale que le continent africain ait connue fut sans doute la période coloniale… The notion of feudalism and comparisons with medieval European societies were part of the explanatory and interpretative arsenal of European settlers during the 19th and 20th centuries in their various endeavors to describe indigenous societies and capture the history of African precolonial societies. During the second part of the 20th century, the Marxist analysis grid brought a new dimension to the outside view of the history of the African continent by proposing various methods to include it in an evolutionary conception. In the end, the historiographical result of a bygone period shows that pre-colonial African societies did not have much to do with European medieval feudalism, and that the question of the feudal mode of production, on the other hand, allowed for interesting discussions allowing a better understanding of certain African specificities. Finally, the most feudal period that the African continent has known was undoubtedly the colonial period…

Au long de toute son œuvre, Georges Duby n’a cessé d’exprimer son mécontentement à l’égard de la notion de « féodalité », pourtant centrale au sein des études médiévales en son temps. À différentes reprises, il a déclaré expressément combien cette notion et l’épithète de « féodal » lui paraissaient inadéquates lorsqu’appliquées à la société des xie et xiie siècles. Dans l’impossibilité de se débarrasser de ces vocables qui avaient été accueillis par la gent médiéviste, Duby les intègre dans son lexique, mais tiendra à ne pas les utiliser sans attirer en même temps l’attention sur leur caractère arbitraire et conventionnel. Cet article a pour but de présenter le grand modèle que Duby a construit dans sa thèse, afin de comprendre les réserves qu’il fait sur l’à-propos de cette notion de « féodalité » qui s’est imposée au vocabulaire des spécialistes. Après suivre la manière dont Duby a essayé de réélaborer la notion de « féodalité » entre les années 1950 et 1970, l’article s’achève sur le choix fait au profit du terme « féodalisme » comme maître-mot à même de mieux représenter son modèle interprétatif mis à jour au cours des années 1970. Throughout his work, Georges Duby has never ceased to express his disapproval of the notion of “féodalité”, though central to medieval studies at that time. On several occasions, he has stated expressly how this concept and the adjective “feudal” seemed unsuitable when applied to eleventh- and twelfth-century society. Unable to get rid of these terms, which had gained acceptance among medievalists, Duby made them part of his vocabulary, but refused to use them as such without pointing out how arbitrary and conventional, they were. This article aims to present the main model that Duby built in his thesis, in order to understand the objections, he makes to the pertinence of this notion of “féodalité” that has entered the vocabulary of specialists. After tracking how Duby tried to redefine this notion between the 1950s and the 1970s, the article goes on to discuss the choice of the term “féodalisme” as the key word that best represents his interpretive model, as it was brought up to date during the 1970s.

La place du marxisme dans l’historiographie française du xxe siècle et particulièrement dans la médiévistique est assez tenue voire refoulée. Cette étude décrit les différentes formes de pénétration, de dialogue, d’usage ainsi que de refus et d’opposition vis à avis du marxisme de la part des médiévistes français. Ce panorama permet de saisir la singularité d’un moment marxiste particulier qui s’articule autour de la notion de féodalisme à partir de 1963 notamment autour du Centre d’Étude et de Recherche Marxiste. Le travail historique autour de cette notion marxiste est continué par la Société d’Étude du Féodalisme à partir de 1976, notamment par Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt et Daniel Tollet et déploie de multiples aspects intellectuels, ouvrant à d’importants tournants scientifiques. Cette aventure marxiste marginale dans la médiévistique française se clôt de manière assez abrupte, pour sombrer ensuite dans l’oubli dès la seconde partie des années 1980. The place of Marxism in French historiography of the 20th century, and particularly in medievalism, is tenuous and repressed. This study describes the different forms of penetration, dialogue, uses as well as refusal and opposition to Marxism by French medievalists. This panorama allows us to grasp the singularity of a particular Marxist moment which revolves around the notion of feudalism from 1963, particularly around the Center for Marxist Study and Research. The historical work around this Marxist notion was continued by the Society for Study of Feudalism from 1976, in particular by Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt and Daniel Tollet and deployed multiple intellectual aspects, opening up to important scientific turning points. This marginal Marxist adventure in French medievalism ended quite abruptly, to sink into oblivion in the second half of the 1980s.

Introduction Des phrases telles que les suivantes firent partie, durant le demi-siècle de discours et de recherches marxistes au sein du socialisme scientifique et chez ses adversaires, du stock de ces citations ou références dont on assurait qu’elles sont valides « aujourd’hui encore » ou au contraire qu’elles étaient banales « déjà à l’époque » et dont la portée théorique ou le caractère empiriquement suranné étaient vivement discutés. De ces phrases, mais plus encore de leurs combinaisons ...

La Société d’étude du féodalisme, fondée en 1975, fut, sinon juridiquement dissoute, au moins définitivement mise en sommeil sans doute au plus tard au cours de l’année 1983. Guère citée dans la littérature scientifique contemporaine, peu évoquée ultérieurement par celles et ceux qui l’ont fréquentée et par conséquent quasiment oubliée aujourd’hui, elle a pourtant constitué l’un des lieux d’échange intellectuels les plus féconds de son époque en attirant plusieurs dizaines de participants réguliers, médiévistes et modernistes pour la plupart. En s’appuyant sur les documents produits en son sein et désormais constitués en archives ainsi que sur une série de témoignages rétrospectifs de cinq de ses principaux membres, le présent article se propose de poser les jalons de l’histoire de la société qui les a produits et d’ouvrir quelques pistes de réflexion à partir des pratiques de recherche dont elle témoigne. The Société d’étude du féodalisme, founded in 1975, was, if not legally dissolved, at least definitively put to sleep no later than 1983. Although it is hardly mentioned in contemporary scientific literature, hardly mentioned later by those who frequented it and consequently almost forgotten today, it nevertheless constituted one of the most fertile places of intellectual exchange of its time by attracting several dozen regular participants, medievalists and modernists for the most part. By relying on the documents produced within it and now constituted in the archives, as well as on a series of retrospective testimonies of five of its principal members, the present article aims to lay down the milestones of the history of the society that produced them and to open up some avenues of reflection based on the research practices to which it bears witness.

[spa] La presente tesis doctoral propone un análisis crítico acerca de las potencialidades y deficiencias, tanto teóricas como prácticas, que el populismo planteado por los autores posmarxistas Ernesto Laclau y Chantal Mouffe, con el objeto de detectar sus posibilidades para cuestionar de manera eficaz el neoliberalismo hegemónico. Para ello en primer lugar se ha procedido a realizar un esbozo conceptual acerca del concepto de lo político, la politización, la despolitización con el fin de delimitar posteriormente si el populismo logra su propósito de politización en la esfera discursiva. A continuación se ha realizado un análisis acerca de las características del neoliberalismo, de cómo logró ocupar su lugar hegemónico, así como de sus efectos sociales y políticos. Ello permitirá, en primer lugar, definir con precisión cuáles son sus fundamentos para poder detectar ulteriormente si el populismo logra truncarlos o, por el contrario, profundizar en ellos. Éste aspecto será esencial a la hora de poder detectar las capacidades del populismo como fórmula politizadora. En segundo lugar, sus consecuencias a nivel sociológico, económico y político permitirán comprender cuáles son las posibilidades desde las que partir a la hora de construir un nuevo discurso capaz de desafiar las lógicas del neoliberalismo. Ello ha llevado al siguiente punto, el del análisis teórico del populismo de Laclau y Mouffe, con el fin de explorar sus limitaciones como fórmula politizadora. Para ello se han analizado sus deficiencias a partir de las críticas y debates sostenidos con otros autores, especialmente a lo largo de la vida y obra de Ernesto Laclau. Asimismo, las experiencias populistas vividas en las últimas décadas, tanto a izquierda como a derecha dentro del espectro ideológico, han servido para observar más detalladamente no solo acerca de sus errores y debilidades, sino también de sus grandes aciertos y victorias político-discursivas. Entre algunas de las conclusiones que se han extraído caben destacar: el rechazo a toda tradición filosófica que pudiera ser útil como sustentadora de un discurso más estable, en especial del marxismo, lo cual le llevará a experimentar grandes desequilibrios intradiscursivos; una tendencia hacia la ambigüedad ideológica ante el temor a caer en fórmulas esencialistas, lo cual le lleva a ser excesivamente permeable ante las demandas políticas influenciadas por el discurso hegemónico; un excesivo papel del líder como eje articulatorio del discurso; un sustancial abandono del discurso de clase por su carácter limitante desde el punto de vista simbólico; la falta de atención hacia aquellos elementos que escapan al control de la propia articulación del discurso, y que sin embargo afectan de manera determinante a su éxito y propagación, entre otros. Como contraparte, se ha analizado cómo ha actuado el populismo en otros marcos ideológicos, como la extrema derecha. Ello no solo ha permitido detectar mejor qué aspectos han beneficiado su propagación, sino también qué elementos contribuyen a un fortalecimiento de valores y creencias ya predominantes. Finalmente, una vez extraídas las conclusiones que se han recogido de este análisis exploratorio, se ha procedido a una propuesta de politización del discurso mediante la recogida de aquellos elementos qué sí se han observado útiles y beneficiosos, tales como la pertinencia de un discurso cuyo universal esté definido por un horizonte político concreto que constituya a su vez un significante compartido basado en un ideal concreto de sociedad; la construcción de una nueva racionalidad mediante la implementación de medidas políticas que contribuyan a cambiar la manera de observar el mundo –y no a limitarse a implementar políticas cortoplacistas sin un alcance más trascendental-. De este modo se propone la politización de la esfera del discurso mediante la articulación de un discurso que sea asimismo politizador, en la medida en que sea capaz de ampliar las esferas de participación ciudadana en todos los ámbitos sociales posibles, la multiplicación de los tipos de culturas, creencias y concepciones sobre la existencia que vayan más allá de la lógica de mercado. Para ello es esencial politizar asimismo la esfera de la economía, clave central de la tendencia despolitizadora del neoliberalismo y sin la cual no es posible politizar el resto de esferas., [eng] One of the main purposes that moved Ernesto Laclau and Chantal Mouffe to write their famous work «Hegemony and Socialist Strategy» was to end the ideological crisis of the left, which was suffering the growing demobilization and fragmentation of their thought while neoliberalism had became as a new hegemonic discourse. But has their theorical proposal really achieved its purpose? Which political experiences have we obtained as a result of its theoretical influence? Which strengths and weaknesses can be found in their theory? Which lessons could we collect after almost forty years since the publication of their work? The present work tries to answer these questions through a work of four blocks, in which in the first one a definition of the concept of the political will be established from a discursive point of view from which the other three will be developed. The following two blocks will show the depoliticization and politicization of the discourse, respectively. With the first, neoliberalism will be analyzed as a hegemonic discursive construct, as well as the determining factors that have either made its rise possible or have contributed to its hegemonic reinforcement will be observed. This analysis will be useful as a starting point to understand the socio-political context from we can start formulating a politicizing alternative. In the third block, an analysis of the populism of Ernesto Laclau and Chantal Mouffe will be carried out as a potential theoretical-political proposal for articulating a new discourse, making an assessment of its strengths, as well as a critique of its weaknesses, and how they can be dealt with, especially with regard to their critique of Marxism which, as will be indicated, will castrate to a certain extent part of the politicizing potential of the populist proposal of Laclau and Mouffe. In the fourth block, the theoretical proposal of this work will be shown, based on the conclusions drawn up in the three previous blocks, which will allow making an elaboration as defined as possible -although not complete- of how can we build a politicizing discourse for the future.

En prenant pour fil directeur la fonction du travail en tant que quasi-transcendantal dans Les mots et les choses, cette contribution propose une analyse du statut historico-épistémologique accordé par Foucault au marxisme dans le même ouvrage. À partir de la question nodale de la détermination anthropologique de l’histoire à l’œuvre chez Marx, il s’agit de montrer en quoi le diagnostic porté sur l’obsolescence de celui-ci par l’«archéologie des sciences humaines» s’étend au marxisme contemporain, à partir de l’exemple privilégié de la Critique de la raison dialectique de Sartre. Using the function of work as a quasi-transcendental in The Order of Things (1966) as its guiding thread, this article proposes an analysis of the historical-epistemological status accorded by Foucault to Marxism in the same work. Starting from the central question of the anthropological determination of history at work in Marx, the aim is to show how the diagnosis of its obsolescence by the “archaeology of the human sciences” extends to contemporary Marxism, based on the example of Sartre’s Critique of Dialectical Reason (1960).

El presente artículo se ocupa de la orientación marxista del filósofo esloveno Slavoj Žižek. Se intenta elucidar su lectura de Marx, su relación con él y su particular versión del marxismo. Primero se indaga cómo Žižek adopta ciertas concepciones marxianas de la universalidad, la retroactividad, la contingencia, el materialismo, la libertad y la economía. Luego se examina la forma en que, por un lado, Žižek aplica ciertas ideas de Marx a la explicación del mundo actual y, por otro lado, reinterpreta el pensamiento marxiano desde una perspectiva lacaniana u original, propiamente žižekiana. Por último, después de haberse detectado algunos puntos en los que Žižek adhiere a Marx, se abordan críticamente otros puntos en los que discrepa de él. Aquest article s'ocupa de l'orientació marxista del filòsof eslovè Slavoj Žižek. S'intenta elucidar la seva lectura de Marx, la seva relació amb ell i la seva particular versió del marxisme. Primer s'indaga com Žižek adopta certes concepcions marxianes de la universalitat, la retroactivitat, la contingència, el materialisme, la llibertat i l'economia. Després s'examina la forma en què, d'una banda, Žižek aplica certes idees de Marx a l'explicació del món actual i, d'altra banda, es reinterpreta el pensament marxià des d'una perspectiva lacaniana o original, pròpiament žižekiana. Finalment, després d'haver-se detectat alguns punts en què Žižek adhereix Marx, s'aborden críticament altres punts en què en discrepa. This paper discusses the Marxist orientation of the Slovenian philosopher Slavoj Žižek. It attempts to clarify Žižek's reading of Marx, his relationship with Marxian thought and his particular version of Marxism. First it looks at how Žižek adopts certain Marxian concepts of universality, retroactivity, contingency, materialism, freedom and the economy. Next it examines how Žižek applies Marx's ideas to the explanation of the current world, and how he reinterprets Marxian thought from a Lacanian or original, Žižekian perspective. Finally, having identified certain points where Žižek coincides with Marx, it addresses other points where he disagrees with him.

International audience; "Antonio Gramsci (1891-1937) reste l’un des penseurs majeurs du marxisme, et l’un des plus convoqués. L’Œuvre-vie aborde les différentes phases de son action et de sa pensée – des années de formation à Turin jusqu’à sa mort à Rome, en passant par ses activités de militant communiste et ses années d’incarcération – en restituant leurs liens avec les grands événements de son temps : la révolution russe, les prises de position de l’Internationale communiste, la montée au pouvoir du fascisme en Italie, la situation européenne et mondiale de l’entre-deux-guerres. Grâce aux apports de la recherche italienne la plus actuelle, cette démarche historique s’ancre dans une lecture précise des textes – pour partie inédits en France –, qui permet de saisir le sens profond de ses écrits et toute l’originalité de son approche.Analysant en détail la correspondance, les articles militants, puis les Cahiers de prison du révolutionnaire, cette biographie intellectuelle rend ainsi compte du processus d’élaboration de sa réflexion politique et philosophique, en soulignant les leitmotive et en restituant « le rythme de la pensée en développement ».Au fil de l’écriture des Cahiers, Gramsci comprend que la « philosophie de la praxis » a besoin d’outils conceptuels nouveaux, et les invente : « hégémonie », « guerre de position », « révolution passive », « subalternes », etc. Autant de concepts qui demeurent utiles pour penser notre propre « monde grand et terrible »." (Prés. éditeur)

International audience; Introduction à l'ouvrage : Descendre Romain et Zancarini Jean-Claude, L’œuvre-vie d’Antonio Gramsci, Paris, La Découverte, Sciences humaines, 2023, 567 p.

International audience; China’s contemporary development is based on the two pillars of material production and of services, which now constitute the majority of economic activities. To describe this evolution after 1978 (the year of the Economic Reform launch in China) within the framework of Marxist theory, the author proposes a functional classification of services as an extension of his works on “civilization goods”.; Le développement contemporain de la Chine repose sur les deux piliers de la production matérielle et sur celle des services, qui sont aujourd’hui majoritaires. Pour rendre compte de cette évolution après 1978 (année de lancement de la Réforme économique en Chine), tout en se situant dans le cadre de la théorie marxiste, l’auteur propose un classement fonctionnel des services venant en prolongement de ses travaux sur les « biens de civilisation ».

Les années 1960 et 1970 constituent un moment à l’échelle mondiale d’engouement majeur, et pourtant éphémère, pour la littérature économique marxiste. Cet article aborde cette conjoncture idéologique et politique en se focalisant sur les ressorts d’un ouvrage économique hétérodoxe de référence en France, le Traité marxiste d’économie politique, le Capitalisme monopoliste d’État, rédigé par les économistes du Parti communiste français. Trois dimensions sont analysées : prosopographique, partidaire et transnational. L’article analyse d’abord comment le rapport du Parti communiste français aux économistes a changé depuis la fin du secrétariat de Maurice Thorez et comment le parti s’investit dans la réalisation de cet ouvrage. Il resitue ensuite l’approche économique du Traité au sein des débats qui agitent le mouvement communiste international de l’époque. Il montre enfin comment l’ouvrage est également le résultat de l’évolution des frontières entre sphère militante et sphère académique. En dépit d’une posture affichée par les experts communistes comme entièrement orthodoxe et militante, ce changement important favorise des contaminations avec d’autres courants de la pensée économique que le marxisme, notamment le keynésianisme. The 1960s and 1970s were a major, yet ephemeral, moment of global interest in Marxist economic literature. This article discusses this ideological and political conjuncture by taking as its focus a heterodox reference in economics in France, the Traité marxiste d’économie politique, le Capitalisme monopoliste d’État, written by the economists of the French Communist Party. Three issues are analyzed: the prosopographical, partisan, and transnational dimensions. The article first analyzes how the FCP’s relationship with its economists has changed since the end of Maurice Thorez’s secretariat and how the party was involved in the production of this work. It then situates the economic approach of the Traité within the debates of the contemporary international Communist movement. Finally, it demonstrates how the book was also the result of the evolving boundaries between the militant sphere and the academic sphere. Despite a posture displayed as entirely orthodox and militant by the Communist experts, this important change encouraged cross-pollination with schools of economic thought other than Marxism, namely Keynesianism.

« Les dix premières années après la guerre éclipsèrent presque totalement la reconquête de la grande dynamique culturelle obtenue dans les années immédiatement avant la guerre civile. »Vicente Aguilera Cerni « L’avant-garde et le nouvel ordre ne s’entendent pas. Il y a chez le premier un germe d’indépendance […] que le deuxième ne peut tolérer. »Valeriano Bozal Avec le coup d’État de juillet 1936, deux modèles fondamentalement différents de l’identité, de la souveraineté et de la culture se m...

« Si la critique d’art existe réellement, alors j’appartiens à sa version la plus engagée et la plus partisane. » Antonio Giménez Pericás « Je ne vois pas de différence entre le potentiel créatif de la critique et celui des autres genres littéraires. » Vicente Aguilera Cerni À partir de 1957, avec la fin de l’autarcie, les échanges et les collaborations avec des collègues étrangers au sein de réseaux professionnels se multiplièrent. Les passeports étant attribués de façon plus souple et les f...

« Le régime ne se limitait pas à l’exploitation du prestige international [des pratiques d’avant-garde], […] il utilisait également ces expositions pour provoquer une sélection discriminatoire politiquement orientée vers la neutralisation idéologique du cœur même des avant-gardes. » Tomàs Llorens En 1976, presque un an après la mort du dictateur (le 20 novembre 1975), eut lieu la première évaluation générale de la période artistique des années franquistes à travers l’exposition rétrospective ...

« Le contact avec n’importe quel compte rendu d’activités artistiques ne nous laisse d’autre choix que de nous confronter de manière interdisciplinaire à l’ensemble des problèmes concernant la société, les transformant en question politique. »Vicente Aguilera Cerni « Aujourd’hui, on oublie facilement que, dans les années 1960, la rationalité s’obtenait comme une conquête […] et que, pendant de longues années, dans le contexte social espagnol, il fallait de grands efforts pour ne pas perdre la...

« L’art est une superstructure de la réalité historique. »Alexandre Cirici « Ce qui importe par-dessus tout est l’engagement de l’artiste dans la réalité. »Equipo 57 Au cours des années 1960, les critiques militants, ainsi que beaucoup d’intellectuels et d’artistes, choisirent d’adopter un rôle actif dans la sphère sociale et politique. Avec le slogan « Nulla aesthetica sine ethica » (Pas d’esthétique sans éthique/politique) comme étendard, ils participèrent à un mouvement général d’oppositio...

« Les phénomènes artistiques qui se produisent dans notre pays ne peuvent pas être abordés de manière autonome ; pour qu’ils puissent faire l’objet d’une explication intelligible, il faut les mettre en relation avec les phénomènes artistiques généraux de la culture occidentale. » Tomàs Llorens « Le lecteur aura remarqué que ce dont il s’agit ici est de dénoncer comme inopérant l’ancien système de compréhension de l’art contemporain. » José María Moreno Galván « Dans l’Espagne d’aujourd’hui, o...

Dans l’Espagne de la période du franquisme tardif (1957-1975), les critiques d’art jouent un rôle essentiel dans les mouvements de contestation qui agitent une société alors en pleine mutation. Contre la doctrine d’un art moderne autonome et dépolitisé prônée par le régime, ils produisent des discours esthétiques qui rétablissent le lien entre culture et politique et poussent les artistes à inscrire leurs œuvres dans le cadre élargi des questions éthiques et des enjeux sociaux. En s’appuyant sur l’étude d’archives restées jusqu’ici inexplorées et sur des entretiens inédits, Compagnons de lutte s’attache au travail de sept critiques et historiens de l’art espagnols qui ont pris une part extraordinairement active à la vie intellectuelle et politique de leur pays dans les années 1960 : ils publient, éditent, traduisent, ils organisent des expositions, des débats, des rencontres. Grâce à la complicité nouée avec Giulio Carlo Argan et Umberto Eco en Italie, Adolfo Sánchez Vázquez au Mexique, Gérald Gassiot-Talabot, Pierre Restany et le Salon de la Jeune Peinture à Paris, ils s’approprient les théories et les tendances artistiques circulant à ce moment-là en Europe et sur le continent américain, en les adaptant avec succès aux conditions spécifiques de l’Espagne franquiste. Fruit d’une approche interdisciplinaire et transnationale des réseaux artistiques du Sud global, l’ouvrage de Paula Barreiro López révèle un pan longtemps négligé par l’historiographie de l’art européen, en éclairant le fonctionnement de l’avant-garde espagnole dans les dernières années de la dictature, sa diffusion et sa réception critique dans les milieux culturels de gauche à l’époque de la guerre froide.

« La vérité, c’est que l’Espagne a profondément changé au cours de ces fameux “vingt-cinq ans de paix”. Le développement du capitalisme de monopole, la dévalorisation (quasi officielle) du phalangisme, la télévision, les cinq titres européens du Real Madrid, l’Opus Dei […], tout cela a contribué à la physionomie différente de notre pays […]. La misère espagnole traditionnelle subsiste, bien sûr, mais elle est cachée, loin des zones touristiques, dissimulée par l’éclat exultant de la Seat 600,...

Historien om det 20. århundret er i stor grad historien om ideologiske konflikter. Denne masteroppgaven kaster lys på én spesifikk debatt blant de intellektuelle i Europa. Ut av den langvarige debatten om marxismens posisjon i Frankrike, oppstod det en avlegger som fant veien til samfunnsdebatten i Norge. En ung filosof med navn Tore Stubberud reiste til Paris som journalist på vegne av den lille borgerlige avisen, Morgenbladet. I Paris intervjuet han en gruppe filosofer som senere ble kjent som "nouveaux philosophes" (nye filosofer). Ikke egentlig en enhetlig gruppe, men likevel en gruppe enkeltpersoner som til felles hadde en ny form for kritikk som ble døpt "anti-marxisme". Disse filosofene var inspirert av Aleksandr Solzjenitsyns oppsiktsvekkende beretning om livet innenfor det sovjetiske tvangsarbeidssystemet – GULag-Arkipelet (På fransk i 1974). For de nye filosofene var det på tide for vestlige intellektuelle å avstå fra ethvert forsøk på å rettferdiggjøre marxistenes handlinger, samt deres forsøk på å forklare hvor og hvordan de marxistiske regimene hadde skilt lag fra den «sanne» marxismen. I Norge hadde det kulturelle klimaet endret seg etter 1968. To nye, radikale, politiske partier ble født i form av AKP-ml og SV, og antallet anti-autoritære studenter med politisk orientering skjøt i været. Under slike forhold trengte påvirkningen av marxisme, i dens utallige variasjoner, inn på universiteter, tidsskrifter, aviser og forlag. Resultatet av denne endringen var et giftig og dogmatisk miljø, der meningsforskjeller ofte ble møtt med polemiske angrep; eller enda verre – de ble simpelthen ignorert. Til dette miljøet brakte Stubberud den anti-marxistiske kritikken gjennom intervjuer med noen av de nye filosofene. Disse intervjuene ble senere grunnlaget for hans egen bok kalt Anti-Marx (1978). Denne boken vakte stor debatt i Norge. Denne masteroppgaven gjør et forsøk på å kaste lys over den debatten som oppstod i kjølvannet av Anti-Marx. Dette blir gjort gjennom en hermeneutisk tilnærming til analysen av kildene. Målet med oppgaven er å sette den anti-marxistiske debatten i Norge – dens betydning og innvirkning – samt Stubberuds rolle i det hele, inn i sin historiske sammenheng. The history of the 20th century is in large part the story of ideological conflicts. This thesis focuses on one specific ideological debate among intellectuals in Europe. Out of the long-lasting debate on marxism in France arose a sapling which took root in the debate climate of Norway. A young and driven philosopher with the name of Tore Stubberud travelled to Paris as a journalist on behalf of the minor newspaper Morgenbladet. In Paris he interviewed a group of philosophers that came to be known as nouveaux philosophes (new philosophers). Not really a unified group, but nevertheless a collection of individuals that had in common a new form of criticism which was baptised ‘Anti-marxism’. These philosophers were inspired by Alexandr Solzjenitsyn’s eye-opening historic account of life within the Soviet forced labour camp system – The Gulag Archipelago (1974). For the new philosophers it was time for western intellecutals to forfeit any attemps to justify the actions of marxists, as well as their attemps to explain where and how these marxist regimes diverged from ‘true marxism’. In Norway the cultural climate had shifted post 1968. Two new, radical political parties were born in the shape of AKP-ml and SV - and the number of anti-authoritarian students that were politically oriented sky-rocketed. In these conditions the influence of marxism, in its’ countless variations, seeped into universities, journals, news-papers and publishers. The result of this shift was a toxic and narrow-minded environment where differences of opinion often were met with polemic attacks; or even worse – they were simply ignored. To this environment, Stubberud brought the anti-marxist critique through interviews with some of the new philosophers. These interviews later became the basis for his own book called Anti-Marx (1978). This book sparked heavy debate in Norway. This thesis is an attempt to shed light on the debate following Anti-Marx through an hermeneutic approach to the analysis. The purpose of the thesis is to put the anti-marxist debate in Norway – its’ significance and impact - as well as Stubberud’s role in it all, in its’ historical context. Historie mastergradsoppgave HIS350 MAHF-LÆHR MAHF-HIS

Marx apparaît souvent dans l’enseignement oral et écrit de Lacan. Plusieurs opérateurs théoriques lacaniens, comme le plus-de-jouir ou les quatre discours, présupposent une certaine interprétation de la théorie marxienne. En lisant Le capital et d’autres oeuvres de Marx, Lacan découvre des anticipations de nombreuses notions psychanalytiques fondamentales, parmi lesquelles le signifiant, le sujet, l’objet a, la valeur de vérité du symptôme et la non-existence du métalangage.

Este libro es la traducción del original en japonés, publicado en 2020 por el joven filósofo Kohei Saito. La obra fue galardonada con el premio Asian Book Award y ha sido un auténtico best seller con medio millón de ventas en Japón. Estos datos ya son por sí mismos suficientes para despertar la curiosidad de los interesados por la crisis ecosocial, sus causas y las políticas para hacerle frente. Y aún más cuando se sabe que el libro defiende abiertamente el 'comunismo decrecentista'. Paradójicamente, su éxito mediático parece desmentir una de las afirmaciones que encontramos en sus páginas: que la joven generación de Japón es, en contraste a lo que pasa en Europa o Estados Unidos, muy insensible a las propuestas sobre decrecimiento y más a sus versiones más radicales (...)

International audience; Roswitha Scholz’s theory of value-dissociation articulates a feminist perspective with the Marxist current of value criticism. The article proposes a reconstruction of this articulation. It is a question of uncovering the philosophical roots that make it possible to integrate feminism and Marxism without hierarchy between the two, and this, through a strain common to the commodity fetishism and the gender fetishism. The article first proposes to find, in Marx, the deep meaning of the commodity fetishism. The article then proposes to identify the necessary additions beyond Marx to fully integrate gender fetishism into the theory of value-dissociation: through partial but complementary readings of Horkheimer-Adorno and Beauvoir.; La théorie de la valeur-dissociation de Roswitha Scholz articule une perspective féministe au courant marxiste de la critique de la valeur. L’article propose une reconstruction de cette articulation. Il s’agit de mettre au jour les racines philosophiques qui permettent d’intégrer féminisme et marxisme sans hiérarchie entre les deux, et ce, à travers une souche commune au fétichisme de la marchandise et au fétichisme du genre. L’article se propose d’abord de retrouver, chez Marx, le sens profond du fétichisme de la marchandise. L’article se propose ensuite de dégager les ajouts nécessaires au-delà de Marx pour intégrer pleinement le fétichisme dans la théorie de la valeur-dissociation : à travers des lectures partielles mais complémentaires de Horkheimer-Adorno et de Beauvoir.

Le mouvement Sex-Pol (Sexualpolitik) a été fondé en 1927 à Vienne par Wilhelm Reich. Biologiste et psychanalyste de formation, Reich s’est politisé au cours de la Révolte de Juillet 1927 (Julirevolte) à Vienne, et s’est convaincu que la violence politique résultait de la répression des appétits sexuels. Selon lui, la répression sexuelle serait l’une des causes principales de la politique réactionnaire. La libération sexuelle ne serait donc pas tant un des objectifs du mouvement communiste qu’un moyen pour réaliser une société plus juste et moins violente. Dans ce contexte, pendant les années 1930, le mouvement Sex-Pol a considéré la morale sexuelle comme une véritable arme de la lutte contre le fascisme. Mais l’œuvre de Reich révèle aussi des contradictions propres à la morale sexuelle du communisme et du mouvement ouvrier de la période de l’entre-deux-guerres, particulièrement à propos de la question de l’homosexualité. Pour Reich, l’homosexualité était un détournement de l’énergie sexuelle « normale », associé à des personnalités refoulées susceptibles d’être séduites par des tendances autoritaires. The Sex-Pol movement (Sexualpolitik) was founded in 1927 in Vienna by Wilhelm Reich. A Communist politicized by the July Revolt of 1927 in Vienna, Reich—a biologist and psychoanalyst by training—believed that political violence resulted from the repression of sexual appetites. According to Reich, sexual repression was one of the main causes of reactionary politics. Sexual liberation was therefore not so much an end of the communist movement as a means to achieve a more just and less violent society. In this context, during the 1930s the Sex-Pol movement saw sexual morality as a real weapon in the fight against fascism. But Reich’s work also reveals contradictions in the sexual morality of communism and the labour movement in the interwar period, especially on the issue of homosexuality. For Reich, homosexuality was a diversion of « normal » sexual energy associated with repressed personalities apt to be seduced by authoritarian tendencies.