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Situé à 1500m d’altitude sur la commune de Crans-Montana (VS), connu pour son paysage et sa nature préservée, le village d’Aminona a aujourd’hui perdu son attractivité. Un projet pharaonique d’hôtellerie de luxe devait être construit en son centre. Les travaux débutent en 2014, mais le chantier est interrompu laissant ouverts quatre grands trous. Mené par des investisseurs russes, ce projet au point mort détruit pourtant le paysage depuis huit ans. C’est un désastre écologique qui donne au village un aspect de ville fantôme. Mon projet consiste à intervenir sur ce chantier afin de rétablir le paysage et de redonner de l’attractivité au village par la création de nouveaux logements. Le centre et le commerce local sont réactivés. Des connexions sont établies entre le village et ce centre qui réunit commerces, parkings et qui est le point de convergence des activités sportives. Afin de réparer le terrain et de rétablir les écosystèmes, la nature entre sur le chantier et des couloirs naturels traversant le site sont créés. Mon projet se développe sur l’état actuel du terrain : les quatre trous correspondent à l’implantation des nouveaux bâtiments de logement contre les murs de soutènement existants et les routes de chantier deviennent les chemins d’accès aux appartements. En opposition au petit chalet individuel, les logements fonctionnent comme appartement-hôtel ; ils répondent à une demande grandissante, tout en conservant l’image du chalet communément associée à la montagne suisse et en préservant la nature.

Comme les villes portuaires de Rijeka, Pula, Sibenik ou Split, Zadar assume son rôle d'interface maritime, une halte le long des 1777 km de la côte dalmate. De plus sa position dominante, au cœur des archipels de Dugi Otok et des Kornati fait de cette ville le lien privilégié des insulaires avec le continent. C'est elle qui assure la survie des îles habitées de ces archipels grâce aux liaisons quotidiennes par ferries. Un mauvais réseau de transport maritime aurait pour conséquence de condamner les villages insulaires. L'installation d'un terminal passagers/véhicules s'avère donc nécessaire pour dynamiser l'ensemble de la région de Zadar. L'infrastructure portuaire cherche à satisfaire les besoins quotidiens des habitants, ainsi que ceux de l'afflux touristique saisonnier qui engendre une utilisation massive de ces équipements et demande une organisation précise afin de préserver la cité de l'engorgement automobile dont elle souffre actuellement. Une multitude d'enjeux urbains permettent à la gare maritime d'offrir plus à la ville qu'un objet fonctionnel supplémentaire. Elle doit, de par ses connexions aux réseaux de transport, devenir un élément structurant de la ville à part entière. Une nouvelle porte d'entrée dans la ville qui génère un développement urbain adapté dans une aire industrielle peu à peu abandonnée.

Les Alpes séparent autant qu'elles rassemblent. Loin de la vision immaculée de la montagne, les hommes s'unissent autour de grandes entreprises, d'un savoir-faire. Ils creusent, percent, exploitent, défient et profitent de leurs bienfaits. C'est un territoire pluriel où chacun y trouve un intérêt – l'intrépide, le béat, l'envahisseur, le nostalgique, le bâtisseur, l'artiste, le pressé, le flâneur, le curieux. C'est à l'entrée des Alpes, derrière les crêtes dominant Montreux, que demeure Coppelius. Il côtoie la métropole lémanique, et pourtant, se soustrait à son regard. Seule une lanterne signale sa présence, comme une invitation à lui faire audience. L'ascension mécanique de 1600 m est instantanée. Rochers-de-Naye, gare terminus. Au premier abord, Coppelius est taciturne. Il réside là au point de convergence des topologies et des chemins. Précipice, pente douce, tangence, autant d'incidents révélés par la rencontre entre la rotondité de sa forme et la topographie. Il se maintient, stoïque entre l'encastrement et le porte-à-faux, comme un bas-relief taillé dans la roche du lieu. Coppelius est aussi un condensateur populaire. Il multiplie les usages et laisse libre court à l'interprétation de ses hôtes tantôt randonneurs, conférenciers, baigneurs, parapentistes, noctambules, skieurs, touristes et mélomanes. Tous sont réunis le temps de leur passage en une composition surréaliste et éphémère qui dissipe le vertige de leur première rencontre avec Coppelius.

Centre balnéo-thérapeutique avec partie hôtelière (16 chambres).

Depuis quelques décennies, le paysage suisse subit de profondes mutations sous l'effet d'une urbanisation non-maîtrisée. Les centres-villes se vident au profit des zones périphériques en entraînant des problématiques touchant la mobilité et l'environnement. Il s'agit dès lors d'engager de nouvelles stratégies en terme de développement urbain dans lesquelles densité et mixité sont réunies afin d'inverser la tendance à l'étalement actuel et d'amorcer une dynamique de retour en ville. Les friches ferroviaires présentent de réelles opportunités en terme de densification et de requalification urbaine. Leur surface et leur localisation proche des centres et des interfaces de transport confèrent à ces lieux des qualités indéniables qui n'attendent qu'à être exploitées. Préoccupée par ces divers enjeux centraux, l'agglomération Lausanne-Morges a élaboré une stratégie de planification qui met en évidence le potentiel de densification de ces vides; le plateau ferroviaire de la gare à Morges est l'un des sites révélés par cette étude. Le projet explore les possibilités de densification de cette dernière strate de la partie Sud de la ville par un "dispositif de blocs" présentant une mixité programmatique importante et propose une redéfinition des espaces publics. Le quai de la gare est réinterprété comme un élément connecteur des sites stratégiques en frange du rail et induit une revalorisation de la mobilité douce en ville. Ce fragment urbain reconnaît son appartenance à une échelle régionale et cherche à créer de nouveaux rapports entre la ville et le rail, deux univers qui jusqu'ici s'ignorent.

Dans le parc d'attractions des 4 Vallées, la fascination de la montagne n'a pas perdu de sa puissance. Même si l'on se trouve dans une région "densément" aménagée, on peut toujours vivre une expérience forte du monde alpin. Le site se trouve à 2200 m d'altitude dans le Val de Nendaz. Il permet de concilier un tourisme intensif avec la montagne toujours mythique et attractive: là, où l'humain se fait rare et l'air est plus frais, on s'immerge dans l'atmosphère du paysage alpin nu, sans confort et sans abri. Dans la grande solitude au-dessus de la forêt, on est exposé au temps et aux changements des saisons. L'atmosphère toujours différente dicte le rythme des choses. L'hôtel met à disposition des guides de montagne qui proposent des tours à des groupes d'hôtes toute l'année. C'est une sorte de "ski lodge" qui offre un certain confort. Avec son caractère convivial, c'est un lieu fermé et protecteur qui entretient son propre univers. De par son exclusivité, il permet l'expérience sensible du monde alpin. Il se développe de l'intérieur vers l'extérieur, mettant en scène son environnement proche. Par sa forme, il respecte les conditions du lieu et répond au besoin d'une "montagne magique": voilà une architecture authentique et spécifique.

Wedel, une petite ville dans l'agglomération de Hambourg, a été marquée durant le vingtième siècle par la présence d'une usine d'instruments optiques. La croissance en étapes de cette entreprise, notamment dans l'entre-deux-guerres, a conduit à un complexe architectural riche en qualités spatiales. Celui-ci se trouve au centre de la ville tout en s'en détachant morphologiquement. L'altération des besoins pour la production industrielle offre l'occasion de repenser la vocation de ce lieu : une nouvelle construction sur une parcelle adjacente donnera à l'usine un visage plus représentatif et des conditions de production plus favorables, tandis qu'elle libérera de l'espace dans le patrimoine bâti. L'enclave industrielle au centre-ville pourra ainsi s'ouvrir et devenir un morceau intégré à la ville. Le projet de réaffectation élaboré par trois étudiantes vise à augmenter les liens fonctionnels et spatiaux avec les alentours, tout en soulignant la densité supérieure et le caractère singulier de l'ancienne fabrique. Le bâtiment 5 construit entre 1939 et 1942 est le plus haut du site et dispose d'une tour de 40 mètres contenant un réservoir d'eau dans son sommet. Cette dernière est visible au loin et fait figure de point de repère pour la ville. Ce bâtiment à caractère monumental qui appelle à une utilisation publique, est transformé en un hôtel. Le haut de la tour, dont la partie fermée du réservoir est rendue accessible au public, est surmontée d'un lanternau offrant aux visiteurs une vue lointaine sur le fleuve Elbe. À côté de l'hôtel, une nouvelle construction de logements vient compléter le site en créant une grande place pour la ville.

Si dans bien des pays la tour n'est plus une question en soi, de tels projets de plus en plus nombreux en Suisse engendrent encore de forts débats, critiques et médiatisation. Cette opposition d'une grande partie de la population à ce type de projets pose la question d'une proposition alternative à l'accumulation verticale de bureaux s'imposant à tous comme un symbole mais appartenant, en fait, à des privés. Le projet propose par la mixité public/privé d'offrir la possibilité à la population de s'identifier à ce symbole fort que serait leur tour. Marquant Genève, et plus précisément le site de La Praille, lieu stratégique et futur siège de son développement, le projet est plus qu'un bâtiment haut, une tour mixte de 350 m affirmant son caractère public et territorial. Cette grande hauteur implique l'importance du choix précoce d'un parti structural dont les potentialités pourront répondre aux ambitions architecturales. Le projet interprète l'idée de la ville verticale en tant que pôles publics entre lesquels se développe le tissu en "quartiers thématiques", exploitant les caractéristiques de la structure en Core ; Outrigger, dont l'élément identitaire, le niveau Outrigger, est détourné de son usage habituellement technique pour devenir un lieu de spatialité forte, les sky-lobbies, stations desservant les espaces publics et irriguant le tissu. Cette même structure offre, entre ses pôles, la liberté nécessaire aux variations spatiales souhaitées pour la mixité.

Le village du Châble, chef-lieu de la commune de Bagnes, est un nœud de transport de première importance pour toute la vallée avec une interface train/bus/cabines desservant les villages les plus reculés ainsi que les stations de ski de Verbier et de Bruson. Il se doit donc d'assurer son développement afin d'être complémentaire aux stations, mais également à garantir son attractivité pour les locaux, étant donné sa croissance démographique constante. Le site retenu, sur les rivages de la Dranse et à deux pas des transports publics, est un lieu idéal pour garantir l'évolution future et la cohésion des noyaux habités du Châble, Villette, Le Cotterg et Montagnier. Aujourd'hui, cette parcelle accueille des terrains de sport, une salle polyvalente en chantier et des arènes où se déroulent entre autre les combats de reines. Ces programmes existants ont été le point de départ d'une démarche de revitalisation du lieu qui a abouti à un programme basé à la fois sur les besoins des habitants et des touristes. Le projet propose donc d'y ajouter un hôtel, des logements pour locaux et saisonniers, une école et une salle multisports. Le fond de la vallée manque également d'espaces piétons de qualité et l'ensemble du site est saturé en hiver par les voitures et les parkings provisoires. L'augmentation de la capacité du parking de Curala permet de renaturaliser les rivages de la Dranse qui deviennent une promenade et une piste vita reliant les bâtiments du projet ainsi que les centres habités.

Au XXe siècle, dans un climat d'optimisme économique, l'émergence de la civilisation des loisirs induit de nouvelles considérations; le tourisme de villégiature se révèle un terrain particulièrement propice et innovant pour l'architecture moderne. L'Atelier de Montrouge (Jean Renaudie, Pierre Riboulet, Gérard Thurnauer et Jean-Louis Véret) est mandaté en 1959 par l'intermédiaire de Louis Arretche pour planifier un ensemble de logements de vacances sur un terrain à la végétation sauvage plongeant dans la mer, au Cap Camarat sur la presqu'île de Ramatuelle. S'inspirant des villages méditerranéens, mais dans un langage résolument moderne, ils projettent plusieurs groupements d'habitations, comme autant de variations d'assemblages combinatoires. Seul le Merlier verra le jour. Il est considéré aujourd'hui comme un témoignage majeur de la pratique engagée et novatrice de l'ATM. Son état actuel est bon et son attrait indéniable; il s'agit malgré tout d'en assurer la pérennité en l'augmentant des quelques programmes nécessaires à son autonomie fonctionnelle et stimulant les interactions entre les résidents. Définis en strict regard du potentiel d'accueil du lieu, ces compléments permettront d'approcher la volonté d'origine; l'hébergement hôtelier projeté prolonge le système distributif établi. L'accueil, au contact du village, articule les activités collectives et publiques jusqu'au bord de la mer.

Une voix robotique me sort de mes pensées. «Mesdames, messieurs, nous arrivons au terminus de la ligne Lausanne-Gare Lausanne-Blécherette du Métro 3. Nous vous prions de sortir du côté gauche du sens de la marche. Pour toutes correspondances routières en direction d’Echallens et Moudon, veuillez vous référer au tableau de l’arrêt bus se trouvant à l’étage 0. Un accès au parking public est également situé à ce niveau. Pour tous les passagers de l’aéroport Lausanne-Blécherette, veuillez emprunter la sortie donnant directement sur la rue. En raison du match de ce soir, les horaires d’ouverture du supermarché sont prolongées jusqu’à 22 h. L’accès à la grande surface se fait par le hall central se situant à l’étage 0, où vous trouverez aussi la réception de l’hôtel. Ce niveau est accessible par les rampes situées en fin de quai. Pour tous les supporters désirant aller directement au stade, veuillez suivre le chemin jusqu’à ce même étage pour pouvoir emprunter la rampe menant vers la sortie. Je vous prie de respecter la tranquillité des habitants. Merci et bonne soirée». Les portes s’ouvrent.

Construction d'une gare souterraine, aménagement de la surface et de ses abords, la gare contribue au développement du réseau express régional genevois.

La situation territoriale de Gênes, enclavée entre mer et montagne, a conduit son port à s'étendre sur le long de la côte, privant la ville de son rapport à l'eau. Conscientes de ce problème, les autorités génoises veulent retrouver une relation entre ces deux éléments. L'importance économique du port et le manque de place pour sa délocalisation impliquent de trouver des solutions pour le développement urbain à l'intérieur de cette réalité. Le site choisi, dans l'interstice entre ville et port, est resté en marge du développement urbain. Nous proposons d'y créer un nouveau pôle d'activités mixtes, capable de revitaliser les quartiers alentour tout en s'inscrivant dans l'échelle urbaine de la promenade portuaire. Cette intervention permet aussi un échange entre différents modes de transport. Un bâtiment unique réunit des fonctions multiples, parfois antinomiques, qui s'hybrident pour s'adapter les unes aux autres, et où le parking devient l'élément structurant du plan. Si la voiture détermine l'organisation interne, à la surface c'est un parc qui permet la liaison entre les niveaux différents des points d'accès. Il propose un parcours de la ville vers l'eau, entre un grand espace vert au Nord du site et la promenade maritime. Le projet est donc un bâtiment topographique, où l'enveloppe, parfois sol, parfois façade, donne une lecture unitaire de l'ensemble. L'hybridation des programmes et surtout des deux éléments principaux, le parking et le parc, fait naître des relations nouvelles et fortes entre les fonctions et redonne une unité à un morceau de ville fragmenté.

Cf. titre.

Changement climatique, exode vers les pôles urbains, nouvelles formes de tourisme: les régions alpines sont à un moment charnière de leur histoire. Quel avenir pour le développement de ces régions? Quelles sont les stratégies à suivre pour le développement du patrimoine bâti, après l'étalement des dernières décennies? Ce projet propose une réponse à cette problématique via une approche régionaliste, sensible au caractère du territoire et à la reconnaissance du potentiel du patrimoine bâti, sous la forme de la réhabilitation de l'hôtel du Mont-Collon à Arolla (Val d'Hérens), qui occupe la situation bien spécifique d'étape alpine et de dernier lieu bâti avant la haute montagne. Le projet est constitué de deux gestes: la transformation de l'hôtel existant et l'ajout d'un programme mixte pour en faire un but d'excursion. Le travail sur le bâtiment existant vise un retour au volume prismatique du bâtiment construit en 1862. L'extension abrite des locaux de recherche sur l'environnement alpin – laboratoire, bureaux –, un espace d'exposition et une salle de conférence. Pensé comme une topographie accessible, ce socle redonne à l'hôtel un rapport au sol et fait partie intégrante d'une promenade qui vise autant à intégrer le bâtiment dans le parc qu'à y rattacher les éléments disparates qui le composent. Les ouvertures zénithales et en second-jour de ces espaces aux matériaux bruts contribuent à une atmosphère d'intériorité qui contraste avec le paysage environnant.

La ville de Davos présente à l'état actuel un centre-ville linéaire sur la Promenade. Suite à l'analyse, une stratégie de développement urbain envisage une extension surfacique du centre. Il se situe entre la Promenade et la rue parallèle, la Talstrasse, et prévoit une importante intensification des rues latérales. L'intervention consiste à renforcer le rôle de la rue latérale en étendant la zone de sport de la Talstrasse à la Promenade, puis en créant un accès adapté à l'échelle de l'aménagement sportif. Une forêt urbaine contient des terrains de sports, interagit avec le Kurgarten, puis forme une nappe de loisir fusionnant avec les divers équipements. Le projet, liant la nappe à la Promenade, se compose de deux éléments majeurs: un socle et une tour. La Promenade s'ouvre sur le socle en formant une place publique, puis se déformant en un ample accès public qui permet de découvrir la forêt et le paysage à travers différents points de vues. Le socle s'étend pour redéfinir le terrain, tenir l'espace et dessine une frontière claire face à la forêt. Ce volume accueille alors des halles et un centre médical du sport, ainsi qu'un parking. La tour, élément visible de loin, forme le pôle d'attraction qui contient principalement le programme de l'hôtel. Elle propose également des espaces pour le sport qui se présentent sur l'extérieur et sur l'intérieur. Un volume structurel de lumière tel une colonne vertébrale lie la tour et le socle par l'intérieur et laisse apercevoir un univers de sport et d'hôtellerie en mouvement.

Pour venir en aide à la situation de pénurie hôtelière que connaît la ville de New York, ce projet lui offre une structure d'accueil qui comptera parmi ses plus grands hôtels, avec plus de 1'200 nouvelles chambres, petites et grandes, s'adaptant aux différents besoins et exigences de la clientèle. La chambre peut aussi s'utiliser à d'autres fins que l'hébergement, par exemple comme lieu de travail. Elle s'adapte. Cette adaptabilité se retrouve à différents niveaux du projet, qui propose également des espaces de réunions et de fêtes, ainsi que de la restauration tant pour des grands évènements que pour un couple souhaitant venir dîner en tête-à-tête. Le sous-sol du site intègre un service de stockage automatisé. Le site choisi se situe à deux pas des principaux noeuds de mobilité du coeur de Manhattan, dans un ancien quartier industriel en pleine densification. De part sa situation au bord du fleuve Hudson, le projet cherche à établir le lien qu'il manque entre le Waterfront Greenway - parc ceinturant la ville - et la ville proprement dite. Le bâtiment symbolise la fin de la High Line, cette voie de chemin de fer réaffectée en promenade urbaine. L'emprise au sol de la partie bâtie du projet est rationalisée, de sorte à dégager un grand vide qui génère une véritable place publique aux usages multiples. Verte et tranquille, la place peut soudainement se métamorphoser en théâtre en plein air pouvant accueillir 10'000 spectateurs ...

Il s'agit d'une réflexion sur l'histoire et l'état actuel du centre historique de Berlin. Le projet est une transcription de cette lecture. Le programme est pluriel et comprend des logements, un hôtel, des écoles...

Saint-Guilhem-le-Désert est un village à 252 hab. au Sud de la France qui attire plus de 250'000 touristes journaliers par an. Jugé “héritage mondiale” par l'UNESCO, il est connu pour son charme médiéval, issu d'un âge d'or comme étape sur le chemin du pèlerinage. Le projet propose le concept du pèlerinage patrimonial. Il s'agit de montrer Saint-Guilhem-le-Désert ni comme musée ni comme un shopping mall, mais comme un lieu intègre et original dans son environnement. Ceci est réalisé par une série d'interventions inspirée des trois espaces spécifiques au pèlerinage: un lieu d'assemblement, des chemins avec des étapes et un lieu d'arrivée. Le lieu d'assemblement s'offre par une opportunité construite il y a 2 ans. C'est un parking à 4 km qui – en déplaçant le stationnement là-bas – déchargera les routes au et autour du village. De là sont proposés une navette et un nouveau chemin piéton pour rejoindre le lieu. Ces interventions comme celles similaires au village servent à augmenter la capacité du réseau des rues en permettant la simultanéité. En même temps sont montrés d'autres aspects du patrimoine du lieu – particulièrement le rapport à l'eau. Ceci aide à garder la diversité du patrimoine. Finalement, en réaménageant l'espace des fêtes du village, en le connectant à travers l'ancien monastère à la place du village et en l'intégrant au réseau des rues, y est créée une véritable interface entre les visiteurs et les habitants du village.

En raison de sa topographie accidentée, le territoire suisse est parcouru, troué, découpé, modifié et scarifié par une infrastructure bien précise : la route, si bien intégrée que l’on ne se rend parfois plus compte de son existence. Les expéditions dominicales sur les divers cols et chemins alpins sont profondément ancrées dans la culture suisse, mais comment est ressenti spatialement le passage du sommet d’un col anodin comme celui du Mollendruz, dans le Jura Vaudois ? Ce sommet, autrefois considéré comme une réelle étape transjurassienne, est aujourd’hui laissé à l’abandon et désorganisé, exprimé par une simple surface de parking bétonnée qui sert principalement de lieu d’arrêt informel ou de départ pour divers sports. Le projet veut être une expérience synergétique pour les différents utilisateurs. A l’image d’un carburateur, les multiples flux, qu’ils soient humains, mécaniques ou naturels, sont digérés puis réglés par la machine ; ainsi, piétons, cyclistes et adeptes d’autres loisirs sont séparés de la circulation routière. Le bâtiment contient des programmes oubliés, désertés ou déconsidérés, tels qu’un restaurant, une auberge, des lieux de kermesse et de détente, le tout ponctué d’objets plus techniques dont une citerne d’eau, une éolienne et des parkings. Une tour prend en compte tous ces éléments et répond formellement à son contexte territorial, tout en réduisant son emprise au sol; elle propose une ode spatiale à ce “Roadside Switzerland”.

Petite aérodrome avec école d'aviation. Construction en plusieurs étapes. Structure porteuse en bois avec double entrée.

La ville d'Aarhus, a voté, en 1997, un nouveau plan d'aménagement de ses espaces portuaires situés près de la ville. Celui-ci prévoit au Nord et au Sud du port, la construction de logements et de commerces. Dans la partie centrale du port, en relation directe avec le centre piéton de la ville, le plan prévoit un aménagement d'ordre public et un lien entre les espaces qui se fait par une promenade publique. Le projet prend place à cet endroit, à l'embouchure de la rivière où le port originel a pris place au temps des Vikings. Il s'inscrit dans une continuité d'espaces à caractère et fonction particuliers à chacun. L'arrivée de la ville au bord de l'eau engendre une modification des flux de transports. La création de deux parkings au Nord et au Sud permet la diminution du trafic routier le long de la rive. Une nouvelle ligne de tram est prévue afin de reprendre le flux de pendulaires. Le site doit ainsi canaliser les différents flux : trams, bus, voitures, vélos, piétons. Dans ce but, nous planifions une interface de mobilité qui vient collecter les différents usagers et faire vivre la place publique. Deux hôtels de standard différents viennent également enrichir la vie de la place. Ils continuent le bâti existant et prolonge de ce fait la promenade le long de la rivière jusqu'au point historique de Mindet. La variation de hauteur du bâti projeté permet de lier les deux côtés du site composé de la ville à l'Ouest et des grands ensembles de halles du port à l'est.

Projet d'un hôtel-restaurant de moyenne catégorie. Aménagements publics en périphérie du village de Caronte et aménagements pour l'entrée d'un parc naturel régional dans la vallée du torrent Bagni.

Courant 2020, une pandémie liée à la propagation d’un nouveau coronavirus a dévoilé les limites des compétences infrastructurelles de nos systèmes de santé. Afin d’augmenter, dans l’urgence, la capacité en lits de soins intensifs et continus, des structures temporaires ont été érigées ou aménagées. Ces épisodes impérieux sont susceptibles de se répéter à l’avenir, l’ambition du projet est donc de compléter la disponibilité des hôpitaux en situation d’urgence sanitaire par un modèle plus durable, qualitatif et réactif. L’hôtel de l’Ours se situe à Lausanne, à quelques mètres des urgences du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois. Cet hôtel est transformé et agrandi dans l’optique d’accueillir une mixité programmatique. En temps serein, l’établissement accueille client.e.s, touristes, visiteur.euse.s mais aussi des patient.e.s nécessitant des soins de réhabilitation ou une assistance médicale légère. En temps de crise, l’hôtel se mue en un hôpital équipé permettant la prise en charge de patient.e.s en soins intensifs et continus. Sa proximité avec le CHUV lui permet une réactivité accrue. La dent creuse, initialement générée par une ancienne station service à l’arrière de l’hôtel, permet l’agrandissement de ce dernier et y connecte un jardin jadis confiné au sein d’un îlot bâti. Une coursive de circulation couture les trois différents éléments bâtis au rez-de-chaussée et génère, en son centre, un jardin paisible, isolé de l’agitation urbaine.

„Kehrt das Grandhotel zurück? Kann es noch einmal die verschwenderischen Hallen, die vergoldeten Säle, Bälle und Redouten und nächtlichen Soupers, die schläfrig verbummelten Teenachmittage am verstimmten Piano geben? (...) Für den kurzen Zauber kann man keine Villa bauen oder eigene Dienstboten mühsam erziehen. Der kurze Zauber verlangt das Grandhotel...“ [Die Zeit, 2006] Depuis plus de 150 ans, le village de St. Moritz a été formé et dominé par l'hôtellerie et le tourisme de luxe. Sur les 5'600 hab. du village, 250'000 visiteurs saisonniers s'ajoutent le temps de quelques mois. Les énormes volumes et infrastructures de tourisme nécessaires, se transforment en "taches noires" inoccupées dans le tissu urbain et inaccessibles à la population locale pendant la saison creuse. Les espaces publics sociaux, qui étaient un élément caractéristique et important de St. Moritz, depuis la Belle Epoque se sont aujourd'hui transformés peu à peu en enclaves privées. Je propose donc la construction d'un nouveau grand hôtel qui réunit les deux phénomènes mentionnés ci-dessus, soit la fluctuation des saisons, la flexibilité programmatique et les espaces publics, d'une manière plus durable et accessible pour le village. Le programme classique du grand hôtel est complété par une série de programmes publics et semi-publics qui sont partiellement ouverts et accessibles pendant toute l'année.

La ville de Genève dispose d'une riche diversité culturelle et religieuse, c'est pourquoi le projet propose un institut des cultures de l'Islam digne de cette ville internationale. Il s'agit d'un lieu ouvert à tous et qui a pour but de favoriser l'intégration des musulmans ainsi que d'encourager la mixité sociale et l'échange intercommunautaire. Ce projet tente de réinterpréter le “Kulliyé ottoman”, noyau urbain institutionnel regroupant un nombre important de bâtiments publics; répondant aux différents besoins des citoyens. Situé derrière la gare en plein coeur de Genève, l'édifice, doté d'un programme mixte, offre à chacun la possibilité de quitter un instant le stress de la ville pour profiter d'un moment de tranquillité et de bien-être. Les éléments principaux qui composent le programme sont la bibliothèque, la salle d'exposition, le hammam ainsi que l'espace de méditation. Ces derniers se disposent autour d'un atrium distributif. Le bâtiment s'intègre au tissu urbain existant par un style architectural contemporain.

Certains pensent au jeu de société Trivial Pursuit, pour moi, le “Camembert” est un site stratégique mal valorisé dans le secteur de la Praille Sud-Ouest, à Genève. Sa situation exceptionnelle, à proximité de la future gare du CEVA de Carouge-Bachet, de l'autoroute et du réseau de tramway, lui offre un fort potentiel d'urbanisation. Futur lieu emblématique à l'entrée de la ville, le “Camembert” offrira une nouvelle synergie entre le stade de Genève et le centre commercial de la Praille tout en améliorant les connexions avec la halte du CEVA et les quartiers proches. Deux nouveaux bâtiments étroitement liés et des nouvelles connexions sont au cœur de ce projet mêlant l'univers du sport et l'hôtellerie. Un centre sportif avec un terrain d'entraînement en toiture est imaginé en complément de l'actuel stade de la Praille. Une barre d'une vingtaine d'étages comprenant deux hôtels est située parallèlement à l'axe de la route des Jeunes afin de prolonger la perspective et de protéger le site des nuisances sonores. Tout en étant un écran de protection pour le centre sportif et ses aménagements extérieurs, l'hôtel devient un élément symbolique le long de la route des Jeunes. Plusieurs nouvelles connexions sont pensées, notamment des passerelles reliant le projet au quartier de Bachet ainsi qu'une nouvelle liaison sous les voies ferrées en lien avec la nouvelle station du CEVA.

L'enjeu du projet est d'affirmer le caractère civique de la Grand Place et de clarifier les relations que ce lieu entretient avec la ville de Vevey. Malgré sa situation exceptionnelle sur les rives du Lac Léman, cet espace est aujourd'hui un parking à ciel ouvert, une étendue multifonctionnelle neutre accueillant des activités aussi diverses que variées tels marchés, foires, fêtes exceptionnelles, cirque ou encore concerts. Le lac pourtant si proche ne participe que peu à l'espace de la place, alors que l'élément de l'eau autant torrentielle que lacustre a littéralement sculpté la ville, marquant sa morphologie urbaine. La ville identifie deux relations différenciées à l'eau. Ainsi la vieille ville, parallèle au rivage, s'étire en longueur et établit, par conquête de terrain sur l'eau, un rapport longitudinal au paysage. Alors que la ville moderne, plus perméable, invite le lac à pénétrer une épaisseur bâtie grâce à une série de rues perpendiculaires aux rives. La Grand Place se situe à la jonction de ces deux visions urbaines et en constitue le tiers de raccord. Historiquement hors-les-murs cet espace occupe aujourd'hui une situation clef, véritable articulation entre deux portions de ville mais aussi entre le pôle de la place de la Gare et le lac. Le projet propose d'accentuer les qualités morphologiques d'ouverture sur le paysage et d'intensifier la relation de la place avec l'eau en retravaillant la partie Sud. Une bande arborisée à l'Ouest de la place vient terminer le système de perpendiculaires propre à cette partie de ville. Tenue au Nord par une construction visant à requalifier le front bâtit de la place ainsi que la définition de la rue reliant la place de la Gare à la Grand Place, et au Sud par une estacade signifiant la place à l'échelle territoriale. L'implantation d'un bâtiment à vocation publique et culturelle comportant un hôtel et une salle des fêtes, permet de réaffirmer le statut civique de la place au sein du réseau d'espaces publics de Vevey.

Si l’on assimilait un bâtiment à un corps anatomique, indubitablement, sa façade en serait le visage. La façade principale du Grand Hôtel de Saint-Moritz, qui s’adresse à la ville, est l’essence même du bâtiment. Développée comme un élément autonome, au même titre que les façades des palais de la Renaissance dont elle s’inspire, la façade de l’hôtel communique avec son contexte proche et lointain. Sa monumentalité parle de la grandeur et du prestige de l’établissement. A l’inverse de la façade arrière qui s’ouvre complètement sur le paysage environnant, la façade principale est conçue pour être vue et admirée. Ce masque, qu’épaissit l’accumulation des chambres, ne laisse cependant rien transparaître de la complexité de la machine qui se développe derrière ses murs. Au sol, les espaces communs acquièrent leur autonomie en révélant chacun leur propre spatialité et atmosphère. Le lobby de l’hôtel, autour duquel viennent s’agréger les différents programmes publics, sert alors de condensateur social et d’espace de distribution. L’hôtel, exposé sur son socle, se démarque dans le territoire et s’impose aux autres édifices qui lui font face. Le bâtiment agit ainsi comme un “landmark” qui contraste avec le paysage naturel dans lequel il s’implante, tel un palais, hors d’échelle, dans la masse de la ville moyenâgeuse.

Ne pas se laisser séduire par la tentation de densifier une friche ferroviaire, une parcelle de quelque 100'000 m2 au cœur de la ville de Zurich: voilà notre défi ! Notre démarche vise non seulement à compléter l'offre de logements et de services, mais surtout à valoriser un quartier qui, de tous temps, a été considéré plutôt comme problématique. Proche de la plus grande gare de Suisse, la Hauptbahnhof, s'organise le long de la ligne de chemin de fer et jusqu'à la Sihl, un grand espace, une sorte de vide urbain pensé pour la ville, qui devrait attirer non seulement des usagers du quartier, mais aussi des citoyens provenant de toute l'agglomération. Un vide, qui présente des caractéristiques de diversité et de vitalité nécessaires au développement de ce grand espace public, aménagé et structuré de façon à permettre une plus grande liberté d'utilisation, créant ainsi les conditions pour une amélioration de la qualité de vie en milieu urbain et qui pourrait se proposer comme un nouveau dessin du rapport entre plein et vide du futur développement de la ville. Sur le site sont placées trois grandes constructions: trois «paquebots» qui, par leur multifonctionnalité, viennent combler certaines des lacunes infrastructurelles, tout en interagissant avec le quartier lui-même. L'éventail de la diversité des fonctions devrait exercer une forte attraction sur le public qui profiterait ainsi des possibilités offertes par ce nouveau morceau de ville.

Depuis le début de la colonisation de l'île, les Islandais ont toujours vécu avec le risque volcanique. Il se produit ainsi en moyenne une éruption tous les trois à cinq ans. Cependant, seule une éruption de grande ampleur peut avoir un impact à large échelle. Si la récurrence d'un tel événement est faible, de l'ordre de 50 à 500 ans, il peut cependant survenir à tout moment, sans moyen de prévision. Y a-t-il une intervention possible pour diminuer le risque? Une éruption majeure produit assez de cendres pour rendre une région inhabitable pendant plusieurs années. De plus, elle coupe à brève échéance toute voie de transport terrestre et aérien. L'intervention se doit d'être aussi utilisée en temps normal, car de par sa nature, le risque ne se réalise pas forcément pendant la durée de vie de celle-là. Le projet proposé est un hôtel flottant, capable en cas d'éruption volcanique d'évacuer tous les habitants du village où il est implanté. C'est une plate-forme. Un radeau en puissance. La construction abrite en temps normal un hôtel de standing supérieur de 35 chambres ainsi que des services associés, un restaurant, un bar et une piscine. Écartée de la côte, elle finit le ponton en proposant un espace également accessible à la communauté. Ce faisant, le bâtiment cultive sa dualité entre individualité assumée et espaces collectifs, entre scénarios de divertissement et de secours.

La relation entre ville et eau a toujours été complexe. Elle s'est particulièrement dégradée avec l'industrialisation et le développement des bâtiments industriels en bordure des cours d'eau. Ce phénomène est connu à Bâle, où l'industrie chimique s'est appropriée les rives du Rhin. Il est désormais temps de rendre à la ville ce qui lui est légitime. Le projet vise une réhabilitation d'un ancien quartier industriel bâlois en relation avec le paysage rhénan. Il signe un nouveau contrat entre l'industrie chimique qui se retire et la population bâloise qui souhaite s'approprier les rives dans un but de divertissement et de dépaysement. L'eau devient un élément fondamental. Si elle peut être perçue parfois comme source de dangerosités, elle est également un symbole de renouveau et de renaissance. Ainsi, son omniprésence dans les différentes échelles du projet permet de redonner un second souffle au bâtiment dénommé “K-90” (1955-57) et à son contexte. Ce dernier, vestige de la production de pigments du groupe BASF, n'est désormais plus qu'une structure évidée, préservée par des façades monumentales. Sa transformation en organisme, alliant grand parc, bassins et bains dans des dimensions piranésiennes, halle de marché et hôtellerie, permet de diluer la réputation négative accumulée au fil des années. Au-delà de sa composition programmatique, le bâtiment n'est pas seulement rendu à la ville de Bâle, mais s'ouvre finalement au Rhin dans des dimensions interculturelles et territoriales.

Le projet met en œuvre la régénération du site de Blackwall Reach dans les Docklands à Londres. Situé entre la City et l'aéroport de London City, le site pose la problématique des friches urbaines. Dans l'objectif d'un développement compact et durable de la ville, l'occupation de cette friche nous permet de combler les discontinuités du tissu urbain existant. De plus, ce territoire morcelé possède un potentiel significatif lié au patrimoine identitaire de l'East End. Entre l'East End populaire et la zone de réaffectation des docks en centre d'affaires, bordé au sud par des axes majeurs de circulation divisant le tissu urbain, influencé au nord par l'ensemble architectural de Robin Hood Gardens, desservi directement par le Docklands Light Railways, ce lieu constitue un espace de transition entre les différentes parties du borough de Tower Hamlets. Afin de remédier à la monofonctionnalité des tissus environnants et de favoriser la vie de quartier et son identité, nous proposons des commerces de proximité, un hôtel, un centre médico-social, une crèche, des espaces de formations, des bureaux ainsi que des logements. Dans le cadre du développement d'un projet, il nous est dorénavant impossible de ne pas tenir compte des questions de développement urbain durable. Il s'agit donc d'élaborer un projet qui défende une stratégie urbaine claire tout en impliquant les questions environnementales, sociales et économiques. Il devient urgent de trouver un caractère à l'architecture durable.

Le centre d'Interlaken s'égare le long de l'axe Höheweg et s'étend entre les gares de l'Est et l'Ouest. La Höhematte, une étendue publique vide, marque le milieu géographique du centre-ville. À l'extrémité Nord s'accroche la promenade du Höheweg, l'axe du centre-ville et en même temps son épine dorsale. Le long de l'axe se succèdent les grands complexes hôteliers comme le Jungfrau-Viktoria et le Casino avec le centre de congrès. La maison des sports se rattache à cette promenade et forme un élément ultérieur sur cet axe. Le volume monolithique est comparable avec un élément inscrit dans un parc et se recule consciemment de la rue Höhematte pour relativiser sa taille. Le bâtiment et son espace extérieur lient la promenade le long de l'Aare au Nord à la promenade du Höheweg au sud par un aménagement similaire à un paysage de parc. Interlaken a une renommée internationale de destination pour les sports extrêmes et aventures. La maison des sports accueille les évènements sportifs et propose un poste d'information pour les différents types de sport de la région, des espaces de sport et un hôtel, une réaction contre le manque de chambres d'hôtels autour du centre de congrès, font également partie du programme. Le monolithe réagit typologiquement et structurellement à son programme par sa masse volumique qui révèle des associations avec un grand rocher. En descendant une rampe on arrive dans un grand espace qui continue à travers tout le bâtiment. Cette cavité est tenue par trois volumes latéraux qui accueillent les fonctions différentes, illuminée par un puit de lumière. Les façades intérieures sont des murs de grimpe, entre lesquels l'espace sert en même temps de foyer, de lieu de rencontre et de manifestation.

A l'échelle du territoire, le projet propose la mise en place d'une route (en partie existante) qui longe la bande de nature végétale (les cariçaies) jusqu'à Grandson définissant un front entre la ville et le lac. A l'échelle urbaine, l'intervention se situe à l'intersection du “canal oriental” et la route évoquée ci-dessus par l'emplacement d'un débarcadère.

Comment construire, penser et intégrer une tour à Lausanne à l’aune de problématiques urbaines, typologiques et sociétales? Dans la perspective d’une densification du bâti en milieu urbain, la tour s’affirme comme l’une des grandes problématiques actuelles de l’urbanisme lausannois. Au-delà de valeurs quantifiables, la question de l’image de la tour lausannoise, traitée dans l’énoncé théorique, reflète l’un des enjeux majeurs de cet objet, dont la symbolique est au moins aussi grande que son impact sur la ville. Dans ce contexte, Social Palace est un projet qui imagine, à proximité de la gare et des nouveaux musées, non pas une, mais deux tours. S’élevant l’une derrière l’autre sur cette fine parcelle à la géométrie contraignante, ces tours et leur socle offrent à la ville un ensemble composé de plusieurs programmes, pensés comme autant de plus-values à l’animation urbaine et à la vie sociale de cette place. De manière non-exhaustive, on y trouve restaurants, galerie d’art, bibliothèque, fitness, logements, hôtel, mais également salle de réception, espaces de “coworking” et crèche. Social Palace, montre l’importance de penser la tour comme un lieu de partage, un outil au service de la mixité, favorisant le contact et le développement personnel. Les matériaux, béton, verre, bois et métal, dialoguent et se lient, afin d’exprimer une certaine idée d’un confort simple tout en amenant une réflexion sur l’expression et le rôle de la tour lausannoise. A travers son architecture, la tour devient ainsi un symbole d’intégration et d’acceptation.

Le projet fait suite à mon étude théorique des bâtiments paysans dans le domaine alpin. Il consiste à réhabiliter un hameau de montagne composé d'une quinzaine de petits chalets. Ceux-ci étaient anciennement des écuries et sont aujourd'hui devenus obsolètes. Il y a toutefois une volonté patrimoniale de préserver ce type de petits bâtiments traditionnels, protégés par les monuments historiques. Le défi du projet est donc de proposer un programme qui convienne à la petite taille de ces bâtiments, sans les dénaturer. Le tourisme a peu à peu remplacé l'agriculture comme activité principale dans la plupart des villages de montagne: notamment les domaines skiables à Leysin. Aujourd'hui, le hameau d'Aï est inséré au cœur de ce domaine skiable, accessible en été comme en hiver sans effort extrême, grâce aux remontées mécaniques. Le cadre est ainsi en pleine nature, tout en restant facilement accessible et lié aux activités de montagne. Le programme proposé pour ce cadre est celui d'un hôtel diffus. Chaque petit chalet offre un accueil particulier et un espace individuel pour les visiteurs, tout en restant relativement simple. Le projet propose le développement d'un lieu central regroupant les espaces communs. Notamment un nouveau bâtiment qui complète le hameau par un service de restauration, témoin de cette intervention et de l'apport des technologies d'aujourd'hui, dans le hameau.

Hôtel pour l'établissement thermal existant à Thonon-Les-Bains. Le programme regroupe principalement le thème de l'hôtel avec le thème d'équipements thermaux. Intégration d'un nouvel élément dans un parc important de la ville.

Le grand projet actuel de la plaine du Rhône cherche d'abord à sécuriser celle-ci contre les crues de plus en plus fréquentes et pouvant causer de nombreux dégâts (p.ex. : inondations d'octobre 2000). Au-delà de ces mesures sécuritaires, il s'agit de repenser l'aménagement du territoire de la plaine dans sa globalité et d'en améliorer les aspects environnementaux et socio-économiques. À l'échelle territoriale, mon projet définit des dilatations qui garantissent la sécurité de la plaine tout en délimitant un périmètre pouvant être occasionnellement immergé et accueillant des activités adaptées. Le réaménagement du fleuve doit lui permettre de devenir un véritable espace de référence tissant des liens avec les territoires qu'il côtoie. Afin de s'y intégrer, les aménagements proposés sont différenciés : on trouve de simples digues, des plages, des pentes douces, des terrasses, des quais urbains, des gradins... Traversant la ville de Sion, le Rhône ne constitue actuellement aucun atout et a été considéré plutôt comme un élément négatif jusqu'à aujourd'hui. Par un traitement des berges différencié passant d'une "nature construite" à un aménagement urbain, je cherche à intégrer le Rhône dans la ville. Le projet d'un espace public lui donne une nouvelle qualité. Une partie minérale protégée des eaux marque la limite des crues. En contrebas, le bord du Rhône décrit des terrasses végétalisées pouvant être immergées et permettant une nouvelle approche de l'eau en offrant un lieu de détente privilégié. Un programme d'hôtel familial complète cet aménagement public.

A l’image de la citation d’Ishigami «Les arbres sont un type d’espace», les maisons de saules sont d’un nouveau genre, celui d’une architecture vivante à laquelle la nature n’est pas surajoutée mais dont elle constitue l’espace. Le village de Château-d’œx est un lieu de tourisme privilégié. Proposer des hébergements atypiques et respectueux de l’environnement y est une préoccupation actuelle. A l’Est, le projet s’implante sur un site préservé aux grandes qualités paysagères. Il forme un ensemble d’hébergements pour quelques nuits dont l’implantation minimaliste respecte les qualités du lieu et sa découverte progressive. Son architecture propose au voyageur une réflexion sur le rapport entre nature et art. En effet, elle n’est plus totalement inerte, mais se conçoit dans le temps avec la croissance des plantes vivantes qui en composent la structure et l’enveloppe. Cette temporalité ancre le projet dans une durabilité certaine : il est planté pour la prochaine génération. Saules et sphaignes (mousses des tourbières) vivants cohabitent pour offrir au voyageur un abri dont le confort nécessaire est assuré. L’espace généré offre finalement une vue imprenable sur le sommet de la Gummfluh. Le caractère vivant se manifeste par un aspect et une forme changeants au fil du temps. L’expression architecturale varie avec les floraisons au printemps et en été, les couleurs automnales et la perte des feuilles en hiver. L’architecture des maisons de saules est une architecture sensible.

Chaque année ont lieu, autour du Léman, de nombreux événements qui font vibrer une localité pendant une à trois semaines. On observe alors tout naturellement une très forte demande en chambres d'hôtel. Comment répondre à cet afflux éphémère de visiteurs? Pourquoi pas avec un hôtel-visiteur? On propose ici la construction d'un hôtel flottant qui sera ancré devant la ville ou le village abritant l'événement. Sa présence éphémère durera le temps de l'évènement. Ensuite, il s'en ira vers le prochain, le Montreux Jazz peut-être. L'aspect et l'offre, doivent se distinguer d'un hôtel terrestre ou d'un paquebot de croisière. On joue sur la tension entre l'univers aquatique et terrestre, telle une sirène, mi-femme, mi-poisson. Lorsqu'on est à bord d'un bateau, le temps se dilate. Entre radeau et île artificielle, on crée un lieu où le temps prend une autre dimension. Sa largeur lui confère une grande stabilité, il est par conséquent peu sensible aux effets des vagues. A la différence d'un paquebot, l'hôtel n'est pas motorisé. Il est tracté d'un site à un autre. Cela permet d'éviter des installations coûteuses qui ne seront utilisées que très rarement. Trois espaces intérieurs majeurs sont définis par deux arcs de coursives et de chambres. Leur entrelacement évoque la force de Coriolis. L'espace d'accueil s'articule tel une “bienvenue“ à ce nouveau monde avec sa piscine et sa verrière, sa plage artificielle avec son bar et ses gradins qui nous mènent à l'eau.