51. Nature is the name of the game: leisure activities at odds with growing ecologisation
- Author
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Ginelli, Ludovic, Environnement, territoires et infrastructures (UR ETBX), Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA), and Doctorat de Sociologie, Université de Bordeaux
- Subjects
CHASSE ,SPORTIVISATION ,SPORTS ET LOISIRS DE NATURE ,[SDE]Environmental Sciences ,thesis ,CALANQUES ,CHASSE SOUS-MARINE ,ECOLOGISATION ,BASSIN D'ARCACHON ,ARCACHON BASSIN ,thèse - Abstract
More and more practiced, “nature sports and leisure” are affected by strong tensions of our societies. How ecologisation of societies – a cognitive, normative and political process – redefines them? This issue is addressed on the basis of various uses (traditional hunting, sea kayaking, submarine fishing, bowhunting) all affected by similar processes (naturalization of places, sportivisation of activities) in two major “places of nature” partly protected, the Arcachon bay and the creeks of Marseille. To analyse these socio-environmental processes, we have chosen a pragmatist approach, particularly with the key-concepts of experience, trouble, inquiry and “prise”. Our thesis refutes the apparent ecological consensus: when they are observed “in actions”, ecological normalisations create more tensions and splits between users than they federate them. In everyday life situations of co-presence, the users aloofs towards ecology - who belong to others social spheres and annoyed in their “cognitive passions” - are ambivalents towards ecological normalisations. They are torn between the social imperative of being ecologically exemplary and the refusal of the individual and expert machinery “impact”, “ecocompatibility”, “ecoresponsability”) of this process. These norms are particularly strong in the protected areas (national park of Creeks, nature reserve of the Arcachon bay), where mandated actors support ecologisation and legal norms or rules are included in management devices. So it is only as experts that some users and spokesmen can be heard without real changes in the group of participants, nor the framing of the issues and decision-making. At a theoretical level, these results question some assumptions of pragmatism. From a more political point of view, they lead to discuss the normative machinery of contemporary ecologisations.; Aujourd’hui massivement pratiqués, les « sports et loisirs de nature » sont traversés par des tensions majeures à l’oeuvre dans nos sociétés. Comment sont-ils remodelés par l’écologisation des sociétés, analysée ici comme un processus à la fois cognitif, normatif et politique ? Cette problématique est traitée à partir d’usages différents par leur histoire, leurs publics et leurs techniques (chasses anciennes, kayak de mer, chasse sous-marine et chasse à l’arc) mais travaillés par des processus analogues (naturalisation des espaces, sportivisation des usages) dans deux « hauts lieux de nature » en partie protégés, le bassin d’Arcachon et les Calanques de Marseille. Pour l’analyse de tels processus socio-environnementaux, nous avons opté pour une démarche pragmatiste, en retenant notamment les concepts-clés d’expérience, de trouble, d’enquête et de prise. La thèse défendue prend à contrepied le consensus écologique apparent : lorsqu’on les observe « en action », les normalisations écologiques actuelles créent davantage de tensions et de clivages au sein des collectifs d’usagers qu’elles ne les fédèrent. En situations de co-présence au quotidien, les usagers inscrits dans d’autres mondes sociaux que ceux de l’écologie et contrariés dans leurs « passions cognitives » se montrent ambivalents envers les normalisations écologiques. Ils sont partagés entre l'impératif social d’adhésion à l’exemplarité écologique et le rejet de ses appuis normatifs, individualisants et experts (« impact », « écocompatibilité », « écoresponsabilité »). Ces appuis normatifs sont particulièrement présents dans les espaces protégés (parc national des Calanques, réserve naturelle sur le bassin d’Arcachon), où l’écologisation est portée par des acteurs mandatés, les normes sont légales ou réglementaires et traduites en dispositifs de gestion. C’est seulement en tant qu’experts que certains usagers et porte-parole peuvent se faire entendre, sans que ne changent véritablement ni le collectif des participants, ni les manières de formuler les enjeux et les réponses à apporter. Au plan théorique, ces résultats interrogent certaines propositions du pragmatisme. D’un point de vue plus politique, ils nous amènent également à discuter les appuis normatifs des écologisations contemporaines.
- Published
- 2015