Search

Cette réunion des membres du Réseau Génétique Mollusques avait pour objet de faire un bilan provisoire des actions en cours et surtout de mettre en place les protocoles et les calendriers du début de l'année 1994. La première demi-journée a été réservée à un exposé de Yamama NACIRI sur les bases de la Génétique Quantitative et ses applications dans le cadre des programmes de sélection des mollusques.La deuxième demi-journée a été consacrée au bilan des actions de 1993. Les représentants de chaque site, intervenant dans une opération du réseau en 1993, ont fait une présentation orale de leurs résultats. Un résumé de chaque intervention vous est fourni dans ce document. Il est important de souligner que tous ces bilans sont provisoires, en premier lieu parce que toutes les analyses biochimiques et les contrôles de ploïdie par imagerie numérique ne sont pas achevés, et que d'autre part, les contrôles des performances des populations diploïdes et triploïdes doivent se poursuivre en 1994. En conséquence, il serait hasardeux de statuer sur les avantages ou les inconvénients de la triploïdie sans avoir un suivi complet sur deux années. Actuellement seul le site d'Arcachon, où l'impact de la reproduction a été le plus fort, présente dès la première année des différences significatives entre diploïdes et triploïdes. Ces observations ne sont pas surprenantes puisque les performances des triploïdes ne deviennent théoriquement supérieures à celles des diploïdes, qu'après une réelle période de reproduction. Rappelons que selon Héral & Deslous-Paoli (1989), le poids des gamètes représente 7% de celui de la chair pour l'huître de 1 an, 60% pour celle de 2 ans et 80% à 3 ans. Les présentations ont portées sur: • Bilan des expériences réalisées dans le cadre du programme sélection huître plate Ostrea edulis. • Bilan des expériences réalisées dans le cadre du programme CEE-AIR1 sur l'induction de la triploïdie par rétention du premier ou du deuxième globule polaire. • Recherche de marqueurs génétiques: ~ Clonage et identification de marqueurs génétiques hypervariables (microsatellites) chez Ostrea edulis. ~ Déterminisme génétique du polymorphisme de la pigmentation chez Ruditapes philippinarum. . • Bilan de l'acclimatation et des essais d'hybridation de Crassostrea virginica. • Le prégrosssissement de juvéniles en nurserie intensive. • Bilan de l'acclimatation et des essais d'hybridation de Crassostrea virginica. • L'influence de la polyploïdisation sur les performances de l'huître creuse élevée à différents niveaux trophiques. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître plate Ostrea edulis en site profond. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas en site profond. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas sur estran. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas en claire et sur estran. • Bilan des expériences réalisées dans le cadre du programme sélection huître plate Ostrea edulis. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître plate Ostrea edulis en site profond. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas sur estran. Après un tour de table destiné à faire le bilan du matériel biologique encore vivant dans chaque site, la troisième demi-journée a été consacrée à l'élaboration du calendrier et des protocoles pour l'année 1994.

Un suivi expérimental d'élevage de moules en poches a permis de classer entre elles les différentes stations de l'Aber Wrach, et d'optimiser la charge des poches (4 kg par poche préférable à des charges plus élevées). Cependant, la croissance a cessé à partir du mois de septembre et l'indice de condition s'est dégradé, alors que sur un site voisin ou l'année précédente sur le même site, les résultats d'élevage étaient satisfaisants. Les paramètres d'environnement disponibles laissent penser à un déficit trophique, sans que cette interprétation soit totalement satisfaisante (pousse des huîtres sur le même site).

En l'absence de données récentes sur la croissance de Crossostrea gigas en Bretagne, des stations expérimentales de grossissement ont été mises en place sur 8 sites ostréicoles. Des mesures de biométrie (longueur, largeur...), de composition de la chair, de qualité, de survie, et de parasitisme ont été effectuées après 7 mois d'élevage. Une analyse descriptive par A.C.P. est réalisée afin de dégager les variables les plus significatives et le classement des sites. Six groupes de sites ou stations peuvent être caractérisés suivant leurs performances respectives qui sont analysées dans le détail, variable par variable. La stratégie à adopter pour une meilleure représentation des sites est discutée afin de mettre en place un réseau d'acquisition de données sur Crassostrea gigas en Bretagne, dont les variations pluriannuelles seront suivies et corrélées à des paramètres environnementaux (météo, surface du bassin versant, activités agricoles...).

To provide updated information on the growth of Crassostrea gigas in Brittany, experimental stations on 8 sites (culture area) were monitored. Biometric measurements (length, width,...), meat composition (proteins, lipids, carbohydrates...), quality, survival and parasitism were observed after 7 months. A descriptive study by principal components analysis was conducted to find the most significative variables explaining the variability and classifying the sites. Six groups of station can be identified by their respective performances that have been screened in detail. An optimal strategy was discussed to establish a most efficient data network in Brittany. The yearly variations will be checked up and their correlations with environmental factors tested (meteorology, drainage basin, agriculture activity...)., En l'absence de données récentes sur la croissance de Crassostrea gigas en Bretagne, des stations expérimentales ont été mises en place sur 8 sites ostréicoles. Des mesures de biométrie (longueur, largeur...), de composition biochimique de la chair, de qualité, de survie, et de taux de parasitisme ont été effectuées après 7 mois d'élevage. Une analyse descriptive par A.C.P. est réalisée afin de dégager les variables les plus significatives et le classement des sites. Six groupes de sites, ou stations, peuvent être caractérisés suivant leurs performances respectives qui sont analysées dans le détail,variable par variable. La stratégie à adopter pour une meilleure représentation des sites est discutée afin de mettre en place un réseau d'acquisition de données sur Crassostrea gigas en Bretagne, dont les variations pluriannuelles seront suivies et corrélées à des paramètres environnementaux (météo, surface du bassin versant, activités agricoles...).

The year 1991 is the third one of the regional network on growth assessment of Crassostrea gigas in Brittany, wearing on 9 sites and 3 stations per site. 2 bags of 210 oysters, 18 month old, were placed in each station. Comparatively to previous years, the 1991 growth was moderate, and condition index inferior. However, the survival rates were very high (above 91 %) and most of the slight mortalities occurred a short time after stocking (as revealed by the sizes of dead shells). An improvement was also observed in the infestation rate by the polychaete Polydora sp..Most of the growth differences between sites and stations are still present. An analytical study including environmental variables would be necessary for explanations and will be tempted in 1993., La 3ème année du réseau d'acquisition de données sur la biologie de l'huître creuse en Bretagne est composée de 9 sites conchylicoles et 3 stations par site. Les huîtres utilisées possèdent le même historique que les années précédentes, à savoir grattis d'Arcachon prégrossi un an dans le Golfe du Morbihan. Elles sont réparties à raison de 2l0/poche, et 2 poches par station. La phase d'élevage est de 44 semaines entre mars 1991 et janvier 1992. En plus des variables biométriques classiques, les huîtres mortes sont mesurées dans leur plus grande longueur, afin d'estimer l’époque des mortalités. Au plan des résultats, 1991 se caractérise par une tendance vers des croissances moyennes dont les effets se retrouvent sur les indices de condition, moins élevés que l'année précédente. De même pour les croissances pondérales où l'on observe un recentrage autour de la catégorie commerciale M4. Des améliorations sont observées pour les taux de survies qui sont d'au moins 91 %, ainsi que pour les taux d'infestation par Polydora sp.. A l'exception de 2 sites, les mortalités constatées semblent survenir essentiellement après la mise en élevage. Globalement, les hétérogénéités observées les années précédentes intra site subsistent. Une étude particulière plus approfondie serait nécessaire pour mettre en évidence les causes et éventuellement y remédier.

A national program started in 1989 to drive researches on Ruditapes philippinarum brown ring disease correlated with a vibrio called P1. The researches have concerned epidemiological surveys on spats and adults, treatment methods, diagnostic techniques, and anatomical and functional studies about the vibrio-clam relations. The transmissions of the disease appeared mainly related to contaminated manila clam seeds, with secondary horizontal propagation. The brown ring formation appeared to be caused by a periostracum deterioration. Taking into account some of these results, an adapted cultural technique including special care of seeds and decreased densities was proposed to the farmers., Un programme national de recherches sur la maladie de l'anneau brun chez la palourde d'élevage Ruditapes philippinarum a été mis en oeuvre dès 1989. Cette maladie est due à un vibrio appelé PI. Les recherches ont portées sur l'épidémiologie de terrain chez le naissain et lors du grossissement, sur la mise au point de traitements et de méthodes de dépistage simple et rapide ainsi que sur l'étude des mécanismes d'action de ce vibrion. L'analyse épidémiologique a mis en évidence une contamination préférentielle des sites par les semis, et une surinfestation horizontale secondaire. Pour remplacer le diagnostic microbiologique sur milieu de culture sélectif, une méthode immunologique est en cours de développement. Une meilleure compréhension des mécanismes qui régissent l'élaboration de cet anneau permet de dire que ce phénomène n'est pas dû à une action directe du vibrion sur les cellules du manteau. Parallèlement à ces recherches, la nouvelle stratégie d'élevage proposée aux éleveurs : contrôle visuel strict du naissain par échantillonnage au moment des semis et diminution des densités, a permis de limiter l'extension de cette maladie.

La recrudescence du ver Polydora dans les coquilles d'huîtres creuses observée dès l'été 1988 a pour principale conséquence le développement parfois très important de formations variqueuses et des chambres à vase à l'intérieur des huîtres, ce qui est très préjudiciable à leur qualité commerciale. Le bilan de l'infestation des coquilles d'huîtres par le ver Polydora sur le littoral normand et atlantique en mai et juin 1989 montre que les secteurs ostréicoles les plus touchés se situent à proximité de la Loire et de la Vilaine. Divers traitements des huîtres contre le Polydora sont possibles. Les meilleurs résultats sont obtenus par la combinaison de l'action de la saumure et d'un assec de 24 heures. L'examen du chambrage à gel colloïdal dans les huîtres creuses témoigne notamment en Loire-Atlantique et dans le Morbihan de la présence des peintures marines antisalissures à base de tributylétain (TBT) dans les eaux conchylicoles. L'observation des dispositions très restictives de la directive européenne et du décret d'application en droit français devrait à brève échéance réduire très fortement les apports de TBT.

La recrudescence du ver Polydora dans les coquilles d'huîtres creuses observée dès l'été 1988 a pour principale conséquence le développement parfois très important de formations variqueuses et des chambres à vase à l'intérieur des huîtres, ce qui est très préjudiciable à leur qualité commerciale. Le bilan de l'infestation des coquilles d'huîtres par le ver Polydora sur le littoral normand et atlantique en mai et juin 1989 montre que les secteurs ostréicoles les plus touchés se situent à proximité de la Loire et de la Vilaine.

Les stratégies d'échantillonnage mises en oeuvre à l 'IFREMER dans le domaine du contrôle de la qualité des produits et du milieu conchylicoles, le long du littoral et dans les installations à terre sont analysées . En outre, les plans d'échantillonnage pour la gestion des cheptels, l'estimation des stocks, de la production biologique, des ventes et des transferts inter-bassins et de l'état zoosanitaire, sont discutés .

A sampling strategy for the estimation of mussels stocks on "bouchots" was elaborated in 1987 and 1988 in the Pertuis Breton area, along the french atlantic coast. This strategy optimizes estimations of number of posts per bouchot, heights of posts wearing mussels, sections of posts and mussels, and eventually densities of mussels, from cost/precision and minimum uptake considerations. The adopted plan is compared to others and the allocation of sampling efforts is optimized., Une méthode d'évaluation de stock est ici proposée pour les élevages de moules sur bouchots. Cette méthode, mise au point en 1987 et 1988 dans le secteur mytilicole du Pertuis Breton (Côte atlantique française), repose sur des estimations de nombres de pieux par bouchot, hauteurs de pieux garnis de moules, sections de pieux et moules, et éventuellement densités de moules, selon un protocole et un plan d'échantillonnage destinés à obtenir le meilleur rapport coût/précision avec le prélèvement minimum de moules. Ce plan est comparé à d'autres stratégies, et la répartition de l'effort d'échantillonnage optimisée

Following a study achieved in 1987, a 3 stage sampling plan was adopted to estimate the biomass of mussels cultivated on the stakes of the "Pertuis Breton". The estimation carried out in 1988 was extended to the whole Pertuis Breton and the biomass was assesssed to 14000 tons with a precision of 5,5 %., Suite à l'étude réalisée en 1987, un plan d'échantillonnage à 3 degrés a été adopté pour l'estimation des biomasses de moules en élevage dans les bouchots du Pertuis Breton. La biomasse présente dans l'ensemble du Pertuis a été estimée à 14 000 tonnes avec une précision de 5,5 %.

Une estimation de la biomasse de moules présente sur les bouchots du Pertuis Breton situés au sud de la Sèvre niortalse a été réalisée en 1987 . Le but était de mettre au point une stratégie d'échantillonnage adaptée à ce mode de culture . La méthode utilisée est décrite et une optimisation de l'effort d'échantillonnage réalisée ; elle détermine pour différentes précisions l'effort à consentir. La biomasse étudiée a été estimée à 4 722 tonnes avec une précision de 14 %.

This study (“Risco”), implicating both industry, socio-economic experts and biologists, was funded by the Regional Council of Brittany, for 3 years (2010-2012), to investigate about the causes of oysters (Crassostrea gigas) mortalities in the bay of Quiberon (South Brittany, France). The protocol including both a sonar and video visualization of the bottom, and a monthly survey of 15 experimental oyster structures, allowed to assess the risk due to predation. A clear spatial distribution of the predatory effect was evidenced, with starfish (Asterias rubens and Marthasterias glacialis) predominating in the North-East sector, and boring snails (Ocenebra erinacea and Pterophora inornata) in the South-Center area.. The main mortalities from these predators (3/4 from starfish and ¼ from oyster drills) occur in spring and summer. Mortalities by sea breams (Sparus aurata) were observed punctually. Management measures against predators appear essential to control this risk. However, another environmental factor, namely hypoxia, might be the main cause of oyster mortalities in 2006., L’étude « Risco » s’attache aux causes possibles de mortalités massives d’huîtres creuses, de toutes classes d’âge, enregistrées par les concessionnaires de baie de Quiberon (France, 56), à partir de 2006. Le protocole engagé en 2010, avec son volet expérimental fondé sur le suivi mensuel de 15 lots d’huîtres et son volet d’imagerie in situ par sonar et vidéo, permet d’éclairer en particulier le risque lié aux prédateurs. Une spatialisation très marquée de ce risque est mise en évidence, avec une zone à l’ouest relativement épargnée, une zone à l’est très affectée par les étoiles de mer (A. rubens, M. glacialis) et une zone intermédiaire à forte prédation de bigorneaux perceurs (O. erinacea, P. inornata). Entre ces deux groupes, la prédation est réalisée pour les ¾ par les étoiles de mer et pour ¼ par les bigorneaux. Les pertes maximales ont lieu au printemps (recrudescence d’étoiles de mer) et en été (efficacité maximale de prédation). La prédation par dorades, devenue très préoccupante ces dernières années, n’a pas pu être estimée. L’analyse met aussi en évidence l’importance des mesures d’entretien des parcs pour limiter l’incidence des prédateurs. Pour autant, la prédation n’est sans doute pas le facteur principal des mortalités de 2006, une piste environnementale basée sur le risque d’hypoxie étant explorée par ailleurs.

Oyster farming is the main aquaculture activity in France, where Pacific oyster (Crassostrea gigas) is spatially cultured from the English Channel to the Mediterranean coasts. Oyster growth performance monitored along French coasts are widely heterogeneous among culture sites and over years. Many studies have been carried out to understand the effects of environmental factors on oyster growth and physiology, by using bioenergetics growth models. However, most of these studies were site-specific. As an example, the model developed by Barillé et al. (1997), which was extensively specified with more than 50 parameters, was validated in the Marennes-Oléron Bay, but cannot be successfully applied to other culture sites without re-estimating parameters or re-formulating some processes. In that context, our study aims to develop a generic growth model, i.e. a model than can be applied in various contrasted environments with a constant set of parameters. We used the DEB model designed for the Pacific oyster C. gigas (Pouvreau et al., 2006; Bourlès et al., 2009) based on the DEB theory (Kooijman, 2000). The resulting oyster-DEB model is built on 10 main DEB parameters with some extra parameters to consider specific bioenergetics of C. gigas. Only one DEB parameter, i.e. the half-saturation coefficient Xk which depends on food quality and therefore on ecosystems, was calibrated for each site in order to evaluate the generality and the limits of the model. The results of simulating oyster growth are presented herein by using the oyster-DEB model in several French ecosystems: Arcachon, Marennes-Oléron and Quiberon bays along the Atlantic coastline, Thau Lagoon in Méditerranée, and the Baie du Mont-Saint-Michel and the Baie des Veys in the English Channel. Applying DEB model in contrasted environments allows to explain oyster growth variability among rearing areas according to food quantity (e.g. chlorophyll a, phytoplankton abundances) and quality (phytoplankton species), as well as seawater temperature. The variability of spawning events among sites is also successfully simulated according to the spawning processes implemented in the oyster-DEB model.

Integration of shellfish farming along the French shoreline (around 5500 km) has been progressive, as marine bivalve culture is a traditional activity in our country. The history of mussel culture relates that the "bouchot" technique (intertidal culture on wooden poles, producing annually around 60,000 tons) was developed as early as the XIIIth century, by a refugee attempting to capture birds by sticking branches of brushwood along the shore. The European flat oyster, Ostrea edulis, already appreciated at the Roman period, was first cultivated in France after Victor Coste introduced the technique of spat collection at the end of the XIXth century. The Pacific cupped oyster, genus Crassostrea, now the most-cultivated in France (around 120,000 tons marketed annually), has a curious history of introduction; C. angulata (called the Portuguese oyster) is supposed to have reached Europe, with the overseas expeditions in the XVIth century; then it was introduced in Southern France, at the end of the XIXth century, after a shipwreck in the Gironde estuary. The Pacific oyster, C.gigas, was voluntarily introduced around 1970, to replace the former Portuguese oyster that had been almost completely eradicated by a viral epizootic and to sustain the oyster industry. Integration of shellfish farming along the French coasts may be described from three representative mollus cculture sites : la Baie du Mont Saint-Michel (North Brittany, West of France), producing annually 15,000 tons of Pacific cupped oysters and blue mussels Mytilus edulis in intertidal areas; le Golfe du Morbihan (South Brittany, West of France), where 5,000 tons of Pacific oysters are harvested annually; and le Bassin de Marennes-Oléron (mid-West France), a famous place for oysters in France (stocking biomass>120,000 metric tons), with activities ranging from spat collection to growth (35,000 tons harvested annually), "affinage", and then trade (60,000 tons marketed each year). From a production standpoint (growth rate, mortality, yield per ha, meat content), oyster figures from the three sites are not very different, in spite of significantly different seawater parameters (temperature, salinity, turbidity, phytoplankton, terrestrial contaminants...). This consistency may be attributed to the high adaptability of the shellfish species. However, great differences among the three sites can be described regarding the constraints: - Space for mollusc cultivation seems widely available in Mont-Saint-Michel bay (15 km² cultivated intertidally, out of 250 km² available), although the most favourable places have been occupied. In Morbihan Gulf, a larger proportion of intertidal area, as high as 25%, is occupied by oyster leasing grounds (16 out of 65 km²) ; in the Marennes-Oléron Bay, the extent of occupation is still higher (20 km² of leases, out of 96 km² of strand). Food availability also differs between the three sites: in Mont-Saint-Michel bay, widely open to oceanic influence, phytoplankton is rather diluted (around 2 µg .l(-1) chlorophyll a, as an average), but extremely well renewed; although more enclosed, Morbihan Gulf shares the same characteristics; Marennes-Oléron basin, for its part, has already exploited a great part of its trophic capacity, leading to suboptimal, food-limited growth. - The increasing public interest for nature conservation exerts more and more influence on shellfish farming: in Mont-Saint-Michel bay, mollusc culture has already modified the scenery of the western part of the bay, but natural forces (tides in particular) are so strong that this imprint is likely superficial. However, public support is progressively shifting from production enhancement to environmental protection: oyster culture in Mont-Saint-Michel bay is questionned for invading Sabellaria reefs; there is also a dilemma between preservation of common scoters Melanitta nigra and their frightening away as mussel predators. Oyster culture in Morbihan Gulf has been questionned for its impact on biodiversity, including siltation on seagrasses (Zostera), but only a marginal impact was demonstrated. Conflicting uses of the same public resource, between shellfish farmers and other stakeholders, are the main concern: regarding the landscape (acrimony against mollusc growout facilities, when they are judged unaesthetic or too dispersed as is the case in Morbihan Gulf); in neighbouring salt marsh areas (oyster "claires" from Marennes-Oléron basin, looked upon as natural ecosystems by environmentalists, in spite the fact that the hydraulic system is entirely human mediated ); in intertidal, coastal zones (by way of example oyster trestles are considered to interfere with the free access to beaches in Morbihan Gulf); deep conflicts also exist with fishermen, whose trawls may capture cultured oysters or accidentally damage the bordering bouchots (Mont-Saint-Michel bay). Less directly, but often more contentiously, water quality may be a disputed issue: an agreement made in Morbihan Gulf for better management of seawage plants is an example of successful cooperation for improved water quality. Such an agreement remains to be found between corn farmers from the watershed of Marennes-Oléron, and oyster farmers, for freshwater availability in summer, when it is scarse and much needed by both sectors. A recommendable way to cope efficiently with these potentials and constraints would consist in marrying a scientific approach (numeric models coupling physical and biological processes), and a participatory one. Integrated Coastal Zone Management has been identified as a framework to analyse interactions among human activities. A project on Science and Policy Integration for Coastal System Assessment (SPICOSA, http://www.spicosa.eu/) supported by the European Commission has started in 2007. Within the Marennes Oléron bay study site, the use of water resources will be adressed with respect to land uses and needs for shellfish aquaculture.

L'objectif de ce thème est de préciser les relations entre Mortalités et Environnement, en déclinant cette relation à travers les "risques environnementaux" caractérisés depuis le début du programme MOREST. La température, les bassins versant etlou l'eau douce, la ressource trophique, le compartiment sédimentaire, autant de facteurs impliqués directement ou indirectement dans les processus de mortalités de Crassostrea gigas. Ces facteurs d'influence "externe" sont étudiés à différentes échelles d'espace ("nationale", "régionale", "sites") et de temps (annuelle, mensuelle, bimensuelle, journalière, horaire, infra horaire) en s'appuyant sur des données issues de bases institutionnelles (REMORA', REPHY~, METEO-FRANCE) et sur les résultats de terrain obtenus depuis le début du programme MOREST sur les 3 sites ateliers (Marennes Oléron, Rivière d'Auray, Baie des Veys)

Dans le cadre d’une convention Ifremer-DGAL (2010-2011), une étude épidémiologique et écopathologique intégrative a été conduite en Rivière de Pénerf (Morbihan). Elle a permis de mettre en place un outil d’objectivation pour i) l’évaluation des mortalités par une enquête réalisée auprès de tous les professionnels et pour ii) l’acquisition de données sur la biomasse, les stocks présents (élevés et non élevés) et la bathymétrie du site. Une régression logistique multivariée a permis d’ajuster la relation entre ces variables explicatives et d’étudier toutes leurs combinaisons pour comprendre les différences de mortalité déclarées sur les lots de naissains analysés. Le meilleur modèle prend en compte l’origine du naissain (écloserie, naturel), la date de transfert, la densité d’élevage et le secteur d’élevage. L’amélioration du parcours zootechnique peut permettre un gain moyen de survie de 20 à 30%. Ce type d’étude ne permettant pas de suivre l’évolution spatio-temporelle des mortalités et le suivi pathologique des lots, des expérimentations complémentaires ont été menées en 2010 et 2011. Elles montrent que la mortalité présente un pic majoritaire au cours de l’été et que ce pic peut être suivi de un ou de plusieurs rebonds de mortalité d’intensité moins importante sur la période de juin à septembre 2010 et 2011. Ces pics successifs de mortalité sont associés à la présence du virus OsHV1µvar, sa concentration dans les tissus de naissains et dans l’eau de mer. L’hypothèse d’une aggravation des mortalités par la présence chronique dans les naissains de la bactérie Vibrio splendidus et/ou de toxines excrétées dans l’eau de mer ne peut être rejetée. Toutefois, nous ne disposons pas aujourd’hui de donnée sur les interactions éventuelles entre ces deux agents infectieux. D’autre part, les quelques cas de lots infectés par V. aestuarianus sont loin d’expliquer à eux seuls les mortalités en Rivière de Pénerf. La concentration virale dans les naissains et dans l’eau semble un facteur prédominant de mortalité. L’ensemble de nos résultats, y compris l’observation de rebonds de mortalités, suggère que toute pratique augmentant la charge virale, par exemple, l’introduction de naissains contaminés ou en cours de mortalité à différentes périodes de l’année, pénalise l’ensemble des professionnels d’une zone d’élevage accueillant des transferts. Enfin, la partie conceptuelle d’un modèle dynamique de diffusion de la surmortalité, à l’échelle d’une population, a été élaborée pour mieux comprendre les mécanismes impliqués. Les données acquises par les expérimentations réalisées en 2010 et 2011 permettront d’enrichir et de valider le modèle. L’objectif final à moyen terme sera de tester différents scénarii de gestion du risque en vue de prédire certains effets bénéfiques ou non pour la conchyliculture.

The wide range of data from the French Ifremer/REMORA network, collected since 1993 allow a global characterization of mortalities of 1-year old and 2-years old cupped oysters Crassostrea gigas, that are cultivated in the main French oyster areas (Fleury et al, 2003), and thus a better understanding of the causes of these mortalities (Ifremer /MOREST project). The average annual mortalities on intertidal sites range from 10 to 20%. Most of the mortalities take place in Spring and Summer. 1-year oyster mortalities occur in Marennes and several sites in Brittany whilst 2-years oyster mortalities occur in the same sites and in baie des Veys (Normandy). In addition, 2-years oyster mortalities appear more variable according to different annual surveys. Internal (physiological) factors and external (environmental) factors have been considered successively. A Principal Component Analysis (PCA) on seasonal mortalities, growths and gonad maturations showed that, at the time scale of the REMORA monitoring (seasonal data), no strong correlation can be set up between mortalities and growth or maturation. 2-factors ANOVAs (Sites and Years) on the Spring+Summer mortalities differentiated the variance weights of these factors according to the year-class of animals : the site effect was slightly higher (51%) for the 1-year class, whereas the year effect was higher (74%) for the 2-years class. This was reinforced by the result of another PCA that included meteorological and environmental data such as rain, sun, air and water temperature and chlorophyll a, which displayed that the 1-year oyster mortalities were the most correlated (even if not significantly) with chlorophyll a and temperature (which are site dependant), whereas the 2-years oyster mortalities had a closer correlation to the rain (year dependent). In conclusion, this survey reveals more clearly the effect of external factors than internal ones on oysters mortalities. It also reveals that the causes of mortality may be somewhat different for 1-year oysters (preponderance of geographical factors) than 2-years oysters (meteorological factors). (Soletchnik et al, 2007). References : Fleury P.G., Le Ber E., Claude S., Cornette F., d'Amico F., Guilpain P., Palvadeau H., Robert S., Le Gall P., Ropert M., Simonne C. & Vercelli C., 2003. Comparison of Pacific oyster (Cr. gigas) rearing results (survival, growth, quality) in French farming areas : a 10-years monitoring (1993-2002) of the network Ifremer /REMORA. 95th Annual meeting of the National Shellfisheries Association, New-Orleans (U.S.A.), 13-17 Avril 2003. Soletchnick P., Ropert M., Mazurié J., Fleury P.G. & Le Coz F., 2007. Relationships between oyster mortality patterns and environmental data from monitoring networks along the coasts of France. Aquaculture 271,1-4: 384-400

This study (“Risco”), implicating both industry, socio-economic experts and biologists, was funded by the Regional Council of Brittany, for 3 years (2010-2013), to investigate upon the origin of oysters (Crassostrea gigas) mortalities in the bay of Quiberon (South Brittany, France). Specific mortalities of adult oysters were recorded in this bay in 2006, whereas mortalities of one year old spat were observed since in 2008 in this bay as at a national scale. The experimental protocol in 2010, including a monthly survey of oyster batches at 15 experimental stations, allowed to assess the risk for one-year oysters, due to viral disease. A clear spatial distribution of this risk was evidenced, with a western area spared from contamination and mortality, and a central and north-east sector strongly affected. The virus analysis clearly demonstrate the responsibility of the OsHV-1 virus in the mortalities. The oysters on the bottom with a lower growth appear less sensitive to the viral disease than the surelevated ones. In order to interpret this spatial distribution, an epidemiological model has been tested : it is based on emission of virus from the stock of spat in surrounding farming areas, dispersion by the hydrodynamic conditions, and inactivation of the virus by solar radiation. The resulting simulations suggest that the contamination would be endogenous to the bay (from contaminated stocks of spat seeded nearby). A decrease of densities for rearing spat, as well as the seeding of non contaminated spat may be recommended., L’étude « Risco », labellisée Pôle Mer et financée par la Région Bretagne, mobilise à la fois des socio-économistes, des biologistes et des professionnels. Elle vise à comprendre et gérer les facteurs de mortalités massives d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) enregistrées par les concessionnaires de baie de Quiberon (France, 56), à partir de 2006 sur les huîtres adultes et 2008 sur le naissain. Le protocole engagé en 2010, avec un volet expérimental basé sur le suivi mensuel de lots d’huîtres en 15 stations et des analyses pathologiques, a permis d’éclairer notamment le risque épizootique sur le naissain. Une spatialisation très marquée de ce risque a été mise en évidence, avec une zone à l’ouest relativement épargnée et une zone au centre et à l’est très affectée. Les analyses virales mettent clairement en évidence la responsabilité du virus OsHV-1 dans ces mortalités. Les huîtres élevées au sol, moins poussantes, seraient aussi moins sensibles à la mortalité virale que les huîtres élevées en surélévation. L’existence d’une zone quasi-indemne de contamination et de mortalité à cette échelle est inédite parmi les secteurs ostréicoles français, depuis 2008. Pour interpréter cette distribution spatiale de la contamination et des mortalités, un modèle épidémiologique a été testé : il s’appuie sur une émission de virus à partir des stocks de naissain estimés en 2010 (estran et eau profonde), une dispersion par les courants, et une inactivation du virus en fonction du rayonnement solaire. Avec le taux d’abattement viral retenu, les simulations suggèrent que la contamination serait majoritairement endogène à la baie (à partir de semis de naissain en place, contaminés). Les recommandations qui en découlent sont notamment d’introduire en baie du naissain non contaminé et de diminuer les densités de naissain.

Le réseau de veille zoosanitaire des mollusques, REPAMO, a été créé en 1992 afin de protéger les espèces d'intérêt économique des maladies susceptibles de les affecter. En effet, de même que les autres productions animales, la conchyliculture est frappée par diverses maladies dont certaines se comportent comme des facteurs limitants de la qualité ou de la quantité des productions. L' histoire de l'ostréiculture française a connu de tristes expériences en la matière, notamment dans les années 70 pour l' huître creuse portugaise, Crassostrea angulata ou encore pour l'huître plate, Ostrea edulis. En fait, nous ne disposons que de très peu de possibilités de protéger les mollusques bivalves vis à vis des maladies infectieuses. D' une part, les traitements, pour des espèces élevées en milieu ouvert, posent les problèmes des quantités de substances à utiliser, des fortes probabilités de recontamination et de l'accumulation de résidus dans le milieu. D'autre part, la vaccination, ou immuno prophylaxie, au sens conventionnel du terme, reste sans objet chez les invertébrés du fait de leur absence de réponse immune spécifique. Au vu de ces éléments, les seules façons de protéger ces espèces vis à vis des maladies infectieuses sont de mettre au point des techniques de diagnostic rapides, sensibles et fiables, adaptées au suivi zoosanitaire des cheptels, ainsi que d'obtenir des populations d'animaux présentant une certaine résistance aux principales maladies susceptibles de les affecter. Dans ce contexte, l'épidémio-surveillance et surtout l'épidémio-vigilance occupent donc une position centrale dans la lutte contre les maladies infectieuses des mollusques et la protection des cheptels conchylicoles