Search

La représentation la plus connue du Brésil est le tableau A Primeira Missa no Brasil (La Première Messe au Brésil), peint par Victor Meirelles à Paris en 1860 et présenté au Salon de la peinture l’année suivante, puis accueilli en grande pompe à Rio de Janeiro (figure 1). Inspirée du rapport rédigé en 1500 par l’écrivain de bord du roi du Portugal, elle représente la conquête de Porto Seguro. Les indigènes, nombreux, forment une foule qui s’étend telle une rivière vers l’intérieur des terres ...

Le premier profil de la population indigène brésilienne fut réalisé par l’anthropologue Darcy Ribeiro en 1957, sur la base de rapports administratifs de l’agence indigéniste officielle (SPI). 143 peuples étaient alors répertoriés, mais les données n’étaient disponibles que pour 110 d’entre eux. La moitié de ceux-là était composée de moins de 250 personnes. Seuls six des peuples répertoriés dans cette enquête avaient une population égale ou supérieure à 2 000 personnes. La population indigène ...

Les analyses sur l’Amazonie brésilienne n’accordent pas suffisamment d’importance à un aspect fondamental : l’Amérique portugaise n’était pas constituée d’une seule colonie. Il en existait deux très différentes. La première fut celle du Brésil, qui eut pendant de longs siècles son siège à Salvador. Elle s’étendait de la capitainerie de São Vicente (São Paulo) à l’État de Ceará, incluant le littoral et la Mata Atlântica, et s’étalait jusqu’aux sertões du fleuve São Francisco. La deuxième compr...

Lorsque nous, ethnologues, présentons dans des expositions, des vidéos, des livres didactiques, des débats publics et des entretiens, de beaux exemples de la richesse et de la complexité des organisations socioculturelles des peuples indigènes, de leurs cosmologies, de leurs valeurs éthiques et esthétiques, dont nos ethnographies foisonnent, nous sommes rarement entendus. Nos matériaux et nos interprétations touchent peu les esprits parce qu’ils contredisent un récit adverse, ancré dans des p...

Mon objet de réflexion dans ce chapitre concerne les données quantitatives existant au sujet des populations autochtones. Quelle utilité pouvons-nous accorder à ces données dans l’étude et la compréhension des populations indigènes ? Le caractère central du terrain en anthropologie et l’importance de la production des données à partir de l’observation directe des phénomènes locaux sont des valeurs partagées par différentes écoles et courants de la discipline, formant une véritable doxa. Cepen...

La mission scientifique du Cap Horn (1882-1883) offre à la France des collections de référence pour l’extrémité australe du continent américain. Celles-ci sont complétées dix ans plus tard par les collections zoologiques, botaniques, géologiques, de restes humains, d’artéfacts ethnographiques et de photographies produites par la mission en Terre de Feu de Henri Rousson et Polydore Willems en 1890-1891. Cette exploration d’un an qui centre son terrain sur la région de Punta Arenas, la grande î...

Cet ouvrage retrace l’histoire de l’exploration et de la collecte en Amérique australe, par le biais de cas d’étude distincts dans l’espace et dans le temps. De la fin du xviiie siècle au premier tiers du xxe siècle, ces expéditions ramènent en France les témoins matériels des contacts entre Français et peuples autochtones auxquels sont associés un imaginaire et des préjugés scientifiques. La collecte sporadique d’artéfacts ethnographiques associée à celle de spécimens naturalistes et de rest...

De retour à Paris après son exploration patagonne, Henry de La Vaulx offre le récit de son périple en terres australes dans Voyage en Patagonie. L’explorateur confie la préface de l’édition de 1901 au poète cubain José-Maria de Heredia, premier Latino-Américain à intégrer l’Académie française en 1894. Son choix réside probablement dans la notoriété rencontrée par le recueil Les Trophées (1893), dont l’un des poèmes intitulé « Les conquérants » évoque l’exotisme de la conquête espagnole et le ...

Carte de l’Amérique australe à la fin du xixe siècle.

Carte du territoire exploré par la mission scientifique du Cap Horn (1882-1883)

L’arrivée des premières pièces d’Amérique australe à Paris est difficile à tracer. Leur origine est liée aux grands voyages de circumnavigation du xviiie siècle et du premier tiers du xixe siècle. Les équipages, qui intègrent des savants et des dessinateurs, sont chargés de rapporter des échantillons naturalistes des pays visités, ainsi que des objets en usage chez les peuples rencontrés. Ces artéfacts exotiques rejoignent les cabinets de curiosités et d’histoire naturelle. Leur présence rest...

« Nowhere is a place » statue Bruce Chatwin au sujet de la Patagonie. Face à la magnificence des grandes étendues sans fin, d’un paysage hors du temps où la présence humaine encore aujourd’hui, s’oublie, ce constat vient entretenir l’image d’une Patagonie sauvage, déserte et atemporelle, maintes fois réinventée depuis cinq siècles par une vaste littérature de récits de voyages et d’exploration. Territoire hors normes aux marges du monde, cet « endroit nommé nulle part » que serait la Patagoni...

En 1884 paraît l’Ethnographie de l’Amérique antarctique : Patagons, Araucaniens, Fuégiens, première monographie entièrement dédiée aux peuples de cette région du monde. Son auteur Pierre de Lucy-Fossarieu y constate que « le Chili méridional, les pampas argentines, la Patagonie, explorés à diverses reprises par d’aventureux voyageurs, n’ont plus guère de mystères pour les géographes ». Au sujet des groupes humains étudiés dans son ouvrage, il évoque au contraire les données imprécises d’une l...

Carte du territoire mapuche et lieux visités par Claude Joseph (1926-1931)

Dans son étude sur l’imaginaire colonial, Benedict Anderson réfléchit, sur la base de l’analyse des territoires coloniaux de l’Asie du Sud-Est, aux stratégies de pouvoir déployées par les puissances impériales européennes, en soulignant l’importance dans ce domaine de trois institutions de pouvoir, à savoir le recensement, la carte et le musée. Si le recensement permet de classifier et de quantifier une population, selon des paramètres fluctuants et discriminants envers certaines catégories s...

Dans la seconde moitié du xixe siècle, les sciences humaines sont tributaires du modèle naturaliste de la collecte. Les objets sont perçus comme une source de connaissance objective, bien plus fiable que d’autres supports informatifs tels que le témoignage écrit qui peuvent s’avérer erronés ou incomplets. Cette approche privilégiant la preuve matérielle comme support de connaissance pour l’étude des us et coutumes des sociétés traditionnelles se retrouve dans le travail d’enquête et de collec...

Dans la seconde moitié du xixe siècle, les régions polaires comptent parmi les plus prometteuses pour la connaissance physique du globe. La course des nations à la conquête des pôles, initiée au xviiie siècle, s’est intensifiée dans les années 1870. En 1875, Karl Weyprecht, membre de l’expédition austro-hongroise au Pôle Nord (1872-1874), lance l’idée d’une entreprise d’envergure internationale, avec plusieurs expéditions simultanées réparties autour des pôles. Une série de conférences organi...

Itinéraire de la mission Henry de La Vaulx en Patagonie argentine (1896-1897)

La mission en Patagonie d’Heny de La Vaulx vient clore pour le xixe siècle une longue série de missions françaises dans l’Extrême-Sud américain. Pour cette région australe de l’Amérique, la France ne mènera plus d’expéditions scientifiques avant les missions archéologiques des époux José et Annette Laming-Emperaire en Patagonie (1951-1967). À l’exception d’un tambour mapuche obtenu par Alfred Métraux au Chili dans le cadre de la mission franco-belge à l’île de Pâques menée avec Henri Lavachér...

Au xixe siècle, l’Amérique australe est encore perçue comme une région limitrophe entre les mondes connus et inconnus, un espace primordial situé à la dernière frontière qui se déploie entre « civilisation » et « barbarie ». Ce territoire resté hors de toute autorité étatique jusqu’à la décennie de 1880 fascine par sa nature majestueuse et les spécificités biologiques et culturelles de ses habitants : il apparaît comme un livre ouvert sur le temps, susceptible de dévoiler les secrets sur l’évolution de l’espèce humaine. Les disciplines naissantes de l’anthropologie et de l’ethnographie en font ainsi un terrain d’étude privilégié. En remontant la piste des aventuriers français en Patagonie, en Terre de Feu et en Araucanie, cet ouvrage retrace l’histoire des grandes missions d’exploration et de collecte menées dans le sud de l’Argentine et du Chili, et enquête sur la manière dont s’est faite l’appropriation intellectuelle et matérielle des populations du « bout du monde » à Paris, à l’heure de l’essor des musées d’ethnographie.

La incorporación de la Patagonia al Estado nacional se concretó a través de la violencia genocida sobre los pueblos originarios, violencia que instaló criterios racistas aún hoy presentes en las políticas públicas y el sentido común mayoritario. Este libro revela y constata esa continuidad histórica a través de la investigación interdisciplinaria sobre el acceso diferenciado al uso y la propiedad de tierras fiscales en la provincia de Río Negro. En este sentido, si bien el punto de partida es el de los conflictos observados en la actualidad en diferentes localizaciones del territorio provincial, los trabajos reunidos en el volumen reponen los procesos históricos y los contextos etnográficos que permiten visualizar y comprender las múltiples dimensiones de una problemática cuya complejidad se remonta a –y se estructura por– las consecuencias de la Conquista del Desierto. Además de la descripción de casos enriquecida por la investigación en archivos y la consulta de fuentes orales, el libro incluye el estudio de las leyes provinciales relativas a las tierras fiscales y los derechos de los pueblos originarios y de la aplicación de esas normas por parte del Estado rionegrino en distintas etapas históricas, con el objetivo de contribuir a la necesaria reformulación de las políticas públicas de ordenamiento territorial. The incorporation of Patagonia into the Argentine State was concretized through the genocidal violence against the native peoples, violence that installed racist criteria still present in public policies and common sense. This book reveals and confirms this historical continuity through interdisciplinary research on differential access to the use and ownership of fiscal lands in the province of Río Negro. In this sense, although the starting point is that of the conflicts observed at present in different locations of the provincial territory, the works gathered in the volume replenish the historical processes and ethnographic contexts that allow to visualize and understand the multiple dimensions of a problematic whose complexity goes back to - and is structured by - the consequences of the Conquest of the Desert. In addition to the description of cases enriched by the investigation in archives and the consultation of oral sources, the book includes the study of the provincial laws relative to the fiscal lands and the rights of the native peoples and of the application of those norms by the State rionegrino in different historical stages, with the objective of contributing to the necessary reformulation of the public policies of territorial planning.

8. 1. Introducción La tierra pública constituye el pilar neurálgico para la planificación de todo proceso de ordenamiento territorial. El marco jurídico provincial que rige para la administración de las tierras fiscales en Río Negro se basa en dos normas estructurales: la Ley provincial de Tierras 279 y la Ley provincial Integral del Indígena 2287. Ambas se encuadran dentro del marco constitucional de la provincia de Río Negro que establece que la tierra cumple una función social. Esto obliga...

1. 1. Introducción Reponer los procesos históricos de las (des)territorializaciones estatales forma parte de la voluntad de comprender tanto los conflictos y desigualdades sociales de la actualidad como los procesos de despojo y de expulsión que a lo largo del siglo xx han atentado contra los derechos de muchos pobladores y productores de las tierras rionegrinas. La recomposición del período de los Territorios Nacionales (1878-1955) nos permite entender lógicas, prácticas y políticas hegemóni...

3. 1. Genocidio, racismo y alienación En el primer capítulo de este libro Pilar Pérez y Walter Delrio argumentaban que el poblamiento actual del territorio rionegrino se fundó en la conquista militar de fines del siglo xix, entendida como genocidio. Es a partir de este evento que se estructuraron nuevas relaciones sociales de producción que serían el fundamento económico de la consolidación estatal y de la constitución del Territorio Nacional de Río Negro como espacio social –que sería, a su ...

4. 1. Introducción Ellos disparaban de la guerra y los trajeron de chicos algunos con la mamá otros con los hermanos. Cuando pasó el problema de la guerra grande que hubo se juntaron y hacían familia. Acá creo que era tierra de los mapuches, acá han vivido muchos indios de antes, los primeros vivientes que han sido… acá hay trahuil las flechas que le dicen, pero después vino la guerra grande, vinieron los dueños de la tierra y los cautivaron y la tierra quedó casi vacía.Ahí es cuando empezó a...

5. 1. Genocidio y fiscalización de la tierra: antecedentes de una configuración socioterritorial Tal como se señaló en el primer capítulo de este libro, luego del genocidio perpetrado contra la población originaria en la Patagonia a fines del siglo xix, las tierras apropiadas tuvieron dos destinos. Algunas se convirtieron en tierras privadas otorgadas a particulares como pago por los préstamos recibidos para financiar las campañas militares. Otras, menos codiciadas en aquellos años, se transf...

6. 1. Introducción: la cuestión El sudoeste de Río Negro, en su franja cordillerana, se revela como una zona de alta conflictividad territorial. De hecho, en el departamento Bariloche se concentra poco menos de la mitad –un 43 %– de las denuncias recibidas entre los años 2012 y 2015 por la Comisión Investigadora para el Relevamiento de Transferencias de Tierras Rurales de la Legislatura provincial, motivadas por irregularidades en las transferencias de tierras fiscales a manos privadas –ya re...

Este libro aborda la cuestión de la tierra fiscal en la provincia de Río Negro poniendo el foco en las prácticas que históricamente fueron demarcando accesos diferenciales y se evidencian en los conflictos por la propiedad, el uso y el dominio que se dan en el presente. El punto de partida es entender que las relaciones sociales configuradas en la provincia se basan en un evento estructurante: el genocidio de los pueblos que habitaban estas tierras antes de que el Estado argentino consolidara...

9. 1. Introducción En el presente capítulo analizaremos los motivos que dieron origen a la creación, por vía legislativa, de la Comisión Investigadora de Transferencias de Tierras Rurales en la provincia de Río Negro y cómo su trabajo y relación con diversos actores la transformó en política pública de protección a la tierra. Como contrapartida, veremos también la ausencia de lineamientos políticos del Poder Ejecutivo provincial en el ejercicio de sus funciones y atribuciones administrativas ...

7. 1. Introducción Se parte del reconocimiento de la denominada Conquista del Desierto como proceso sociopolítico e ideológico altamente influyente a nivel de la configuración rionegrina del pasado y del presente. El Estado argentino asesinó poblaciones indígenas, se apropió de sus territorios y desencadenó el desplazamiento de los sobrevivientes asociado a la búsqueda de lugares donde ocultarse. Paralelamente, se entregaron a la oligarquía local y al capital extranjero las tierras más valios...

2. 1. Introducción La expansión militar del Estado argentino sobre los territorios de la Pampa y el norte de la Patagonia implicó para la población indígena el desmembramiento de sus grupos, relocalizaciones y desplazamientos territoriales forzados, en el marco de la configuración de nuevos espacios sociales. El proceso de desterritorialización atravesado por la población indígena a fines del siglo xix –desarrollado en el capítulo 1– implicó adecuaciones individuales, de grupos familiares y a...

I. LA FORMACIÓN DE PEQUEÑAS PROPIEDADES EN TIERRAS COMUNALES Parcelación de las tierras comunales los años que siguieron a la Independencia, es decir, entre 1821 y 1855, no significaron ningún cambio en el régimen de propiedad de la tierra en México. Iturbide había precisado en el Plan de Iguala (que puso fin a la guerra de Independencia en febrero de 1821) que la propiedad sería garantizada: es decir, que se protegería a los grandes propietarios. Sin embargo, también subsistieron los conflic...

Los pueblos del ajusco, Santo Tomás y San Miguel Ajusco, Magdalena Petlacalco, San Miguel Xicalco, San Miguel Topilejo, Parres, San Andrés Totoltepec y San Pedro Mártir Ocotitlán, se localizan en el macizo montañoso que limita al sur la altiplanicie mexicana, en el extremo sudoeste del Distrito Federal (ver Anexo II, mapa 1). Están diseminados, a diferentes altitudes, sobre los flancos de la sierra volcánica del Ajusco, la cual forma una barrera natural, de más de 3 000 metros de altura, entr...

la primera edición en francés de este libro escrito por la historiadora Nicole Percheron apareció en 1983, publicado por el CEMCA, Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos (institución francesa que se ha dedicado, desde sus orígenes en 1961, a la investigación social en Mesoamérica y Centroamérica). Siendo este trabajo una referencia insoslayable de la historiografía de los pueblos originarios de la cuenca de México, pero poco difundida entre los moradores de los "pueblos del Ajusco", ...

I. LA FUNDACIÓN DE LOS PUEBLOS Los pueblos bajo la dominación azteca cuando en el siglo xv los aztecas derrotaron a los tepanecas que dominaban la región del Ajusco, los primeros se apropiaron de sus tierras. Éstas fueron compartidas entre los jefes aztecas y los habitantes que, reducidos al vasallaje, tuvieron que pagar tributo. Sabemos por Alvarado Tezozómoc (1944: 61) que Tlacotletzin, el jefe de la expedición azteca contra los tepanecas, recibió tierras en los distintos lugares donde habí...

Los ocho pueblos del Ajusco están ubicados en los montes del sur del valle de México. Antes de la llegada de los españoles, la sierra fue poblada por pueblos tepanecos sometidos por los aztecas a los que pagaban tributo. Después de la Conquista la población fue congregada en pueblos pudiendo conservar sus antiguas tierras comunales, cuyos límites se establecieron muy temprano. La región pertenecía al marquesado de Cortés. Las primeras mercedes de tierras fueron otorgadas en el siglo xvii, en ...

Problemas agrarios del Ajusco. Siete comunidades agrarias de la periferia de México (siglos xvi-xx) es una referencia obligada para comprender la importancia y complejidad de los pueblos del sur de la Delegación Tlalpan del Distrito Federal, sus orígenes y sus transformaciones sociales. La investigación realizada por Nicole Percheron durante los setenta fue publicada en francés en 1983 con el título de Problèmes agraires de l Ajusco: sept communautés agraires de banlieue de Mexico (xvie-xxe siècles) por el Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos, Embajada de Francia en México. Ahora, se edita por primera vez en español, pues a pesar del tiempo transcurrido es la obra más acabada que existe sobre el tema, un minucioso estudio que parte del marco de la geografía física para abordar la historia de la actividad campesina como base de la producción económica de los pueblos de la región y las cambiantes formas de propiedad de la tierra. Este viaje al pasado describe procesos indispensables para entender el presente: la transformación de la mentalidad de hacendados y campesinos, la apertura de brechas socioeconómicas en el seno de las comunidades, el incremento de la especulación de la tierra, la escasez de recursos para la explotación agrícola y, sobre todo, los periodos de fragmentación y despojo de las tierras seguidos por otros de recuperación del patrimonio comunitario.

desde la época de la conquista española los pueblos del Ajusco han vivido una historia llena de problemas y de luchas incesantes por conservar sus tierras. Los primeros virreyes del siglo xvi habían fundado, desde épocas muy tempranas, pueblos en la sierra. Aquellos les otorgaron y les confirmaron la posesión de una superficie determinada de tierras, que por demás, éstos ya ocupaban en la antigüedad. No se modificaron las estructuras agrarias, en la medida en que se conservó el sistema de pro...

I. EL MEDIO NATURAL Relieve y geología los pueblos del ajusco se encuentran en una zona montañosa, muy accidentada, de formaciones volcánicas (ver Anexo II, mapa 2). Están situados entre los 2 900 metros de altura de Santo Tomás Ajusco y los 2 350 metros de San Pedro Mártir. La sierra del Ajusco conecta la sierra de Las Cruces, al oeste, y la cordillera del Popocatépetl, al este. Geográficamente forma parte del sistema montañoso tarasco-nahua, o eje neovolcánico, en la Sierra Madre Occidental...

I. LA REFORMA AGRARIA la oposición contra el régimen dictatorial de Porfirio Díaz, favorable a los sectores capitalistas y las grandes compañías extranjeras, aumentó poco a poco y se reforzó en la última década de la dictadura, entre 1900 y 1910. El crecimiento considerable, durante el porfiriato, del proletariado rural y del proletariado obrero dio lugar a graves problemas sociales. Las ideas socialistas se propagaban en los medios obreros por parte de grupos intelectuales, tales como el de ...

Le rapatriement du corps de Morazán du Costa Rica au Salvador est décidé en 1848 et effectué au début de l’année suivante. Il a lieu dans un contexte d’ambiguïté identitaire avec l’amorce des déclarations d’indépendance des États d’Amérique centrale vis-à-vis de la République fédérale. Morazán est cependant érigé en héros fédérateur centraméricain par le gouvernement salvadorien qui cherche à l’identifier totalement à l’État. Si le rapatriement peut être interprété comme une tentative d’opposi...

Le centenaire de la mort de Morazán en 1942 a lieu dans un contexte de renforcement des dictatures militaires, sauf au Costa Rica, qui cherchent à conserver une apparence démocratique. L’organisation de la célébration est minutieusement préparée au Honduras où le gouvernement dictatorial du général Tiburcio Carías Andino veut légitimer son pouvoir en mettant en scène l’unité de l’État autour du héros national. Une commémoration officielle est également organisée au Salvador par le dictateur M...

À mesure que se consolident les gouvernements libéraux, l’héroïsation de Morazán semble être acceptée officiellement à l’échelle de l’Amérique centrale. Les célébrations du héros national génèrent pourtant une opposition virulente notamment au Costa Rica et au Guatemala, reflétant les divisions entre les acteurs politiques quant au projet de nation à mettre en place. La décision gouvernementale de construire un parc Morazán à San José en 1887, et le décret d’érection d’une statue en son honne...

En 1880, le président salvadorien Rafael Zaldívar est le premier à décréter l’inauguration d’une statue de Morazán à San Salvador. Le gouvernement libéral cherche à renouer avec les traditions inventées dans les années 1850 lors du rapatriement du corps du héros et de l’inhumation officielle de ses restes. En célébrant le symbole centraméricain, il s’agit de replacer le Salvador au cœur du projet unioniste. Toutefois, cet État n’est plus le seul à revendiquer Morazán et le gouvernement hondur...

« Ah, tras que por eso me dijeron que cuando volviera a nacer, lo haría en colectivo. » Durant ces dernières années, les mouvements sociaux comme le printemps arabe et les « indignés » mettent en cause la nécessité d’un leader charismatique pour mener une lutte politique. L’organisation collective fonctionne via les réseaux sociaux et les actions tendent à sortir du cadre national pour s’inscrire dans des échelles à la fois locale et internationale. Toutefois, à partir du moment où les mouvem...

Il s’agit ici d’analyser les prédispositions du personnage historique à l’héroïsation, autrement dit les dimensions symboliques et mythiques élaborées autour de Morazán de son vivant. Son opposition à l’autre caudillo d’envergure centraméricaine, le Guatémaltèque Rafael Carrera, est particulièrement intéressante car c’est dans le cadre de cette lutte de pouvoir que l’image de l’anti-héros est construite. L’épisode de la mort de Morazán est déterminant pour son accès à l’héroïsation d’autant p...

Avec la « Révolution » de 1871 au Guatemala, s’ouvre en Amérique centrale une période dite libérale. Les nouveaux gouvernements mettent en place de manière plus systématique que leurs prédécesseurs des mécanismes permettant la consolidation d’un sentiment d’appartenance nationale mais renouvellent aussi l’ambiguïté liée au cadre de référence identitaire. Au début des années 1880, le gouvernement salvadorien suivi du hondurien inaugurent les premières statues en l’honneur de Morazán qui est pl...

À l’échelle de l’Amérique centrale, Morazán incarne l’idéal unioniste prôné par les gouvernements libéraux des années 1880. Le héros est exalté dans la plupart des ouvrages constituant la nouvelle historiographie officielle devant servir de textes de référence pour l’enseignement public, sauf au Costa Rica. Un tableau récapitulatif des auteurs d’ouvrages historiques est placé à la fin de la deuxième partie du livre pour faciliter la lecture. Le récit élaboré en fait le modèle du soldat-citoyen...

« Alta es la noche y Morazán vigila. » C’est un Morazán kaléidoscopique qui est reconstitué dans cet ouvrage. Son image se décline dans le temps et dans l’espace mais aussi selon l’idéologie ou encore le milieu social des acteurs politiques. Ces facteurs se croisent et s’imbriquent pour donner naissance à un héros aux multiples facettes. De cet entrelacs particulièrement complexe, trois axes fondamentaux qui sous-tendent le processus d’héroïsation peuvent être dégagés. Morazán, représen...

Le changement de siècle ouvre une période historique caractérisée par la consolidation des réformes libérales mises en place à la fin du xixe siècle et par la recherche d’une stabilité politique en lien avec l’interventionnisme étasunien. Dans le champ économique également, les gouvernements centraméricains laissent les États-Unis installer des enclaves fruitières sur la côte Caraïbe selon la doctrine de la « diplomatie du dollar ». En parallèle, les révolutions mexicaine (1910) et russe (1917...