This article investigates how the relation between poetry and philosophy is developed in a sample of reflections on the philosophical qualities of the American Modernist poet Wallace Stevens’s work. It offers a critical presentation of a handful of twenty-first-century published responses to Stevens’s poetry emanating from two different quarters: fellow poets and philosophers. The five selected poets (David Baker, Linda Gregerson, Carl Phillips, Stanley Plumly, and Carol Frost) collectively pondered Stevens’s philosophical qualities in a recent issue of the New England Review, while the responses by philosophers Alain Badiou and Peter Hare were published in collections of their essays. The two different angles are investigated precisely because they fall outside mainstream literary criticism on Stevens and help to dramatize several of the difficulties confronted by poets and philosophers seeking to find common ground. By pitting the voices of poets against those of philosophers, the article allows the reader to observe empirically how poets are often wary of addressing Stevens’s philosophical weight except by noting the formal and stylistic enactment of mental activity in his verse, while philosophers sometimes fail to acknowledge the intrinsic nature of lyric thinking, and thus do not always manage to contribute to a deeper understanding of the poetry as such. Cet article s’interroge sur la manière dont la relation entre poésie et philosophie se développe dans certaines réflexions sur la portée philosophique de l’œuvre du poète moderniste américain Wallace Stevens. Il dresse le portrait critique de certaines réponses proposées au vingt-et-unième siècle à la poésie de Stevens, qui proviennent de champs différents : poésie d’un côté, philosophie de l’autre. Les cinq poètes choisis dans le cadre de cette étude (David Baker, Linda Gregerson, Carl Phillips, Stanley Plumly, et Carol Frost) se sont collectivement penchés sur les ressorts philosophiques de Stevens dans un numéro récent de la New England Review, tandis que les réponses apportées par les philosophes Alain Badiou et Peter Hare ont été publiées dans des ouvrages recueillant certains de leurs essais. Nous choisissons de nous intéresser à ces deux approches précisément dans la mesure où la critique littéraire dominante sur l’œuvre de Stevens tend à les ignorer, mais aussi parce qu’elles permettent de dramatiser plusieurs des difficultés auxquelles font face poètes et philosophes à la recherche d’un terrain d’entente. Or en confrontant la voix de poètes à celle de philosophes, cet article propose au lecteur d’observer de manière empirique comment les poètes tendent à se méfier du poids philosophique de Stevens en concentrant leurs efforts sur la façon dont l’activité mentale vient s’incarner formellement et stylistiquement dans les vers du poète, alors que les philosophes ont de leur côté tendance à ignorer la nature intrinsèquement lyrique de la pensée, ne parvenant pas, ce faisant, à proposer une compréhension fine de la poésie en tant que telle.