451. La folie au risque des discours institutionnels
- Author
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Dimon, Marie-Laure and Dimon, Marie-Laure
- Abstract
La folie opposée à la raison demeure une interrogation essentielle pour tout humain et pour toute civilisation. Cette opposition constitue le point nodal de la dimension traumatique humaine dans son rapport aux pouvoirs : la conflictualité, la domination, l’aliénation et la mort. Mais au-delà de la folie privée il sera question ici de la folie pour laquelle la société a élevé des murs et construit des asiles. La folie pose la question du sujet dans son caractère insurectionnel et non partageable, déclarant sa radicale singularité. Elle énonce une dénégation du lien social en manifestant par la construction d’une néo-réalité son désaccord de faire partie d’une humanité où chaque membre est confronté au sort commun de l’inéluctabilité de la mort. Chaque mouvement dans l’évolution de l’institution psychiatrique de ces trente dernières années – de la psychothérapie institutionnelle à l’anti-psychiatrie, au médiateurs liant le culturel et le thérapeutique, au lien social : le réseau – a voulu se départir de l’aliénation. Ces mouvements se sont trouvés aux prises avec les impasses du pouvoir : l’idéalisation, l’aliénation et le déni de la mort; tout en s’inscrivant dans une transmission où chaque mouvement reconnaît non seulement l’existence de l’autre mais aussi son apport, ceci dans l’intention de transmettre ce questionnement : qu’en est-il du phénomène de la folie ? qu’en est-il du l’humanisation du sujet ? pour que perdure le désir de connaissance de la nature humaine., Madness in the Hands of Institutional Discourse. Madness versus reason is an essential point of interrogation for every human being and every human civilishion. The opposition between these two notions is at the crux of the trauma of the human being’s relationship with powers that we can define as conflict, domination, alienation and death. But over and above private, individual madness, this article studies that madness against which society has built up berriers, the concrete walls of the public asylum. Madness confronts us with the notion of the subject in its insurrectional form, a forme that cannot be shared with others, so radical it is in its singularity. Madness of this kind is a denial of the social bond as it constructs a neo-reality that serves to express its refusal to be part of a human society in which each member is confronted with the communal fate of inevitable death. Each movement in the development of psychiatric institutions over the last thirty years – from institutional psychotherapy to anti-psychiatry movements, to mediators who join the cultural with the therapeutic, to the social bond: the network – has tried to do away with alienation. They thus carne into confrontation with the dead-ends of the powers we have defined : idealisation, alienation and death denial, while still being part of a transmission process in which each movement not only recognises the existence of the other but also their contribution, all this with the intention of passing down the following interrogation : what exactly is the phenomenom of madness? where are we in humanising the subject? so that the desire for knowledge so intrinsic to human nature may go on.