1. Voyelles réarticulées en tseltal (maya occidental)
- Author
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Léonard, Jean-Léo, Gendrot, Cédric, Polian, Gilles, Université Paris-Sorbonne (UP4), LPP - Laboratoire de Phonétique et Phonologie - UMR 7018 (LPP), Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, IUF (MAmP project, 2009-10), and ANR-11-IDEX-0005,USPC,Université Sorbonne Paris Cité(2011)
- Subjects
Mayan ,Typology ,Voice Quality ,Phonetics ,Dialectology ,Sociophonetics ,Glottal ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics ,Phonology ,Tseltal ,Vowels - Abstract
This work is part of the program "Investissements d’Avenir" overseen by the French National Research Agency, ANR-10-LABX-0083 (Labex EFL), in particular PPC2 - Approches évolutives en phonologie. It has substantially be funded by the IUF (MAmP project, 2009-10); International audience; The ALTO project (in Spanish, A Linguistic Atlas of Western Tseltal) providesnew data on the dialectal variation in Tseltal – a Western Mayan languagespoken in the Chiapas Highlands (South West Mexico). ALTO addresses awide array of phonological, inflectional and lexical issues in Tseltal. In thisstudy, we analyze rearticulated vowels (VhV, V’V), elicited from two speakersin each of the seventeen areas which make up the dialectal network whereTseltal is currently spoken. Beyond the dialectal areas that seem prevalent onthe linguistic evolution of rearticulated vowels, the main classes of realizationsof these complex nuclei are described according to a scale of neutralizationranging from the rearticulation to the simplification of the complex syllablenuclei. These classes of phenomena highlight (in terms of structural complexityand areal distribution) the structural properties of the s.c. rearticulated orinterrupted vowels, particularly marked in languages across the world. Acousticmeasures of the duration, harmonic-to-noise ratio, spectral center of gravity,fundamental frequency (F0) and formants (F1-F3) are detailed according tocardinal levels of vowel aperture (low versus high). The results show thatrearticulated vowels tend to be extra-long, that the hiatus slot is notcharacterized by any specific place of articulation, and that rearticulation doesnot involve any modification of formants nor F0 patterns on nuclei. The resultsalso show that asymmetric properties may be found between low and highrearticulated vowels, as well as between degrees of neutralization for bothsubclasses of complex nuclei (VhV versus V’V).; Le projet ALTO (Atlas linguistique du tseltal occidental) apporte des données nouvelles sur la variation dialectale du tseltal, importante langue maya occidentale parlée dans les Hautes Terres du Chiapas, au sud-est du Mexique, tant pour la phonologie, la morphologie flexionnelle et le lexique. Les voyelles réarticulées (VhV, V'V) élicitées à partir d'enquêtes auprès de deux locuteurs dans chacune des 17 localités qui constituent le réseau dialectal des centres urbains et périurbains où le tseltal est parlé, sont observées à l'aide d'une instrumentation phonétique relevant de la phonologie de laboratoire. Au-delà des aires dialectales que composent les isophones des changements que subissent les voyelles réarticulées dans l'espace géolinguistique tseltal, les principales classes de réalisation de ces noyaux complexes sont répertoriées, selon une échelle de neutralisation qui va de la réarticulation à la simplification des noyaux syllabiques en question. Ces classes de phénomènes fournissent les angles d'observation pour définir en termes de complexité structurelle aussi bien qu'en termes de distribution aréale les propriétés structurales de ces objets syllabiques particulièrement marqués dans les langues du monde. Les mesures de durée, la relation entre harmoniques et bruit (par constriction glottique partielle ou totale), la répartition du bruit en termes de centre de gravité, les structures prosodiques (F0) et le timbre vocalique (F1-F3) font l'objet d'un examen détaillé, entre les deux principaux degrés d'aperture vocalique (voyelles basses versus voyelles hautes). Les résultats obtenus montrent que ces voyelles tendent à être ultra-longues, qu'aucun noeud de lieu n'est inhérent à la phase de hiatus (CdeG), et que la réarticulation – dont les mesures d'harmoniques sur bruit et d'intensité RMS montrent clairement les propriétés segmentales en termes de concavité des courbes – n'entraîne aucune modification sensible du timbre ni de la fréquence fondamentale (F0) sur le plan suprasegmental. Ils montrent également quelques propriétés asymétriques fines entre voyelles basses et voyelles hautes réarticulées d'une part, ainsi 2 qu'entre les gradients de neutralisation de la réarticulation entre les deux sous-classes de noyaux complexes (VhV versus V'V). Les auteurs concluent que les voyelles réarticulées présentent des propriétés génériques qui les apparentent davantage à des voyelles longues qu'à des hiatus tautosyllabiques, mais que cette catégorisation est sujette à des réanalyses qui tendent à en faire, selon les variétés dialectales ou les idiolectes, des séquences vocaliques resyllabées séparées par une attaque rattachée à un lieu d'articulation épiglottique, des hiatus avec approximante, ou voyelles brèves issues de crase.
- Published
- 2011