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Dans les pages qui suivent, je me pose deux questions qui sont au fond la même : qu'est-ce qu'une société traditionnelle et quelle forme y prend l'éducation ? Mon but est d'attirer l'attention sur ces points davantage que d'y répondre.

Dans les pages qui suivent, je me pose deux questions qui sont au fond la même : qu'est-ce qu'une société traditionnelle et quelle forme y prend l'éducation ? Mon but est d'attirer l'attention sur ces points davantage que d'y répondre.

L’image des parcours effectués avec un jeu très ancien illustre le parcours de la vie sous les contraintes de la tradition, de la Loi. Chez les pasteurs peuls du Nord Cameroun, intérioriser la Loi, c’est accepter de vivre dans une société où tous ont une place et où ceux qui la refusent s’excluent eux-mêmes.

Dans la culture peul, particulièrement chez les pasteurs, un arbre sert de medium entre le troupeau et l'homme. Les Peul l'appellent barkehi, arbre de barka. L'auteur passe au crible de la raison les motifs de ce choix : il ne reste que du symbolisme. (Résumé d'auteur)

L'arbre est l'élément permanent des paysages agraires en pays massa, au Cameroun. C'est l'allié du paysan et de son exploitation. Par son ombre, ses bois, ses fruits, ses feuilles, son écorce, sa sève ou ses racines, il s'intègre à tout le système culturel des Massa, participant à tous les aspects de la vie matérielle et sociale quotidienne, à toutes les activités agro-pastorales. Il remplit de multiples fonctions. Il est l'agent régénérateur de la pédogénèse, l'appoint alimentaire indispensable en période de disette, le fourrage principal des animaux domestiques au coeur de la saison sèche. Il joue un rôle magico-religieux : parfois sacré, il est siège des esprits maléfiques de la brousse, la base de la pharmacopée traditionnelle, de pratiques magiques et occultes. Il sert de système de défense. Mais, de ces utilisations multiples, c'est la fonction agronomique qui retient particulièrement l'attention. L'arbre, c'est d'abord l'auxiliaire de l'agriculture, l'allié du cultivateur. Il sert d'engrais naturel, de fourrage pour le bétail. Il protège les champs en culture. Il est utilisé comme matériel aratoire. (Résumé d'auteur)

Les femmes mafa ne plantent pas d'arbres. Quand cela se produit, le groupe social réagit souvent négativement. Cela tient d'une part à l'attachement des hommes à leur terre, mais aussi aux structures matrimoniales, à l'instabilité féminine et aux règles successorales. Finalement, on découvre qu'il y a une opposition structurale entre la femme mafa et l'arbre, qui explique la censure des hommes. (Résumé d'auteur)

Cette communication présente les premiers éléments d'une étude comparative des populations du sud du Tchad et du Nord-Cameroun sur les usages thérapeutico-rituels et les systèmes symboliques de deux classes de végétaux : ampélidées et liliacées qui sont à la base de la pharmacopée indigène. Si le #Cissus quadrangularis$ est l'ampélidée la plus usitée dans la région, en revanche, les liliacées varient. Néanmoins, l'idée de couple préside à leur taxonomie. Les liliacées, en raison de leur oignon de forme renflée qui se développe sous terre, sont un symbole de fertilité lié à la maîtrise de la terre et, pour les populations qui les sexualisent, un végétal féminin. Tandis que le #Cissus quadrangularis$, en raison de ses longues tiges qui poussent au-dessus du sol, sans feuille en saison sèche, et dont le suc gluant est comparé au sperme, est masculin. On constate que la "virilité" de ce végétal le cantonne dans un rôle protecteur et apotropaïque. Si les caractères physiques influencent largement les systèmes de représentations, les propriétés physico-chimiques semblent aussi à l'origine des vertus que les populations de cette région leur attribuent. (Résumé d'auteur)

La symbolique qui touche au végétal dans le bassin du lac Tchad est infinie. Nous signalons pour le Nord-Cameroun deux expressions : le végétal, principalement l'arbre, comme substitut du corps absent dans la tombe, et le végétal "double" de l'homme et plus particulièrement du chef. Les exemples concernent principalement les espèces suivantes : #Vitex doniana$, #Adenium obaesum$, #Kigelia africana$, #Ficus$, #Acacia albida$, #Euphorbia kamerunica$, #Cissus quadrangularis$. Le choix d'un ligneux de substitution pour le mort peut être particulier à une ethnie voire à un clan. Toutefois il recoupe souvent des aires ethniques non homogènes et des groupes linguistiquement différents. Il s'apparente ainsi à des comportements hérités de couches de peuplements antérieurs, porteurs de séquences historiques qu'ils sont les seuls à encore exprimer. (Résumé d'auteur)