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Entre les années 1950 et 1980, de grandes enquêtes en sciences sociales ont été réalisées en France. Elles ont marqué la sociologie, comme l’anthropologie et l’histoire et, au-delà, ont touché un large public en faisant découvrir une image nouvelle de la société française, des tensions et des bouleversements qui la traversent. Ce livre, pour une part écrit par les protagonistes de ces enquêtes eux-mêmes, revient à la fois sur la manière dont elles ont été fabriquées et sur les effets qu’elles ont produits dans les sciences sociales. Il raconte comment elles se sont déroulées, dans quels contextes et avec quels moyens, comment elles ont été accueillies, les obstacles qu’elles ont rencontrés, les manières de faire qu’il a fallu déployer. Il montre le travail de recherche comme une pratique collective qui consiste en une élaboration lente et patiente d’hypothèses, de méthodes et de résultats selon un style intellectuel et des définitions du métier qui s’inventent sur le terrain.Ce livre propose une histoire des sciences sociales capable d’éclairer le présent et de cerner des invariants historiques ou culturels dans les modes d’organisation, d’argumentation ou de légitimation de la recherche. Sans céder au prophétisme, il apporte des réponses à la question si essentielle de l’objectivité et de la preuve en sciences sociales. En prenant pour objet central non pas des « grands hommes », des théories ou des « écoles », mais des enquêtes, connues ou moins connues, cette histoire sociale des sciences sociales se veut particulièrement attentive aux conditions, aux opérations et aux divisions concrètes du travail scientifique.

On the basis of three survey collections, Cooperative research on the Châtillon programme (1966-1968), the Minot survey (1967-1975) and the Montbard survey (1978-1983), all three in close geographical proximity, the aim of this article is to examine the conditions for a return visit to these field investigations. It is important to support this direct data, collected from material for a sociology of the field and a sociology of academic worlds. On these conditions, the social science survey archives represent privileged tools to grasp the historicity of the societies studied and the historicity of the scientific view., À partir de trois fonds d’enquêtes, la Recherche coopérative sur programme Châtillonnais (1966-1968), l’enquête Minot (1967-1975), l’enquête Montbard (1978-1983), géographiquement proches, il s’agit de s’interroger sur les conditions d’une revisite de ces terrains. Il importe d’accompagner ces données directes collectées des matériaux permettant une sociologie du terrain et d’une sociologie des mondes académiques. À ces conditions, les archives d’enquêtes des sciences sociales représentent des outils privilégiés pour saisir à la fois l’historicité des sociétés étudiées et l’historicité du regard scientifique.

National audience; Déployant une petite histoire des usages scientifiques et communs de la notion d'identité, ce texte souligne la polysémie du terme entre un sens essentialiste et un sens constructiviste. Même compris sous le mode constructiviste, le terme se limite généralement à une analyse des discours, surreprésentant la plasticité des mondes sociaux, voire méprisant les représentations indigènes. A partir des travaux de G. Noiriel, de J.C. Chamboredon et de N.Renahy, le texte suggère de sérier les phénomènes sociaux que le terme identité agrège dans son indétermination pour préférer parler d'identification (catégorisation administrative), d'images sociales (catégorisation des représentants) et de l'appartenance (socialisation individuelle).

National audience; Déployant une petite histoire des usages scientifiques et communs de la notion d'identité, le document souligne la polysémie du terme entre un sens essentialiste et un sens constructiviste. Même compris sous le mode constructiviste, le terme se limite généralement à une analyse des discours, sur-représentant la plasticité des mondes sociaux, voire méprisant les représentations indigènes. Il convient alors de sérier les phénomènes sociaux que le terme agrège pour préférer parler d'identification, d'appartenance et d'images sociales.

National audience

Entre les années 1950 et 1980, de grandes enquêtes en sciences sociales ont été réalisées en France. Elles ont marqué la sociologie, comme l’anthropologie et l’histoire et, au-delà, ont touché un large public en faisant découvrir une image nouvelle de la société française, des tensions et des bouleversements qui la traversent. Ce livre, pour une part écrit par les protagonistes de ces enquêtes eux-mêmes, revient à la fois sur la manière dont elles ont été fabriquées et sur les effets qu’elles ont produits dans les sciences sociales. Il raconte comment elles se sont déroulées, dans quels contextes et avec quels moyens, comment elles ont été accueillies, les obstacles qu’elles ont rencontrés, les manières de faire qu’il a fallu déployer. Il montre le travail de recherche comme une pratique collective qui consiste en une élaboration lente et patiente d’hypothèses, de méthodes et de résultats selon un style intellectuel et des définitions du métier qui s’inventent sur le terrain. Ce livre propose une histoire des sciences sociales capable d’éclairer le présent et de cerner des invariants historiques ou culturels dans les modes d’organisation, d’argumentation ou de légitimation de la recherche. Sans céder au prophétisme, il apporte des réponses à la question si essentielle de l’objectivité et de la preuve en sciences sociales. En prenant pour objet central non pas des « grands hommes », des théories ou des « écoles », mais des enquêtes, connues ou moins connues, cette histoire sociale des sciences sociales se veut particulièrement attentive aux conditions, aux opérations et aux divisions concrètes du travail scientifique.