Vanessa Guignery, Littérature, idéologies, représentations, XVIIIe-XIXe siècles (LIRE), Université Stendhal - Grenoble 3-École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Monnet - Saint-Étienne (UJM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Stendhal - Grenoble 3-École normale supérieure - Lyon (ENS Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Monnet [Saint-Étienne] (UJM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), and Guignery, Vanessa
This paper proposes to confront the tenets of detective fiction and postmodernism in Jonathan Coe's What a Carve up! (1994), principally by focusing on one of the main assumptions related to both domains, which is that they mainly entail playfulness, either through the solving of an enigma or through parody and pastiche, and may therefore be impervious to politics and affects. The analysis of What a Carve up! will show to what extent the novel uses and abuses the codes and conventions of the whodunit in a playful way, and displays some of the specific features of postmodernism (epistemological and ontological concerns, narrative games, self-reflexivity...), so that it may be seen as an example of metafictional detective story. At the same time however, the novel proposes a satire of the social and economic ills of British society during the Thatcher years and unveils collective and epidemic crimes committed during that era. The novel thus moves beyond the enclosed space and individual crimes of classic detective fiction and beyond the supposed playfulness and self-centeredness of postmodernism to encompass a broader political, social, ethical and emotional scope., Cet article propose de confronter les principes du roman policier à ceux du postmodernisme dans What a Carve up! (1994) de Jonathan Coe, et de se concentrer plus particulièrement sur l'une des principales idées reçues communes aux deux domaines, à savoir qu'ils reposent essentiellement sur le jeu, soit par la résolution d'une énigme soit par le biais de la parodie ou du pastiche, et sont par conséquent imperméables aux enjeux politiques et aux affects. L'analyse de What a Carve up! montrera à quel point le roman use et abuse des codes et conventions du roman policier de façon ludique et déploie certaines des caractéristiques du postmodernisme (préoccupations épistémologiques et ontologiques, jeux narratifs, auto-réflexivité....), si bien qu'on peut le considérer comme un exemple de roman de détection métafictionnel. Dans le même temps toutefois, le roman propose une satire des maux sociaux et économiques de la société britannique durant les années Thatcher et met au jour des crimes collectifs en série commis durant cette période. Le roman dépasse par conséquent l'espace clos et les crimes individuels du roman de détection classique, mais aussi la dimension soit-disant strictement ludique et narcissique du postmodernisme, pour poser des questions d'ordre politique, social, éthique et émotionnel.