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À Madagascar, le riz est à la fois la culture principale et l'aliment de base de la population. La région des Hautes Terres est densément peuplée et ses agriculteurs cultivent traditionnellement du riz irrigué. Mais il n'y a plus de surfaces disponibles pour l'aménagement de nouvelles rizières. Pour répondre à la demande croissante de riz, le Centre national malgache de recherche appliquée au développement rural (ou FOFIFA) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) se sont associés au cours des années 1980 pour créer les variétés de riz pluvial adaptées aux conditions d'altitude (au-dessus de 1?300?m). Les premières variétés créées ont été diffusées dès le milieu des années 1990 et ont permis le démarrage de la culture du riz pluvial dans les zones d'altitude du Vakinankaratra. Malheureusement, la pyriculariose a rapidement surmonté la résistance de la plupart de ces premières variétés à base génétique étroite. Il a donc fallu élargir la base génétique utilisée et prendre en compte la résistance à la pyriculariose comme critère prioritaire de sélection. Une quinzaine de variétés de riz pluvial tolérantes au froid ont été sélectionnées et proposées à la diffusion ; elles ont permis de repousser la frontière de la culture du riz pluvial au-delà de 1?800?m d'altitude. Vingt-cinq ans plus tard, le riz pluvial est visible partout dans le paysage. Nous présentons ici un bilan général du programme d'amélioration variétale du riz pluvial d'altitude, les dernières évolutions de ce programme ainsi que les données les plus récentes sur la diffusion de la riziculture pluviale sur les Hautes Terres centrales.

Mieux connaître les dynamiques de l'agrobiodiversité est nécessaire pour intégrer sa préservation et sa valorisation dans les stratégies d'augmentation de la productivité agricole. La dynamique de la diversité variétale du riz a été analysée dans la région de Vakinankaratra, Madagascar, en 2006, à travers des enquêtes collectives et individuelles auprès d'un échantillon de 1 050 exploitations réparties dans 32 villages, et par la collecte et la caractérisation des variétés de riz utilisées dans ces villages. La richesse variétale moyenne des villages (10,9) et des exploitations (2,2) est comparable à celle qui est observée dans d'autres agrosystèmes traditionnels, mais on observe une grande variabilité régionale dont les déterminants sont l'altitude, les systèmes agraires, les rizicultures pratiquées et la richesse des exploitations. Il existe une grande disparité dans la fréquence d'utilisation des variétés, un grand nombre de variétés " mineures " étant utilisées par moins de 10 % des exploitations. La gestion des semences se caractérise par l'absence de sélection pour la pureté variétale mais aussi par l'élimination des grains mal remplis. L'adoption de nouvelles pratiques de gestion des variétés et des semences, associée au développement récent de la riziculture pluviale, montre l'ouverture de ces agriculteurs aux innovations. Les perspectives du maintien de la diversité génétique in situ sont discutées.

The highlands and high elevation areas of the inter-tropical regions of Asia, Africa and Latin America where rice is often the staple crop and food, are often characterised by a poor and fragile environment. Rapid demographic growth has broken the balance between the productivity of the traditional agricultural systems and the nutritional and cash-income needs of the population having to face food security. The high plateaux of Madagascar are a typical example of this situation. Rice is the staple food in this densely populated area. Farmers traditionally grow irrigated or rainfed lowland rice wherever possible, with admirable developments in inland valleys and terraces on hillsides. But as early as the end of the 1970s, the population has had to face the challenges of a growing demand for rice, the stagnation of rice yields in irrigated lowlands, and the scarcity of new lowland areas which could be devoted to rice cultivation. In other respects, because of the lack of suitable varieties, they couldn't grow upland rice on their vast upland stretches. Indeed, upland rice growing was limited to altitudes lower than 1,200 m. In the mid-1980s, CIRAD and FOFIFA launched a research program for the highlands with the aim of pushing forward the frontier of upland rice growing areas in high elevation areas of the tropics. This program was then consolidated with research on cropping practices that ensure the sustainability of upland rice based cropping systems. The program started in the high plateaux of Madagascar, and soon became a cross-continent collaborative research project - Andean area of Colombia and high altitude area of tropical China. Its results have opened up new prospects for some of the poorest farmers of the inter-tropical areas. Thanks to the creation of a new generation of upland rice variety, cold tolerant, of a short duration and of adapted eating qualities, it is now possible to cultivate upland rice as high as 1,800m above sea level. Rice cropping systems based on direct seeding on permanent plant cover without soil tillage were tested. The results are promising. As the new varieties proposed match the farmers¿ real needs, adoption is spectacularly fast in Madagascar as well as in the Colombian Andean areas. The global challenges of rice production the world shall face in the coming years are not very different from the ones already faced by the population of the high plateaux of Madagascar: a growing demand for rice while the dominant irrigated model of rice production is running out of steam. In this context, upland rice, thanks to quasi-unlimited cultivation areas and to the improved and sustainable cropping systems now available, offers promising prospects, complementary with the irrigated rice cropping system.

L'amélioration variétale participative est une modalité de mise en oeuvre d'un programme de création ou d'évaluation variétale faisant intervenir des agriculteurs à des degrés divers dans le processus de sélection. S'inscrivant dans le cadre plus général du développement local, de recherche participative et d'approche genre, elle vise à 1) favoriser l'utilisation de variétés améliorées par les agricultures restées à l'écart de la révolution verte et 2) promouvoir la biodiversité et la conservation in situ des ressources génétiques. Deux expériences d'amélioration variétale participative considérées parmi les plus élaborées sont décrites. L'une concerne l'évaluation variétale participative du riz pluvial en Inde, l'autre la création variétale participative de riz d'altitude au Népal. Les méthodes mises en oeuvre, les résultats obtenus et les conclusions tirées par les auteurs sont présentés. De même, une méthode pour identifier et hiérarchiser les critères paysans de choix variétal est présentée de manière détaillée à travers le cas du riz de bas-fond au Mali-Sud. La méthode comporte 3 phases : -1- identification et caractérisation participative des variétés locales à travers des descriptions variétales individuelles ouvertes obtenues en assemblée villageoise, -2) détermination des critères de préférence à travers des comparaisons individuelles de variétés par paires et -3) analyse de données de comparaison par paires en vue de hiérarchisation des critères de choix variétal. Dans le cas du riz de bas-fond au Mali-Sud, culture essentiellement féminine et destinée à l'autoconsommation, la productivité et les qualités à la consommation viennent en tête des critères de préférence variétale des rizicultrices. Cette hiérarchie conforte les critères de sélection définis par les chercheurs à travers une démarche analytique

Ce rapport a été présenté lors de la Commission Technique SRCVO du 12 au 14 mars 1990 à Bamako au Mali

Le comportement hydrique de deux types variétaux de riz (aquatique et pluvial) est étudié au cours d'une période de sécheresse d'intensité croissante simulée par l'addition de polyéthylène glycol à la solution nutritive. Pour chaque niveau de stress hydrique, l'évolution du potentiel hydrique foliaire, de la résistance foliaire à la transpiration et de la vitesse d'absorption d'eau est suivie au cours d'une période de douze heures. Face à des potentiels décroissants de l'eau dans le milieu nutritif, les variétés pluviales sont les plus aptes à éviter le déficit hydrique interne. Cette aptitude est liée essentiellement à leur capacité à maintenir un niveau d'absorption d'eau élévé, capacité qui résulte d'un rapport partie racinaire sur partie aérienne plus favorable et d'une plus grande force de succion. La régulation stomatique des pertes d'eau ne semble pas jouer un rôle déterminant et il ne semble pas exister un potentiel hydrique foliaire critique entraînant la fermeture complète des stomates