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Résumé – Les fouilles du projet Pétra Qasr al-Bint (1999-2018) ont livré un très grand nombre de céramiques relevant de contextes diachroniques, notamment du mobilier céramique importé (amphores et céramique de table) daté du iiie siècle av. J.-C. aux ve et vie siècle apr. J.-C. Cette étude préliminaire donne un premier aperçu général de ces importsation. Bien que numériquement peu représentées, la présence de ces céramiques atteste des liens commerciaux de Pétra avec le bassin méditerranéen sur une période couvrant l’ensemble de l’histoire de la cité. Pendant les périodes hellénistique et nabatéenne, il s’agit principalement d’amphores rhodiennes et coennes, de vernis noirs puis de sigillées orientales. Leur nombre augmente notablement aux périodes romaine et byzantine : les Red Slip africaines représentent le corpus le plus nombreux, en association avec des amphores d’origine variée (Italie, Espagne…). Ceramic imports from the Qasr al-Bint area: A picture of commercial exchanges in Petra between the third century bc and the sixth century adAbstract – The Qasr al-Bint excavations (1999-2018) revealed a large number of ceramics from various periods, including various imports (amphora and ceramic tableware) , dated from the third century bc until the fifth and sixth centuries ad. This preliminary study provides a first glimpse on a general picture of the imported ceramic and products. Although they are not many compared to the rest of the ceramic corpus, these imports evidence commercial links between Petra and the Mediterranan during all the city’s life. During the Hellenistic and Nabataean periods, they are mainly represented by Rhodian and Cos amphorae as well as black glazed and later by Eastern Terra Sigillata. Their number raised significantly during the Roman and Byzantine periods : African Red Slip represents the most important corpus associated with amphorae of various origins (Italy, Spain…). Late Roman and Byzantine contexts evidence imports from the Aegean Sea and Southern Levant. This preliminary study provides a first glimpse on a general image of the imported ceramic and products. المستوردات الخزفية في منطقة قصر البنت: صورة عن التبادل التجاري في البتراء ما بين القرن الثالث قبل الميلاد والقرن السادس الميلادي أسفرت حفريات مشروع بترا قصر البنت (١٩٩٨-٢٠١٨) عن اكتشاف عدد كبير من الخزفيات التي تعود الى سياقات غير متزامنة وخاصةً الأثاث الخزفي المستورد (انية امفورا وخزفيات المائدة) الذي يعود تاريخه الى القرن الثالث قبل الميلاد حتى القرنين الخامس والسادس بعد الميلاد. تعطي هذه الدراسة الأولية فكرة عامة عن هذه المستوردات. على الرغم من نسبتها العددية القليلة فإن وجود هذه الخزفيات تؤكد الروابط التجارية بين البتراء وحوض البحر الأبيض المتوسط في الفترة التي تغطي تاريخ المدينة بأكمله. خلال الفترات الهلنستية والنبطية تتكون هذه الخزفيات بشكل رئيسي من آنية أمفورا روديسية ومن طلاء أسود ثم من الأطباق الخزفية الشرقية. تتزايد أعدادها بشكل ملحوظ خلال الفترات الرومانية والبيزنطية: إن الأطباق الخزفية الحمراء الأفريقية تشكل المجموعة الأكثر عدداً بالاشتراك مع انية امفورا ذات أصول مختلفة (إيطاليا، اسبانيا)

Dans plusieurs gisements néolithiques du Sahara méridional ont été découvertes des statuettes zoomorphes en terre cuite. Leur apparition y est relativement tardive, aux environs de 4000 BP, dans un contexte où l'aridité est déjà bien prononcée et où les hommes se regroupent dans des zones refuges. En Mauritanie sud-orientale, les fragments de statuettes retrouvés à l'intérieur des habitats néolithiques du Dhar Tichitt sont à l'image de bovins et d'ovins. Leur représentation reste bien fidèle à la réalité. Diverses interprétations concernant la raison d'être de cet art mobilier en terre cuite sont proposées. Zoomorphic statuettes in terracotta have been found in several Neolithic settlements of southern Sahara. They appear relatively lately, around 4000 BP, in a context where aridity is already well marked and which sees people gathering in refuge areas. In south-east Mauritania, the recognisable fragments of statuettes found within the Dhar Tichitt Neolithic settlements depict either ovine or bovine with an appearance close to reality. Different interpretations that could explain the reasons of such a presence of this terracotta art are proposed.

Résumé. Fouillé en 2018 dans le cadre du contournement ouest de Strasbourg, le gisement de Berstett Langenberg (site n° 5.6 du projet) a livré sur près de deux hectares plusieurs occupations successives du Néolithique récent à La Tène finale. L’occupation de l’âge du Bronze se caractérise par 43 structures se répartissant quasiment sur toute l’emprise, tandis que les 31 faits du plein Bronze moyen correspondent à une dizaine de fosses, des silos (sept) et des fonds de silos probables (quatre), deux possibles bâtiments excavés, trois fentes et cinq chablis. Aucun plan de bâtiment n’a été repéré, mais des espaces vides entourés de fosses ou silos suggèrent l’emplacement de bâtiments, tout comme les restes de torchis (architecture de terre et de bois). La quantité importante de vestiges céramiques mise au jour (160 récipients), tout comme plusieurs datations radiocarbones ont permis de mieux caractériser la typochronologie des ensembles pour le Bronze D et la transition Bronze C-D. Certains fonds de silos ont livré des vases vraisemblablement déposés entiers. Une série d’analyses biogéochimiques sur les parois internes d’une dizaine de vases ont permis d’identifier des graisses animales, tout comme des restes d’huile végétale (Brassicacées) ou de résine (Pinacée) pour des usages divers. Au-delà de la quantité importante de mobilier céramique exhumée, qui en fait un site de référence pour la fin du Bronze moyen, les autres types de mobiliers exhumés (lithique, faune) permettent de mieux caractériser ce type de site d’habitat encore peu connu dans l’est de la France. Abstract. Excavated in 2018 as part of the western bypass of Strasbourg, the Berstett Langenberg site of nearly two hectares (site no. 5.6 of the project) has revealed occupations dating from the Late Neolithic to the Final La Tène period. The Bronze Age occupation is characterised by 43 features spread over almost the entire area, while the 31 Middle Bronze Age features include ten pits, storage pits (11), two possible excavated buildings, three slits and five windfalls. No buildings were found, but areas devoid of features surrounded by pits suggest the location of buildings, as do the remains of cob (earth and wood architecture). The large quantity of ceramic remains uncovered (160 vessels), as well as several radiocarbon dates have made it possible to better characterise the typochronology of the ensembles for the Bronze D and the transition from Bronze D to Bronze D. Biogeochemical analysis of the inner walls of ten vessels has revealed animal fats, as well as traces of vegetable oil (Brassicaceae) or resin (Pinaceae). In addition to the large quantity of pottery, which makes the site a reference point, other objects unearthed (lithics, fauna) provide supplementary information as to the late Middle Bronze Age settlement for which little is known in eastern France.

On s’est pendant longtemps imaginé un commerce international et national de la céramique gallo-romaine calqué peu ou prou sur un commerce digne de celui de la Compagnie des Indes. Il n’en n’est rien : les outils nécessaires à un tel développement n’étaient pas là et, surtout, les très bas prix des poteries produites en grand nombre ne rendaient certainement pas rentable un tel commerce sur de longues distances tant sur mer que sur terre à travers la Gaule. Les ateliers étaient tournés vers une clientèle essentiellement locale. Dans certains cas, une parfaite maîtrise technique, des créations originales répondant à une demande ont conduit à une réussite et engendré une forte augmentation des productions en raison d’une commercialisation plus lointaine, mais souvent opportuniste et pragmatique. En tout état de cause, il fallait qu’une conjoncture économique favorable soit au rendez-vous. Des centres de production céramique qui n’étaient que le regroupement de potiers indépendants les uns des autres et une kyrielle de vendeurs, professionnels ou occasionnels, profitant d’aubaines, voilà très certainement à quoi devait ressembler « la grande industrie de la céramique gallo-romaine » et son florissant commerce. For a long time, we imagined an international and national trade in Gallo-Roman ceramics that was more or less modelled on that of the East India Company. But this is not the case : the tools necessary for such growth were not available and, moreover, the low price of pottery produced in such large numbers did not make it profitable to trade over long distances, either by sea or land, in Gaul. The workshops were actually geared primarily towards local customers. In some cases, perfect technical mastery and original creations responding to a particular demand led to success and a strong increase in production, due to more distant, but often opportunistic and pragmatic, marketing ; nevertheless, a favourable economic climate was still needed. Ceramic production centres that were simply the grouping together of independent potters and a host of sellers, professional or occasional, taking advantage of bargains, is more likely what the “great Gallo-Roman ceramic industry” and its flourishing trade must have looked like. Durante largo tiempo se pensó la existencia de un comercio nacional e internacional de la cerámica galorromana, más o menos calcado sobre un comercio de la importancia del de la Compañía de Indias. Pero no hubo tal, dado que los instrumentos necesarios para alcanzar semejante desarrollo no existían en ese entonces y, sobre todo, porque los bajos precios de las cerámicas (producidas en abundancia) ciertamente no volvían rentable un comercio de tal envergadura a través de Galia, sobre largas distancias, ya fuera por tierra o por mar. Por tanto, los talleres estaban orientados hacia una clientela esencialmente local. En ciertos casos, empero, el perfecto dominio de la técnica y creaciones originales que respondían a una demanda concreta se convirtieron en un éxito y llevaron a un fuerte aumento de las producciones por motivo de una comercialización más lejana, aunque a menudo oportunista y pragmática. Pero, sea como fuere, lo anterior requería de una coyuntura económica favorable. Algunos centros de producción cerámica que no eran más que el agrupamiento de alfareros independientes unos de otros y un sinfín de vendedores, profesionales o de ocasión, que aprovechaban las ofertas : tal parecen haber sido en realidad la « gran industria de la cerámica galorromana y su floreciente comercio ».

Dans le sud de la France, la connaissance des habitats du Néolithique ancien reste encore assez fragmentaire et le plus souvent limitée à quelques structures, bâtiments ou fragments de bâtiments isolés. Au sud de la ville de Nîmes, dans le Gard, la multiplication des opérations d’archéologie préventive au cours des deux dernières décennies a permis de mettre au jour les vestiges plus ou moins bien conservés de trois sites d’habitats auxquels viennent s’adjoindre une dizaine de structures ou indices de sites isolés. Tous ces gisements se rattachent à l’Épicardial languedocien, entre 5100 et 4800 ans avant notre ère environ. La présence de niveau de sol et de structures en creux permet d’approcher la structuration spatiale de ces habitats. Le mobilier archéologique recueilli (céramique, silex, quartz, macro-outillage, parure, ocre...) documente les productions associées à ce faciès culturel ainsi que leur évolution sur plusieurs siècles. En plus de l’étude des provenances des matériaux, les analyses carpologiques, archéozoologiques, anthracologiques et malacologiques illustrent la manière dont ces gisements s’inscrivent au sein de leur territoire et de leur environnement. Enfin, la multiplication des diagnostics archéologiques et fouilles préventives permet, dans cette zone, de s’assurer de la réalité des vides d’occupation. C’est donc toute la dynamique spatiale et temporelle de l’occupation d’un territoire que ces gisements permettent d’aborder., Evidence for early Neolithic settlements in southern France is still quite fragmentary and is most often limited to a few features or parts of structural remains. South of the town of Nîmes, in the Gard département, the increase in preventive archaeology fieldwork over the last two decades has led to the discovery of three quite well-preserved settlement sites, together with a dozen or so sites with slighter traces of occupation. All these sites date to the Languedoc Epicardial, which approximately covers the period 5100-4800 BC. The preservation of a soil horizon as well as subsoil features on these settlements enables spatial patterning to be examined. The artefacts recovered (pottery, flint, quartz, macrolithic tools, ornaments, ochre...) illustrate Epicardial material culture and its development over several centuries. Combined with sourcing of materials, analyses of botanical, faunal and snail assemblages illustrate how these sites relate to their territory and environment. Lastly, the increase in trial trenching and preventive excavation now makes it possible to determine which parts of the region actually remained unoccupied. These sites thus provide a whole range of evidence enabling the space-time dynamics of settlement to be investigated at a regional scale.

How was pottery made during the Bronze Age? The technological ceramic study carried out on 16 habitation and 3 funerary sites of the upper Rhine Valley and its surroundings, which date from the 10th to the 8th centuries BC, reveals an incredible variety among chaînes opératoires. Macrotraces observed on 829 ceramics are abundantly illustrated, and their interpretation is based on a review of numerous ethnographic and experimental reference papers. The chaînes opératoires are depicted by trees following a rigorous method of hierarchical data clustering. This allows technical traditions, which are inherited and transmitted among members of social- and spatial based communities, to be reconstructed in an innovative manner. These networks of interplays, which are linked to craft-learning, are modeled using similarity measures between ceramics assemblages. Pottery styles, determined by types of shapes and decorations, can then give insight into the potters' social identities. The transmission of technical traditions reveals that these social groups persisted through chronological phases. However, relying solely on potters' social membership is insufficient when it comes to explaining the presence of such diversity in chaînes opératoires. First, paste examination proves that finished products were moved across various distances. Then, statistical tests ofindependence indicate that some techniques producing utilitarian advantages (waterproofing, thermal shock resistance...) are preferentially used to make some shapes of containers. Thus, recurrent technical behaviors are conditioned by which finished product is wanted, leading to discussions concerning the intended function of the ceramics (which is different from their actual use). Finally, the co-representation of several technical traditions within ceramic assemblages introduces the concepts of complementary and competing productions, as well as the question of pottery as a specialized craft at the dawn of the Iron Age. By determining the techniques used to produce ceramics, through thorough methodological consideration and an interpretive reasoning following successive and crossed frames, this book investigates the entire social and economical context surrounding potters of the Late Bronze Age., Comment les céramiques de l'âge du Bronze étaient-elles fabriquées ? L'étude technologique menée sur seize habitats et trois nécropoles de la vallée du Rhin supérieur et environs proches, occupés entre le Xe et le VIIIe siècle av. J.-C., révèle l'incroyable variabilité des chaînes opératoires mises en œuvre. Les macrotraces techniques observées sur les 829 céramiques du corpus sont abondamment illustrées, et leur interprétation se fonde sur une synthèse critique de nombreux référentiels ethnographiques et expérimentaux. La représentation des chaînes opératoires par des arborescences répond à une rigoureuse méthode de tri hiérarchique des données. Cette dernière permet de reconstituer de manière innovante les traditions techniques, héritées et transmises entre membres de communautés au fondement social ou spatial. Ces réseaux d'interactions, liés à l'apprentissage de l'artisanat potier, sont modélisés à partir de calculs de similarité entre assemblages archéologiques. L'identité sociale des potiers et potières est alors questionnée, en lien avec les styles morpho-décoratifs de la vallée. La transmission des manières de faire démontre la persistance de ces groupes sociaux à travers les étapes de la chronologie relative. Toutefois, l'affiliation identitaire des producteurs ne suffit pas à expliquer la variabilité des chaînes opératoires. Tout d'abord, le déplacement de produits-finis est démontré sur des distances variables par l'observation des pâtes céramiques. Ensuite, les tests d'indépendance statistique révèlent que l'emploi de certaines techniques entraînant des avantages utilitaires (imperméabilisation, résistance aux chocs thermiques, etc.) est préférentiellement associé à certaines formes de récipients. Certains comportements techniques récurrents sont donc conditionnés par le produit-fini recherché, et cela amène à envisager la fonction à laquelle peuvent être destinés les vases (différente de leur utilisation réelle). Enfin, l'analyse de la coreprésentation des traditions techniques par site introduit les notions de complémentarité et de concurrence des productions, mais aussi la question d'une spécialisation de cet artisanat à l'aube de l'âge du Fer.Sur la base de la détermination des techniques utilisées pour fabriquer les céramiques, à travers une dense réflexion méthodologique et un raisonnement interprétatif échelonné sur plusieurs plans successifs et croisés, c'est donc tout le contexte socio-économique entourant les potiers et potières de la fin de l'âge du Bronze qui est investigué dans cet ouvrage.

The Neolithisation of the Near-East is a key period in the history of humanity, when huge changes occurred in subsistence economy, triggered by agriculture and animal husbandry. Other changes in lifestyle were generated by sedentarization and by the invention of pottery as a container. The aim of this study is to see if these changes in Neolithic populations are reflected in oral health status, focusing on the most relevant markers. The 312 skeletons from seven Syrian sites (Tell Qaramel, Cheikh Hassan, Dja’de el-Mughara, Tell Aswad, Abu Hureyra, Tell Mureybet and Tell Ain el-Kerkh) were systematically examined for evidence of four pathological lesions—dental caries, abscesses, ante-mortem tooth loss and periodontal disease. Data were grouped by period to determine the impact of Neolithisation in a diachronic perspective. Results reveal that changes in oral health were not linear and that the adoption of agriculture and methods of food preparation were important factors influencing health status. Résumé. La Néolithisation au Proche-Orient est une période phare de l’histoire de l’humanité : c’est en effet au cours de cette phase qu’interviennent de grands changements dans l’économie de subsistance, apportés par l’invention de l’agriculture et de l’élevage. D’autres changements dans le mode de vie sont également engendrés par la sédentarisation et, en dernier lieu, par l’invention de la céramique. L’objectif de cette étude est de voir si les bouleversements que connaissent les populations néolithiques s’observent dans l’état sanitaire bucco-dentaire, en se focalisant sur les marqueurs les plus pertinents. Les 312 individus, provenant de sept sites syriens (Tell Qaramel, Cheikh Hassan, Dja’de el-Mughara, Tell Aswad, Abu Hureyra, Tell Mureybet et Tell Ain el-Kerkh) ont donc été étudiés de façon systématique à la recherche de caries, d’abcès, de dents perdues ante-mortem et de maladie parodontale, et ces individus ont été regroupés par périodes afin de mesurer l’impact de la Néolithisation dans une étude diachronique. Ce travail a permis de mettre en évidence que les changements intervenus dans l’état de santé dentaire sont loin d’être linéaires ; il semblerait également que l’invention de l’agriculture et le mode de préparation des aliments aient joué un rôle important dans l’évolution de l’état de santé bucco-dentaire.

Une fouille préventive menée à Vénissieux (Rhône) a permis d’étudier un dépotoir constitué de déchets domestiques et commerciaux. Les divers emballages en verre et céramique découverts illustrent notamment la consommation d’alcool à Lyon à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Les bouteilles en verre attestent d’une part de l’activité brassicole dans la ville et d’autre part de la forte consommation de spiritueux. Des objets oubliés comme les pyrogènes sont les témoins parlants de l’essor de la publicité en faveur de l’alcool, destinée à la clientèle des cafés et des brasseries. L’étude de ce mobilier permet en outre d’aborder le thème de l’alcoolisme à Lyon au début de la période contemporaine. A preventive excavation carried out in Vénissieux (Rhône) has made it possible to study a dump consisting of domestic and commercial waste. The various glass and ceramic containers discovered illustrate in particular the consumption of alcohol in Lyon at the end of the 19th and beginning of the 20th centuries. The glass bottles attest to the brewing activity in the city on the one hand and the high consumption of spirits on the other. Forgotten objects such as pyrogenes bear witness to the rise of alcohol advertising aimed at the clientele of cafés and breweries. The study of this furniture also makes it possible to address the theme of alcoholism in Lyon at the beginning of the contemporary period. Una excavación preventiva realizada en Vénissieux (Ródano) ha permitido estudiar un vertedero compuesto por residuos domésticos y comerciales. Los diversos recipientes de vidrio y cerámica descubiertos ilustran en particular el consumo de alcohol en Lyon a finales del siglo XIX y principios del XX. Las botellas de vidrio atestiguan, por un lado, la actividad cervecera de la ciudad y, por otro, el elevado consumo de licores. Los objetos olvidados, como los pirógenos, son testigos del auge de la publicidad del alcohol dirigida a la clientela de cafés y cervecerías. El estudio de este mueble también permite abordar el tema del alcoholismo en Lyon a principios de la época contemporánea.

La relation forte unissant grands contenants et boissons fermentées, attestée par de nombreuses sources ethnographiques et archéologiques, incite à porter une attention particulière aux céramiques de grande capacité découvertes dans les habitats protohistoriques. L’intérêt d’approfondir ce sujet est conforté par l’étude fonctionnelle de corpus domestiques de l’âge du Fer en Champagne qui met en évidence des tendances morphologiques, une relation entre pâtes et traces d’altération intérieure potentiellement dues à l’action de contenus acides/fermentés, ainsi que des contextes prometteurs impliquant de grandes céramiques. Sur ces fondements, un projet collectif se met en place visant à approfondir l’analyse des grands contenants en précisant les critères et l’approche fonctionnelle à chacune de ses étapes – définition souple de familles de récipients, étude des pâtes, quantification des traces, remise en contexte à différentes échelles – afin d’apporter une contribution renouvelée à la compréhension des formes de la production et de la consommation des alcools au cours de la Protohistoire. The strong relationship between large containers and fermented beverages, attested by numerous ethnographic and archaeological sources, prompts us to pay particular attention to the large capacity ceramics discovered in protohistoric habitats. The interest in studying this subject in greater depth is reinforced by the functional study of domestic bodies from the Iron Age in Champagne, which highlights morphological trends, a relationship between pastes and traces of internal alteration potentially due to the action of acid/fermented contents, and promising contexts involving large ceramics. On these foundations, a collective project is being set up to deepen the analysis of large containers by specifying the criteria and the functional approach at each of its stages - flexible definition of container families, study of pastes, quantification of traces, re-contextualisation at different scales - in order to make a renewed contribution to the understanding of the forms of production and consumption of alcohol during Protohistory. La fuerte relación entre los grandes recipientes y las bebidas fermentadas, demostrada por numerosas fuentes etnográficas y arqueológicas, nos lleva a prestar especial atención a las cerámicas de gran capacidad descubiertas en los hábitats protohistóricos. El interés por proseguir este tema se ve reforzado por el estudio funcional de los cuerpos domésticos de la Edad del Hierro en Champaña, que revela tendencias morfológicas, una relación entre las pastas y las huellas de alteración interna potencialmente debidas a la acción de los contenidos ácidos/fermentados, así como contextos favorables de cerámicas de gran tamaño. Sobre estas bases, se está poniendo en marcha un proyecto colectivo para profundizar en el análisis de los grandes recipientes, precisando los criterios y el enfoque funcional en cada una de sus etapas -definición flexible de las familias de recipientes, estudio de las pastas, cuantificación de las huellas, recontextualización a diferentes escalas-, con el objetivo de realizar una contribución renovada a la comprensión de las formas de producción y consumo de alcohol durante la Protohistoria.

ÉquipeCulture matérielle et chronologieVérane Brisotto, InrapAnne-Françoise Cherel, Inrap, UMR 8546 « AorOc »Klet Donnart, ÉvehaQuentin Favrel, Université de Paris I, UMR 8215 « Trajectoires »Caroline Hamon, CNRS, UMR 8215 « Trajectoires »Xavier Hénaff, Inrap, UMR 8167 « Orient et Méditerranée »Cécile Le Carlier, CNRS, UMR 6566 « CReAAH »Océane Lierville, Éveha, UMR 6566, « CReAAH »Muriel Melin, Conseil départemental du Morbihan, UMR 6566 « CReAAH »Théophane Nicolas, Inrap, UMR 8215 « Traject...

This paper focuses on historical, ethnographic and archaeological evidence for the links between the Sudanese port of Suakin and South Asia, as part of the Red Sea/Indian Ocean trade, during the overall period later 13th to early 20th century AD. The main locations on Suakin island town yielding relevant material are briefly described. The archaeological evidence indicates pottery comparable with examples of glazed and unglazed burnished wares from India. Consideration is given to the means of trade, particularly the relation between pilgrimage and trade. Interviews indicate the origins of the community of Indian traders at Suakin, in the later 19th century/early 20th century, and show the range of items traded, many of which are invisible archaeologically under the preservation conditions at the site. Continuities in the sea trade until the present day are noted. It is concluded that a combination of archaeological, historical and ethnographic evidence enables hypotheses as to the main routes and methods of trade to be put forward. Cet article présente les témoignages historiques, ethnographiques et archéologiques attestant les liens entre le port soudanais de Suakin et l’Asie du Sud, dans le cadre du commerce entre la mer Rouge et l’océan Indien, pour la période allant de la fin du xiiie au début du xxe siècle ap. J.‑C. Les principaux secteurs de la ville insulaire de Suakin ayant fourni des informations pertinentes sont brièvement décrits. Les traces archéologiques comprennent de la céramique comparable à des productions glaçurées et non glaçurées provenant d’Inde. Une attention particulière est accordée aux modalités du commerce, notamment à la relation entre pèlerinage et commerce. Les entretiens révèlent les origines indiennes de la communauté de commerçants à Suakin vers la fin du xixe siècle et le début du xxe siècle, ainsi que la diversité des objets échangés, dont beaucoup sont périssables et archéologiquement invisibles dans les conditions de préservation du site. On note la continuité du commerce maritime jusqu’à nos jours. En conclusion, la combinaison des témoignages archéologiques, historiques et ethnographiques permet d’avancer des hypothèses quant aux principales routes et aux modalités du commerce.

The Republic site is located on the edge of a small coastal cliff at Talmont-Saint-Hilaire in Vendée (France). It is part of an extensive Bell Beaker settlement along the Vendée coast comprising of almost fifteen sites or possible sites over several kilometers. After the discovery of the Republic site in 1968 by Roger Joussaume, several archaeological excavations have been conducted between 1988 and 2015 (Bertrand Poissonnier in 1988, Jean-Maurice Gilbert in 1990, Henri Gandois and Lolita Rousseau in 2014 and 2015). Due to its geographical location, archaeological remains appear regularly on the surface or in cliff sections because of erosion. This paper is an overview of discoveries made in the last 50 years relating to this Bell Beaker settlement area (dated from the end of the late Neolithic to the beginning of the Early Bronze Age), which is characterized by a significant pottery corpus. One of the largest of north-west France, it comprises of 2044 sherds and 13.5 kilograms, at least 140 vessels. This includes 59 Bell Beaker vessels decorated with shell and comb printing, 35 cordoned vessels, two bowls and one spoon. 2 582 lithic artifacts made from small coastal pebbles and vein quartz using bipolar flaking as well as ground stone tools attest to knapping and domestic activities with several small knapping areas being identified. The site also shows some evidence of early copper metalworking including metallic slags and two possible features (although these could also have been features relating to salt production) during the early surveys and excavations. The latest archaeological excavation has shown that the metalworking took place on the site using a previously undocumented technique for the Atlantic façade, namely the smelting of ore in a furnace-vessel. Recent excavations have also provided the opportunity to make a comprehensive study of all of the artifacts, including those that have remained unpublished and to carry out use wear analysis on chipped stone tools, radiocarbon dating and analyses on cuprous elements and organic residues. The site located on the coast could be a short term and extensive domestic occupation. The geographical situation favors specialized activities such as metalworking and a possible salt production and/ or subsistence on foreshore with access to lithic (pebbles, etc.), and fishing resources (shells, fish, etc.), as well as to a navigable network that has undoubtedly fostered trade. It is noteworthy that the few Bell Beaker sites with attested metalworking are located in coastal areas, with the hypothesis that copper ores originated from the Iberian Peninsula. These sites would also have been settlements as metalworking was generally carried out within a domestic context. At Republic, the main domestic area seems to lie outside of the perimeter of the various excavations, unless it has simply disappeared due to coastal erosion, the cliff face having retreated more than 8 meters in the last 30 years. The ongoing documentation of these sites by regular surveying and rescue excavations within the context of coastal erosion, will contribute to a better understanding of the many sites on the Atlantic coast., Le site de la République est localisé en bordure de microfalaise à Talmont-Saint-Hilaire en Vendée (France). Il s’intègre au sein d’un vaste réseau d’occupations campaniformes observable tout le long du littoral vendéen, où près d’une quinzaine de sites sont attestés. Il a été découvert en 1968 par R. Joussaume suite à des prospections de surface et a fait l’objet de plusieurs opérations archéologiques de sauvetage entre 1988 et 2015 (B. Poissonnier en 1988, J.-M. Gilbert en 1990, H. Gandois et L. Rousseau en 2014 et 2015). En effet, il fait face à une érosion marine constante faisant apparaître très régulièrement des vestiges en surface ou en coupe de falaise. Cet article permet de faire le point sur cinquante années de découvertes effectuées sur cette vaste occupation attribuée à la culture campaniforme. Cette dernière se caractérise par un important lot de céramiques (l’un des plus conséquents pour le nord-ouest de la France : vases décorés à la coquille et au peigne et vases à cordons) et de pièces lithiques (débitage par percussion posée sur enclume, outils macrolithiques liés à des activités domestiques et de taille et amas de débitage), mais aussi par des indices d’une métallurgie cuprifère précoce. Cette dernière a été reconnue dès les interventions anciennes par la présence de scories et de deux structures possiblement associées (même si l’hypothèse de structures à sel peut être aussi suggérée). Les dernières fouilles ont permis de montrer que cette activité a été menée in situ par le biais d’une technique inédite pour la façade atlantique, à savoir la réduction du minerai dans un vase-four. Enfin, les fouilles récentes ont été l’occasion d’apporter un nouveau regard sur ce site majeur, d’étudier l’intégralité du mobilier archéologique dont une grande partie était restée jusqu’alors inédite, ainsi que de réaliser de nouvelles analyses scientifiques (tracéologie, datation 14C, analyses des éléments cuivreux et des résidus de cuisson dans les céramiques)., Rousseau Lolita, Gandois Henri, Favrel Quentin, Cuenca solana David, Dupont Catherine, Garnier Nicolas, Guéret Colas, Laforge Marine, Poissonnier Bertrand, Vigneau T. Cinquante ans après la découverte : état des connaissances et apport des fouilles récentes sur le site campaniforme de la République à Talmont- Saint-Hilaire (Vendée). In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 117, n°1, 2020. pp. 47-84.

Sovjan ist eine prähistorische Pfahlbausiedlung im Südosten Albaniens, ausgegraben durch ein französisch-albanisches Team. Seine Stratigraphie erstreckt sich praktisch über die ganze Bronzezeit sowie die Früheisenzeit. In der vorliegenden Dissertationsschrift wird die Keramik der Phasen IV bis VII ausgewertet, respektive der sieben Schichten 6 bis 5a, welche die ungefähr 1300 Jahre dauernde Periode von der Mittelbronzezeit bis zur Auflassung des Dorfes im 8. Jh. v.Chr. abdeckt. Nach einer Präsentation der Ausgrabungsstätte und der Ebene von Korçë, in welcher sie sich befindet, sowie einem Überblick über den Forschungsstand im Südbalkan wird ein Klassifizierungssystem für die Keramik vorgeschlagen. Folgende Informationen werden separat erfasst : die Form der Vasen, die einzelnen Teile der Vasen, die Dekoration, sowie die Zusammensetzung des Tons, die Brennqualität und die Oberflächenbearbeitung. Vor allem die Dekoration erlaubt es verschiedene Einflüsse und Kontakte mit benachbarten Regionen nachzuvollziehen, im Speziellen die mattbemalte Keramik und die Verzierung der Kantharoshenkel. Während die wenigen mykenischen Fragmente Kontakte mit der Adria-Küste belegen, zeigt die lokale Keramik vor allem Einflüsse aus Thessalien (in der Mittelbronzezeit) und Makedonien (in der Spätbronzezeit). Die Entwicklung der Keramik über die unterschiedlichen Phasen / Schichten ist kurz zusammengefasst. Für die Diskussion der Kontextualisierung Sovjans in seinem ägäisch-balkanischen kulturellen Umfeld wird hingegen auf aktuelle Publikationen verwiesen, welche als Annex dieser Arbeit angehängt sind.Auf 136 Tafeln wird die Keramik von Sovjan sowie eine Auswahl von Fragmenten benachbarter Ausgrabungen in Zeichnungen und Fotos illustriert., Sovjan est un site préhistorique lacustre au SE de l’Albanie, fouillé par une équipe franco-albanaise. Sa stratigraphie couvre presque tout l’Âge du Bronze ainsi que le Fer Ancien. Dans la présente thèse est étudiée la céramique des phases IV à VII, respectivement des sept couches 6 à 5a, qui couvrent la période d’environ 1300 années du début du Bronze Moyen jusqu’à l’abandon du site au 8ème s. av. J.-C. Après une présentation du site et de la plaine de Korçë dans laquel il est localisé, ainsi qu’une revue détaillée de l’état de la recherche au Sud des Balkans, un système pour la classification de la céramique est proposé. Les informations suivantes sont classées à part : la forme des vases, les différentes parties des vases, le décor ainsi que la pâte, la cuisson et le traitement de surface. C’est surtout le décor des vases qui permet de tracer différentes influences et échanges avec les régions voisines, notamment la céramique à peinture mate et le décor des anses des canthares. Pendant que les quelques fragments mycéniens peuvent être liés à des contactes vers la côte adriatique, la céramique locale trahit surtout des influences de la Thessalie au BM et de la Macédoine au BR. Dans la suite, le développement de la céramique à travers les phases / couches est résumé. Pour la discussion de la mise en contexte de Sovjan dans son environnement culturel égéo-balkanique on fait par contre référence à des récentes publications, jointes en annexe à cette thèse. Enfin, la céramique de Sovjan, ainsi qu’un choix de fragments de sites voisins est illustré avec dessins et photos sur 136 planches.

J’ai co-dirigé la mission archéologique syro-française de Qinnasrin successivement avec As‘ad al‑Youssef puis avec Youssef Kanjou (DGAMS, Alep). Elle a travaillé sur le terrain, à Qinnasrin/al‑‘Iss, entre 2008 et 2010. Le travail s’est effectué en collaboration avec la Direction générale des antiquités et des musées de Syrie et le Département des antiquités/Musée archéologique d’Alep. Les campagnes de terrain ont été financées principalement par la Commission consultative des recherches arché...

On doit la description la plus complète de la nécropole antique de Chalcis, accompagnée du plan d’un tombeau (fig. 1), à Léonce Brossé qui a visité le site en 1919. Celle de Jean Lauffray, ainsi qu’il l’indique lui-même, n’ajoute rien sur ce point . Brossé indique que le sol de ce secteur « est troué comme une écumoire par d’innombrables entrées de caveaux souterrains » et que les habitants du village se sont livrés au pillage systématique des tombes. Lors de la prospection générale du site q...

La partie de l’agglomération de Qinnasrin située au nord du rempart de la ville byzantine présente à la fois une fonction artisanale et une fonction résidentielle, comme l’ont montré les prospections pédestre et géomagnétique (Chapitre 6). Afin de définir la nature exacte des constructions et de mieux les situer dans le temps, le sondage B a été ouvert dans le secteur P20, où la topographie et les murs mis au jour par des pilleurs dessinaient un grand bâtiment en pierres de taille . Les reste...

Lors de la fouille du secteur B de Qinnasrin, au nord de la ville byzantine, en 2009 et 2010, plusieurs tombes ont été dégagées. Elles appartiennent aux phases IV et VII de l’occupation de ce secteur (Chapitre 10). Elles ont été perturbées d’une part par le prélèvement de certains murs pour en réutiliser les matériaux de construction (phase VIII), d’autre part, dans les années 2000, par des pillages au bulldozer et les labours. Ces quelques tombes appartenaient sans doute à une nécropole bien...

La ville antique de Chalcis du Bélus n’a livré qu’un nombre très réduit d’inscriptions en langue grecque et aucune en latin. En effet, seuls deux textes grecs, l’un et l’autre concernant la construction du rempart de la ville à l’époque protobyzantine, avaient été publiés dans le tome 2 du corpus des Inscriptions grecques et latines de la Syrie paru en 1939 . Dès le xviiie s., deux voyageurs, Arthur Pullinger et Alexander Drummond , qui appartenaient au groupe des résidents et commerçants bri...

Tous les éléments présentés dans les chapitres qui précèdent, sources écrites ou matérielles, apparaissent à première vue plutôt épars, mais sont autant de pièces d’un puzzle qui ne demande qu’à être reconstitué, en proposant des restitutions pour les parties manquantes. C’est le but de ce chapitre qui tente, pour chaque période historique, de faire une synthèse des données disponibles et de proposer des hypothèses d’interprétation. Une découverte importante des campagnes de terrain à al‑‘Iss...

L’urbanisation d’une partie du site de Chalcis/Qinnasrin a rendu les parcelles construites inaccessibles à une prospection du même type que celle conduite dans les zones alentour (Chapitre 6). C’est pourquoi, dans ces secteurs de la petite ville d’al‑‘Iss, nous avons privilégié un inventaire des blocs, des éléments architecturaux et du mobilier lithique. Cet inventaire, qui s’est voulu le plus complet possible, a été réalisé au cours des missions 2008‑2010, dans les parties les plus anciennes...

Problématique générale À la suite d’une demande des responsables de la mission de Qinnasrin, une expertise préliminaire des anciennes exploitations locales de pierre a été effectuée . Ces carrières ont connu certainement diverses phases d’activité, de l’âge du Bronze au ixe s. de l’ère chrétienne. La problématique de l’exploitation de la pierre sur le site concerne en premier lieu la datation des activités extractives locales, mais aussi les stratégies techniques et économiques de cette produ...

Les inscriptions syriaques sont relativement fréquentes en Syrie centrale, comme dans le Massif calcaire. Elles remontent pour la plupart, dans cette région, à une période qui va du ve s. au début de l’époque islamique, assez fréquemment en lien avec des inscriptions grecques de même date. L’inscription publiée ici a été découverte par la mission lors de l’inventaire des blocs architecturaux réalisé dans le village d’al-‘Iss . Elle se trouvait dans une maison du village ancien (quartier O, se...

La céramique présentée ci-dessous est issue d’une prospection réalisée sur l’ensemble du site de Chalcis/Qinnasrin, effectuée entre 2008 et 2010. Le but était de confirmer et de localiser l’implantation hellénistique et romaine. Le matériel provient de ramassages aléatoires, à l’intérieur de secteurs définis d’après la topographie ou le parcellaire actuel . N’ont été prélevés que les fragments de formes et de décors, en cherchant à constituer des assemblages les plus variés possible. Tous les...

L’épigraphie des fragments L’épigraphie des fragments n’est pas une discipline en soi ; elle est simplement une nécessité de la recherche venant en appui des travaux archéologiques menés sur le terrain. De surcroît, elle n’est pas particulièrement valorisée aux yeux du chercheur chargé de ce type de dossiers. En effet, lorsque l’on se trouve confronté à ce que nous serions en droit d’appeler une dislocation épigraphique, à savoir une quantité de fragments d’inscriptions sur la base desquels o...

La prospection de la bourgade et de la montagne d’al‑‘Iss a montré que le site archéologique occupe une surface d’environ 400 ha dans son extension maximale, soit cinq fois plus que ce qui était communément admis depuis la publication du plan réalisé par Jean Lauffray (Mouterde, Poidebard 1945, pl. I ; Introduction, fig. 6). L’observation de la microtopographie, la caractérisation et l’enregistrement des vestiges visibles en surface et les ramassages de matériel – en grande partie de la céram...

D’après les résultats des prospections pédestre et géophysique, le quartier situé au nord du rempart byzantin a été le lieu de plusieurs activités artisanales, voire industrielles (Chapitre 6). Les éléments retrouvés en surface permettaient de penser que des fours de potiers s’étaient implantés dans ce secteur (par exemple en P24 ; Chapitre 6, fig. 4) et également d’autres installations, ayant produit une grande quantité de cendres et de scories vitreuses (notamment en P22, P23, P24 et P34). ...

Les petits objets issus des prospections proviennent essentiellement de tombes de l’âge du Bronze, mises au jour dans le secteur de la montagne qui domine le village. Les tombes concernées par le corpus sont P70, P77 et P98 (Chapitre 6, fig. 4). Elles sont toutes situées dans une grande nécropole sur le sommet et les oueds du nord de la montagne et avaient été pillées peu de temps avant notre prospection. Leurs déblais ont été tamisés et ont livré du mobilier et de la céramique . Le tombeau P...

Fin 2009, de nouveaux bâtiments ont été construits dans la partie sud de la cour de l’école municipale, au centre du village actuel d’al‑‘Iss (P414). La mission archéologique qui s’est déroulée à l’automne de la même année a permis l’analyse de grandes coupes réalisées par l’entreprise chargée des constructions, lors du creusement des fondations. Le terrain à l’emplacement de deux futurs bâtiments a été entièrement décaissé sur 2 à 3 m, formant deux grandes excavations (fig. 1). La première, ...

Au iie s. ap. J.‑C., une cité de Syrie nommée Flavia Chalcis a frappé une série de monnaies en bronze portant, au droit, le portrait et la titulature des empereurs régnants (de Trajan à Marc Aurèle et Lucius Vérus) et, au revers, à l’intérieur d’une couronne, l’ethnique de la cité parfois associé à l’image d’un dieu nommé Hélioseiros, ainsi qu’à diverses marques parmi lesquelles on a cru reconnaître des dates. Ce monnayage a suscité de nombreuses hypothèses depuis la fin du xviie s. Jusqu’à c...

The site of Chalcis ad Belum/Qinnasrin lies under the modern village of al‑‘Iss, 25 km south-west of Aleppo. It is located in the foothills of the easternmost part of the calcareous massif of northern Syria, thus in a zone between agricultural areas in the north-west and steppe lands in the south-east. The archaeological research programme at Qinnasrin (Syria) has been implemented since 2003 in collaboration with the Syrian Directorate of Antiquities and Museums, and the Archaeological Museum...

Pendant les derniers jours de la mission de l’automne 2010, une large tranchée fut creusée, semble-t-il, pour établir un grand canal d’irrigation dans la plaine cultivée, à l’est du village . Ce terrassement à la pelle mécanique, large de 3 m et long d’environ 320 m, commençait sur le bord nord de la route qui mène à al‑Hadir et se dirigeait vers le nord-nord-est. Il offrait l’opportunité d’une grande coupe dans les niveaux agricoles, dans un secteur qui se trouvait bien au-delà de l’emprise ...

La prospection menée en 2008 a permis de ramasser plusieurs lots de tessons à la surface du site de Qinnasrin ainsi que dans ses environs. Le matériel de l’âge du Bronze a fait l’objet d’une mission d’étude en 2009 . Nous en publions maintenant les principaux résultats. La céramique de l’âge du Bronze est majoritaire dans les lots collectés sur la butte naturelle nord de Qinnasrin, au sommet ou sur ses pentes (P46, P47, P51, P66‑P69, P72, P75, P78‑P81, P400) , sur trois petits sites à proximi...

La mission archéologique syro-française de Qinnasrin a mené ses travaux de 2008 à 2010 sur le site d’al-‘Iss (Syrie du Nord, région d’Alep), dans l’ensemble du bourg et dans ses environs immédiats, grâce aux financements de la Commission des fouilles du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, de la Fondation Max van Berchem, du CNRS et de la Direction générale des Antiquités et Musées de Syrie. Attestée depuis la fin du IIIe millénaire avant notre ère, Qinnasrin est un nœud routier et militaire important, qui domine une plaine fertile, aux confins de la steppe et des zones d’agriculture irriguée. Renommée Chalcis par les Grecs, elle est, à l’époque romaine, le siège d’une royauté et frappe monnaie. Elle joue un rôle essentiel dans le système de fortification de la Syrie du Nord mis en place par Justinien face aux Perses, puis lors de la conquête de la Syrie du Nord par les armées de l’islam. Étroitement liée à Alep, elle décline, à son profit, à partir du milieu du xe siècle et tombe dans l’oubli vers le xive siècle. Cet ouvrage dresse un état des lieux et une synthèse des sources textuelles et archéologiques. Il présente la documentation constituée par les prospections pédestre et géophysique, les premières fouilles archéologiques jamais menées sur le site, l’inventaire des blocs architecturaux et la collecte de matériel. Plusieurs découvertes permettent de rendre compte de l’importance acquise par la ville, tant aux périodes les plus anciennes qu’aux époques grecque, romaine ou islamique. Pour la première fois, un scénario de l’évolution morphologique de la ville et de ses transformations est proposé. Ce second volume de la série consacrée à Qinnasrin livre un portrait inédit d’un site remarquable et largement méconnu. The syro-french archaeological research mission of Qinnasrin has worked between 2008 and 2010 on the site of al-‘Iss (Northern Syria, Aleppo region), in the village itself and in the imediate surroundings. These fieldworks have been funded by the French Commission of excavations from the Ministry of Foreign Affairs, the Fundation Max van Berchem, the French National Center of Scientific Research and the General Directory of Antiquities and Museums of Syria. Established since the end of the 3rd millennium BC, Qinnasrin is an important road and military junction, dominating a fertile plain on the edge of the steppe and irrigated agricultural areas. Renamed Chalcis by the Greeks, it was, in Roman times, the seat of a kingship and minted coins. It plays an essential role in the fortification system of Northern Syria set up by Justinian against the Persians and then during the conquest of Northern Syria by the armies of Islam. Closely linked to Aleppo, it declined, to its benefit, from the middle of the 10th century and fell into oblivion around the 14th century. This book provides an overview and synthesis of the textual and archaeological sources. It presents the documentation constituted by the pedestrian and geophysical surveys, the first archaeological excavations ever carried out on the site, the inventory of architectural elements and the gathering of material. Several discoveries allow us to account for the importance acquired by the city, both in the most ancient times and in the Greek, Roman and Islamic periods. For the first time, a scenario of the morphological evolution of the city and its transformations is proposed. This second volume in the series devoted to Qinnasrin provides an original portrait of an outstanding and largely unknown site.

La relative abondance, depuis le iiie s. ap. J.‑C., de références à Chalcis/Qinnasrin dans les sources écrites permet d’envisager plusieurs aspects de l’histoire de la ville. Pour le lecteur désireux de connaître le détail de l’histoire événementielle, nous renvoyons au magistral travail de recension systématique dans les textes antiques et médiévaux opéré par Klaus‑Peter Todt et Berndt‑Andreas Vest, paru en 2014 . Les hypothèses sur la « fondation » de la ville de Qinnasrin au début de l’épo...

La céramique présentée dans ce chapitre est issue des ramassages effectués lors des prospections pédestres sur l’ensemble du site de Chalcis/Qinnasrin . L’objectif était avant tout de déterminer quelles étaient les différentes périodes chronologiques représentées dans chaque secteur prospecté pour pouvoir reconstituer l’évolution morphologique de la ville de Qinnasrin. C’est pourquoi nous avons choisi de ne pas ramasser la totalité du matériel visible en surface, mais de prélever un maximum d...