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Introduction Plaines d’inondation, pâturages de montagne ou en zones arides, irrigation de montagne, de régions sèches ou d’oasis, pêcheries côtières ou d’eau douce… : partout, les sociétés rurales ont inventé et pratiqué des modes de gouvernance des terres et des ressources naturelles renouvelables (ci-après, « ressources ») fondés sur un accès non exclusif, et donc partagé par un ensemble plus ou moins large d’acteurs. No...

Introduction Les rapports au sein de la famille et du réseau de parenté relativement au contenu des droits fonciers, de leur distribution, de leur transférabilité et de leur sécurisation constituent une dimension centrale des questions foncières. Ils ont des incidences majeures sur les usages productifs de la terre, ou encore sur les tensions et conflits autour du foncier qui peuvent se manifester à différentes échelles (cf. chap. 6 et 8). Ces rapports renvoient à des logiques tant productive...

Introduction Les réformes agraires, entendues comme une redistribution large des droits sur la terre, ont constitué un enjeu historique des politiques foncières, et leurs incidences sur les rapports de pouvoir en ont fait un outil privilégié de reconfiguration ou de consolidation des régimes politiques (cf. chap. 4). Tuma (1965, cité par Byres, 2004) évoque les réformes grecques et romaines des vie et ii...

Dans les pays du Sud, l’accès à la terre et à ses ressources ainsi que son contrôle et ses usages représentent des questions cruciales. Au cœur des défis de la construction de l’État, du développement agricole, de la sécurité alimentaire et de la durabilité environnementale, le foncier est aussi un marqueur identitaire et une source récurrente de conflits. Depuis vingt ans, de nombreuses recherches ont renouvelé les savoirs sur ces questions. Dans une approche processuelle et pluridisciplinaire, cet ouvrage propose un état des lieux sur les dynamiques foncières rurales au Sud. S’appuyant sur une très riche bibliographie internationale, il traite des principaux thèmes liés aux questions foncières : depuis les pratiques et dynamiques locales (évolution des droits sur la terre, marchés fonciers, conflits…) jusqu’aux politiques publiques (réformes agraires, programmes de formalisation des droits sur la terre), en passant par les enjeux de méthode de recherche et d’expertise foncières. Chaque chapitre propose une mise en dialogue critique entre les questionnements, les catégories d’analyse et les résultats de la recherche. Somme sans équivalent sur le sujet, cet ouvrage constitue un outil de référence pour tous ceux qui, étudiants, chercheurs ou praticiens du développement, souhaitent approfondir leur compréhension des dynamiques foncières dans les mondes ruraux contemporains.

Introduction À partir des années 2000, les terres rurales et agricoles suscitent un intérêt nouveau de la part des investisseurs. Avec un pic entre 2005 et 2011, des centaines d’opérateurs économiques à travers le monde annoncent vouloir obtenir chacun des milliers d’hectares, notamment dans les pays du Sud. Ces dynamiques d’acquisition foncière rappellent des phénomènes anciens de colonisation agraire visant à s’approprier...

Introduction Les nombreux processus de réforme foncière en cours dans les pays du Sud, mais aussi les mobilisations d’organisations de la société civile contre les grandes acquisitions foncières, pour la reconnaissance des droits fonciers des populations rurales ou la restitution de terres aux peuples autochtones suscitent de multiples diagnostics, études et évaluations. Dès lors qu’ils mobilisent des savoirs en réponse à u...

« Étant donné que l’on peut demander n’importe quoi à n’importe qui et que n’importe qui a presque toujours assez de bonne volonté pour répondre au moins n’importe quoi à n’importe quelle question, même la plus irréelle, le questionneur qui, faute d’une théorie du questionnaire, ne se pose pas la question de la signification spécifique de ses questions risque de trouver trop aisément une garantie du réalisme de ses questions dans ...

Introduction : comprendre les trajectoires des conflits fonciers Depuis un quart de siècle, le traitement et la résolution des conflits fonciers constituent des objets prioritaires et l’une des justifications de toute une série de programmes et de projets, depuis les politiques de reconnaissance et de formalisation des droits coutumiers jusqu’aux dispositifs d’accompagnement des processus de sortie de conflits civils violen...

Introduction Ce chapitre traite des marchés fonciers et de leurs liens avec le développement rural, notamment en matière d’équité et d’efficience. Les marchés fonciers sont définis ici comme des ensembles de transactions foncières marchandes. Une transaction foncière correspond à un transfert de droits sur la terre – « droits » entendus dans une acception de sciences sociales, c’est-à-dire comme les actions socialement auto...

Introduction Dans de nombreux pays du Sud, les droits sur la terre en milieu rural relèvent en grande partie de situations d’« informalité » (les droits n’étant pas enregistrés par les services de l’État), avec des pratiques foncières qui peuvent être illégales (en infraction avec le droit positif) ou « extra-légales » (non considérées par le cadre légal, mais non prohibées). Dans d’autres cas, ces droits peuvent avoir été ...

Introduction Les politiques foncières ont pour finalité d’organiser les droits de propriété sur les terres (et les ressources naturelles) et les processus d’acquisition et de transfert de ces droits. Elles désignent les autorités ayant juridiction sur ces droits et orientent leur répartition entre différents groupes sociaux. De tout temps, et en particulier depuis les physiocrates du siècle des Lumières, les politiques foncières ont été au cœur des débats sur l’économie et le politique, avec ...

Introduction Le foncier peut être défini comme l’ensemble des rapports sociaux entre les hommes à propos de l’accès à la terre et aux ressources naturelles qu’elle porte, et du contrôle de cet usage (voir introduction de l’ouvrage). La façon dont une société organise ses rapports fonciers ruraux varie selon les époques et les lieux. Elle dépend, d’une part, des écosystèmes qu’elle occupe et de ses modes d’exploitation et/ou...

Introduction L’analyse du développement agricole (au sens générique d’amélioration de la production et de sa répartition) comme celle des politiques qui se donnent pour objectif de l’accompagner ou de l’impulser ne peuvent ignorer le jeu complexe entre matrices institutionnelles régissant le foncier agricole, les usages productifs de la terre et les structures de production. Trois grands champs de variables sont ainsi défin...

La notion d’« environnement » couvre un champ de réflexion et d’action extrêmement large, puisqu’elle englobe les impacts des activités humaines sur les milieux biophysiques à tous les échelons, du micro-local à la planète, et en retour les effets de ces changements sur les différentes sphères de l’existence. L’environnement ne désigne pas un objet matériel circonscrit, mais signale l’interface entre « nature » et « société ». C’est ...

En México, durante el último tercio del siglo xix se vivió el aceleramiento de un proceso iniciado con la Independencia y reafirmado durante la Reforma, cuya meta era la creación de un Estado laico y moderno, capaz de realizar la integración de los diversos espacios y sociedades regionales en una nación unificada, y encargado de racionalizar la economía y promover el desarrollo industrial (Florescano, 1991). En aras de lograr este cometido, el gobierno de Porfirio Díaz impulsó diversos proyec...

La importancia geopolítica y económica de los ferrocarriles en la región del Istmo oaxaqueño ha sido ampliamente documentada en diversos estudios. En especial la vía transístmica, porque de manera reiterada ha figurado como la columna vertebral de ambiciosos proyectos gubernamentales que desde el Porfiriato se echaron a andar en diversas coyunturas políticas. Un aspecto poco abordado ha sido el estudio de las relaciones que sectores y grupos sociales subalternos desarrollaron ante los ferroca...

Agradezco los comentarios de los integrantes del “Proyecto Istmo” para enriquecer este texto, en particular las sugerencias de Emilia Velázquez, Eric Léonard y Odile Hoffmann, a quien corresponde la elaboración de los mapas. El interés por el Istmo de Tehuantepec como espacio estratégico y la riqueza de sus recursos naturales no resulta un fenómeno nuevo, pues de hecho desde la llegada de los españoles, y especialmente con Hernán Cortés, se hizo evidente la importancia de esta región. Sin emb...

La cuenca del Coatzacoalcos es una zona selvática prácticamente despoblada, con las excepciones de la ciudad petrolera de Minatitlán, el puerto de Coatzacoalcos (Puerto México), unos cuantos pueblitos de indígenas y campos petroleros y madereros, todos agrupados en el extremo norte del Istmo, cerca de la desembocadura del río.Miguel Covarrubias, 1946. ¿Cómo se construye localmente el Estado nacional? ¿Cómo se gestionaron los territorios del Istmo? ¿Dónde se situaron los lugares de poder que l...

International audience; Ce chapitre examine les formes locales d’implantation et d’expression de la politique de réforme agraire entreprise par l’Etat mexicain à partir du second tiers du XXe siècle, en référence à deux espaces régionaux du sud de Veracruz : les Tuxtlas et la Sierra de Santa Marta. Il se situe dans une perspective théorique centrée sur l’analyse des déphasages, tensions et négociations entre le projet national élaboré par l’Etat mexicain post-révolutionnaire et les logiques propres aux différentes composantes des sociétés locales. La politique de réforme agraire y est abordée comme la composante centrale d’un dispositif d’intervention dont l’objectif principal était d’asseoir la légitimité de l’Etat dans le milieu rural et de faire de ses représentants les acteurs-pivots des processus d’organisation socio-politique et de construction/reproduction des pouvoirs locaux et régionaux.

Al estabilizarse el gobierno constitucionalista tras el conflicto revolucionario, el Istmo, al igual que la mayoría de las regiones periféricas del país, semejaba más un archipiélago de territorios autónomos, trabajados por lógicas y apremios específicos, que un conjunto coherente integrado al espacio nacional. Uno de los retos de la construcción y la consolidación del Estado posrevolucionario radicó en la integración y la subversión de los proyectos locales de defensa o restauración de las i...

Las primeras preguntas que guiaron la planeación de este libro giraban en torno a la organización territorial del Istmo durante la época colonial desde un punto de vista estructural (comunicaciones y jurisdicciones): ¿la organización peculiar de los espacios del Istmo reflejaba la estructura de las rutas de comunicación en la época prehispánica?, ¿existía para entonces un espacio regional integrado en el Istmo? Las respuestas, como siempre, fueron matizadas. Y, como siempre, nos llevaron a ot...

La región del Istmo oaxaqueño a la que refiere el presente capítulo corresponde a los ex distritos de Juchitán y Tehuantepec. Está conformada por unos 30 municipios, cuyo territorio fue afectado en su casi totalidad por el proceso de reforma agraria entre 1930 y 1992. Por su magnitud, dicho proceso impactó profundamente sobre las lógicas territoriales de la zona. El objetivo de este capítulo es mostrar en qué medida el reparto agrario ha transformado los territorios existentes y producido nue...

INTRODUCCIÓN En la segunda mitad del siglo xix, los habitantes del Istmo veracruzano participaron de aceleradas transformaciones sociales. Éstas fueron resultado de la conjunción de dos acontecimientos: la expansión de nuevas actividades económicas desarrolladas en estrecha relación con las demandas provenientes de mercados internacionales y la puesta en marcha de un proyecto estatal de modernización orientado a lograr una real integración de la nación mexicana una vez terminadas las numerosa...

INTRODUCCIÓN San Juan Guichicovi es un municipio habitado actualmente por población mixe, mixteca, zapoteca y mestiza. Según datos recientes del inegi (2001), en su conjunto la población indígena que habita en este municipio representa 73,4% de la población total, y de ella 95% es hablante del idioma mixe, en tanto que el 5% restante es población mixteca y zapoteca. Un objetivo de este capítulo será, precisamente, dar cuenta de los sucesos que a finales del siglo xix propiciaron la conformaci...

Tierra de confines, frontera de colonización, el Istmo reúne tanto características que cuestionaron como otras que consolidaron la institucionalización local y regional del Estado nacional que surgió de los conflictos revolucionarios. Como se vio en los capítulos anteriores, a partir del gobierno cardenista, principalmente, la estrategia de anclaje y legitimación local del Estado nacional se asentó en una propuesta de “corporativización” de los cuerpos sociales, alternativa a las formas corpo...

Entre los océanos Atlántico y Pacífico, el Istmo mexicano presenta una paradoja: la región geopolítica evocada de manera recurrente por políticos y planificadores, contrasta con la dificultad de identificar una región unificada y con la existencia de diferentes "istmos". Los ensayos aquí reunidos consideran al Istmo mexicano no como un "hecho" regional, establecido e intangible, sino como un escenario de procesos múltiples y diversos, paralelos o encontrados, de construcción y recomposición territorial, política y cultural. Invitamos al lector de este libro a adentrarse en las historias y desventuras de los sucesivos planes de comunicación y reorganización espacial del Istmo y a observar los constantes desfases entre las propuestas derivadas de los poderes económico y político que desde la época y colonial han intentado crear dispositivos de ordenamiento y control territorial y, por otro lado, las lógicas y organizaciones espaciales de las sociedades locales. Los colaboradores de este libro son investigadores formados en distintas disciplinas (antropología, geografía, sociología, historia y agroeconomía) y laboran en diferentes instituciones de investigación nacionales (CIESAS, INAH, UNAM, UPN) y extranjeras (IRD, Universidad de París 8/CREDAL y Universidad de París 7/CNRS).

INTRODUCCIÓN En un trabajo anterior que realicé en el Istmo veracruzano me enfoqué en analizar las maneras en que a lo largo del siglo xx se expresó la identidad étnica de nahuas, popolucas e inmigrantes zapotecas que habitaban las ciudades y pueblos del Istmo veracruzano, frente al proceso de industrialización asociado a la exploración y refinación del petróleo. Mi posterior participación en otros equipos de investigación me condujo a hacer otras lecturas de mi información de campo a la luz ...

Partiendo del análisis de una conflictividad recurrente en el sur de Veracruz durante los siglos xviii-xix, el presente trabajo documenta algunos procesos de formación regional en una franja fronteriza con el estado de Oaxaca (véase figura 11). Destaca el papel de sus habitantes –“naturales” zapotecos, colonos mestizos y blancos– en la construcción de una “sociedad regional”, proceso en el que aparecen lógicas enfrentadas de manejo del espacio y de posicionamiento social, político y cultural,...

Visto desde la historia nacional, el periodo revolucionario en el Sotavento parece un caótico vaivén de grupos armados, escaramuzas y batallas mayores que protagonizan actores que aparecen alternativamente en posiciones contradictorias y a veces opuestas ideológicamente. Al hacer un seguimiento de las trayectorias de grupos y personajes, resultan evidentes líneas de fractura que, más que ideológicas, parecen derivar sobre todo de diferencias de orden espacial y cultural. Ésta es la tesis prin...

INTRODUCCIÓN Este capítulo tiene como objetivo analizar las transformaciones del poder público y su ejercicio en el caso de dos localidades petroleras del Istmo veracruzano: Agua Dulce y Nanchital. Los conceptos centrales que utilicé para orientar tanto mi trabajo de campo como la interpretación de la información recabada fueron los de cultura política y cultura del trabajo, a partir de los cuales elaboré el concepto de culturas petroleras. Las culturas políticas son modelos de orientación pa...

La participation à l’élaboration des politiques publiques en Afrique est à l’ordre du jour depuis une décennie. Les conditions idéales de la délibération et du débat public sont loin d’être réunies et les logiques d’instrumentalisation par l’État ou les institutions d’aide sont fréquentes. Pourtant, les processus participatifs et leur signification politique sont variées. Cet article analyse le processus d’élaboration de la Politique nationale de sécurisation foncière rurale au Burkina Faso. Il discute les conditions de processus délibératifs et leur contribution à la pertinence et à la légitimité des politiques dans les contextes socio-politiques ouest-africains.

International audience; How has the issue of property rights to land been employed in the processes by which state and rural governmentality regimes are constructed in Mexico? The agrarian reform of 1917 has been seen as having played a decisive role in the reconfiguration of relations between the state and local government bodies. For its implementation opposed two conceptions of state power, citizenship, property and the market: the first centered on the autonomy of local systems of property rights and political governance; the second was based on the centralization and verticality of relations between the state and rural communities, with the state and labor union bureaucracies playing a structuring role in the allocation and regulation of land rights. From 1935 onwards, land distributions provided leverage for establishing coalitions between the agents of the central state and subaltern sectors of village societies. In seeking to emancipate themselves from traditional patriarchal structures of power, the latter set in motion multiple internal frontier processes that led to the reconfiguration of the politico-territorial and institutional structures of rural Mexico.; Cet article éclaire les formes de mobilisation de la question foncière dans les processus de construction étatique et du régime de gouvernementalité rurale au Mexique. Il aborde la façon dont la réforme agraire a été mobilisée comme un enjeu central de reconfiguration des rapports entre l’Etat et les instances locales de gouvernement. Sa mise en œuvre a opposé deux conceptions du pouvoir étatique, de la citoyenneté, de la propriété et du marché : la première, centrée sur l’autonomie des dispositifs locaux de gouvernance foncière et politique ; la seconde reposant sur la centralisation et la verticalité des liens entre l’Etat et les communautés rurales, à travers le rôle structurant des bureaucraties étatiques et syndicales dans l’allocation et la régulation des droits fonciers. L’article montre comment, à partir de 1935, les distributions de terre ont servi de levier à la construction de coalitions entre agents de l’Etat central et des secteurs subalternes des sociétés villageoises qui cherchaient à s’autonomiser vis-à-vis des structures de pouvoir traditionnelles, à travers l’activation de processus multiples de frontière interne qui ont conduit à reconfigurer les structures politico-territoriales et institutionnelles du Mexique rural.

Le Mexique se caractérise pour avoir mis en oeuvre au cours de 20 dernières années un programme de certification à très large échelle, qui a conduit à délimiter, cartographier et enregistrer les droits fonciers des bénéficiaires de la réforme agraire, soit plus de 5,5 millions de personnes, sur près de la moitié du territoire national, soit environ 100 millions d'hectares. Ce programme constituait l'un des éléments médullaires d'une réforme légale orientée à renforcer les droits des individus au sein des communautés paysannes issues de la réforme agraire, et à reconnaître les pratiques qui y avaient cours, dont le recours à certaines régulations marchandes dans la circulation des droits fonciers. Promulguée dans le cadre du processus de libéralisation des échanges et d'intégration économique au marché nordaméricain, la réforme légale de 1992 maintient toutefois un certain nombre de prohibitions dans les formes de mise en circulation des droits fonciers, et notamment celles concernant la subdivision des parcelles certifiées dans le cadre des procédures d'héritage ou de vente. Combinées aux logiques des titulaires de droits fonciers, qui cherchent à maintenir les relations d'assistance entre les générations composant les familles rurales dans un contexte de fragilisation des économies paysannes, ces prohibitions ont conduit à un déphasage croissant entre les pratiques des détenteurs de droits et les normes officielles. Il s'en est suivi un processus d'informalisation des transferts fonciers et de désactualisation des registres établis à travers le programme de certification, dont une manifestation réside dans le fait que seuls 40 % des nouveaux détenteurs de droits sont officiellement enregistrés auprès de l'administration agraire. Au final, 20 ans après la réforme légale de 1992 et le début de la certification, l'informalité et la conflictualité demeurent des caractéristiques "structurelles " des rapports fonciers dans les communautés issues de la réforme agraire.

In the early 1990s, the Lao government launched a nationwide Land Use Planning and Land Allocation programme in a bid to foster socio-economic development while protecting the environment. However, the programme has long been perceived as having negative impacts on rural livelihoods. A central criticism was that limited local participation results in unsustainable land use plans; consequently, the government introduced significant changes into the process to enhance participation. This paper examines the extent to which the evolution of Laos' village land use planning has resulted in increased local participation and improved livelihoods. Local participation was assessed quantitatively in six study villages, in combination with more qualitative surveys on planning practices and influences on livelihoods and land uses. The analysis reveals that local participation increased only slightly from early planning initiatives until pilot implementation of the revised programme, known as Participatory Land Use Planning. It also shows that (participation in) planning had very limited influence on local land use patterns. Drawing on these findings, the paper explores ways to better translate plans into concrete actions and to effect tangible change in local practices.

International audience; Alors qu'en 1976, il n'y avait plus de propriété privée en Albanie, quinze ans après, en 1991, " la loi sur la terre " (loi N° 7501) a décidé la privatisation de toutes les terres agricoles (700 000 ha) et leur partage égalitaire entre l'ensemble des ménages agricoles (Guri, 2007). Cette rétrocession de la terre au peuple s'est faite de façon consensuelle. Mais le défi de construire une agriculture familiale prospère est loin d'être gagné dans la transition albanaise vers l'économie de marché...

L’article présente et analyse les changements de l’usage du sol en périphérie urbaine de Meknès au Maroc, dans un contexte de consommation de terres agricoles pourtant réputées fertiles et productives. La question de la préservation des terres agricoles situées à proximité du front d’urbanisation, si elle a été identifiée par les pouvoirs publics au Maroc, qu’ils soient nationaux ou locaux, n’est pas une préoccupation première de l’action publique, davantage centrée sur le développement économique et le logement des plus démunis. À Meknès, dans un contexte foncier complexe, la croissance urbaine s’opère sur des terres de haute qualité agronomique, au sein d’un marché très spéculatif. En guise d’illustration, l’article présente le cas particulier de la coopérative de la réforme agraire Naïji et des stratégies foncières de ses agriculteurs., This paper presents and analyses land use changes in the periurban areas of Meknes, Morocco, focusing on disappearing fertile and productive farmland. Although identified by the Moroccan public policies, the concern for periurban farmland protection is not the government's first priority. It remains behind economic development and housing of low-incomes. In Meknes, where land tenure remains very complex, urban growth is impacting high-quality-soil farmland while the land market is characterised by increasing farmland values and weak public policy regulation. As an example, this paper focuses on the case study of the Naiji cooperative stemming from the land reform and on the land strategies of the farmers.

Au-delà de la transition idéologique, la réforme agraire représente des conditions de stabilisation politique, sociale et économique pour l'Afrique du Sud post-apartheid. Cependant, seize ans après l'ouverture démocratique, le pays reste caractérisé par un dualisme agricole extrême. Cet ouvrage argumente que le modèle de développement libéral retenu par les autorités sud-africaines, conduisant à une restructuration qui n'est accompagnée que par des mesures au cas par cas, ne permet pas aux populations marginalisées de l'apartheid de développer une agriculture marchande et n'a, par conséquent, que peu contribué à effacer les inégalités foncières et agricoles existantes. Pire, la pérennisation de la structure ségrégée du territoire et la stagnation de la petite agriculture conduisent au renforcement de l'apartheid agricole, caractéristiques emblématiques de l'apartheid. Il apparaît qu'une transformation ne sera possible qu'avec de nouveaux instruments économiques, remettant en cause le modèle de développement sud- africain et nécessitant de repenser le rôle de l'Etat dans la régulation social et économique du pays. Sommaire : Sigles, abréviations et mesures. Introduction générale - La question primordiale de la réforme agraire en Afrique du Sud. Chapitre I : L'héritage. Chapitre II : La reconversion professionnelle comme instrument de réforme et du développement agricole. Chapitre III : Que représente l'agriculture ? Les projets agricoles des mineurs du Northern Cape. Chapitre IV: Devenir agriculteur - Les conditions actuelles d'installation dans l'agriculture marchande. Chapitre V : Reconversion vers l'agriculture marchande et politiques publiques. Conclusion générale : La difficile réforme agraire en Afrique du Sud. Bibliographie. Liste des tableaux. Liste des figures. Liste des hors-texte. Table des matières

South Africa's celebrated transformation from apartheid to bastion of non-racial democracy has earned it an international reputation as a site of political plurality and market stability, underwritten by a liberal constitution. And yet, with the most biased land distribution in the region, South Africa is arguably the country with the most pressing land question and in many ways the one which is most intractable. Land reform was one of the main components of the ANC's agenda during its ascension to power. By stating that 'Restrictions of land ownership on a racial basis shall be ended, and all the land re-divided amongst those who work it to banish famine and land hunger', the Freedom charter presented land reform not only as a decisive element of South Africa's ideological transition, it is also seen as one of the conditions of political, economical and social stabilisation of the country. These motivations have however faded. Despite the high profile officially accorded to land and agrarian reforms by the 'new' South African government, little has been done to achieve the stated objectives. Not only was a less-extreme 'willing seller - willing buyer' land reform approach adopted, an overall lack of attention to the countries' land question(s) is patent. The latter did not manifest as a political challenge for the new government until the outbreak of violence in Zimbabwe. These events, coupled to the growing discontent amongst the growing ranks of unemployed and rural poor, pinpoint the ANC's policy lassitude and bureaucratic disarray, which could give way to a more forthright commitment to agrarian reform. This discussion paper analyses the politics of land in South Africa. It examines how South Africa's present leaders, who were claiming for the nationalization of land in the Freedom Charter during the liberation struggle, are presently supporting a cautious approach regarding land reform. It does so through a historical and regional political economy lens, enabling the analysis to scrutinize South Africa's contradictory position with regards to Zimbabwe within a framework of failed land reform and potential destabilizing popular discontentment. The intimate links between the established political economy of settler colonialism, transition to democracy and the concurrent fashioning of a liberal constitutional regime, all of which hold tremendously important implications for attempts to embark on agrarian reform, provides a framework for understanding the volatility inherent in the politics of land and, with that, the political structure of post-apartheid South Africa. The power of narratives and the changing discourses regarding South Africa's land issue - drawn from the settler state era, the liberation struggle itself and implicit in neoliberal policies pursued after democracy (and the results related to the latter) - shape the preferences and perspectives among elites, social groups and the wider population regarding land reform in the country.

La reforme agraire peruvienne initiee en 1969, radicale mais breve, laissa des marges de liberte a ses beneficiaires. A partir d’etudes de cas dans deux regions distinctes, l’article montre que ceux-ci modifierent les modeles proposes par l’Etat. Ils privilegierent l’usufruit individuel, sans exclure totalement les formes collectives d’acces a la terre et d’exploitation, diversifierent leur production pour profiter de la croissance des marches urbains, alors qu’ils etaient pousses vers les grandes cultures alimentaires aux prix d’achat controles. Cependant, l’actuelle phase liberale remet en cause leur maitrise des regulations foncieres et les amene parfois a participer dans des conditions risquees a l’agriculture d’exportation encouragee par l’Etat. Alors que d’autres groupes s’appuient sur des revendications ethniques, les societes locales issues de la reforme agraire, composees de populations diverses, peinent a faire reconnaitre leurs droits a la gestion du territoire.

Dossier Héritages des réformes agraires .; International audience

Le processus de colonisation européenne au Brésil [2] s'est traduit par l'élimination d'une grande partie des populations amérindiennes pour l'appropriation de la terre. Le Portugal a opté pour la concession d'immenses portions de territoire à quelques notables en donnant la priorité au développement des plantations pour une agriculture d'exportation. Aussi, le marché intérieur a souvent été négligé [3] et la production alimentaire brésilienne a largement dépendu d'une agriculture familiale, dont l'accès à la terre n'a jamais été stabilisé. Et l'exploitation minifudiaire [4], "rejetée sur les versants abrupts, intégrée aux réserves indiennes ou tolérée dans les grands domaines", a servi avant tout comme pourvoyeuse de main d'oeuvre à bas prix aux grands domaines latifundiaires (Dufumier, 1986: 63). Mais si aujourd'hui au Brésil l'inégalité foncière demeure plus forte que jamais, l'agriculture familiale [5] fait preuve d'un étonnant dynamisme (Sabourin et al., 2005). Pour expliquer cette situation, nous nous proposons de traiter dans une première partie l'histoire des structures agraires brésiliennes. Dans la deuxième partie, la présentation du débat sur la question foncière permettra de mieux comprendre les différentes politiques publiques mises en oeuvre depuis le XVIIIe siècle. Une troisième partie esquissera un bilan des différentes politiques actuelles et proposera quelques perspectives.

International audience; Depuis le premier projet du conquistador Hernán Cortés jusqu’à l’époque actuelle, l’Isthme mexicain a constitué un espace privilégié de l’intervention publique dans l’objectif d’en faire une région fonctionnelle, intégrée aux sphères d’échanges transocéaniques. A l’épreuve de l’analyse géographique et sociologique, la région géopolitique rêvée par les planificateurs apparaît pourtant fragmentée entre des territoires dont les logiques d’organisation et d’articulation s’opposent. Ce chapitre explore les bases d’une analyse processuelle des formes d’interaction/confrontation entre les logiques et les pratiques d’acteurs relevant de plusieurs niveaux d’organisation spatiale (locale, régionale, nationale) aux différents moments de la construction politique du territoire mexicain et de son intégration géopolitique, depuis l’empire espagnol jusqu’à la phase actuelle de globalisation. Il s’intéresse en particulier au potentiel analytique que peut révéler, dans cette optique, l’articulation entre des notions d’Etat, de réseau, de corporatisme ou de groupe en corps.