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International audience; Cet article envisage la pratique du tableau vivant sous l’angle d’une performance qui nécessite pour avoir lieu, le cadre de la représentation. Il est montré comment la photographie reformule le parangon du tableau, en jouant sur les effets suspensifs du geste, sur l’apparence spectrale des corps et la mise à distance d’avec le spectateur (Rejlander, Robinson, Jeff Wall). Sans même qu’un tableau vivant soit photographié, il devient un effet produit par l’image photographique. La performance qui a lieu est celle de la représentation. Un deuxième mode performatif est exploré, celui qui prend pour cadre l’identité, l’apparence depuis les exemples de la Castiglione jusqu’à Sherman, Morimura ou Shonibare. Enfin, les frontières et les limites d’une esthétique contemporaine du tableau vivant sont questionnées, dans le désir d’enfreindre le cadre du tableau au profit d’une irruption du vivant, réunissant figure, tableau et peinture (Muehl, Brus). À ce stade, le vivant s’est emparé du tableau et le « point de vue de baie vitrée » du tableau vivant a disparu.

This article investigates the relationship of the tableau vivant to modernism and postmodernism and examines how the aesthetic characteristics mobilized by the tableau vivant disrupt the logic of modernism. In the nineteenth century, the tableau vivant, because of its intrinsic intermediality, was seen as overly theatrical and was thus relegated to the antechamber of photographic modernity, as a practice that discredited the seriousness of a medium in need of legitimization. By 1964, however, Robert Morris used the tableau vivant as an instrument to critique modernism in his work Site. Postmodernist artists explored the tableau vivant still further and used it repeatedly in photography, video, and performance. This article examines how Luigi Ontani, Cindy Sherman, and Yasumasa Morimura adopt the tableau vivant as an interface that allows them to physically manipulate representations of Western society in order to critique its values and codes., Cet article traite des liens entretenus entre tableau vivant et postmodernité. Le tableau vivant est abordé sous l’angle de ses propriétés intrinsèquement intermédiales et comme un instrument de mise en crise des valeurs modernistes. Une première partie est consacrée aux problèmes qu’il pose au XIXe siècle à la photographie alors au stade de sa légitimation en médium autonome. Dans une partie médiane, la performance de Robert Morris Site (1964) est étudiée sous l’angle d’une critique de la doxa moderniste. Une troisième partie est consacrée aux affinités esthétiques du tableau vivant avec la postmodernité, notamment dans l’approche qu’en livre Fredric Jameson. Les œuvres de Luigi Ontani ou Yasumasa Morimura sont étudiées en ce sens.

International audience; En se fondant sur un dépouillement des archives de l’Association des Régisseurs de Théâtre (ART), et à partir d’un choix d’exemples situés entre 1859 et 1945, cet article analyse le transfert de la notion de « tableau » inscrite dans les textes sous forme de didascalies, vers la photographie, destinée à promouvoir ou diffuser les spectacles. L’accent est porté sur la composante artificielle du tableau, depuis la gestuelle pantomimique jusqu’à l’effet d’anachronisme des mises en scène photographiées ou encore l’inquiétante étrangeté d’un visage d’acteur porté aux frontières du masque.