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Confrontée à ce système d’influence à multifacettes, la prévention des conduites dopantes appelle le développement d’une stratégie de prévention portée par les différents acteurs du mouvement sportif car ce qui frappe l’observateur, c’est souvent l’émiettement de la prévention, fragmentée en une collection d’actions et d’acteurs institutionnels ou individuels, parfois rivaux. Dès lors, comment dégager une perspective pour l’action entre le deuil d’une approche globale, homogène, non contradictoire et le constat d’une prévention trop souvent en « miettes ? En faisant le pari d’une prévention en « actes », c’est-à-dire d’une prévention consciente de son inachèvement, de ses limites. La prévention en « actes » est un processus en devenir contraint de s’adapter sans cesse aux évolutions du milieu qui en définit le contexte, tout en étant lui même un facteur de détermination et de structuration de ce milieu. Elle repose d’abord sur une intention et une visée politique. Ce n’est qu’ensuite une traduction stratégique, opératoire, mesurée, déterminée d’une telle visée. Le projet de société devient alors un projet-programmatique qui se formule en objectifs, plans, programmes et budgets1. Ici, s’esquissent les interactions et les contributions possibles des agirs pédagogiques, juridiques, commerciaux, technico-scientifiques, scientifiques et politiques.

Au cours de cette communication, notre projet est de nourrir le débat des formes possibles de l'éducation au politique par l'analyse des préoccupations des jeunes de 15 à 25 ans. Les données que nous présentons proviennent d'une enquête financée par le Conseil Général de l'Aude et effectuée en 1995, sous la direction du Professeur Jean Ferrasse, auprès d'un échantillon représentatif (N = 600) de jeunes âgés de 15 à 25 ans. Les principaux résultats de cette étude ont été rassemblés dans un document publié par le C. G. de l'Aude : Les jeunes audois en 1995.

En 2001-2003, 100 éducateurs sportifs et 600 jeunes sportifs de l’Aveyron sont consultés pour mieux connaître, la réalité de leurs pratiques d’entraînement, de préparation, de compétition et leur représentation des conduites dopantes. Un groupe de 10 éducateurs sportifs bénéficiant d’une formation sur deux ans, animée par l’équipe d’enseignants chercheurs du Mirail, sera un relais territorial indispensable.Sur le plan scientifique, il s’agit de modéliser le point de vue des éducateurs sportifs, et de caractériser les représentations du sport et du dopage chez les jeunes sportifs aveyronnais. Cela permet de montrer comment dans certains contextes critiques les modalités de la pratique des jeunes sportifs dessinent les conditions de possibilités de dopage.D’un point de vue pédagogique, il s’agit de contribuer par une démarche de recherche- action à la formation de 10 éducateurs sportifs relais, en les associant aux différentes étapes du protocole de recherche : clarification de la problématique de la prévention de proximité du dopage, élaboration du questionnaire, analyse et interprétation des résultats, élaboration et évaluation de la faisabilité de réponses éducatives adaptées au contexte local.Parmi les éducateurs sportifs, nous observons :- Des représentations individuelles du dopage certes nuancées, mais aussi relativement nettes et normalisées qui s'organisent autour de 7 dimensions :Dop’ Hard : EPO, HdC, Amphétamines, Thérapie génique ;Dop’ Soft : entraî. Altitude, Caisson hypobare, Activité sexuelle, Prépa. Mentale ;Dop’ Toxico : Alcool, Cannabis, Cocaïne ;Dop’ Pharmaco : Corticoïdes, Pharmaco, Homéopathie, Détournement posologie ;Dop’ Enrj : Boissons énergétiques, Vitamines, Boissons énergisantes ;Dop’ Nutri : Equilibre Alimentaire, Nutritionniste ;Dop’ Bistouri : Chirurgie avant épreuve.- Des représentations individuelles de contextes de fragilisation plus floues et moins normalisées que celles des conduites dopantesqui s'organisent autour de 6 dimensions :Facteurs externes de motivation : Offre du sponsor, Limite de l’âge, projection parentale ;Facteurs personnels de motivation : Renoncement passions, Lassitude ;Charge de travail : Calendrier ;Enjeux professionnels : Recrutement international, enjeux financiers, prime à la performance ;Enjeux sportifs : Blessure avant la sélection, contre-performance ;Période de pratique : Le climat, derniers beaux jours, intempéries.- Des représentations individuelles des facteurs de protection plus nettes et plus normalisées que celles des contextes de fragilisation mais moins nettes que celles des conduites dopantes qui s'organisent autour de 6 dimensions :L’athlète, l’entraîneur et son médecin ;L’entourage familial ;L’athlète et son médecin (encore) ;Les réponses institutionnelles ;Le rejet de la libéralisation Le Contrôle et la répression

Cette publication est consacrée à la recherche des contextes inducteurs de conduites dopantes chez les jeunes sportifs à partir de la synthèse des résultats de notre enquête sur les pratiques et les représentations de 100 jeunes sportifs aveyronnais. La structuration de l'image du soi sportif est minutieusement décrite dans un contexte marqué par le surinvestissement symbolique et concret du sport que ne vient nullement tempérer l'entourage des jeunes sportifs qui jouent au contraire le rôle d'un facteur de renforcement de cet engagement. De fait, l'analyse des contextes dessine clairement une alternative entre une pratique sportive où l'essentiel est de participer et un engagement finalisé par la compétition, la confrontation aux autres et les records à battre. Mais, et ce quelle que soit l'issue de l'alternative, s'impose objectivement une évidence : le dopage reste un objet de savoir à construire chez les jeunes sportifs.

National audience; Confrontée à ce système d’influence à multifacettes, la prévention des conduites dopantes appelle le développement d’une stratégie de prévention portée par les différents acteurs du mouvement sportif car ce qui frappe l’observateur, c’est souvent l’émiettement de la prévention, fragmentée en une collection d’actions et d’acteurs institutionnels ou individuels, parfois rivaux. Dès lors, comment dégager une perspective pour l’action entre le deuil d’une approche globale, homogène, non contradictoire et le constat d’une prévention trop souvent en « miettes ? En faisant le pari d’une prévention en « actes », c’est-à-dire d’une prévention consciente de son inachèvement, de ses limites. La prévention en « actes » est un processus en devenir contraint de s’adapter sans cesse aux évolutions du milieu qui en définit le contexte, tout en étant lui même un facteur de détermination et de structuration de ce milieu. Elle repose d’abord sur une intention et une visée politique. Ce n’est qu’ensuite une traduction stratégique, opératoire, mesurée, déterminée d’une telle visée. Le projet de société devient alors un projet-programmatique qui se formule en objectifs, plans, programmes et budgets1. Ici, s’esquissent les interactions et les contributions possibles des agirs pédagogiques, juridiques, commerciaux, technico-scientifiques, scientifiques et politiques.

En 1999-2001, une enquête exploratoire auprès de 100 jeunes de 16 à 17 ans (1999-2001) avait comme ambition de caractériser des hypothèses sur la représentation que les jeunes avaient des conduites dopantes. Elle a permisde construire une typologie comportementale sur les façons dont les jeunes s’investissent dans la pratique sportive et donc sur les risques d’usage de produits visant à optimiser les performances.