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De Suvin à Parrinder, Jameson, Spiegel (en anglais) ou Saint-Gelais, Langlet, Bréan (en français), la notion de novum a servi à désigner des logiques jugées définitoires de la science-fiction en les rapportant à l’idée d’étrangeté, à la fois source d’émerveillement et déclencheur conjectural. L’histoire des théories de la science-fiction montre premièrement que, malgré les discussions des propositions de Suvin, le terme s’est imposé comme un passage obligé de la réflexion sur les mécaniques du genre. Deuxièmement, cette pérennité signale un désir persistant de comprendre la science-fiction par ses procédés fictionnels, poétiques et cognitifs. Troisièmement, elle éclaire comment l’empreinte du moule littéraire est demeurée marquante. Nous souhaitons démonter et remonter la notion, pour qu’elle serve une théorisation intermédiatique que les recherches jusqu’ici n’ont pas pleinement menée. Pour cela, la genèse de la notion de novum éclairera d’abord les ambitions de l’approche cognitive et politique de Suvin. Nous montrerons ensuite que les cadres sémiotique et poétique ont offert de quoi établir une grille d’analyse intersémiotique, à condition que ce passage en n-dimensions médiatiques prenne en compte la diversité structurelle des systèmes expressifs. Enfin nous verrons qu’une commune logique culturelle préside aux écarts fictionnels et formels du genre et les articule à des normes génériques et médiatiques en interaction. From Suvin to Parrinder, Jameson, Spiegel (in English) or Saint-Gelais, Langlet, Bréan (in French), the concept of novum has served to define the logics of science fiction by linking them to the idea of strangeness, both a source of wonder and a conjectural trigger. The history of science fiction critical theories first shows that, despite the discussions of Suvin’s proposals, the term has imposed itself as an obligatory passage in the reflection on the mechanics of the genre. Second, this durability signals a persistent desire to understand science fiction through its fictional, poetic, and cognitive processes. Third, it highlights how the imprint of the literary mold has remained strong. We aim to disassemble and reassemble the notion, so that it serves a theorization of intermediality. To do this, the genesis of the notion of novum will first shed light on the ambitions of Suvin’s cognitive and political approach. We will then show that the semiotic and poetic frameworks have offered an intersemiotic analysis grid, provided that this passage into n-dimensions of media takes into account the structural diversity of expressive systems. Finally, we will see that a common cultural logic rules the fictional and formal deviations of the genre and articulates them with generic and media norms in interaction.

International audience; From Suvin to Parrinder, Jameson, Spiegel (in English) or Saint-Gelais, Langlet, Bréan (in French), the concept of novum has served to define the logics of science fiction by linking them to the idea of strangeness, both a source of wonder and a conjectural trigger. The history of science fiction critical theories first shows that, despite the discussions of Suvin’s proposals, the term has imposed itself as an obligatory passage in the reflection on the mechanics of the genre. Second, this durability signals a persistent desire to understand science fiction through its fictional, poetic, and cognitive processes. Third, it highlights how the imprint of the literary mold has remained strong. We aim to disassemble and reassemble the notion, so that it serves a theorization of intermediality. To do this, the genesis of the notion of novum will first shed light on the ambitions of Suvin’s cognitive and political approach. We will then show that the semiotic and poetic frameworks have offered an intersemiotic analysis grid, provided that this passage into n-dimensions of media takes into account the structural diversity of expressive systems. Finally, we will see that a common cultural logic rules the fictional and formal deviations of the genre and articulates them with generic and media norms in interaction.; De Suvin à Parrinder, Jameson, Spiegel (en anglais) ou Saint-Gelais, Langlet, Bréan (en français), la notion de novum a servi à désigner des logiques jugées définitoires de la science-fiction en les rapportant à l’idée d’étrangeté, à la fois source d’émerveillement et déclencheur conjectural. L’histoire des théories de la science-fiction montre premièrement que, malgré les discussions des propositions de Suvin, le terme s’est imposé comme un passage obligé de la réflexion sur les mécaniques du genre. Deuxièmement, cette pérennité signale un désir persistant de comprendre la science-fiction par ses procédés fictionnels, poétiques et cognitifs. Troisièmement, elle éclaire comment l’empreinte du moule littéraire est demeurée marquante. Nous souhaitons démonter et remonter la notion, pour qu’elle serve une théorisation intermédiatique que les recherches jusqu’ici n’ont pas pleinement menée. Pour cela, la genèse de la notion de novum éclairera d’abord les ambitions de l’approche cognitive et politique de Suvin. Nous montrerons ensuite que les cadres sémiotique et poétique ont offert de quoi établir une grille d’analyse intersémiotique, à condition que ce passage en n-dimensions médiatiques prenne en compte la diversité structurelle des systèmes expressifs. Enfin nous verrons qu’une commune logique culturelle préside aux écarts fictionnels et formels du genre et les articule à des normes génériques et médiatiques en interaction.