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Résumé : À la lecture des sources inquisitoriales du premier tiers du XVIe siècle, le processus d’objectivation théologique des innovations doctrinales s’avère complexe, sur fond de rébellion luthérienne, et les contraintes juridiques s’imposant aux magistrats sont tangibles. Entre 1517 – date de clôture du concile du Latran V – et 1530 – convocation de la Diète d’Augsbourg – les contours de l’orthodoxie font l’objet de dissentiment. À défaut de canons applicables, c’est graduellement que l’Inquisition façonne une jurisprudence lui permettant d’appréhender les éléments constitutifs des nouvelles hérésies. En l’absence de consensus en matière de foi, le Saint-Office surveille la réception en Espagne de la controverse religieuse et en évalue les répercussions. À travers le contrôle des prédicateurs, il entend maintenir l’uniformité doctrinale. À Tolède, en engageant des poursuites contre les alumbrados, le tribunal s’attache à déterminer les caractères de la genèse de l’hérésie en Espagne. Abstract: When perusing inquisitorial sources from the first third of the XVIth century, the theological objectification mechanism, as regards doctrinal innovations, in the context of Lutheran dissent, proves to be rather convoluted and the legal constraints imposed on inquisitors are obvious. Between 1517 (end of the Fifth Council of Lateran) and 1530 (calling of the Diet of Augsburg), the outlines of orthodoxy were the targets of sharp disagreement. Since it lacked effective canons, the Inquisition progressively shaped jurisprudence, enabling the Tribunal to comprehend the constituting elements of new heresies. The Holy Office monitored the reception of the religious controversy in Spain and assessed its consequences because of the lack of consensus regarding faith. Under preachers’ surveillance, it looked after doctrinal uniformity. By taking legal actions against the alumbrados, the Tribunal of the Inquisition intended to identify the distinctive features of the beginnings of heresy in Spain. Resumen: De las fuentes inquisitoriales del primer tercio del siglo XVI se desprende que resultó complejo el proceso de formalización teológica de las innovaciones doctrinales, en un contexto de rebelión luterana, y que fueron tangibles las restricciones jurídicas impuestas a los inquisidores. Entre 1517 –conclusión del concilio de Letrán V– y 1530 –Dieta de Augsburgo– los contornos de la ortodoxia fueron objeto de disenso. A falta de cánones aplicables, fue gradualmente como se elaboró la jurisprudencia con la que la Inquisición concibió los elementos constitutivos de las nuevas herejías. Sin consenso en materia de fe, el Santo Oficio vigiló la recepción en España de las controversias religiosas y evaluó las repercusiones de estas. A través del control de los predicadores, veló por la uniformidad doctrinal. En Toledo, incoando procesos contra los alumbrados, el tribunal se dedicó a determinar los caracteres de la génesis de la herejía en España.

This essay analyses the context in which I produced a comparative study, based on primary sources, of the Inquisition in Southern Europe and on other continents from the fifteenth to the nineteenth century. The main questions, methods and arguments I used are discussed here, as well as the study’s publication in several languages and its reception in various countries. The purpose is to reflect on historiography, seen as a collective enterprise moved forward by individual efforts, although always checked and challenged, and on its public impact. I shall focus not only on the continuous process of exchange as the basis of knowledge, but also on changes in time and place that create new needs for historical research and new paradigms for the latter. Este ensaio analisa o contexto de escrita do meu estudo comparativo da Inquisição no sul da Europa e noutros continentes, do século XV ao século XIX, com base em fontes primárias. As principais questões, métodos e argumentos são discutidos aqui, bem como a difusão em diferentes línguas e a recepção em vários países. O objetivo é refletir sobre a historiografia, entendida como um empreendimento coletivo movido por esforços individuais sempre verificados e questionados, mas também sobre o impacto público. Concentro-me no intercâmbio permanente como base do conhecimento, mas também nas mudanças de tempo e de lugar que criam novas necessidades de pesquisa histórica e novos paradigmas. Cet essai analyse le contexte de la rédaction de mon étude comparative de l'Inquisition en Europe du Sud et sur d'autres continents du XVe au XIXe siècle à partir de sources primaires. Les principales questions, méthodes et arguments sont abordés ici, ainsi que la diffusion dans différentes langues et la réception dans plusieurs pays. Il s'agit de réfléchir sur l'historiographie, vue comme une entreprise collective mue par des efforts individuels toujours contrôlés et contestés, mais aussi sur l'impact public. Je mettrai l'accent sur l'échange permanent comme base de connaissance, mais aussi sur les changements de temps et de lieu qui créent de nouveaux besoins de recherche historique et de nouveaux paradigmes.

Comme cela a été bien documenté, l’écrit a été un véhicule fondamental pour la transmission de la théologie réformée dans la péninsule italienne. Pourtant, les livres n’étaient qu’une partie du processus de propagation des doctrines hétérodoxes. C’était l’oral, et surtout le mot prêché de la chaire, qui servait à labourer le sol sur lequel le mot écrit prenait racine et prospérait. En se concentrant sur les années 1540, cet article d’aborde d’une part le thème de la rhétorique de plus en plus sophistiquée et des capacités dissimulatrices utilisées par les prédicateurs pour échapper au contrôle ecclésiastique, et d’autre part les mesures prises par les autorités ecclésiastiques pour faire face à ces nouveaux défis. As has been well documented, the written word has been a fundamental vehicle for the transmission of Reformed theology in the Italian peninsula. Yet books were only part of the process of spreading heterodox doctrines. It was the oral word, and above all the preached word from the pulpit, to plough the soil on which the written word took root and flourished. Focusing on the 1540s, the article tries to address on the one hand the theme of the increasingly sophisticated rhetoric and the concealment abilities used by preachers to escape ecclesiastical control, and on the other hand the measures taken by ecclesiastical authorities to face these new challenges.

This paper studies the historical context in which I Salmi di David by Pellegrino degli Erri (Venice, 1573) were written and published. Aside from the fact that it is mentioned in catalogues and studies dedicated to Italian biblical edition, this work has drawn very little critical attention, partly because of its wrong attribution to the Benedictine abbot of the same name. This paper demonstrates that it was actually written by a man of letters who had been a member of the heterodox Modenese Academy, before being encouraged in his literary task by Bishop Egidio Foscarari and Count Fulvio Rangoni. The work offers an Italian and Latin translation of the Psalms, based on the Hebraic source and accompanied by a commentary. Its contents reflect a religious position which is both opened to Protestant ideas and concerned with preserving the peace and unity of the Church. These traits are emphasised in the apparatus inserted by the editor, Giordano Ziletti, who is careful to present the work as an aid to liturgical and devotional practices approved by the Church. Nonetheless, it was banned in 1593, not without having circulated, first as a manuscript in Italy and even in Spain and then as a Venetian edition of which a significant number of copies has survived. I Salmi di David by Pellegrino degli Erri are of great interest to religious, editorial, and literary historiography: they are indeed relevant for the study of Modenese and Italian religious history, the Italian editorial production of biblical texts at a time when it was affected by ecclesiastical censorship, and the linguistic and literary issues related to biblical translation and religious writing., Cet article étudie le contexte historique dans lequel Pellegrino degli Erri composa sa traduction commentée des Psaumes publiée à Venise en 1573. En dehors de mentions succinctes dans des catalogues et des études portant sur l’histoire de l’édition en Italie, l’ouvrage n’a pas attiré l’attention des critiques, en partie du fait de son attribution erronée à l’abbé bénédictin du même nom. L’article identifie l’auteur, un homme de lettres laïc, qui fut membre de l’Académie modénaise avant de se voir encouragé dans son entreprise littéraire par l’évêque Egidio Foscarari et le comte Fulvio Rangoni. Il compose ainsi une traduction italienne et une nouvelle traduction latine des Psaumes à partir de la source hébraïque, ainsi qu’un commentaire en italien. Son travail reflète une position à la fois ouverte aux idées protestantes et soucieuse de préserver l’unité de l’Église, des traits que vient accentuer l’apparat textuel ajouté par l’éditeur Giordano Ziletti. Le livre fut mis à l’Index en 1593, après avoir circulé dès avant sa publication sous forme manuscrite jusqu’en Espagne, puis dans son édition vénitienne, dont subsiste un nombre non négligeable d’exemplaires. I Salmi di David de Pellegrino degli Erri se révèle d’un grand intérêt aussi bien au regard de l’histoire religieuse de l’Italie entre Réforme et Contre-Réforme que de celle de l’édition religieuse et de la censure ecclésiastique et de celle de la langue et de la littérature italiennes confrontées aux problématiques majeures que posèrent la traduction biblique et l’écriture religieuse.

«Pues, como sabéis, el Nuevo Testamento nunca fue leído en España hasta nuestros días». Eso es lo que afirma Francisco de Enzinas, humanista (con simpatías por la Reforma) y traductor del Nuevo Testamento al castellano, en su obra semiautobiográfica De statu Belgico deque religione Hispanica. Además, Enzinas alega en el prólogo a su traducción del Nuevo Testamento, publicada en 1543 en Amberes, que en España, hasta sus días, las traducciones bíblicas en lengua vernácula habían sido inexistent...

La preocupación por el protestantismo en Navarra hasta 1558 Tras la publicación de las 95 tesis del monje Martín Lutero y la condena de Roma (las bulas Exsurge Domine de junio 1520 y Decet Romanum Pontificem, de enero 1521) y del propio emperador, por su edicto de mayo de 1521 después de la Dieta de Worms, la ruptura de la cristiandad se convirtió en un hecho. No obstante, este problema, al menos en la Navarra de las primeras décadas del siglo xvi, no pasó de ser una cuestión lejana, pues en ...

Mientras Casiodoro de Reina (ca. 1520-1594) ha sido por siglos conocido como el traductor principal de la Biblia del Oso (1569), la teología del reformador protestante sevillano exiliado apenas ha comenzado a apreciarse. Aclamado por un biógrafo como «patriarca espiritual de la iglesia evangélica hispana en todo el mundo», Reina mostró una notable versatilidad a lo largo de su carrera. Además de ganarse la vida en el comercio de seda cuando oficiaba como ministro del Evangelio, logró componer...

Si bien la cuestión confesional dejó su impronta en la trayectoria histórica de los Estados europeos a principios de la época moderna, el debate en torno a la renovación de la Iglesia no había esperado las polémicas provocadas por Lutero para salir a luz. En la península ibérica, especialmente en Castilla, ciertas personalidades de renombre —como el arzobispo de Granada Hernando de Talavera o el cardenal Jiménez de Cisneros— pasaron mediante su acción a ser precursoras de esta reforma, tanto ...

De este recorrido sobre la recepción de la Reforma en los diversos reinos de la península ibérica se desprende una percepción más fina de la periodización de la reacción ante las novedades y la progresiva definición de los contornos de la herejía. La superposición de las escalas territoriales —en el ámbito de cada corona y a escala imperial— con sus respectivas prioridades propiciaba una percepción diferenciada del peligro y de la urgencia de cada respuesta en un momento en que estaban reconf...

A principios del siglo xx varias contribuciones —por lo general, obra de hispanistas europeos (Edward Boehmer, Alfred Morel-Fatio, Henri Omont)— trazaron a grandes rasgos la trayectoria vital del humanista catalán Pere Galès, cuya exacta valoración se ve mermada por la circunstancia de no haber dejado prácticamente obra escrita. Galès fue alumno de Pere Joan Nunyes en Valencia durante los primeros años cincuenta, fecha en que se data su adhesión a posiciones reformistas. Es probable que las t...

Objeto de un renovado interés en la historiografía de estos últimos años, el grupo luterano desarticulado en Sevilla a partir de 1557 ha sido analizado a través de estudios —enteramente o en parte— dedicados a ello y que trazan sus contornos de una forma más precisa. Esta nueva serie de trabajos presentados por autores como Stefania Pastore, Gianclaudio Civale o Tomás López Muñoz manifiesta la voluntad de retornar a las primerísimas fuentes y de contrastar los elementos esparcidos en la corre...

El estudio del papel que desempeñó el arte en el proceso de represión de las herejías, o cómo este fue utilizado como una muestra tangible de las acusaciones que la Iglesia y el poder político infligieron a los protestantes españoles por criticar la teología católica, no escapó de las generalidades y conclusiones del análisis histórico que de la Reforma se ha venido realizando en los últimos años, tal y como demuestran los estudios de Thomas al respecto. Dicho estudio se ha configurado a trav...

A pesar de la abundante y seria aportación documental proporcionada por José Ignacio Tellechea para el estudio de Bartolomé de Carranza, teólogo dominico y primado de las Españas, el mismo historiador vasco constataba cierto inmovilismo y una falta de interés de la historiografía española sobre este personaje, encallado en el paradigma inquisitorial y casi sepultado en él. Ironizando, lo atribuía a «imperdonable pecado de pereza mental si no de falta de honestidad científica y moral», pero so...

A matutina luz, serena e fria, as Estrelas do Pólo já apartava, quando na Cruz o Filho de Maria, amostrando-se a Afonso, o animava. Ele, adorando Quem lhe aparecia, na Fé todo inflamado assi gritava: —«Aos Infiéis, Senhor, aos Infiéis, e não a mi, que creio o que podeis!».Luis de Camões, Os Lusíadas, Canto III, 45. Fue en Ourique, el 25 de julio de 1139, en vísperas de que las tropas de don Alfonso Enríquez combatieran al enemigo musulmán, cuando Cristo se apareció a aquel que, allí mismo, ha...

Acerca de las cosas más significativas lo ignoramos casi todo. Por lo general, estas cosas son complejas, difíciles y gustan de ocultarse. Hoy debemos acercarnos a una de ellas, de máxima relevancia para la percepción que Europa y España tienen de sí mismas. Se trata de la Reforma religiosa que tuvo lugar en la primera mitad del siglo xvi europeo y el papel que en ella desempeñó Carlos V. No podemos aquí referirnos a todos los ángulos de este gran proceso, el verdadero inicio de la cristaliza...

En la segunda mitad del siglo xvi se extendió por toda Europa una corriente de juicios desfavorables a España, conocida como leyenda negra antiespañola, que constituyó una verdadera arma ofensiva aprovechada por los enemigos de la monarquía católica. Este conjunto de acusaciones y apreciaciones negativas era en gran parte la proyección de afirmaciones esquemáticas y críticas partidarias en un complejo juego de imágenes recíprocas que hoy en día pueden ofrecer al historiador unos cuantos ángul...

Conocí a Fadrique Furió Ceriol por casualidad. Consultando las actas del Consejo Universitario de Lovaina, observé en el margen del volumen correspondiente a los años 1556-1561 varias veces el nombre de «Furius». También en las actas de los deputati —el «comité ejecutivo» de la Universidad— se mencionaba varias veces dicho nombre. Los consejeros universitarios instruían su proceso, que parecía ser de herejía. De las actas se desprendía que las autoridades universitarias comunicaban regularmen...

La historia de la Reforma protestante en Portugal queda por escribir. En la Edad Moderna, las autoridades políticas y religiosas procuraron representar la tierra lusitana como la única que permanecía inmaculada y fiel a la Iglesia de Roma en la época de Lutero y de Calvino (se vanaglorió de ello en el Concilio de Trento, en 1545, el dominico portugués Jerónimo de Azambuja, que entró al servicio de la Inquisición en 1549). Sin embargo, aunque se haya negado durante mucho tiempo, como si se hub...

Las definiciones de disidencia y heterodoxia no presentan perfiles nítidos como para diferenciarlas con claridad. Ambas palabras no son sinónimas, aunque presenten semejanzas; mientras disidencia significa «mostrarse en desacuerdo o apartarse de la doctrina común», heterodoxia implica «disconformidad con el dogma o con la doctrina fundamental de cualquier secta o religión». Así pues, considerando las dificultades inherentes a una diferenciación precisa, se ha adoptado un criterio particular y...

Los alumbrados toledanos se dieron a conocer en el siglo xix, cuando Menéndez Pelayo recogió la creencia difundida por la Inquisición de la existencia de una secta o movimiento homogéneo de los alumbrados y la legó para la historiografía posterior. Desde entonces, tratar de identificar los rasgos característicos y las causas de este fenómeno ha sido una constante en lo que se ha escrito sobre los alumbrados, y la interpretación ha estado muy condicionada por la adscripción académica o confesi...

La historiografía ha tendido a localizar el protestantismo castellano en un punto geográfico central, Valladolid, con diversos enclaves menores, entre los que destacaría Pedrosa del Rey. La presencia de la familia Cazalla, en ambos núcleos, el doctor Agustín de Cazalla en Valladolid y su hermano Pedro en Pedrosa, serían, de alguna forma, el hilo de unión. La centralidad de Valladolid estaría, además, justificada porque allí se desarrollaron los procesos, allí se celebraron los autos grandes d...

La penetración en la península ibérica de la herejía luterana, que preocupaba a las autoridades religiosas en la década de 1520, llegaría a constituir, a principios del reinado de Felipe II, una grave amenaza contra el orden religioso establecido, cuya extirpación resultaría prioritaria. En España, el proceso de definición penal del luteranismo se inició a principios del reinado de Carlos I y posibilitó, a partir de 1557, el desmantelamiento de los cenáculos heréticos de Sevilla y Valladolid,...

En el siglo XVI, la Península Ibérica no quedó al margen del gran debate teológico que sacudía Europa. En España y Portugal se leían, comentaban y discutían los escritos de la Reforma. Su recepción no fue una mera aceptación pasiva de ideas extranjeras, sino el fruto de una interacción con planteamientos espirituales autóctonos que no puede ser reducida a la polarización entre católicos y protestantes. Las redes de creyentes evolucionaron al mismo tiempo que las doctrinas reformadas y que las estrategias de contención desarrolladas por los reyes y la Inquisición. Las contribuciones de este libro permiten un nuevo balance de la situación de la Reforma en el conjunto de la Península Ibérica, a la vez que ponen en relación a los círculos de exiliados con las comunidades del interior. Au xvie siècle, la péninsule Ibérique n'est pas restée à la marge du grand débat théologique qui secouait l’Europe. En Espagne et au Portugal, les écrits de la Réforme y furent aussi lus, commentés et discutés. Au-delà de la simple acceptation passive d’idées étrangères, leur réception se confronta aux approches spirituelles autochtones et ne saurait se réduire à la simple polarisation entre catholiques et protestants. Les réseaux de croyants évoluèrent en parallèle des doctrines réformées et des stratégies de contrôle mises en place par les rois et l’Inquisition. Les contributions de cet ouvrage permettent une nouvelle lecture de la situation de la Réforme dans l'ensemble de la péninsule Ibérique, tout en reliant les sphères exilées aux communautés de l’intérieur des deux pays.

Creed, hija, que este negocio me ha puesto y tiene en tan gran cuidado y dado tanta pena que no os lo podría significar, viendo que […] suceda en mi presencia y la vuestra una tan gran desvergüença y vellaquería, y incurrido en ello semejantes personas, sabiendo que sobre ello he sufrido y padecido en Alemania tantos trabajos y gastos, y perdido tanta parte de mi salud […] y assí se deve mirar si se puede proceder contra ellos como contra sediciosos, escandalosos, alborotadores e inquietadore...

Hace ya más de treinta años, en mi libro sobre España y la imprenta de Basilea durante el siglo xvi, dediqué muchas páginas a mostrar el influjo que sobre los exiliados religiosos españoles habían ejercido dos grandes figuras del pensamiento y religiosidad europeos: Erasmo y Castellion. Esta investigación me llevó a criticar o corregir algunas tesis preferidas de los (no por eso por mí menos apreciados y admirados) grandes maestros, entre ellos, Marcel Bataillon, de quien escribí a modo de co...

International audience; When perusing inquisitorial sources from the first third of the XVIth century, the theological objectification mechanism, as regards doctrinal innovations, in the context of Lutheran dissent, proves to be rather convoluted and the legal constraints imposed on inquisitors are obvious. Between 1517 (end of the Fifth Council of Lateran) and 1530 (calling of the Diet of Augsburg), the outlines of orthodoxy were the targets of sharp disagreement. Since it lacked effective canons, the Inquisition progressively shaped jurisprudence, enabling the Tribunal to comprehend the constituting elements of new heresies. The Holy Office monitored the reception of the religious controversy in Spain and assessed its consequences because of the lack of consensus regarding faith. Under preachers’ surveillance, it looked after doctrinal uniformity. By taking legal actions against the alumbrados, the Tribunal of the Inquisition intended to identify the distinctive features of the beginnings of heresy in Spain.; De las fuentes inquisitoriales del primer tercio del siglo XVI se desprende que resultó complejo el proceso de formalización teológica de las innovaciones doctrinales, en un contexto de rebelión luterana, y que fueron tangibles las restricciones jurídicas impuestas a los inquisidores. Entre 1517 –conclusión del concilio de Letrán V– y 1530 –Dieta de Augsburgo– los contornos de la ortodoxia fueron objeto de disenso. A falta de cánones aplicables, fue gradualmente como se elaboró la jurisprudencia con la que la Inquisición concibió los elementos constitutivos de las nuevas herejías. Sin consenso en materia de fe, el Santo Oficio vigiló la recepción en España de las controversias religiosas y evaluó las repercusiones de estas. A través del control de los predicadores, veló por la uniformidad doctrinal. En Toledo, incoando procesos contra los alumbrados, el tribunal se dedicó a determinar los caracteres de la génesis de la herejía en España.; À la lecture des sources inquisitoriales du premier tiers du XVIe siècle, le processus d’objectivation théologique des innovations doctrinales s’avère complexe, sur fond de rébellion luthérienne, et les contraintes juridiques s’imposant aux magistrats sont tangibles. Entre 1517 – date de clôture du concile du Latran V – et 1530 – convocation de la Diète d’Augsbourg – les contours de l’orthodoxie font l’objet de dissentiment. À défaut de canons applicables, c’est graduellement que l’Inquisition façonne une jurisprudence lui permettant d’appréhender les éléments constitutifs des nouvelles hérésies. En l’absence de consensus en matière de foi, le Saint-Office surveille la réception en Espagne de la controverse religieuse et en évalue les répercussions. À travers le contrôle des prédicateurs, il entend maintenir l’uniformité doctrinale. À Tolède, en engageant des poursuites contre les alumbrados, le tribunal s’attache à déterminer les caractères de la genèse de l’hérésie en Espagne.

This article offers a short analysis of the different meanings and connotations of the three names given in 1525 by Toledo's Holy Office to the new Cas lian here cs-the « alumbrados », also called « dexados » and « perfects ». In order to be exhaustive, this taxinomic study of Castilian illuminism adds the name « recogidos » to this list, since those spirituals are often mentioned in the testimonies included in the trials. The comparison between the inquisitorial documents-the Toledo Edict, the minutes of the trials-and the pleas of the accused, along with some of the main contemporary spiritual books, reveals the discrepancy between the way the alumbrados called themselves and the name the inquisitors imposed on them. This exploration will lead us to highlight how heresy is fabricated through the different names assigned to the heretics., Cet article propose une brève analyse du sens et des connotations des trois qualificatifs apposés en 1525 par l'Inquisition de Tolède aux nouveaux hérétiques castillans, les fameux « alumbrados », également nommés « dexados » et « perfectos ». Dans un souci d'exhaustivité, il conviendra d'ajouter à cette étude taxinomique de l'illuminisme castillan le nom de « recogidos », ceux-ci étant cités dans de nombreux témoignages comme des spirituels directement impliqués dans l'affaire. Confrontant les documents inquisitoriaux-Édit de Tolède, résumés des procès-aux plaidoyers des accusés lors de leurs procès et à quelques ouvrages spirituels contemporains majeurs, nous tenterons de remettre ces termes en perspective, et de souligner le décalage existant entre la façon dont se désignaient eux-mêmes les spirituels et le nom qui leur a été imposé, ouvrant ainsi une réflexion sur le processus de fabrication de l'hérésie à partir des différents noms attribués aux hérétiques.

International audience; This paper deals with the place of astrology at the court of kings of Aragon during the fourteenth century. Different pieces of evidence show that Peter IV and his son John I had a great interest in this knowledge. The inquisitor Nicolas Eymerich wrote his Contra astrologos in 1395-1396 to warn the king’s confessor (and through him the king John) of the dangers of astrology, divination and magic. Here is edited the first part of the treatise dedicated to the question of astral determinism and to that of the value of astrology (the prologue and the second part, dedicated to the other kinds of divinatory and magic arts, has already been edited in a previous article in 2010).; Cette communication est l’occasion d’achever une première série de travaux dédiés aux traités inédits que l’inquisiteur d’Aragon Nicolas Eymerich (c. 1320-1399) a consacrés aux pratiques divinatoires et magiques, un thème dont il a fait, tout au long de sa carrière, l’un de ses chevaux de bataille dans un contexte de conflit quasi permanent avec les rois d’Aragon, qui se sont traduits pour l’intransigeant dominicain par une succession d’« exils », notamment à Avignon. Il s’agit notamment de compléter le dossier ouvert en 2008 ici-même à Lausanne en proposant un premier examen d’un texte plutôt confidentiel de l’inquisiteur, le Contra astrologos imperitos atque contra nigromanticos de occultis perperam judicantes, rédigé probablement vers février 1396, voire peut-être un peu plus tôt, à la fin de l’année 1395 à l’intention du confesseur franciscain du roi Jean Ier Thomas de Ulzine, et conservé, dans des versions très proches, dans seulement deux manuscrits (Paris, BnF, lat. 3171, fin XIVe-début XVe s., fol. 75r-89v ; Séville, Institucíon Colombina, 141-23-14, fol. 85r-97v) . D’une part, en précisant, en se fondant sur les archives royales aragonaises publiées, un certain nombre d’éléments d’ordre contextuel pour mieux mettre en perspective ce traité dont Michael Ryan ne parle pas ou peu ‒ lui qui s’intéresse à un autre texte d’Eymerich, le Contra praefigentes certum terminum fini mundi, achevé le 25 mars 1395, qui vise à rejeter les spéculations eschatologiques des faux prophètes, en tête desquels figurent Lulle et ses disciples ; d’autre part, en faisant le point sur la partie du Contra astrologos consacrée à l’astrologie (plus du reste qu’aux astrologues), qui, pour n’être guère originale, montre qu’Eymerich possède une connaissance pour le moins approximative de la cosmologie ptoléméenne et, semble-t-il, des différentes branches de l’astrologie judiciaire.

Inquisition registers which are the main available sources for the knowledge of heresy in the South of France are particularly poor concerning Catharism at Caunes-Minervois. The only somewhat detailed mentions concern the last third of the XIIIth century. Other sources allow to rectify this deceptive impression. The royal inquiries concerning faidiments in Languedoc and certain documents copied in the Doat collection of the National French Library give valuable information as to the place of heresy at Caunes and in its region. Caunes played a particular role in the fight against heresy. By 1226, the Cathar Bishop of Carcassés Pierre Isarn is burnt there. Ten years later, inquisitor Ferrier is installed at Caunes, in the abbey probably, a place from which he launches the inquiries of the court against people suspected of heresy. At the end of the century, the heresy at Caunes will again be brought to light through the supposed links of abbot Pierre de Pelages with Catharism., FRE: Catharisme, Hérésie, Inquisition, Pierre Isarn, Ferrier, Caunes-Minervois., Roche Julien. Caunes-Minervois et l’hérésie cathare. In: Archéologie du Midi médiéval n°6, 2010. L’abbaye et le village de Caunes-Minervois (Aude). Archéologie et Histoire. pp. 105-113.

Le manuscrit 1087 d’Avignon contient des fragments d’un long avis rendu en 1325 à Jean XXII, préparatoire à la condamnation du commentaire de l’Apocalypse de Pierre de Jean Olivi. Ce texte, qui englobe également dans sa critique les oeuvres authentiques de Joachim de Fiore, correspond à un écrit perdu de Jacques Fournier, autrefois conservé à la bibliothèque pontificale d’Avignon. Un autre volume perdu, comparable au célèbre registre d’inquisition de Jacques Fournier, contenait les enquêtes menées dans les mêmes années par l’évêque de Pamiers contre les béguins de son diocèse. La lutte, doctrinale et inquisitoriale, contre cette hérésie a donc constitué un volet important des activités du futur pape Benoît XII. A lost tract of Jacques Fournier re-discovered. The codex Avignon 1087 contains fragments of a long advice, submitted to John XXII in 1325 as part of the trial against Peter John Olivi’s Lectura super Apocalipsim, that was finally condemned the following year. Interestingly, this document also includes a criticism of Joachim of Fiore. It is shown that this text corresponds to a lost tract of Jacques Fournier, formerly kept in the Avignon pontifical library. This ascription can be confirmed through the author’s knowledge of the Languedoc Béguins. Fournier had prepared for himself a copy of their depositions in a lost inquisition register, and made use of them in another 1333 trial. The fight, both doctrinal and inquisitorial, against this heresy appears thus to have been one of the main activities of the future pope Benedict XII, and a cause of his quick ascent in Avignon in the decade before his election.

Réédition numérique dans Sorcières et démons (15e-17e s.), Firenze, Sismel-Edizioni de Galluzzo, Medi@evi. Digital Medieval Folders, 13, 2016, p. 209-260; International audience; At the very beginning of his career as an inquisitor, in 1359, the Catalan of the Dominican Order Nicholas Eymerich writes a long treatise ‒ still unpublished ‒ intitled De jurisdictione inquisitorum in et contra christianos demones invocantes, which has an important place in the process of “hereticisation” of magic and invocation of demons which started under John XXII’s pontificate. Relieved of his inquisitorial duties by the king of Aragon Peter IV the Ceremonious et by the local hierarchy of the Church, Eymerich, who supports of the pontifical power, vigorously defends his jurisdiction and prerogatives in his opus. To turn the invocator of evil spirits into heretic, this articles shows that he does not use the bull Super illius specula (1326 or 1327) making the proceedings against magicians for heresy legal nor he based his doctrine on a demonological turning point, but he follows, without making any precise quotations, the arguments formulated by another Catalan, the jurist of the Carmelite Order Guido Terreni, when the latter answered to John XXII on this matter in 1320.; Au tout début de sa carrière d’inquisiteur, en 1359, le dominicain catalan Nicolas Eymerich rédige un De jurisdictione inquisitorum in et contra christianos demones invocantes qui s’avère être une pièce importante, quoique toujours inédite, dans le processus de qualification des pratiques magiques comme hérésie initié sous le pontificat de Jean XXII. Au moment où il écrit, Eymerich a été suspendu dans son office par décision du roi d’Aragon et de la hiérarchie ecclésiastique locale, peu enclins à satisfaire l’intransigeance de l’inquisiteur vis-à-vis de ces hérétiques d’un nouveau genre, et il s’agit donc pour lui de défendre avec véhémence sa juridiction et ses prérogatives. Pour affirmer le caractère hérétique des invocateurs de démons, Eymerich ne se fonde pas ni sur la bulle Super illius specula promulguée en 1326 ou 1327 ni sur une démonologie qui accroît les capacités de nuisance des mauvais esprits, mais il reprend à son compte, de manière masquée, l’argumentation développée en 1320 par le carme catalan Guido Terreni, l’un des rares experts consultés par Jean XXII alors favorables à l’'hérétisation' sans restriction des pratiques magiques.

Cet article entend étudier et approfondir l’hérésie des beatas à la lumière des procès inquisitoriaux menés par le Saint-Office entre la fin du xve siècle et le début du xviie siècle. Une grande partie de l’historiographie franco-espagnole s’étant plus particulièrement intéressée aux beatas à travers le prisme de la répression des sectes illuministes, il a semblé intéressant de revenir sur l’ensemble des procès impliquant ces communautés de laïques à la réputation sulfureuse. Après avoir dressé un premier constat quantitatif et étudié le profil des principales beatas, nous nous plongerons dans l’étude de deux procès inédits, ceux des beatas Mencía Suarez (1487-1490) et Juana de Ribera (1551-1559) au regard d’autres procès plus connus qui jalonnent le xvie siècle, représentatifs à la fois des maigres charges pesant contre ces femmes et d’une hétérodoxie diffuse qui se distingue profondément de celle des premiers mouvements des « alumbrados ». This article explores the heresy charges levelled against beatas in Inquisition trials from the late 15th century to the early 17th century. Focusing on trials against these notorious lay communities, this work is designed as a complement to the French and Spanish literature, which has so far looked at the beatas mostly within the broader context of the repression against the Illuminationist sects. First, quantitative elements regarding the beatas are provided, as well as the profiles of key beatas. Then, an analysis is offered of the previously unexplored trials of Mencia Suarez (1487-1490) and Juana de Ribera (1551-1559). Alongside other better-known 16th-century trials, they illustrate both the sketchiness of the charges levelled against them and a diffuse form of heterodoxy, which is very different from that of the early alumbrados movements. Este artículo se propone estudiar la herejía de las beatas a la luz de los procesos inquisitoriales llevados por el Santo Oficio entre finales del siglo xv y principios del siglo xvii. Como la mayor parte de la historiografía franco española se centró más detenidamente en las beatas bajo la perspectiva represiva de las sectas alumbradas, nos pareció interesante analizar el conjunto de los procesos que implicaban a dichas mujeres de pésima fama. Tras un primer balance cuantitativo y el estudio de los diferentes perfiles de las beatas, nos detendremos en dos procesos inéditos, los de las beatas Mencía Suarez (1487-1490) y Juana de Ribera (1551-1559), comparándolos con los demás procesos que corren a lo largo del siglo xvi, que demuestran no sólo las escasos cargos contra dichas mujeres sino también una heterodoxia difusa que contrasta profundamente con la de los alumbrados.

Dans le traité De Bello Sacro (1602), l’évêque d’Orihuela, José Esteve, discute la question : « Est-il permis de tuer son père hérétique ou de le dénoncer à l’Inquisition ? » L’étude du corpus d’autorités mobilisé par Esteve montre qu’au long du xvie siècle, plusieurs auteurs influents et proches de l’Inquisition ont fermement établi l’obligation, pour les enfants des hérétiques, de les dénoncer devant les tribunaux. Néanmoins, confronté à la résistance des morisques de son diocèse, Esteve recourt à la littérature exégétique du xve siècle (le commentaire de Tostado sur le Deutéronome) afin de trouver une solution alternative. In his treatise De Bello Sacro (1602), José Esteve, the bishop of Orihuela, adresses the following question: «Is it allowed to kill one’s heretical father or to denounce him to the Inquisition?» This article studies the corpus of authorities used by Esteve, showing that, during the 16th century, several influential authors close to the Inquisition firmly established the obligation, for the children of heretics, to denounce them to the Holy Office. Nevertheless, Esteve, facing the resistance of the moriscos of his diocese, resorts to the exegetic literature of the 15th century (Tostado’s commentary on the Deuteronomy) to find an alternative solution. En el tratado De Bello Sacro (1602), el obispo de Orihuela José Esteve discute la cuestión: «¿está permitido matar a su padre hereje o denunciarlo a la Inquisición?» El estudio del corpus de autoridades que Esteve utiliza en la discusión muestra que, a lo largo del siglo xvi, varios autores influyentes y relacionados con la Inquisición establecieron con fuerza la obligación, para los niños de los herejes, de denunciarles al Santo Oficio. Sin embargo, confrontado con la resistencia de los moriscos de su diócesis, Esteve recurre a la literatura exegética del siglo xv (el comentario de Tostado sobre el Deuteronomio) para encontrar una solución alternativa.

International audience; In his treatise De Bello Sacro (1602), José Esteve, the bishop of Orihuela, adresses the following question: «Is it allowed to kill one’s heretical father or to denounce him to the Inquisition?» This article studies the corpus of authorities used by Esteve, showing that, during the 16th century, several influential authors close to the Inquisition firmly established the obligation, for the children of heretics, to denounce them to the Holy Office. Nevertheless, Esteve, facing the resistance of the moriscos of his diocese, resorts to the exegetic literature of the 15th century (Tostado’s commentary on the Deuteronomy) to find an alternative solution.; En el tratado De Bello Sacro (1602), el obispo de Orihuela José Esteve discute la cuestión: «¿está permitido matar a su padre hereje o denunciarlo a la Inquisición?» El estudio del corpus de autoridades que Esteve utiliza en la discusión muestra que, a lo largo del siglo xvi, varios autores influyentes y relacionados con la Inquisición establecieron con fuerza la obligación, para los niños de los herejes, de denunciarles al Santo Oficio. Sin embargo, confrontado con la resistencia de los moriscos de su diócesis, Esteve recurre a la literatura exegética del siglo xv (el comentario de Tostado sobre el Deuteronomio) para encontrar una solución alternativa.; Dans le traité De Bello Sacro (1602), l’évêque d’Orihuela, José Esteve, discute la question : « Est-il permis de tuer son père hérétique ou de le dénoncer à l’Inquisition ? » L’étude du corpus d’autorités mobilisé par Esteve montre qu’au long du xvie siècle, plusieurs auteurs influents et proches de l’Inquisition ont fermement établi l’obligation, pour les enfants des hérétiques, de les dénoncer devant les tribunaux. Néanmoins, confronté à la résistance des morisques de son diocèse, Esteve recourt à la littérature exégétique du xve siècle (le commentaire de Tostado sur le Deutéronome) afin de trouver une solution alternative.

International audience

Jacques Chiffoleau, Note on the Bull Vergentis in senium, the struggle against heretics in the South of France and the construction of temporal majesties. The double invention of Innocent III in the Bull Vergentis in senium, initially sent to Viterbo but soon also to Montpellier, and then widely diffused, including in the South of France, was first of all to make heresy, this error within the faith, a crime of majesty in continuous expansion, with procedures and penalties of exception attached to them. But it is also, and perhaps above all, a definition of this majesty, menaced by heresy, according to a double modality both eternal and temporal, and to construct around it defences. In a certain way, these contribute also to its existence according to this same double modality, eternal and temporal. Heresy thus changes its nature by becoming a crime of majesty. Inversely, though, the crime of majesty, treason, sedition, attack upon the prince and his officers, changes also in nature by being close to this error in faith which is essentially heresy. In this way, Vergentis in senium, in France as elsewhere — where we often find again its trace during the decades and centuries which followed its publication - constitutes thus also an important stage in the construction of temporal majesties, and reminds us, as Gilles Bellemère later says, that “the crime of heresy and the crime of lèse majesté always go hand in hand., Jacques Chiffoleau, Note sur la bulle Vergentis in senium, la lutte contre les hérétiques du Midi et la construction des majestés temporelles La double invention d’innocent III dans la bulle Vergentis in senium, d’abord envoyée à Viterbe mais bientôt aussi à Montpellier et largement diffusée ensuite, y compris dans le Midi français, c’est d’abord de faire de l’hérésie, cette errance dans la foi, un crime de majesté en expansion continue, avec les procédures et les pénalités d’exception qui lui sont attachées. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, de définir cette majesté menacée par l’hérésie selon une double modalité, étemelle et temporelle , et de constituer autour d’elle des défenses qui, d’une certaine façon, contribuent aussi à la faire exister selon cette même double modalité, éternelle et temporelle. L’hérésie change alors de nature en devenant un crime de majesté mais inversement, le crime de majesté, la trahison, la sédition, l’attentat contre le prince et ses officiers changent aussi de nature en étant rapprochés de cette errance dans la foi qu’est essentiellement l’hérésie. De cette façon Vergentis in senium, en France comme ailleurs - où nous retrouvons souvent sa trace dans les décennies et les siècles qui suivent sa publication - constitue donc aussi une étape importante dans la construction des majestés temporelles et elle nous rappelle, comme le dit plus tard Gilles Bellemère, que «le crime d’hérésie et le crime de lèse majesté marchent toujours du même pas »., Chiffoleau Jacques. Note sur la bulle Vergentis in senium, la lutte contre les hérétiques du Midi et la construction des majestés temporelles. In: Innocent III et le Midi. Toulouse : Éditions Privat, 2015. pp. 89-144. (Cahiers de Fanjeaux, 50)

Quaderns de Filologia: Estudis Literaris - ISSN impreso: 1135-4178 - ISSN Electrónico: 2444-1457 - https://ojs.uv.es/index.php/qdfed.; International audience; Fanino Fanini (1520-1550), boulanger de Faenza, fut une victime célèbre de l'Inquisition romaine ; l'année de sa mort est une date cruciale pour la diffusion de la Réforme dans la Romagna d'Este. Arrêté en février 1549, il fut jugé en tant qu'hérétique relapse et condamné à mort. La sentence fut exécutée dix-huit mois plus tard, en août 1550. Pendant ce temps, Renée de France, Olympia Morata et Lavinia della Rovere s'interposèrent à plusieurs reprises pour le sauver. Cette contribution résume les événements concernés avec une attention particulière aux circonstances historico-politiques du cas Fanini, au rôle de médiation joué par les femmes et à la nature de leurs interventions, dont témoignent des lettres et des documents d'archive.; Fra le prime manifestazioni dell'Inquisizione romana, la condanna di Fanino Fanini merita una menzione particolare, e ciò non solo per la piega che presero gli eventi, influenzati dal singolare carisma dell'eretico, ma in primo luogo per la cesura storica segnata dalla sua morte, per i personaggi coinvolti e per la natura delle trattative che precedettero l'esecuzione.La vicenda di Fanini, svoltasi tra il 1549 e il 1550, vede protagoniste le donne nel tentativo di guadagnare la grazia al condannato. L'impegno femminile in questo caso si configura come attività di mediazione e si oppone al potere maschile, rappresentato dal duca Ercole II d'Este, dai papi Paolo III e Giulio III, dall'inquisitore di Ferrara, Girolamo Papino, e dal cardinale Gian Pietro Carafa, membro influente del ramo oltranzista del collegio inquisitoriale.

En 1335, l’inquisiteur de la Marche d’Ancone, le frere Lorenzo d’Ancona, decide d’annuler une sentence de condamnation pour heresie que l’un de ses predecesseurs, l’inquisiteur Lorenzo da Mondaino, avait prononcee contre les seigneurs de la petite ville d’Osimo au debut des annees 1320. Cette decision entraine l’ouverture d’une enquete par Benoit XII, qui convoque Lorenzo d’Ancona pour se justifier et produire sa defense. Jusqu’a present, seul un petit fragment de la defense produite par l’inquisiteur etait connu des historiens. La decouverte de vestiges inedits du proces en annulation conduit par Lorenzo, dont l’edition est proposee en annexe, nous incite a revenir sur une affaire qui souleve des questions juridiques de premier plan et temoigne des tensions qu’entraine l’exercice de la justice pontificale dans les premieres decennies du xive siecle.

La conservation des confessions héréticales dans les registres inquisitoriaux doit être considérée comme le produit de tensions, conflits et ruptures culturelles entre inquisiteur et accusé. En se concentrant sur le registre inquisitorial de Jacques Fournier (1318-1325), le présent article met en évidence les contraintes et les pressions affectant la construction des confessions durant le procès inquisitorial, déterminant comment certaines assertions s’imposent plutôt que d’autres, du fait des mécanismes duplices et opposés mis en œuvre par le juge et l’accusé. La tranformation des confessions orales en dépositions écrites en latin, avec la distance culturelle qui séparen les individus soumis au procès à leurs interrogateurs, a une influence directe sur l’issue des confessions. Par ailleurs, de nombreuses stratégies de dissimulation et de mensonge employées de manière récurrente par les accusés jouent un rôle important dans l’occultation de leur subjectivité. La signification des tentatives de simulation doit être interprétée en relation directe avec la procédure inquisitoriale, en donnant une importance particulière au système de preuve spécifique des procès contre les hérétiques de la fin du Moyen-Âge. Une discussion rapprochée des catégories associées de preuve, confession et mémoire, montre comment les traits distinctifs de la procédure inquisitoriale affectent la construction des souvenirs : en particulier la mémoire et sa contre-partie, l’oubli, furent utilisés par les accusés comme stratégie délibérée de dissimulation et d’occultation. Diverses tentatives d’éviter de répondre et de tromper les attentes inquisitoriales deviennent ainsi visibles dans les dépositions relâchées devant Jacques Fournier.The preservation of heretical confessions in inquisitorial records needs to be regarded as the product of tension, conflict, and cultural clash between inquisitor and accused. Focusing on the inquisitorial register of Jacques Fournier (1318-1325), this article highlights strains and pressures affecting the construction of confessions during the inquisitorial trial, determining how certain assertions surfaced instead of other ones, under the duplex and opposed mechanisms set in motion by the judge and the defendant. The transformation of oral confessions into written records in Latin and the cultural distance between the individuals involved in the trial had a direct influence on the outcome of confessions. On the other hand, multiple strategies of dissimulation and lies recurrently employed by the accused played a relevant role in the concealment of their subjectivity. The significance of simulative attempts needs to be read in close relation to inquisitorial procedure, placing particular emphasis on the late medieval system of proof in trials against heretics. A close discussion of the interwoven categories of proof, confession, and memory shows how the features of inquisitorial procedure affected the shaping of remembrances: In particular, memoryand its counterpart, forgetfulness, were used as a deliberate strategy of dissimulation and concealment recurrently used by the accused. Diverse attempts to avoid answering and deceive the inquisitorial expectations occur in the depositions released to Jacques Fournier.

International audience; The famous Catalan inquisitor Nicolas Eymerich († 1399) sends to king of Aragon at the end of 1395 or at the beginning of 1396 a treaty entitled Contra astrologos imperitos atque nigromanticos, preserved at present in two manuscripts. The initiative of Eymerich joins in a double context : on one hand, the magic, to which the divination is bound, is considered since the pontificate of Jean XXII as recovering from the heresy, and thus from the inquisitorial activity ; on the other hand, since the beginning of the XIVth century, the warnings against the dangers of the divination became the object of consequent treaties on behalf of diligent councillors, the writing of which is always motivated by the fear of a too strong interest of the power for this question. Eymerich treats the subject by resuming the authorities (Augustin, Isidore, the Decree of Gratien, Thomas d’Aquin), but he modifies the traditional typology of the « superstitious » arts by basing itself on his inquisitorial experience. The text is the object for the first time of a partial critical edition.; Le célèbre inquisiteur catalan Nicolas Eymerich († 1399) adresse au roi d’Aragon à la fin de l’année 1395 ou au début de l’année 1396 un traité intitulé Contra astrologos imperitos atque nigromanticos, conservé actuellement dans deux manuscrits. La démarche d’Eymerich s’inscrit dans un double contexte : d’une part, la magie, à laquelle la divination est liée, est considérée depuis le pontificat de Jean XXII comme relevant de l’hérésie, et donc de l’activité inquisitoriale ; d’autre part, depuis le début du XIVe siècle, les mises en garde contre les dangers de la divination sont devenus l’objet de traités conséquents de la part de conseillers zélés, dont la rédaction est toujours motivée par la crainte d’un intérêt trop fort du pouvoir pour cette question. Eymerich traite le sujet en reprenant les autorités (Augustin, Isidore, le Décret de Gratien, Thomas d’Aquin), mais il modifie la typologie traditionnelle des arts « superstitieux » en se fondant sur son expérience inquisitoriale. Le texte est l’objet pour la première fois d’une édition critique partielle.

La dissimulation apparaît comme l’une des caractéristiques spécifiques de la praxis religieuse quotidienne des vaudois installés en Italie du nord et dans la France méridionale durant toute la durée de la fin du Moyen-Âge. Elle fut le produit de la vague persécutrice et des campagnes anticléricales des xive et xve siècles. A partir des plus récentes découvertes d’archives, l’essai analyse, dans la perspective de la longue durée, le recours au nicodémisme parmi les vaudois demeurant en Italie méridionale, tout particulièrement en Calabre et dans les Pouilles, entre la moitié du xvie siècle et la fin du xviie siècle. Simultanément, l’essai analyse les modèles repressifs mis en œuvre par l’Inquisition romaine dans ce contexte, depuis les premières enquêtes jusqu’au massacre de 1561, et à l’utilisation instrumentale de l’accusation de simulation religieuse au cours du xviie siècle.Among the Waldensens living in Northern Italy and Southern France, the dissimulation of their faith is one of the most peculiar characteristics of the daily religious practice during the late Middle Ages. Such behavior was the byproduct of the persecutions and anti-heretical campaigns of the xiv and xv centuries. Building on the most recent documentary and archival sources and findings, the essay offers a long term historical analysis of the use of nicodemism among the Waldensens of Southern Italy, namely of Calabria and Puglia, between mid-xvi and end of xvii centuries. The essay also focuses on the repressive practices enacted by the Roman Inquisition in such context, from the initial field investigations, to the 1561 slaughter and the instrumental use of the accusation of religious simulation during the course of the xvii century.Tra i valdesi stanziati in Italia settentrionale e nella Francia meridionale, la dissimulazione della propria fede appare come una delle caratteristiche peculiari della prassi religiosa quotidiana di quelle popolazioni per tutto il corso del tardo Medioevo. Essa fu il prodotto dell’ondata persecutoria e delle campagne antiereticali dei secoli xiv e xv. A partire dalle più recenti scoperte archivistiche e documentarie, il saggio analizza, in una prospettiva di lunga durata, l’utilizzo del nicodemismo tra i valdesi dimoranti in Italia meridionale, e segnatamente in Calabria ed in Puglia, tra la metà del xvi secolo e la fine del xvii. Al contempo lo studio mette a fuoco i modelli repressivi messi in opera dall’Inquisizione romana in quel contesto, dalle prime indagini sul campo, alla strage del 1561, all’utilizzo strumentale dell’accusa di simulazione religiosa nel corso del xvii secolo.