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Ce travail met en évidence les fluctuations de la frontière entre la Castille et Grenade sous le règne de Pierre Ier de Castille (1350-1369). Il s’agit ici d’une frontière métaphorique où s’imbriquent politique, culture et religion. La disparition ou la résurgence de cette frontière est analysée à travers les relations politiques entre la Castille et les royaumes musulmans, Grenade et le Maghreb. Les différents discours rapportant ces relations, extraits de chroniques et correspondances arabes, latines et castillanes, permettent de comprendre à quel point cette frontière est tributaire des intérêts de pouvoir. L’ambivalence entre la Castille et Grenade se retrouve dans leurs relations artistiques puisque la perméabilité de la frontière implique à la fois une certaine ouverture et un désir de domination. Este trabajo pone de realce las fluctuaciones de la frontera entre Castilla y Granada bajo el reinado de Pedro I de Castilla (1350-1369). Se trata, en este caso, de una frontera metafórica donde confluyen política, cultura y religión. Se analiza la desaparición o el resurgimiento de esta frontera a través de las relaciones políticas entre Castilla y los reinos musulmanes, Granada y el Magreb. Los diferentes discursos que dan cuenta de estas relaciones, extractos de crónicas y correspondencias árabes, latinas o castellanas, permiten comprender que esta frontera oscila según intereses de poder. La ambivalencia entre Castilla y Granada vuelve a aparecer en sus relaciones artísticas ya que la permeabilidad de la frontera implica cierta apertura, pero también un deseo de dominación. This work highlights the Frontier fluctuations between Castile and Granada under the reign of Peter Ist of Castile (1350-1369). In this case, it is a metaphorical border where Politics, Culture, and Religion converge. It analyses the disappearance or the resurgence of this border through the political relations between Castile and the Muslims kingdoms, Granada and Maghrib. The different discourses that account these relations, extracts of Chronicles and correspondence in Arabic, Latin, or Castilian, allow understanding that this border oscillates according to power interests. The ambivalence between Castile and Granada reappears in their artistic relations since the permeability of the border implies some openness, but also a desire of domination.

Peter I’s use of Arabic inscriptions lies within the scope of a wider architectonic project which draws its inspiration straight from patterns inherited from al-Andalus –as shown by Antonio Almagro Gorbea y Juan Carlos Ruiz Souza– and raises a series of questions. Indeed, the assimilation by a Christian king of Islamic codes representative of power leads us to think about the meaning and the function of these inscriptions since epigraphy is closely related to Islam and the Koranic message. Moreover, it raises the problem of the reception of a language different from that which is commonly used by the originator of the inscriptions and his environment. We will try to show, from various angles, how the symbolical value of these Arabic inscriptions can serve the king’s attempts of reinforcing his political power in Castile: through the general effect they are intended to produce on the reader, through the ideological content of the epigraphic discourse and through the discursive act itself, i.e. the mere fact of resorting to Arabic epigraphy.

El uso de las inscripciones árabes en el Alcázar de Pedro I de Castilla, en Sevilla, es un reflejo de la permeabilidad cultural que caracteriza la Península Ibérica medieval y responde también a necesidades de legitimación en un contexto conflictivo. La asimilación por parte de un rey cristiano de códigos islámicos representativos del poder nos insta a reflexionar sobre el sentido y la función de tal ornamento ya que, por una parte, la epigrafía está estrechamente vinculada con el islam y el mensaje coránico y, por otra parte, se plantea el problema de la recepción de un lengua diferente de la que suelen emplear elcomanditariode las inscripciones y su entorno. Aunque se tiende a considerar estas inscripciones como un simple ornamento, intentaremos demostrar que su utilización responde a una voluntad política consciente y pensada y que refleja cierta continuidad entre las Cortes de Sevilla y de Granada. Destinado a alabar al monarca y legitimar su poder temporal mediante el poder espiritual, el mensaje de la escritura emblemáticaexpresa también la voluntad del monarca castellano de imponerse frente a sus enemigos cristianos y musulmanes o apoderarse de estos últimos erigiéndose como monarca de todos los territorios de la Península. Es lo que muestra por ejemplo, en el Alcázar de Sevilla, la convivencia de lenguas (árabe, latín, romance) o la adopción de la titulatura de sultanes musulmanes por el rey cristiano.L’usage des inscriptions arabes dans l’Alcazar de Pierre Ier à Séville reflète la perméabilité culturelle qui caractérise la Péninsule Ibérique médiévale et répond également à un besoin de légitimation dans un contexte conflictuel. Cette assimilation de la part d’un roi chrétien, des codes islamiques liés à la représentation du pouvoir nous amène à nous interroger sur le sens et la fonction d’un tel ornement puisque d’une part, l’épigraphie est étroitement liée à l’islam et au message coranique, et d’autre part se pose le problème de l’emploi d’une langue radicalement différente de celle utilisée par le commanditaire des inscriptions et son entourage. Loin d’être une simple copie acculturée dépourvue de sens, l’épigraphie des palais de Pierre Ier reflète une certaine continuité entre la cour de Séville et de Grenade et s’inscrit dans un véritable projet conscient et pensé. Destiné à faire l’éloge du monarque et légitimer son pouvoir temporel par l’intermédiaire du pouvoir spirituel, le message véhiculé par l’écriture d’apparat exprime également la volonté du monarque castillan de s’imposer face à ses ennemis chrétiens et musulmans ou d’absorber ces derniers en s’érigeant en monarque de tous les territoires de la péninsule. C’est ce que montre par exemple, dans l’Alcazar de Séville, la coexistence des langues (arabe, latin et roman) ou l’adoption de la titulature de sultans musulmans par le roi chrétien.

A través de fuentes árabes y castellanas, este trabajo intenta analizar el papel de consejero desempeñado por el visir de Granada Ibn al-Jaṭīb al lado de Pedro I de Castilla, así como la recuperación que hizo la propaganda trastámara de la figura de este consejero musulmán. En ambos casos, el consejo no tiene como verdadero objetivo ayudar al rey a reafirmar su poder, forma más bien parte de una estrategia destinada a servir el bando que habla a través del consejero. En los textos árabes escritos por el propio Ibn al-Jaṭīb, el consejo no es más que una estratagema para alimentar la guerra civil entre castellanos o una excusa para dar una lección al rey cristiano que se queja del sultán de Marruecos. En las cartas escritas en romance, los supuestos consejos del sabio Benalhatib resultan ser una denuncia de la política del rey legítimo.Además, la versión de la primera carta que se encuentra en el Ms. Esp. 216 de París, presenta un gran interés ya que aparece como una síntesis de varios elementos de los espejos de príncipes cristianos e islámicos. Pero la aculturación de algunas referencias así como la imitación de arabismos confieren a esta carta un carácter híbrido que plantea muchas interrogaciones.À travers quelques sources arabes et castillanes, nous tenterons d’analyser le rôle joué par le vizir de Grenade Ibn al-Khaṭīb, en tant que conseiller de Pierre Ier de Castille, ainsi que l’instrumentalisation qui est faite du personnage du conseiller maure par la propagande trastamare.Dans les deux cas, le conseil n’a pas véritablement pour but d’aider le roi à renforcer son pouvoir, il fait plutôt partie d’une stratégie destinée à servir le parti qui se range derrière la figure du conseiller. Dans les sources arabes, il s’agit soit d’un stratagème visant à maintenir la guerre civile en Castille afin qu’elle profite aux musulmans, soit de donner une leçon au roi chrétien qui se plaint de son homologue maghrébin. Dans les sources castillanes, les supposés conseils sont en réalité un moyen de dénoncer la manière de gouverner du roi légitime et de le discréditer.En outre, la version de la première lettre du Maure de Grenade qui se trouve dans le Ms. Esp. 216 de Paris, est d’un grand intérêt puisqu’elle comporte de nombreuses références à la culture politique chrétienne et islamique. Il s’agit là d’une sorte de synthèse des deux traditions des miroirs des princes. Mais l’acculturation de certaines références ainsi que le calque de structures arabes confèrent à ce document un caractère hybride qui soulève de nombreuses interrogations.