As the single mass organization of the Vichy regime, the L.gion fran.aise des combattants was supposed to epitomize the support offered by war veterans to marshal P.tain and the “National Revolution”. At its peak, the organization brought together almost 1 150 000 people in the southern zone. Using quantitative analysis, this thesis inspired by the methods of socio-history aims at understanding the forms and reasons of the organization’s success. The law that decreed the dissolution of all existing veteran’s associations faced opposition from left-wing organizations. In fact, the leaders mostly came from right-wing associations or political parties, such as the Parti social fran.ais. This shift to the right led to a drop in recruitment in comparison with the interwar years. On the other hand, the similarities between Vichy propaganda and the veterans’ traditional stance on politics made the transition easier, which challenges the notion that French society was deeply steeped in republican ideas. However, personal investment in the Legion must not be overestimated. Most local branches did not show much activity. Mass membership mostly perpetuated existing sociabilities and cannot be put down to the mere popularity of marshal P.tain. In some urban branches, especially those located on PSF strongholds, loyalty to the head of state went along with the advocacy of the regime’s political orientations. These branches carried out many activities, from social work to law enforcement. However, the government refused to involve them effectively in important missions and decisions. The members’ loss of interest was as much a consequence of the lack of influence as it was of the regime’s evolution., Unique organisation de masse du régime de Vichy, la Légion française des combattants doit montrer le soutien des anciens combattants au maréchal Pétain et à la Révolution nationale. Au plus fort de son recrutement, elle rassemble près de 1 150 000 personnes en zone sud. Par le biais de méthodes quantitatives, en s’appuyant sur les propositions de la socio-histoire, cette thèse a pour objectif d’analyser les formes et les raisons du succès de l’organisation. La loi qui impose la dissolution des associations d’anciens combattants existantes fait face à certaines oppositions venues notamment des organisations de gauche. De fait, les cadres sont surtout issus de l’Union nationale des combattants et de partis situés à droite, notamment le Parti social français. Cette droitisation induit une baisse de recrutement par rapport au mouvement de l’entre-deux-guerres. En revanche, la proximité de l’idéologie vichyste et du discours combattant facilite la récupération, ce qui remet en question l’idée d’une imprégnation républicaine profonde de la société française. Toutefois, l’investissement dans l’organisation est à relativiser. La plupart des sections se montrent peu actives. Les adhésions massives perpétuent simplement des sociabilités existantes et ne peuvent être imputées à la popularité du chef de l’état. D’autres, généralement urbaines, sont plus dynamiques. Dans ces sections, situées notamment sur des terres d’élection du PSF, la loyauté affichée face au maréchal Pétain n’est pas séparable de la défense des thématiques politiques de la Révolution nationale. Elles déploient toute la gamme d’activités légionnaires, de l’action sociale à la participation au maintien de l’ordre. Pourtant, même ces sections sont confrontées au manque de prérogatives concédées par les pouvoirs publics. Ainsi la désaffection, d’ailleurs tardive, est causée autant par l’évolution du régime que par la déception de l’impuissance de l’organisation.