En privilégiant l'étude des politiques gouvernementales, les travaux consacrés aux relations économiques franco-allemandes après 1945 laissent dans l'ombre la place occupée par les entreprises. Pourtant, dans le processus relativement bref qui fait passer les deux pays de la confrontation et de la méfiance à l'interdépendance et à la solidarité, il s'agit d'acteurs non négligeables. Pour le montrer, Jean-François Eck se fonde principalement sur les archives de plusieurs entreprises industrielles françaises, étudiées durant les vingt-cinq années qui séparent l'immédiat après-guerre de la fin des années 1960. Comment s'élabore leur stratégie à l'égard de l'Allemagne ? Comment réagissent-elles face à l'affirmation de la concurrence allemande, en France et dans le reste du monde ? Quelles initiatives prennent-elles pour conquérir des débouchés ou pour s'implanter outre-Rhin ? Quels appuis trouvent-elles auprès des banques, des fédérations professionnelles, de la haute administration ? Leur présence en Allemagne se renouvelle-t-elle ou reste-t-elle limitée à quelques secteurs et aux régions situées non loin de la frontière ? A travers les réponses apportées à ces questions, cet ouvrage aborde tout un aspect de l'ouverture internationale de l'économie française durant le second XXe siècle. « La recherche de Jean-François Eck est pionnière, puisqu'il est le premier a avoir eu le projet ambitieux de faire une étude de tous les rapports (commerciaux, financiers, techniques...) que les firmes françaises ont pu entretenir avec celles d'un pays étranger ». Alain Plessis By focusing on government policies, studies of Franco-German economic relations after 1945 give short shrift to the role played by businesses. And yet, in the relatively brief passage from confrontation and mistrust to interdependence and solidarity that the two countries experienced, businesses played a significant part. To demonstrate this, Jean-François Eck relies primarily on the archives of several French industrial firms, examining the 25 year period between the end of the war and the late 1960s. What was their strategy with respect to Germany? How did they react to the rise of German competition, both towards France and the rest of the world? What initiatives did they take to conquer markets and set up shop in Germany? What support did they have from banks, business federations and the French administration? Did their presence in Germany flourish, or was it limited to a few sectors and the regions closest to the border? Through the responses it provides to these questions, this work thoroughly examines one aspect of the French economy's international focus in the second half of the 20th century. "Jean-François Eck is a trailblazer, since he is the first to have embarked on the ambitious project of studying the full range of relations (trade, financial, technical, etc.) that French firms had with their foreign counterparts." Alain Plessis Los estudios dedicados a las relaciones económicas entre Francia y Alemania con posterioridad a 1945 se centran prioritariamente en las políticas gubernamentales, y no esclarecen el lugar ocupado por las empresas en esas relaciones. Sin embargo, en el lapso de tiempo relativamente breve en el que ambos países pasaron de una actitud de enfrentamiento y recelo a una relación caracterizada por la interdependencia y la solidaridad, las empresas desempeñaron un protagonismo nada desdeñable. Para mostrarnos esto, Jean-François Eck se ha basado principalmente en el estudio de los archivos de varias empresas industriales francesas, acumulados a lo largo de los veinticinco años que van desde la inmediata posguerra hasta finales del decenio de 1960. ¿Cómo elaboraron esas empresas sus estrategias con respecto a Alemania? ¿Cómo reaccionaron ante la consolidación de la competencia alemana, en Francia y el resto del mundo? ¿Qué iniciativas adoptaron con vistas a conquistar mercados para sus productos, o instalarse en la otra orilla del Rhin? ¿Qué apoyo obtuvieron de los bancos, las federaciones de empresarios y las altas esferas de la administración? ¿Su presencia en Alemania se limitó a unos cuantos sectores económicos y a las regiones próximas a la frontera común, o se extendió a nuevas áreas? Las respuestas dadas por esta obra a todos esos interrogantes permiten abordar un aspecto importante de la apertura de la economía francesa al ámbito internacional en la segunda mitad del siglo XX. “Jean-François Eck ha llevado a cabo un trabajo de investigación de vanguardia, ya que ha sido el primero en concebir el proyecto ambicioso de estudiar todas las relaciones (comerciales, financieras, técnicas, etc.) que las firmas francesas han mantenido con las de un país extranjero”. Alain Plessis. Le Comité pour l'histoire économique et financière est présidé par le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, son vice-président est Maurice Lévy-Leboyer. a. Commission administrative : Les directeurs et chefs de service du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, le gouverneur de la Banque de France, le directeur général des Archives de France, le président de la Bibliothèque de France, le président de l'Imprimerie nationale. b. Commission scientifique : Michel Aglietta, Louis Amigues, Agnès d'Angio, Michel Antoine, Guy Antonetti, Jean-Charles Asselain, Françoise Bayard, Louis Bergeron, Jean-Jacques Bienvenu, Christian de Boissieu, Éric Bussière, Jacques Campet, François Caron, Philippe Contamine, Robert Frank, Patrick Fridenson, René Girault (†), Jean-Noël Jeanneney, Jean Kerhervé, Michel Lescure, Maurice Lévy-Leboyer, Michel Margairaz, Jacques Marseille, Yves Mény, François Monnier, Gabriel Montagnier, Alain Plessis, Raymond Poidevin (†), Albert Rigaudière, Guy Thuillier, Jean Tulard, Denis Woronoff. La mission du Comité est de contribuer à une meilleure connaissance de l'histoire de l'État et de son rôle en matière économique et financière depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, de susciter des travaux scientifiques et d'en aider la diffusion. À В. N. et J.V Allegretto