Cette thèse de doctorat d’État soutenue en 1989 sous la direction de M. Jean Bouvier (†) et de M. René Girault renouvelle l’histoire politique et économique du XXe siècle. L’auteur étudie les mutations de l’État entre la crise des années trente et l’amorce de la forte croissance à la fin des années quarante sans oublier les années de guerre et d’occupation. Si l’étude porte avant tout sur les aspects économiques et financiers, les hommes et les “mentalités” ne sont pas pour autant négligés et retrouvent là une place de choix dans l’analyse des décisions politiques et stratégiques. This book, which was originally a PhD thesis defended in 1989 under the direction ofJean Bouvier and René Girault, offers a fresh view of mid-20th century political and economic history. The author examines how the French State changed through the crisis of the 1930s, the war, the German occupation and the beginnings of strong growth in the late 1940s. Its primary focus is the economic and financial aspects of this period, but society and its prevailing attitudes are also examined, and are given pride of place in the book's analysis of political and strategic decision-making. Esta tesis de doctorado de Estado, dirigida por Jean Bouvier y René Girault y defendida en 1989, ha renovado la historia política y económica del siglo XX. El autor estudia las mutaciones del Estado entre la crisis del decenio de 1930 y el inicio del fuerte crecimiento económico de finales de la década de los cuarenta, sin omitir los años de la guerra y la ocupación alemana. Aunque se estudian sobre todo los aspectos económicos y financieros, no se pasan por alto los hombres y las "mentalidades", ya que ocupan un puesto privilegiado en el análisis de las decisiones políticas y estratégicas. Le Comité pour l’Histoire Économique et Financière présidé par M. Pierre BEREGOVOY, ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances et du Budget, est composé des personnalités suivantes : a. Membres de droit : Les directeurs et chefs de service du Ministère de l’Économie, des Finances et du Budget, le gouverneur de la Banque de France, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, le directeur général des Archives de France, l’administrateur général de la Bibliothèque nationale b. Membres désignés en raison de leur compétence : Michel Aglietta, Michel Antoine, Guy Antonetti, Françoise Bayard, Louis Bergeron, Jean-Jacques Bienvenu, Christian de Boissieu, François Caron, Patrick Fridenson, René Girault, Maurice Lévy-Leboyer, Jacques Marseille, Alain Plessis, Raymond Poidevin, Guy Thuillier, Jean Tulard, Denis Woronoff c. Membres ès qualités : Jacques Campet, Jean-Noël Jeanneney, François Gasnault. La mission du Comité est de contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire de l’État et de son rôle en matière économique et financière depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours, de susciter des travaux scientifiques et d’en aider la diffusion. Aux miens, qui ont subi tout cela. Cet ouvrage repose pour l’essentiel sur le contenu d’une thèse de doctorat d’État, soutenue le 17 juin 1989 à l’Université de Paris I devant MM. les professeurs Bauchet, Caron, Girauit, Marseille, Pies-sis et M. François Bloch-Lainé, dont les remarques m’ont été fort utiles. Tout d’abord, une pensée particulière à la mémoire de Jean Bouvier, dont l’enseignement, les recherches, les encouragements et réflexions amicales ont, pendant quinze années, accompagné la genèse, l’élaboration et la rédaction de ce texte. Ma gratitude envers René Girauit, qui a bien voulu en 1987, à la demande de Jean Bouvier, reprendre la direction de ce travail. Ma reconnaissance à l’égard de celles et ceux qui m’ont apporté conseils et informations, notam-ment Cl. Andrieu, R. Frank, F. Lynch, Ch. Maier, J. Marseille, H. Rousso, R. Salais et P. Saly. Mes vifs remerciements pour celles et ceux qui m’ont facilité accès et consultation des archives : Mmcs Bonazzi, Bourdin, Chevignard, de Courcelles, Dijoud, Guillemain, Irrigoin, Oudin ainsi que Mmes Ardant, Bidault, Lucius, Mayer, Mendès France et Reynaud; MM. Cézard, Dethan, Guillot, Lefevre, Nathusius, Pinaud et Rieben, ainsi que MM. Cusin, Malécot, Philip, Pleven et Ramadier; de même pour tous ceux qui ont bien voulu m’apporter leur témoignage, dont les noms sont cités en fin d’ouvrage. Ma sympathie à l’adresse de Florence Descamps, dont l’efficace ténacité a rendu possible la publication, ainsi qu’à celle de MM. Seray, Bréfort, Lauga et Minet qui ont veillé à sa réalisation. Que soit enfin remerciée Florence Trôndle, qui a bien voulu dactylographier l’ensemble. « Je souhaitais que le ministère des Finances sortît de son attitude traditionnelle à l’égard de l’économie, attitude consistant à agir contre ce qui paraît inopportun ou nocif, plutôt qu’à agir pour ce qui peut être bénéfique (...). Le procès que lui faisait la gauche me paraissait mal ajusté, mal conclu, mais juste dans ses prémisses. En 1946, comme en 1936, elle lui avait opposé un ministère de l’Économie, en tentant de donner à celui-ci, sinon une préséance, une supériorité, du moins une parité de puissance. Les coups ainsi tirés faisaient long feu (...). Il fallait donc que les Finances fissent elles-mêmes la conversion nécessaire. » François Bloch-Lainé, Profession fonctionnaire. Conversion : Transposition d’un conflit psychique et tentative de résolution de celui-ci dans des symptômes somatiques, moteurs ou sensitifs. Laplanche et Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse.