1. Quels enseignements tirer du retrait de l’atrazine dans le cadre de l’interdiction prévue du glyphosate ?
- Author
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Mahé Inès, Gauvrit Christian, Angevin Frédérique, and Chauvel Bruno
- Subjects
herbicide ,mauvaise herbe ,réglementation ,désherbage ,pollution par l’agriculture ,Agriculture (General) ,S1-972 ,Plant culture ,SB1-1110 - Abstract
Au cours de ces 70 dernières années, certaines substances actives herbicides ont acquis le statut de molécules « pilier » dans la gestion des communautés adventices. En France, jusqu’en 2003, l’atrazine a joué un rôle central dans le désherbage du maïs. Depuis 1974, le glyphosate est devenu la molécule la plus utilisée dans la gestion de l’interculture, au point d’être considéré comme indispensable en agriculture de conservation. Une excellente efficacité et un faible coût ont placé ces deux molécules parmi celles les plus utilisées au monde. Mais dans les deux cas, une utilisation trop importante a conduit à la contamination des eaux et à l’émergence de questionnements sur de possibles effets négatifs sur l’environnement. Une comparaison de l’interdiction de l’atrazine et du glyphosate, d’un point de vue agronomique, économique et social, montre des inquiétudes similaires sur la gestion de la flore adventice de la part de la profession agricole. Si le retrait de l’atrazine a pu engendrer une augmentation des coûts de désherbage du maïs, la flore adventice a su être correctement maîtrisée via la mobilisation d’autres leviers, principalement chimiques. L’interdiction potentielle du glyphosate, prévue en France dans un futur proche, pourrait avoir des conséquences fortes sur la gestion de la flore adventice et plus globalement sur les exploitations agricoles. Le principal levier disponible pour se passer de glyphosate est le recours au travail du sol, mais d’autres leviers agronomiques doivent venir en complément pour assurer une gestion efficace. Bien que séparé de 15 années, le retrait de ces deux substances actives est l’occasion de prendre conscience des conséquences que peut avoir l’utilisation prédominante d’une unique substance active sur l’environnement, mais aussi sur la capacité d’adaptation des systèmes agricoles.
- Published
- 2020
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