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Nous n’avons pas dit et nous ne dirons jamais que le Gabon peut se passer de l’aide ou de la coopération d’où qu’elles viennent. Nous restons cependant persuadés, et les nations du monde sous-développé doivent se rendre à l’évidence, que l’aide est inopérante par son insignifiance et ses effets pervers (dépendance et renonciation) si les correctifs nécessaires ne sont pas apportés par des hommes et des femmes qui s’assument d’abord pour assurer ensuite le développement économique et social de...

L’essentiel de l’aide française directe est assuré par le FAC. On ne peut pas cependant ignorer la contribution de la France au Fonds Européen de Développement dont bénéficie le Gabon, ainsi que les charges assurées par d’autres voies : Phares et balises, Anciens combattants, Asecna, Armée, Bureau de recherches géologiques et minières, Office de la recherche scientifique et technique d’Outre-Mer, Centre Technique Forestier Tropical, Radio-Télévision, bourses et stages de Gabonais en France, s...

« Si tous les fils du pays venaient par leurs mains rassemblées, boucher les trous de la jarre percée, le royaume serait sauvé. » Ghezo Roi d’Abomey Le développement des Etats Africains francophones, tel qu’il fut orienté, au lendemain de leur indépendance, par la France et ses différents organismes d’aide, consistait essentiellement en une copie fidèle de la société française, de sa civilisation et de son mode de consommation avec tout ce qu’il comporte de gaspillage. Cette société, trop coû...

« Instruire les indigènes est assurément notre devoir (...) mais ce devoir fondamental s’accorde de surcroît avec nos intérêts économiques, administratifs, militaires et politiques les plus évidents... ». A. Sarraut « Lorsqu’elle (la France) fait don d’installations industrielles ou de machines de grande qualité ou qu’elle réalise des travaux difficiles, elle acquiert des références qui peuvent lui valoir ultérieurement des commandes par des clients nouveaux et solvables (...). La concurrence...

« Tant que les pays actuellement développés bénéficieront de la plus-value résultant de la transformation de matières premières que leur vendent les pays actuellement sous-développés, l’aide des premiers aux seconds s’analysera en une restitution ». F. Luchaire Le 17 août 1960, la République Gabonaise, proclamée le 9 février 1959, accède à la souveraineté internationale. Le Gabon, ainsi que nombre d’anciennes colonies, va connaître de nouveaux rapports avec la France, son ancienne métropole. ...

« L’aide des pays riches aux pays autrefois colonisés n’est qu’un faux-semblant : ce qu’on voudrait nous faire prendre pour de la générosité désintéressée n’est qu’un bon placement, une forme de recolonisation qui n’ose pas dire son nom. Elle sert avant tout les intérêts des généreux donateurs et accule à la faillite un nombre croissant de pays pauvres. Il est vrai qu’elle est accueillie avec faveur par leurs élites dirigeantes, qui en tirent richesse et pouvoir ». C’est ici qu’en effet cette...

D’éminentes personnalités politiques, d’éminents auteurs ont exprimé leur point de vue sur la question, et à la double interrogation l’aide pourquoi et pour qui, les réponses apportées, toutes très convainquantes, semblent cependant nécessiter l’ouverture d’un débat impliqué par les questions soulevées sur deux plans : sur le plan international d’abord et sur le plan national, l’exemple de la France, ensuite. 1.1. SUR LE PLAN INTERNATIONAL 1.1.1. Investissements privés et aide publique Le pas...

« On donnera à celui qui a et il connaîtra l’abondance ; mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a ». Saint Mathieu (XXV-29) 1. PRISE DE CONSCIENCE DU PHENOMENE DE SOUS-DÉVELOPPEMENT Il a fallu attendre l’après-Seconde Guerre mondiale pour voir se préciser à travers le monde entier une prise de conscience du sous-développement. Les moyens de transport ont sans doute rendu les communications plus aisées, offrant aux pays sous-développés, de nombreuses occasions de mesurer la distance q...

Derrière l’expression « aide extérieure », nous rassemblons les diverses catégories et formes que revêt ce que l’on a l’habitude d’appeler « l’aide aux pays sous-développés », que cette aide soit économique ou qu’elle soit technique. Le terme générique « d’aide », nous le savons, est un terme équivoque non seulement parce qu’il recouvre les choses les plus hétéroclites qui se réduisent difficilement à la même définition, mais également parce qu’il suppose le désintéressement du donateur ou to...

L’immensité du territoire gabonais pour une population estimée à 1 million d’habitants, la pénurie des cadres compétents, dévoués et austères, rendent nécessaire la mise à disposition par la France au Gabon d’un personnel d’assistance technique. L’assistance technique est en effet, un complément indispensable de l’aide financière. Comment un pays comme le Gabon pourrait-il assurer, par lui-même, la construction d’un barrage par exemple, inscrit dans son programme de développement sans le corp...

Le développement, au centre de nos préoccupations, dépasse de loin le seul processus économique. Nous avons dit qu’il est davantage un processus social, psychologique et politique : « On s’est aperçu, dit J.L. Lebret, que les facteurs extra-économiques avaient autant d’importance, pour le développement, que les facteurs économiques. (...) Il faudrait commencer toute étude pour le développement par l’analyse sur le terrain, des situations, des besoins, des aptitudes et des aspirations des popu...

« L’aide des pays riches aux pays autrefois colonisés n’est qu’un faux-semblant : ce qu’on voudrait nous faire prendre pour de la générosité désintéressée n’est qu’un bon placement, une forme de recolonisation qui n’ose pas avouer son nom ». Tibor Mende L’Afrique en générale et l’Afrique Equatoriale en particulier est passée par l’épreuve de la colonisation. C’est une histoire tout d’abord politique puisqu’il s’agit de souverainetés qui se sont établies, de frontières qui se sont tracées, de ...

Le développement économique d’un pays ne peut pas donner des résultats spectaculaires et ne peut pas s’obtenir par une programmation accélérée ou grâce à une injection de capitaux. Il doit être l’œuvre des intéressés d’abord pour lesquels la cohésion est essentielle pour assurer une plus grande diffusion des connaissances et la confiance nécessaire pour maîtriser l’amélioration des conditions de vie. A côté de ces considérations combien nécessaires à toute organisation humaine qui se veut dyn...

Nous venons de voir que les concours publics de la France au Gabon ne se limitent pas aux seuls apports financiers mais que ceux-ci sont complétés par un capital humain faisant énormément défaut au Gabon. Cela est d’autant plus important que le gouvernement gabonais a signé avec la France les accords dits de globalisation par lesquels il consent à faire un effort dans la prise en charge d’une partie des dépenses occasionnées par un accroissement du nombre d’assistants techniques souhaités. Ce...

L’essai de définition de l’aide au développement nous a sans doute permis de découvrir les mailles innombrables du filet complexe que tissent autour de l’Afrique les pays développés dans le but, semble-t-il, de la sortir du sous-développement. Il nous a semblé opportun, avant d’aborder l’évolution de l’aide de la France au Gabon, de cerner le concept d’aide dans sa globalité. Cette démarche n’a pas été inutile car elle nous a aidé à découvrir le drame actuel des économies des pays sous-dévelo...

3.1. LA CAISSE CENTRALE ET SES INTERVENTIONS Est-il besoin de rappeler que la Caisse Centrale de Coopération Economique, établissement public national doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière, remonte à plus de 30 ans. Son siège est à Paris, 233, boulevard Saint-Germain. Créée à Londres, par l’ordonnance du 2 décembre 1941, sous le nom de Caisse Centrale de la France Libre, elle a pris successivement le nom de Caisse Centrale de la France d’Outre-Mer puis Caisse Centrale de...

Cette étude représente une contribution solide à la connaissance des mécanismes fondamentaux qui perpétuent le sous-développement, singulièrement dans un pays comme le Gabon, dont les richesses naturelles exploitées sont déjà considérables. Il constitue un apport de qualité à la compréhension des redoutables problèmes posés aux jeunes Etats de l’Afrique noire contemporaire et notamment aux pays qui furent colonisés par la France. En effet P.-C. MAGANGA-MOUSSAVOU démontre l’ampleur des contraintes imposées par l’aide publique de la France qui perpétue des liens de type colonial. Mais il met aussi, avec courage, l’accent sur le comportement de certaines élites gabonaises, peu compatibles avec les exigences d’un développement conforme aux traditions africaines et à l’indépendance économique. Ce livre d’une grande qualité scientifique et humaine implique particulièrement qu’une conception nouvelle de la Coopération entre la France et les pays africains s’impose désormais.