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L'aménagement des bas-fonds du Mali-Sud comprend des aspects divers. La gestion concertée de plans d'aménage ment est, pour le moment, très peu développée et on ne dis pose pas de bases scientifiques et techniques pour la mettre en uvre. Les villageois réunis en associations ont de plus en plus d'opportunités d'accès au crédit et peuvent donc financer leur propre aménagement hydroagricole indépendamment d'un schéma directeur d'ensemble. A la demande du projet gestion de terroir, une étude a été menée pour essayer d'évaluer l'impact de l'aménagement en cascade d'un bas-fond sur la disponibilité de la ressource en eau. En d'autres termes, on cherche à quantifier l'effet de l'aménagement d'un ou de plusieurs terroirs en amont d'un bas-fond. La disponibilité de la ressource se caractérise par le volume d'eau disponible, mais aussi par la date et la durée de cette disponibilité. Ainsi, un aménagement de bas-fond est peu consommateur d'eau, mais il risque de pénaliser les cultures des terroirs en aval en écourtant la durée des écoulements en fin de saison. Dans l'état actuel des recherches, les auteurs ne peuvent pas encore évaluer avec précision l'efficacité (au sens de la prolongation de la mise à disposition de la ressource) d'un aménagement, mais suggèrent qu'à partir du moment où un terroir est aménagé, il vaut mieux aménager également ceux situés en aval, avis qui rejoint celui des opérateurs de terrain et des bureaux d'études locaux.

En Afrique sub-saharienne, les bas-fonds représentent un potentiel important pour une agriculture sécurisée et diversifiée. Cependant, les aménagements de bas-fonds sont souvent jugés peu opérationnels par les utilisateurs. Pour permettre une meilleure adaptation aux besoins des populations et aux contraintes du milieu, un outil d'aide à la décision, le diagnostic rapide de pré-aménagement, Diarpa, a été mis au point afin de définir le type et les caractéristiques des aménagements. Il s'appuie sur sept indicateurs qui sont, soit mesurés sur le site (perméabilité des sols, profondeur de l'horizon imperméable, pente longitudinale du bas-fond, profil de l'axe d'écoulement, écoulements de base, dynamique de la nappe), soit calculés (crue décennale rapportée à la largeur du bas-fond). Une clé d'utilisation de ces indicateurs permet de recommander le type d'aménagement le plus adapté. Le coût peut être évalué à partir des indicateurs ayant une incidence directe (débit de crue, largeur et pente du bas-fond) et intégré dans une analyse socio-économique tenant compte des impacts attendus et de la capacité des bénéficiaires à supporter les investissements et les charges récurrentes. Le Diarpa a été validé au sud du Mali pour les digues déversantes ; dans la zone soudanienne, c'est un outil opérationnel pour la planification des programmes de mise en valeur des bas-fonds et pour le choix de l'aménagement.

Depuis une décennie, les aménagements de bas-fonds à l'échelle de terroirs villageois se multiplient dans la zone Mali-Sud. Un tout récent inventaire en a répertorié plus de 350. Près de la moitié de ces aménagements comporte un ouvrage de type seuil rizicole barrant toute la largeur du bas-fond et créant en amont une lame d'eau, dispositif qui permet une culture de riz sécurisée. Une analyse des coûts d'aménagement des réalisations de 1995 et de 1996 du programme Banque mondiale/Cmdt est présentée. La répartition entre les différentes rubriques (étude, matériaux, main-d'oeuvre villageoise et prestations de service) est détaillée. Les différentes possibilités de réduction des coûts sont ensuite décrites : choix de site judicieux et adaptation des techniques et des normes de génie civil aux dimensions de chaque ouvrage. Les répercussions sur le coût global de l'aménagement sont abordées dans la dernière partie. Dans un contexte de diminution des aides au développement et de prise en charge d'une partie des coûts par la population, il est primordial d'étudier les possibilités de réduction du coût des ouvrages, dans la perspective d'une optimisation du coût à l'hectare.

En Afrique subsaharienne, les zones de bas-fonds constituent un potentiel de développement et d'intensification de la production agricole. L'extrême diversité des situations et la grande difficulté de la maîtrise des écoulements hydriques dans les bas-fonds sont les deux contraintes majeures à la mise en valeur agricole. A partir de l'analyse des nombreuses expériences passées et des résultats obtenus sur quelques sites de référence au Sud-Mali et au Nord-Ghana, un outil de diagnostic rapide hydraulique est proposé. Le diagnostic rapide hydraulique recouvre à la fois la mesure et l'évaluation des indicateurs du milieu et l'analyse de la combinaison des différentes classes de valeurs pour définir le type d'aménagement le plus adapté. Le diagnostic hydraulique s'appuie sur sept indicateurs qui sont soit mesurables directement sur le site (perméabilité des sols, profondeur de l'horizon imperméable, largeur et pente du bas-fond, profil en travers de l'axe d'écoulement), soit complexes issus de plusieurs mesures ou évaluations de paramètres (crue décennale, écoulements de base, dynamique de la nappe). Une clé d'utilisation (diagramme) de ces indicateurs et de leurs différentes classes de valeurs est proposée. La combinaison des différentes classes de ces indicateurs permettra la recommandation du type d'aménagement le plus adapté aux conditions du site étudié. Le coût de l'aménagement est directement lié aux indicateurs topographiques. Le diagnostic rapide hydraulique n'est qu'un élément d'un diagnostic plus global, qui doit intégrer les critères socio-économiques pour devenir un outil d'aide à la décision à la fois pour les opérateurs du développement et pour les planificateurs

Depuis les années 60, la région Mali-Sud abrite des projets d'aménagements de bas-fonds. Les opérations ont évolué avec le temps et les aménagements de grandes sur-faces (plus de 100 ha) ont laissé la place aux petits aménagements (de 5 à 10 ha), à l'échelle du terroir villageois. Aucun inventaire n'avait jusqu'à présent été fait. C'est l'objet de ce travail qui intègre les données dans un système géographique (Sig). Les logiciels utilisés sont Arcinfo et Mapinfo. La zone d'étude couvre les quatre régions de la Cmdt (Sikasso, Kou-tiala, Bougouni et Fana). Les données recueillies sont la position géographique, le type d'aménagement et sa vocation, l'année de réalisation, le bailleur de fonds, l'exécutant et le coût. Au-delà du dénombrement exhaustif des aménagements (364 ont été recensés), qui permet de chiffrer l'importance des réalisations au Mali-Sud, cet inventaire veut être une base de travail pour les différents partenaires qui travaillent dans le domaine du développement rural, en particulier sur les zones inondables. Couplé avec le recensement des surfaces de bas-fond, il doit permettre l'élaboration d'un schéma directeur d'utilisation des ressources en eau de surface non pérennes au Mali-Sud, que ce soit pour l'élaboration de nouveaux programmes d'aménagement de programmes de valorisation de surfaces aménagées ou pour l'organisation de filières. Les perspectives d'utilisation plus spécifiques de cette base de données sont nombreuses et diverses : base de travail pour des études ciblées sur les aménagements (échantillonnage...) ; localisation des secteurs les plus aménagés ; ratio surface bas-fond aménageable/surface bas-fond aménagée ; détermination des zones à aménager en priorité ; détermination des zones les plus propices à un encadrement spécifique aux bas-fonds.

La mise en valeur des bas-fonds est la résultante de facteurs physiques et biologiques caractéristiques du milieu naturel et de facteurs socio-économiques induits par les systèmes de production pratiqués. L'aménagement d'un bas-fond répond à une demande des producteurs dont l'objectif est à la fois de pallier les risques liés à l'évolution climatique et d'adapter leur système de culture de bas-fond au marché. Sur le site de M'Pegnésso (Mali), un diagnostic des potentialités et des contraintes du milieu ainsi qu'une analyse des objectifs des producteurs ont conduit à la conception d'un schéma d'aménagement original, adapté aux spécificités d'une petite plaine inondable et aux stratégies des agriculteurs. Sur ce site, le projet Basfonds, associant I'ler et le Cirad-ca, a conçu un aménagement qui a été réalisé en 1994, en partenariat avec les opérateurs du développement. Cet aménagement a fait l'objet d'un suivi-évaluation approfondi pour évaluer l'impact et le taux de réalisation des objectifs prévus par le projet initial. Une telle démarche a conduit le projet à proposer un mode de diagnostic rapide de pré-aménagement, fiable et adapté aux diverses conditions de la zone Mali-Sud et de la sous-région.

L'élaboration d'un modèle simple de simulation des écoulements de base au pas de temps journalier est un moyen de caractériser le comportement hydrologique des bas-fonds en Afrique de l'Ouest, afin de proposer des aménagements hydroagricoles adaptés. Le modèle comporte trois comparti-ments, dont le calage des paramètres peut être effectué de manière indépendante : fonction de ruissellement, réserve utile du sol et fonction de tarissement. II nécessite les données plu-viométriques journalières, et les ETP décadaires. Ce modèle a été étudié sur deux bas-fonds d'Afrique de l'Ouest (Sidari-bougou au Mali-Sud, Yepelugu au Nord-Ghana). Les résultats du calage et de la validation du modèle sont présentés pour 1993 et 1994. A partir des résultats, les fondements du modèle et ses possibilités d'utilisation sont discutés. Par ailleurs, I'ob-servation d'une relation constante dans le temps entre le niveau piézométrique de la nappe de basfond et les écoule-ments de base permet d'envisager l'application de ce modèle à des bassins versants non jaugés en y intégrant des paramètres de terrain facilement mesurables.

L'aménagement des bas-fonds au Mali-Sud est en plein essor. Le résultat mitigé de certains aménagements a encouragé la mise au point d'études plus poussées avec notamment un diagnostic rapide hydraulique pré-aménagement. Pour améliorer ce diagnostic, l'évaluation interannuelle des écoulements est nécessaire. La possibilité d'utiliser un modèle hydrologique a été testée. Une relation entre l'écoulement de base et le niveau piézométrique de la nappe de bas de versant a été confirmée. Elle permet, grâce à un protocole simple, rapide et peu coûteux, de caler le modèle sur des bassins versants non jaugés devant être aménagés. La simulation de la date de fin d'écoulement est acceptable. Appliquée à de longues séries pluviométriques, le modèle et son protocole de calage offrent la possibilité aux bureaux d'études et aux aménagistes de mieux raisonner la pertinence d'un aménagement en fonction de la variabilité de la ressource hydrique interannuelle de chaque site. Toutefois les conditions d'utilisation du modèle sur les sites doivent être confirmées.

In 1995, the IER-CIRAD "Projet bas-fonds" (InIand Valley Project) conducted some hydrological research activities. The Kobani watershed, in the Sikasso region, was monitored in detail, with limnigraphs, rainfall gauges, and piezometers. The first results of this study give information on the hydrology of the watershed through the year, but do not allow the modelling of water flows. 1995 was characterized by a very low rainfall, and therefore low water discharge in the valley bottom. In theses conditions, evaluating the low cost water management system constructed in 1994 was interesting to know its ability to work in much dryer conditions than in 1994. The water management system allowed the management of a minimum height of surface water, or at least keeps the groundwater table close to the surface. Nevertheless, the quick recession did not allow a significant improvement of the hydrological conditions for off-season crops (mainly market gardening). For rice, it was clear that the water management system has a positive effect on yields, even during years with low rainfall. But the effect is much more limited than during rainy years. This work will be continued in 1996.

La mise en valeur des bas-fonds est souvent freinée par un régime hydrique irrégulier. De nombreux programmes d'aménagement, visant une meilleure maîtrise de l'eau, ont été lancés au Sud-Mali. Mais les opérateurs chargés de leur mise en oeuvre ne disposent pas de tous les outils nécessaires à la caractérisation et à la prise en compte des spécificités de chaque site. C'est pourquoi l'équipe de recherche IER/CIRAD de Sikasso a entrepris la mise au point d'une méthode de diagnostic pré-aménagement, qui devrait permettre d'améliorer et de mieux adapter les aménagements aux conditions socio-économiques des villages et aux caractéristiques physiques de leurs territoires. Le diagnostic pré-aménagement comporte des paramètres hydrauliques, agronomiques et socio- économiques. Les premiers servent à évaluer les risques hydrauliques, à définir le type d'aménagement possible et à quantifier la sécurisation attendue ; les seconds à identifier les principales contraintes et à définir le potentiel de production ; les troisièmes à préciser les objectifs des villageois, à évaluer leurs capacités d'organisation et à définir les possibilités d'intensification et/ou de diversification. Un diagramme d'étude de la faisabilité d'aménagement, basée sur ces différents paramètres, est proposé. La pertinence des paramètres et de la démarche, ainsi que la possibilité d'appropriation de cette méthode de diagnostic pré-aménagement par les opérateurs du développement, sont en cours d'évaluation avec les intéressés. La démarche sera progressivement améliorée.

Dans un contexte de pluviosité limitée, les bas-fonds (terres inondables) où convergent les écoulements d'eaux constituent des zones d'agriculture économiquement importantes. Ces zones représentent 5% de la surface du sud du Mali, 1/5 est mis en culture. Les projets d'amélioration de la gestion de l'eau et des systèmes de culture doivent concilier plusieurs niveaux d'intervention, la région et le terroir, et tenir compte de la diversité des situations physiques et sociales. Trois facteurs interviennent dans le choix des dispositifs de gestion de l'eau : les caractéristiques morphométriques du bassin versant (prévision quantitative des crues), la profondeur de la couche de sol imperméable (possibilités de régulation du niveau d'eau lorsque les sols sont très filtrants), les écoulements différés (surface potentiellement valorisables). Dans le bas-fond de M'pegnesso (région de Sikasso), la riziculture est intensifiée dans les zones basses avec des variétés améliorées, une meilleure préparation du sol, une fertilisation adaptée. En zones hautes, des variétés de riz intermédiaires entre les types aquatique et pluvial strict sont aussi productives que dans les zones inondées. Le maïs, l'arachide et la pomme de terre sont des productions intéressantes pour diversifier les cultures. Les cultures de bas-fond peuvent être aussi rentables que le cotonnier

Dans un contexte de pluviosité limitée, les bas-fonds (terres inondables) où convergent les écoulements d'eaux constituent des zones d'agriculture économiquement importantes. Ces zones représentent 5% de la surface du sud du Mali, 1/5 est mis en culture. Les projets d'amélioration de la gestion de l'eau et des systèmes de culture doivent concilier plusieurs niveaux d'intervention, la région et le terroir, et tenir compte de la diversité des situations physiques et sociales. Trois facteurs interviennent dans le choix des dispositifs de gestion de l'eau : les caractéristiques morphométriques du bassin versant (prévision quantitative des crues), la profondeur de la couche de sol imperméable (possibilités de régulation du niveau d'eau lorsque les sols sont très filtrants), les écoulements différés (surface potentiellement valorisables). Dans le bas-fond de M'pegnesso (région de Sikasso), la riziculture est intensifiée dans les zones basses avec des variétés améliorées, une meilleure préparation du sol, une fertilisation adaptée. En zones hautes, des variétés de riz intermédiaires entre les types aquatique et pluvial strict sont aussi productives que dans les zones inondées. Le maïs, l'arachide et la pomme de terre sont des productions intéressantes pour diversifier les cultures. Les cultures de bas-fond peuvent être aussi rentables que le cotonnier

Dans un contexte de pluviosité limitée, les bas-fonds (terres inondables) où convergent les écoulements d'eaux constituent des zones d'agriculture économiquement importantes. Ces zones représentent 5% de la surface du sud du Mali, 1/5 est mis en culture. Les projets d'amélioration de la gestion de l'eau et des systèmes de culture doivent concilier plusieurs niveaux d'intervention, la région et le terroir, et tenir compte de la diversité des situations physiques et sociales. Trois facteurs interviennent dans le choix des dispositifs de gestion de l'eau : les caractéristiques morphométriques du bassin versant (prévision quantitative des crues), la profondeur de la couche de sol imperméable (possibilités de régulation du niveau d'eau lorsque les sols sont très filtrants), les écoulements différés (surface potentiellement valorisables). Dans le bas-fond de M'pegnesso (région de Sikasso), la riziculture est intensifiée dans les zones basses avec des variétés améliorées, une meilleure préparation du sol, une fertilisation adaptée. En zones hautes, des variétés de riz intermédiaires entre les types aquatique et pluvial strict sont aussi productives que dans les zones inondées. Le maïs, l'arachide et la pomme de terre sont des productions intéressantes pour diversifier les cultures. Les cultures de bas-fond peuvent être aussi rentables que le cotonnier