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La transition energetique constitue un nouveau paradigme qui promeut le passage d’un systeme carbone vers un systeme plus soutenable. Cet article s’interesse au developpement des systemes energetiques en analysant la « dependance au sentier ». Dans un contexte de decarbonisation des productions et des societes, le developpement des energies renouvelables entraine des bifurcations. Ces energies diversifient les matrices energetiques, consolidant l’offre par la hausse d’une production alternative et le renforcement des reseaux. Leur developpement entraine l’apparition de nouveaux territoires energetiques en fournissant un service dans des sites isoles et en supportant des processus extractifs. Trois cas d’etude situes dans des territoires de montagne argentins, boliviens et francais illustrent en quoi le developpement des energies renouvelables constitue un processus de renforcement de l’offre auquel participent les grands acteurs energetiques traditionnels, et une opportunite d’inclusion et/ou de reappropriation citoyenne des trajectoires de ces territoires.

International audience; This paper introduces several notions and a collection of manuscripts compiled for a special section of The Extractive Industries and Society on the temporal and spatial trajectories of mining territories. These papers were developed from presentations delivered at two international conferences held in 2018: the TRAMIN (“Socio-environmental Trajectories of Mining Territories”) conference and the Social Geology session at the RFG (“Resources for Future Generations”) conference, that took place respectively in Chambéry (France) and Vancouver (Canada). The introduction paper situates these pieces in the wider literature, exploring the connections between mineral resources and the development of societies that exploit, transform and sell them. It also argues that using a polyphonic notion such as “trajectories” allows for the adoption of an interdisciplinary approach leading to key insights on sustainability for mining territories.

En France, depuis les annees 2000, les pouvoirs publics engagent des actions en faveur de l’electromobilite en reponse aux enjeux energie/climat. Les bornes de recharge pour vehicules electriques sont deployees sur le territoire a differentes echelles par des acteurs publics ou prives, nouveaux ou historiques. Cet article realise une etude spatiale des modalites de ce deploiement avec une attention portee a deux territoires de montagne. Il interroge la construction des logiques differenciees qui concourent a une organisation inegale de ces equipements et questionne la necessite d’une coordination des acteurs publics et prives de l’electromobilite au moyen d’une gouvernance multi-niveaux pour une organisation spatiale coherente du service de recharge pour les vehicules electriques.

International audience; Argentina’s mining industry has grown rapidly in recent years, making the sector an essential part of the country’s economy and placing the Andes at the heart of numerous economic, political and social issues. The present article examines the spatial distribution of mining activities and the role attributed to the mountains of northwest Argentina. Exploiting these territories as reservoirs of raw materials was uncontroversial at the beginning of the century; however, this approach is now being contested because it leads to little territorial development. Latin America’s renewed focus on primary industries, involving the extraction and export of unprocessed natural resources, could be viewed as a step back to colonial-style exploitation. As such, it raises questions about North-South relations and the development of mountain territories, which are often peripheral, poor and sparsely populated. Our research examines the territorial-development trajectories of three provinces - San Juan, Catamarca and Jujuy – and analyzes how interactions between governmental and non-governmental actors affect a territory’s approach to constructing and exploiting its resources. Questions about the way in which these interactions shape the development of mountain territories have led to alternative models that take into account the need for territorial development to be built locally.; L’activité minière en Argentine est devenue très dynamique et essentielle pour l’économie du pays, plaçant la cordillère des Andes, au cœur des problématiques économiques, politiques et sociales, provinciales et nationales. Cet article propose donc d’interroger la division spatiale du travail et le rôle attribué aux territoires andins dans le Nord-ouest de l’Argentine. La spécialisation des territoires de montagne comme des réservoirs de matières premières minières, bien acceptée au début du siècle, est aujourd’hui remise en cause du fait du faible développement territorial qu’elle induit. La re-primarisation des économies latino-américaines semble reproduire des formes d’exploitation coloniale qui interroge les relations Nord-Sud et les modalités de développement de territoires encore largement marginaux, pauvres et peu peuplés. Les trajectoires territoriales de trois provinces – San Juan, Catamarca et Jujuy – permettront d’analyser le rôle des acteurs étatiques et non étatiques dans la construction de la ressource et des valeurs qui lui sont attribuées. Ces interactions interrogent les modèles de développement des territoires de montagne, qui de « fournisseurs globaux » intègrent progressivement les problématiques de développement territorial à l’échelle locale.

Le rio Paraná compte parmi les plus grands fleuves du monde, par son débit et par la taille de son bassin versant partagé par l’Argentine, le Brésil, la Bolivie, l’Uruguay et le Paraguay. Sous-équipé pour la production hydroélectrique dans sa partie argentine, il constitue actuellement un excellent modèle d’étude des acteurs en charge de l’élaboration des projets, de la mise en œuvre, et de la gestion des grands barrages. Alors que les grands organismes d’aménagement du siècle passé perdurent, les ouvrages en projet souffrent de la libéralisation de l’économie et de l’évolution de l’opinion publique sur les impacts sociaux et environnementaux. Les nouveaux modes de gestion, liés à l’apparition de nouveaux acteurs de la société civile et des mouvements de défense de l’environnement rendent de plus en plus complexes la mise en œuvre de projets en attente depuis cinquante ans. The Paraná is one of the largest rivers of the world, as measured by its flow and the size of its drainage basin. The water resource is shared between Argentina, Brazil, Bolivia, Uruguay and Paraguay. This paper analyses particularly the Argentinian sector of this large river, which appears under-equipped for the production of hydro-electric power. However, this reach constitutes an excellent laboratory to analyse the actors responsible for the planning, the operation and the management of large dams in South America. As the only hydro-electric plant functioning there is the Yacyreta dam, a comparative analysis between two different types of management is possible. The structures inherited from the last century are still in existence, but nowadays hydro-electric projects suffer from economic liberalisation and changing public opinion concerning their social and environmental impacts. New management models, linked to the emergence of new actors in Argentinean society and environmental protection groups, make the development of new hydro-electric projects, often planned for more than fifty years, increasingly complex.

International audience; Argentina’s mining industry has grown rapidly in recent years, making the sector an essential part of the country’s economy and placing the Andes at the heart of numerous economic, political and social issues. The present article examines the spatial distribution of mining activities and the role attributed to the mountains of northwest Argentina. Exploiting these territories as reservoirs of raw materials was uncontroversial at the beginning of the century; however, this approach is now being contested because it leads to little territorial development. Latin America’s renewed focus on primary industries, involving the extraction and export of unprocessed natural resources, could be viewed as a step back to colonial-style exploitation. As such, it raises questions about North-South relations and the development of mountain territories, which are often peripheral, poor and sparsely populated. Our research examines the territorial-development trajectories of three provinces - San Juan, Catamarca and Jujuy – and analyzes how interactions between governmental and non-governmental actors affect a territory’s approach to constructing and exploiting its resources. Questions about the way in which these interactions shape the development of mountain territories have led to alternative models that take into account the need for territorial development to be built locally.; L’activité minière en Argentine est devenue très dynamique et essentielle pour l’économie du pays, plaçant la cordillère des Andes, au cœur des problématiques économiques, politiques et sociales, provinciales et nationales. Cet article propose donc d’interroger la division spatiale du travail et le rôle attribué aux territoires andins dans le Nord-ouest de l’Argentine. La spécialisation des territoires de montagne comme des réservoirs de matières premières minières, bien acceptée au début du siècle, est aujourd’hui remise en cause du fait du faible développement territorial qu’elle induit. La re-primarisation des économies latino-américaines semble reproduire des formes d’exploitation coloniale qui interroge les relations Nord-Sud et les modalités de développement de territoires encore largement marginaux, pauvres et peu peuplés. Les trajectoires territoriales de trois provinces – San Juan, Catamarca et Jujuy – permettront d’analyser le rôle des acteurs étatiques et non étatiques dans la construction de la ressource et des valeurs qui lui sont attribuées. Ces interactions interrogent les modèles de développement des territoires de montagne, qui de « fournisseurs globaux » intègrent progressivement les problématiques de développement territorial à l’échelle locale.

In a context of energy tension, mainly due to rising consumption, the construction of large dams was resumed in Latin America ten years ago, as a follow-up to projects carried out by dictatorial governments in the 1970s. These huge projects, which take place on the world’s largest rivers such as the Amazon, the Paraná, the Marañon or the Madeira, are preferentially located in peripheral and unexploited border areas. Securing energy supplies for the main national cities is the first objective, but these projects also allow the integration of marginal territories to national territories, the development of natural resources and the promotion of cross-border cooperation, with results ranging from rivalry to integration, Dans un contexte de tension énergétique, principalement liée à la croissance de la consommation, la construction de barrages de grandes dimensions a été relancée en Amérique latine depuis une dizaine d’années, dans le prolongement des projets menés par les dictatures dans les années 1970. Ces projets pharaoniques qui naissent sur des cours d’eau parmi les plus grands fleuves du monde comme l’Amazone, le Paraná, le Marañon ou le Madeira, se localisent préférentiellement dans les territoires frontaliers, à la fois périphériques et inexploités. Assurer l’approvisionnement en énergie des grandes métropoles nationales est le principal objectif, mais ces barrages permettent aussi d’intégrer des territoires marginaux aux territoires nationaux en s’assurant une mise en valeur des ressources naturelles et favorisent le développement de coopérations transfrontalières, entre rivalités et intégrations

ResumeVeritable colonne vertebrale du pays, le Parana est une grande porte d’entree et de sortie pour l’Argentine. Or l’evolution recente de la distribution des flux et de la flotte marchande mondiale a engendre une recomposition de la structure portuaire du pays. Cet article s’interesse a la ville de Rosario et au corridor fluvial de Rosafe (entre Rosario et Santa Fe) marque par une profonde transformation des relations entre acteurs prives et publics. Aujourd’hui, cette interface fluviomaritime est au centre de la structure agro-exportatrice de l’Argentine grâce a la modernisation de son complexe urbano-portuaire.

International audience; How can we understand and construct a New World with European benchmarks that do not necessarily apply in this environment? In order to discover and appropriate a territory, its nature must be touched. Therefore, the body of the Paranà river has changed, with the scars of territorial colonisation remaining today. How do different cartographies represent the fluvial dynamics of a New World river? How do the maps lead to the identification of this change? By adopting a global framework across the Argentinian Paraná, we seek to identify changes in river dynamics. The geohistorical approach using old maps gives a new representation of the Paraná. Our archive research allowed us to collect 43 maps depicting a period covering the fifteenth to the twentieth century. The scales of analysis also vary: the maps show the Paraná from its regional integration (1/100,000) up to a continental scale (1/18,500,000). The validation of the cartography is performed by comparing the representations with descriptions of the river found in texts dating from the same period. The methodology used is a map-to-map comparison, following the theory of river systems (Schumm, 1977). Therefore, sandbanks, islands and river planforms are considered to be markers of the river dynamics. The maps thus provide an answer: it is possible to trace the causes from the results. The causes are themselves related to the spatial and climatic phenomena. Early maps show a braided planform in the upper reach of the Paraná and a Paraguay channel free of deposits. The current dynamics indicate an inversion in sedimentary transportation and deposit. The deforestation mechanisms in the Misiones territory and their abandonment could lead to a shift in the sediment load. This hypothesis will be demonstrated through analysis of the maps, its validation by texts and the results of a field study.