1. Diversité des matériaux et diversité des schémas de production au sein de l’industrie moustérienne de la couche K des Fieux (Miers, Lot)
- Author
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Céline Thiébaut, Alain Turq, Vincent Mourre, Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe-Afrique (LAMPEA), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture (MC), Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (TRACES), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J), Université de Toulouse (UT)-Université de Toulouse (UT)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Musée National de Préhistoire, Ministère de la Culture et de la Communication (MCC), and École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
- Subjects
010506 paleontology ,Archeology ,[SHS.ARCHEO]Humanities and Social Sciences/Archaeology and Prehistory ,060102 archaeology ,Préhistoire ,technologie lithique ,06 humanities and the arts ,Europe du Sud ,Lot ,Paléolithique moyen ,01 natural sciences ,Midi-Pyrénées ,industrie lithique ,Moustérien ,matière première ,Les Fieux ,0601 history and archaeology ,France ,Miers ,0105 earth and related environmental sciences - Abstract
The archaeological site of Les Fieux (Miers, Lot) has been investigated and studied since 1966. In addition to Upper Palaeolithic (namely Aurignacian, Solutrean and Gravettian) and Sauveterrian levels, the site has yielded an important Mousterian sequence that can be correlated with part of the Last Glacial (OIS 3) on the basis of biochronological data. The Mousterian layer K of Les Fieux was explored over more than 25 m2, under the direction of F. Champagne and J. Jaubert. The lithic industry of this layer was first studied by J. Jaubert in 1984 and was related to the Denticulate Mousterian. This industry is studied anew here, including the unpublished material unearthed since then and favouring an approach based on recent advances in lithic technology. The layer K lithic industry was produced using varied raw materials locally available within a radius of about a dozen kilometres around the site. Of the five varieties of identified flint, the Bajocian is the most frequent. The quartz and quarzites group dominates the series. They were picked up as pebbles in the alluvial formations of the Dordogne river and/ or within Tertiary deposits on the plateau. Some pebbles or pebble fragments of various eruptive or metamorphic rocks were also collected. The various raw materials were exploited using several operative schemes : unifacial discoid flaking on quartz without striking platform preparation, aimed at the production of flakes with peripheral sharp cutting edges, unifacial and bifacial discoid flaking with striking platform preparation, aimed at the production of débordant backed flakes and pseudo-Levallois points on flint and quartzite, multidirectional flaking on quartzite, rare Levallois flaking on flint and negligible Kombewalike flake production, also on flint. Small retouched tools are relatively scarce and are dominated by the denticulates and notches group, often made out of fully knapped flakes, or cortical backed or débordant flakes. While the kind of raw materials economy depicted here is a result of the great capacity of the Palaeolithic groups to adapt to local materials, it also shows that they were occasionally able to override the mechanical limits of these materials, for instance by producing quartzite pseudo-Levallois points. The layer K lithic industry is related to the previously defined group 2 of the Denticulate Mousterian. It shares technical features identified in the industries at Mauran, La Borde, and level E of Abri Romani. In the context of the Quercy area’s Middle Palaeolithic, the layer K lithic industry bears witness to the diversity of technical behaviour in a well-defined geographic area., Le site archéologique des Fieux (Miers, Lot) fait l’objet de recherches et d’études depuis 1966. Outre des niveaux attribués au Paléolithique supérieur (Aurignacien, Solutréen, Gravettien) et au Sauveterrien, il a livré une importante séquence moustérienne qui, sur la base de données biochronologiques, peut être corrélée à une partie du Dernier Glaciaire et principalement à la fin de l’OIS 3. La couche K a été explorée sur une surface de plus de 25 m2, sous la direction de F. Champagne et J. Jaubert. L’industrie lithique de cette couche, étudiée par J. Jaubert en 1984 et attribuée au Moustérien à denticulés, fait ici l’objet d’une nouvelle étude globale, incluant le matériel mis au jour après cette date et privilégiant une approche basée sur les acquis récents de la technologie lithique. L’industrie lithique de la couche K est produite aux dépens de matériaux variés, disponibles localement dans un rayon d’une douzaine de kilomètres autour du site. Des cinq variétés de silex identifiées, les silex du Bajocien sont les plus fréquents. La série est dominée par le groupe des quartz et quartzites, prélevés sous forme de galets dans les formations alluviales de la Dordogne et/ ou au sein d’épandages relictuels sur le causse. Quelques galets ou fragments de galets en roches éruptives ou métamorphiques diverses ont également été recueillis. Les différents matériaux ont été exploités selon plusieurs schémas de productions : débitage discoïde unifacial sur quartz sans aménagement des plans de frappe, orienté vers la production d’éclats à tranchants périphériques, débitage discoïde unifacial et bifacial avec un aménagement des plans de frappe, produisant des éclats à dos débordant et des pointes pseudo-Levallois sur silex et quartzite, débitage multidirectionnel sur quartzite, un débitage Levallois assez rare sur silex et un débitage sur face inférieure d’éclat anecdotique, également sur silex. Le petit outillage retouché est relativement peu abondant et dominé par les éclats à retouche courte et le groupe des denticulés et des encoches, souvent réalisés sur des supports de plein débitage ou à dos cortical ou débordant. Si la forme d’économie des matières premières mise en évidence traduit une grande capacité d’adaptation des groupes paléolithiques aux matériaux locaux, elle montre aussi qu’ils ont su à l’occasion aller à l’encontre des propriétés mécaniques de ces matériaux en produisant par exemple des pointes pseudo-Levallois en quartzite. La série de la couche K des Fieux est rapportée au groupe 2 du Moustérien à denticulés et comporte certains éléments techniques reconnus au sein des industries de Mauran, de la Borde et du niveau E de l’abri Romani. Replacée dans le contexte du Paléolithique moyen quercinois, l’industrie lithique de la couche K témoigne de la diversité des comportements techniques au sein d’une aire géographique bien délimitée., Thiébaut Céline, Mourre Vincent, Turq Alain. Diversité des matériaux et diversité des schémas de production au sein de l’industrie moustérienne de la couche K des Fieux (Miers, Lot). In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 106, n°2, 2009. pp. 239-256.
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- 2009
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