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À son entrée dans l’amphithéâtre Marguerite de Navarre le jour de ma leçon inaugurale, le 18 octobre 2022, le public a pu apercevoir et entendre une vidéo projetée en boucle. L’enregistrement a été effectué par un smartphone dans le bureau de presse du Conseil européen de Bruxelles où s’étaient réunis les dirigeants des vingt-sept États membres, du 23 au 24 juin 2022. Cette rumeur multilingue a été recueillie par la correspondante en France de l’Agence France-Presse Ulrike Koltermann, ma vois...

L’Europe réunit une grande variété de langues et de cultures. À la fois une et plurielle, elle véhicule un rêve culturel d’intégration. Comment faire vivre ensemble des langues, des littératures, des cultures, en respectant leur diversité ? Mieke Bal aborde cette question en interrogeant les notions de frontières (géographiques, linguistiques, culturelles), d’identité (qu’elle rejette pour sa « fixité »), d’identification. Elle propose un voyage dans la sémiosphère européenne sur les traces de Henri Cartier-Bresson, d’Edvard Munch et d’autres artistes-penseurs, montrant que leurs œuvres donnent corps aux processus d’intergration qu’elle invite à penser. Diversité, union : le débat autour de ces enjeux est essentiel pour la construction de l’Europe.

Le mythe « Un mythe est rarement simple, et jamais irresponsable. »Robert Graves, The Greek Myths Le dogmatisme n’est pas mon fort. En ce qui me concerne, le texte sur la page n’a jamais été immuable, catégorique. Je me méfie des étiquettes. Tout texte, quel que soit son titre, peut, à mes yeux, en devenir un autre. Tout texte a toujours comporté, dans la lecture que j’en faisais, un autre protagoniste inévitable : moi-même. Miroir de l’un ou de plusieurs des personnages, juge de leurs action...

La chaire L’invention de l’Europe par les langues et les cultures que nous inaugurons ce soir a été créée en partenariat avec le ministère de la Culture et porte sur les enjeux contemporains de la création intellectuelle et artistique au sein d’un ensemble dont l’évolution et l’identité ont été, tout au long de son histoire, profondément marquées par la pluralité des formes d’expression et la diversité des patrimoines. C’est justement cette pluralité et cette diversité qui caractérisent l’Eur...

Le mythe est, essentiellement, un déplacement, une métaphore, une traduction, une parole qui signifie « emporté d’un lieu à un autre ». Les mythes sont transformés, altérés, renouvelés pour correspondre aux besoins d’un temps et d’un lieu. Ils restent néanmoins eux-mêmes, n’étant pas créés en tant que fabrications de l’imagination humaine mais comme des manifestations concrètes de certaines intuitions primordiales. Pour inaugurer la chaire annuelle L’invention de l’Europe par les langues et les cultures du Collège de France, créée en partenariat avec le ministère de la Culture, Alberto Manguel analyse dans l’espace et le temps le mythe d’Europe, dont le contenu pourrait constituer la pierre de touche qui donne aux peuples européens une identité commune intuitive.

La présente illustration (fig. 8), qui reproduit une page caractéristique de la première édition d’Æsthetica in nuce (1762), permet d’évaluer l’importance de la citation dans les écrits de Hamann. Un simple coup d’œil suffit à nous faire comprendre que l’auteur fait dans des proportions exorbitantes usage de citations, et ce aussi bien dans le texte lui-même que dans les notes de bas de page. D’une analyse plus précise de la page, il ressort en outre clairement qu’il ne se contente pas d’util...

La seule manière de donner une idée juste de la méthode adoptée par Herder dans ses notes de lecture, et de bien en saisir la fonction, est d’analyser en détail son rapport à l’écrit. Herder et la littérature Soif de lecture Dès sa prime jeunesse, c’est à travers la littérature que Herder développe une pensée propre. Enfant calme, timide et « renfermé », vivant entièrement dans ses mondes imaginaires et fréquemment sujet à des pensées mélancoliques, c’est d’abord par le biais de la littératur...

Parmi les sources manuscrites dont nous tirons l’histoire culturelle de l’Europe aux xvie et xviie siècles, les cahiers manuscrits des lycéens et des étudiants d’université ne sont pas les plus appétissantes. Mais ils nous permettent de retracer en détail la manière dont les premiers hommes modernes lisaient leurs textes – la manière dont les écrivains, les poètes, les académiciens, les scientifiques, les femmes du monde et les écoliers apprirent a maîtriser le formidable outil que représenta...

Comme Laurence Sterne qu’il admirait beaucoup, Jean Paul (1763- 1825) a composé un nombre important de parodies du discours érudit. Parmi les nombreux savants qui peuplent ses textes, une mention spéciale doit être réservée au protagoniste de Leben des Quintus Fixlein (Vie de Fixlein), un court récit que Jean Paul a fait paraître en 1795. Le modeste maître d’école Fixlein consacre l’essentiel de ses loisirs au progrès de la science : « Il travaillait (je ne compte pas ses œuvres de moindre im...

Au regard de la postérité, Wilhelm Heinse (1749-1803) est resté l’auteur d’un roman, Ardinghello und die glückseligen Inseln (Ardinghello et les îles bienheureuses), paru anonymement en 1787, après que quelques extraits intitulés « Fragments d’un manuscrit italien du XVIe siècle » eurent été publiés en 1785 dans la revue Deutsches Museum. La mystification courante selon laquelle l’auteur se serait contenté de traduire et d’éditer un ancien manuscrit trouvé dans une bibliothèque italienne corr...

De tous les auteurs, il n’y en a point que je méprise plus que les compilateurs […]. Je voudrais qu ’on respectât les livres originaux ; et il me semble que c’est une espèce de profanation, de tirer les pièces qui les composent du sanctuaire où elles sont […]. Montesquieu, Lettres persanes, 66 Montesquieu semble a priori l’auteur idéal pour étudier le phénomène des « bibliothèques manuscrites » : une première approche avait permis de lui attribuer, d’après des renvois internes à l’œuvre et le...

L’article « Dresser des extraits » (« Excerpiren ») paru en 1734 dans le huitième volume du Universal-Lexikon (Dictionnaire universel) de Zedler ne parle que dans sa phrase introductive de l’extrait comme d’une copie. Ensuite, il s’intéresse aux « méthodes » de cet art. « Pour y parvenir, diverses méthodes ont été proposées. Certains font insérer des feuilles de papier dans un livre où ils veulent recueillir quelques extraits, se familiarisent avec l’ordre du livre et ajoutent alors ce qu’ils...

Louis Sébastien Mercier (1740-1814) est un personnage de transition dont le parcours à la fois pittoresque et exemplaire illustre le passage des belles-lettres à la littérature. Après avoir rompu très tôt avec le monde savant des académies, il entre en dissidence et devient, comme il se plaît à le dire, « hérétique en littérature ». Quelques années plus tard, il reniera même l’esprit encyclopédique en dénonçant à travers lui la stérile abstraction du siècle qu’il aime à désigner, par une de c...

L’histoire de la lecture fait désormais partie des domaines privilégiés de la recherche en sciences humaines. Or un aspect majeur de cette histoire est resté jusqu’ à ce jour peu exploré : la tradition des cahiers « d’extraits » - autrement dit l’art de constituer une bibliothèque choisie à partir de notes de lecture recopiées. Depuis la Renaissance, ces recueils d’extraits font office d’anthologies personnelles dans lesquelles le lecteur stocke, selon des règles plus ou moins précises, les expressions et les idées des auteurs consultés, constituant par là un butin de citations directement utiles à ses propres productions. Substituts commodes de bibliothèques plus vastes, ces recueils de notes ont exercé une influence cruciale sur la littérature européenne moderne. Le XVIIIe siècle joue un rôle ambigu dans l’histoire de cette pratique. D’un côté, il soumet l’art de l’extrait à une critique acérée. D’un autre, il continue à se livrer avec application à cet exercice. C’est donc l’exploration d’un paradoxe qu’entend engager le présent ouvrage, en analysant la tradition culturelle qui sous-tend la pratique de l’extrait et en étudiant les bibliothèques manuscrites de quelques écrivains caractéristiques (Shaftesbury, Montesquieu, Winckelmann, Lichtenberg, Hamann, Herder, Jean Paul, Heinse, Louis Sébastien Mercier).

Ce fut « l’un des auteurs les plus prolifiques de l’histoire universelle », voilà ce qu’on peut lire dans une récente notice biographique sur Johann Jakob Moser (1701-1785), spécialiste allemand du droit public et du droit international au xviiie siècle. Son œuvre imprimée dépasse les 100 000 pages, la liste de ses publications compte 331 titres, dont certaines ont plus de 1 000 pages. À cela s’ajoute un grand nombre de textes non imprimés. C’est sans aucun doute une production impressionnant...

Si l’histoire de la lecture fait désormais partie des domaines privilégiés de la recherche, un aspect majeur de cette histoire, pourtant, est resté jusqu’à ce jour peu exploré : l’art de « l’extrait » (excerptum en latin, Exzerpt en allemand, excerpt ou extract en anglais, estratto en italien) – autrement dit, l’art de constituer des recueils de notes de lecture. Substituts commodes de bibliothèques plus vastes, ces recueils ont exercé une influence cruciale sur la littérature européenne entr...

Face à ses amis et face à lui-même, Winckelmann aime à diviser sa vie en deux époques bien distinctes : la première, germanique, se déploie dans les ténèbres des bibliothèques, la seconde, italienne, à la lumière des collections d’art de Rome. Dans cette construction, la phase italienne s’oppose à la phase allemande comme le savoir sensible à l’érudition livresque. « Je ne suis venu à Rome que pour voir », ne cesse-t-il de proclamer à partir de la fin de l’année 1755, date de son arrivée en I...

Le sort s’acharne sur la comtesse qui connaît quelques dernières joies en voyant sa diplomatie couronnée de succès. Elle décède le 2 juin 1503 en « sainte et martyre » aux dires de ses proches. 1501 Pendant toute cette année François de Gonzague se plaint d’être victime de calomnies, cependant il continue à proclamer sa fidélité, défendu par Angelo Ghivizano et Bartolomeo di Cavaleri qui plaident sa cause auprès du roi tout en suggérant des cadeaux pour le couple royal. À la cour La Trémoille...

Claire a plaisir à séjourner dans les résidences des Bourbon-Montpensier de Lépaud et de Ardes. Lépaud (Elleppes, Elepes, Lepo), en terre de Combrailles, est situé à 110 kilomètres d’Aigueperse. Lorsqu’il donne des nouvelles de la grossesse de Claire, le médecin précise que les vomissements ont repris en raison du mouvement occasionné par le chemin assez rude qui mène de Lépaud à Aigueperse. Quant à Gilbert et Claire ils envisagent de se rendre à Ardes en montagne malgré les réticences du mé...

Projet de remariage pour Claire. La comtesse au cœur des intrigues politiques. 1497 Après le décès de son époux, la comtesse, qui bénéficie de la protection de M. de Ligone, gouverneur dévoué de la maison des Montpensier, prolonge son séjour à Mantoue jusqu’au 6 avril contre son gré. Alors qu’elle souhaite vivement préparer son retour en France pour s’occuper de ses enfants et de sa Maison, elle se heurte à la mauvaise volonté de Ludovic Sforza, réticent à lui délivrer des laissez-passer qui...

Le 2 septembre 1494 départ pour l’Italie de Gilbert de Montpensier, lieutenant général des armées royales. Claire, souffrante, ne rejoindra Mantoue que le 9 décembre. Le projet de chapeau rouge pour Sigismond le protonotaire. Décès de Gilbert le 9 novembre 1496 à Baïes. 1494 Les relations épistolaires se sont intensifiées entre les deux belles-sœurs dès 1493. Le 13 janvier 1494 Claire annonce les préparatifs de l’Entreprise de Naples. Début mars la cour s’est installée à Lyon, base rapproch...

À la mort de son frère le 1er avril 1488, le connétable Jean de Bourbon, Pierre de Beaujeu hérite du duché de celui-ci. Le mariage de François de Gonzague et d’Isabelle d’Este le 16 février 1490 est concomitant avec la naissance et le baptême de Charles de Montpensier à Aigueperse en présence du roi. Le 29 décembre, quelques mois après sa sœur, Béatrice d’Este se marie à quinze ans avec le duc de Milan Ludovic Sforza dans la chapelle de la Chartreuse de Pavie. Isabelle et sa mère assistent à ...

La correspondance italienne de Claire de Gonzague, conservée essentiellement dans les Archives de Mantoue, rassemble de très nombreux sujets éclectiques qui traduisent les préoccupations publiques et privées des Gonzague et des Bourbon-Montpensier. Si ceux-ci sont le plus souvent évoqués dans le style informel, naturel et spontané de lettres familiales, toutefois quelques missives sont rédigées dans une prose baroque qui s'orne d'images hyperboliques témoignant d'une vénération pour Dieu, le roi de France et surtout pour son frère François, héritier de la lignée princière. Ces échanges épistolaires font état notamment de la relation particulièrement intense qui unit la comtesse et son frère, une tendresse qui se traduit par des petites phrases affectueuses empreintes d'une admiration qui ne se démentira jamais. Les liens affectifs de Claire avec ses jeunes soeurs sont presque aussi vifs et des relations très cordiales unissent les deux beaux-frères, Gilbert et François, qu'aucun événement politique, aussi grave soit-il, ne viendra rompre par la suite. La correspondance révèle également le jeu diplomatique joué par la comtesse à partir de 1494, lorsque Gilbert, lieutenant-général de l'armée française, accompagne le roi Charles VIII dans sa descente en Italie, conflit au cours duquel son époux devra s'opposer à son frère, à la tête de la Ligue de Venise. Ce rôle politique va s'accentuer après son veuvage, lorsqu'il lui faudra défendre sa patrie face à la volonté de Louis XII de s'emparer des petits États qui constituent l'héritage de sa grand-mère Valentine Visconti. Puisse la publication de cette correspondance contribuer à éclairer cette période confuse marquée par la première campagne d'Italie et faire connaître cette princesse mantouane qu'un destin atypique a conduit à devenir une des premières ambassadrices de la Renaissance italienne.

Les loisirs et la santé de Claire. La maladie et le décès de sa mère Marguerite de Bavière en octobre 1479. Les relations affectueuses avec sa famille, en particulier avec son père, qui se manifestent par des cadeaux de toutes sortes. Fig. 1 – Gabrielle Bertazzolo, XVIe siècle, Pianta prospettica della città di Mantova, gravure, détail. Archivio Gonzaga, Mantova, détail. Carte du marquisat de Mantoue, David Chambers, Clean Hands and Rough Justice, Ann investigating Magistrate. dans Renaissa...

La mission de Gilbert de Montpensier en Italie : envoyé en ambassade à Rome avec le cardinal Balue, Gilbert part à la fin du mois de novembre 1484. Il est à Suse le 31 décembre, s’arrête à Milan avant de séjourner à Mantoue du 19 au 22 janvier 1485. Le 8 février il rejoint la cité papale où il restera plusieurs mois. L’emploi du temps du comte de Montpensier et du cardinal Balue nous est bien connu grâce au rapport circonstancié réalisé par Jean Burchard. Détenteur d’une charge à la Cour roma...

Breakdown in Turin Oscar Wilde in chains on the platform of Clapham Junction; Rimbaud smuggling firearms in Abyssinia while Paris is in ecstasy about his Illuminations; Nietzsche, tears streaming down his cheeks, embracing a fiacre horse in downtown Turin as insanity descends upon him – these scandalous incidents, tailor-made for the boulevard press though they are, also sound an alarm in the wider landscape of the cultural history of the time. They stir the fin-de-siècle mind out of its comp...

In this fascinating collection of essays Harvard Emeritus Professor Karl S. Guthke examines the ways in which, for European scholars and writers of the eighteenth and early nineteenth century, world-wide geographical exploration led to an exploration of the self. Guthke explains how in the age of Enlightenment and beyond intellectual developments were fuelled by excitement about what Ulrich Im Hof called "the grand opening-up of the wide world”, especially of the interior of the non-European continents. This outward turn was complemented by a fascination with "the world within” as anthropology and ethnology focused on the humanity of the indigenous populations of far-away lands - an interest in human nature that suggested a way for Europeans to understand themselves, encapsulated in Gauguin's Tahitian rumination "What are we?” The essays in the first half of the book discuss first- or second-hand, physical or mental encounters with the exotic lands and populations beyond the supposed cradle of civilisation. The works of literature and documents of cultural life featured in these essays bear testimony to the crossing not only of geographical, ethnological, and cultural borders but also of borders of a variety of intellectual activities and interests. The second section examines the growing interest in astronomy and the engagement with imagined worlds in the universe, again with a view to understanding homo sapiens, as compared now to the extra-terrestrials that were confidently assumed to exist. The final group of essays focuses on the exploration of the landscape of what was called "the universe within”; featuring, among a variety of other texts, Schiller's plays The Maid of Orleans and William Tell, these essays observe and analyse what Erich Heller termed "The Artist's Journey into the Interior.” This collection, which travels from the interior of continents to the interior of the mind, is itself a set of explorations that revel in the discovery of what was half-hidden in language. Written by a scholar of international repute, it is eye-opening reading for all those with an interest in the literary and cultural history of (and since) the Enlightenment.

“The Whole World” except America In Goethe’s Faust, the “merry companions” have barely tasted the wine Mephisto has conjured up in Auerbach’s Cellar, when they break into the otherwise unknown ditty “Uns ist ganz kannibalisch wohl, /Als wie fünfhundert Säuen!” (“We feel cannibalistically good, /Just like fivehundred sows!”) How does something having to do with cannibals find its way to Leipzig? Or: why does Faust bump into cannibals on his trip through the “small world” of Germany, even if on...

Expanding Geographic Horizons and “Who are We?” When Georg Forster lay dying in the Rue des Moulins in Paris in 1794, he fantasized about an overland trip to Asia he hoped to take, and just before his eyes failed him, they met a map of India spread out before him on his bed: not a crucifix (as had been customary for centuries), not Plato’s Phaidon (on the immortality of the soul), not an image of the youth with the down-turned torch (as one might have expected of a humanist) – but a map of a ...

A German Revolutionary in the Tropical Jungle In the spring of 1926 the fledgling Socialist publishing house Büchergilde Gutenberg (Berlin) dramatically enlivened the literary scene by bringing out, within a few weeks of each other, two novels: Das Totenschiff (The Death Ship) and Der Wobbly – one about the life of an American sailor aboard a dilapidated freighter destined to be scuttled in an insurance fraud scheme, the other about the adventures of an American hobo suspected of being a Wobb...

A Political Play? Wilhelm Tell (1804) – unique in Schiller’s oeuvre in that it is subtitled “Schauspiel”– has always been taken to be the most easily accessible of his plays, appealing primarily, if not exclusively, to children and the Swiss, to opera lovers appreciating the son et lumière as well as to connoisseurs of familiar quotations, and, just possibly, to aficionados of kitsch, be they naive or sophisticated. No wonder at least one critical intellectual, Swiss as it happens, but no dou...

Approaching an Elusive Play In his last two completed plays (not counting the “fate tragedy” Die Braut von Messina, whose shortcomings seem to multiply with every new critic turning his attention to it), Schiller, the German Shakespeare as he was known in the 1780s, seems to have taken a leaf from the master’s book: in Die Jungfrau von Orleans (1801) and Wilhelm Tell (1804), tragedy yields to a more conciliatory, indeed redemptive mood, culminating in the triumph of Romantic patriotism and a ...

The Blank Spot on the Map of Lessing’s Learning Nature bored him, as an anecdote relates. When his attention was drawn to the approach of spring, Gotthold Ephraim Lessing is said to have replied that he wished the leaves would turn red for once instead of always turning green. Goethe found this so memorable that he recounted it in his autobiography, Dichtung und Wahrheit. Like the Swiss poet and scientist Albrecht von Haller, Lessing’s lifelong partner in a lonely dialogue, Goethe saw the won...

The Emergence of the Idea of Global Education in the Eighteenth Century “The proper study of mankind is man” – but why include the exploration of the ways of New Zealand cannibals? In the second half of the eighteenth century Europeans had an answer: awareness of the world at large and its inhabitants would result in nothing less than a new, comparative understanding of human nature in general – and of themselves in particular. From about mid-century, scholars, scientists, and public intellec...

The essays assembled here view literature and literary life in the cultural contexts that emerged after the waning of the Middle Ages and the rise of the intellectual emancipation that culminated in the European Enlightenment. Prominent among these contexts is what the Swiss historian Ulrich Im Hof called “the grand opening-up of the wide world.” This was the sea change that Edmund Burke envisioned in a much-quoted remark in his letter of June 9, 1777 to William Robertson, the author of a jus...

A Cultural Institution: The Travelling Englishman in Goethe’s Weimar As Goethe lay dying, his speech failed him; to communicate his last words and possibly his legacy, he raised his right hand and “wrote” words in the air – indecipherable, alas, except for one letter: W. Speculation about the meaning of this W has been a minor cottage industry ever since. The word so rudely truncated by the Grim Reaper – was it Wolfgang? Or Weimar? Or was Professor Richard Friedenthal clairvoyant when he gues...

Extraterrestrial Intelligence: Recent Astrophysical Discoveries In 1995, the news of the discovery of the first planet outside our solar system spread like wildfire through the world’s media. Even the New Yorker did not consider it beneath its literary dignity to comment on this major event in astrophysics. The reason for such lively interest was, of course, the anxious hope that we might at last have come close to discovering forms of intelligent life resembling our own in the depth of the c...

The Migration of Intellectuals Eighteenth-and nineteenth-century demographic events such as the “clearances” in Scotland, the potato famine in Ireland and the pogroms in Eastern Europe all had a significant impact on the national composition of the immigrant population of North America. However, the significance of these events tends to overshadow the fact that individual intellectuals, too, left their mark on the profile of its people, long before the influx of the 1848ers after the failed G...

Uno spettro si aggira per l’Europa: il nuovo realismo È opinione abbastanza condivisa, al di là delle diverse interpretazioni offerte, quella secondo cui il modernismo italiano, o almeno la sua fase storica, conoscerebbe un suo epilogo alla fine degli anni Venti: Gli indifferenti di Moravia infatti aprirebbe una nuova stagione narrativa che, pur non chiudendo i ponti con la stagione primonovecentesca (infatti durante tutto il corso del Novecento si possono rintracciare significative e palesi ...

La prima comparsa francese di Virginia Woolf si svolse, per più di una ragione, in maniera piuttosto insolita. Tra le anomalie primeggia forse la scelta di affidare al traduttore parte di un testo ancora in gestazione. Così la scrittrice a Charles Mauron nel mese di ottobre 1926: «The Princess di Bassiano has asked me to suggest a translator for a chapter from a book of mine which is being published in Commerce in January. Mr Forster has advised me to ask you if you would do it, as he so much...

I contributi che formano questo volume nascono da un progetto congiunto del Dipartimento di Studi Letterari, Filologici e Linguistici e del Dipartimento di Lingue e Letterature Straniere dell’Università degli Studi di Milano già intitolato Il dibattito delle riviste nell’età del modernismo, che ha avuto il suo culmine in due giornate di lavoro seminariale – il 28 gennaio 2015 e il 28 gennaio 2016 – cui hanno partecipato anche studiosi stranieri.

Questo intervento si inscrive nel quadro di una ricerca sul dibattito critico che ha impegnato diversi studiosi negli ultimi dieci anni intorno al concetto di ‘modernismo’ e alla sua spendibilità anche nel contesto dello studio della cultura italiana (letteraria in particolare) del periodo compreso tra fine Ottocento e fine anni Trenta del Novecento, tradizionalmente estranea sul piano storico-letterario a tale impiego. Com’è noto, nel caso italiano a ‘modernismo’ si è preferito l’uso di cate...

I concetti di modernismo e avanguardia nella storia culturale francese Più che analizzare una singola rivista, mi propongo di evocare la rete di scambi e di rivalità tra posizioni diverse che hanno contribuito alla genesi della poetica modernista. Devo precisare che il concetto di modernismo circola in Francia già nell’800, ma per lo più con un senso polemico, come peraltro in Inghilterra. Joris-Karl Huysmans ne proponeva, nel 1879, la seguente definizione: «Goût, manie de ce qui est moderne»...

Il Modernist Magazine Project, del quale sono co-direttore sin dal 2006, è nato con l’intento di documentare il contributo dato dai little magazines – e affini – alla costruzione del modernismo. Sono stati finora pubblicati tre volumi di saggi dedicati rispettivamente alle riviste moderniste nel Regno Unito e in Irlanda, nell’America del nord e in Europa. È da poco iniziata la seconda fase del progetto che prevede altri volumi relativi al resto del mondo. L’esperienza maturata durante questo ...

Il naturalismo tedesco Nella Deutsche Literaturgeschichte von den Anfängen bis zur Gegenwart, apprezzato manuale di storia letteraria, è presente, per la prima volta nell’edizione del 2013, un capitolo intitolato esplicitamente Die literarische Moderne (1890-1920), che sottolinea nel trentennio l’affermazione di diversi movimenti letterari legati al concetto di moderno. In realtà nel manuale il punto d’inizio della letteratura che intende rappresentare il moderno viene anticipato ancora di al...

La rivista e la casa editrice fondate da Piero Gobetti e intitolate al polemista e traduttore settecentesco Giuseppe Baretti detengono diversi primati nell’esplorazione delle letterature straniere contemporanee. È di prammatica ricordare il fascicolo dedicato alla letteratura francese con in prima pagina il Proust di Debenedetti, il lungo e informato articolo di Silvio Benco su Joyce, quelli di Alfredo Polledro e Leone Ginzburg sulla letteratura russa, così come Il paradosso dello spirito rus...

I contributi che formano questo volume nascono da un progetto congiunto del Dipartimento di Studi Letterari, Filologici e Linguistici e del Dipartimento di Lingue e Letterature Straniere dell’Università degli Studi di Milano già intitolato Il dibattito delle riviste nell’età del modernismo, che ha avuto il suo culmine in due giornate di lavoro seminariale – il 28 gennaio 2015 e il 28 gennaio 2016 – cui hanno partecipato anche studiosi stranieri. Si è parlato, anzitutto, di riviste, di riviste...

È cosa nota che il rapporto tra stampa periodica e cultura letteraria si fece più intenso attorno alla metà dell’Ottocento; basterebbe ricordare George Eliot o Charles Dickens, impegnati in prima linea nell’attività giornalistica, i quali divennero attori di una vera e propria sinergia intellettuale che andò a rafforzare il già ben consolidato ruolo delle riviste come organi di disseminazione letteraria. L’importanza di «The Cornhill Magazine», «The New Monthly Magazine» e «The Fortnightly» n...

«Solaria» e il modernismo italiano Nel volume intitolato Sul modernismo italiano, la rivista fiorentina «Solaria» (1926-1936) viene indicata da Raffaele Donnarumma come l’«organo militante del modernismo italiano». Se da una parte questa affermazione corrobora l’opportunità di un intervento sulla rivista «Solaria» all’interno di un approfondimento dedicato al modernismo, dall’altra, tuttavia, essa necessita di alcune precisazioni. In primis va rilevato che, in ambito italiano, il dibattito è ...

Élisabeth DÉTIS. Représentations picturales du livre et de la lecture dans l’Angleterre du XVIIIe siècle : quel iconotexte ? La lecture se pratiquait selon des modes multiples (silencieuse, à la famille rassemblée...) et les sujets d’intérêt étaient extrêmement divers (Shakespeare, Milton, Pope, récits de voyage, biographies, essais économiques, fiction...). En peinture, la représentation d’eux-mêmes, de leurs maisons, de leurs chevaux et de leurs familles était le principal sujet d’intérêt d...