Najčešći ishod migriranja, bez obzira na početni poriv i pravu prirodu te pojave, jest naseljavanje velikog broja migranata i stvaranje etničkih zajednica, odnosno manjina, u novoj sredini. Migracija bosanskih muslimana odnosno Bošnjaka iz Bosne i Hercegovine u Hrvatsku, započeta još krajem prošloga stoljeća kao posljedica austrougarske okupacije i aneksije BiH i nastavljena u okviru zajedničkih država prve i druge Jugoslavije sve do najnovijeg razdoblja nastanka nezavisne Hrvatske, rezultirala je danas u drugu po brojnosti etničku zajednicu (odnosno manjinu) u Hrvatskoj. U tom kontekstu autorica prikazuje povijesni tok naseljavanja bosanskih muslimana te osnivanje i djelovanje Islamske zajednice u Hrvatskoj, ukazujući pritom na pojedine aktualne sociokulturne i političke aspekte prisutnosti muslimana-Bošnjaka u Hrvatskoj., The most common and obvious result of migration, regardless of its initial character and the real nature of the phenomenon, is the settlement of a large number of migrants and the formation of ethnic communities or minorities in the new place. The migration of Bosnian Muslims to Croatia commenced already towards the end of the last century as a result of the Austro-Hungarian occupation and annexation of Bosnia and Herzegovina. It continued within the common states of the first and second Yugoslavia up to the newest period of independent Croatia and has today resulted in the second largest ethnic community or minority in Croatia. In the given context the author presents the historical course of the settlement of Bosnian Muslims in Croatia as well as the formation and activity of the Islamic community in the country. She indicates some contemporary socio-cultural and political issues pertaining to the presence of Muslims-Bosniaks in Croatia. Accordingly, the first part of the paper presents the relevant historical facts relating to the migration of Muslims from Bosnia and Herzegovina to Croatia, together with the main characteristics of migration movements – migration based mainly on economic reasons, but also including a considerable “brain drain” flow, resulting in an outstanding “input” of Muslims to Croatian arts and sciences. The first part of the paper also treats the contemporary legal status of the Muslim-Bosniak minority, the second largest (after the Serbs) minority community in Croatia (43,469, according to the 1991 population census). After Croatia gained independence, Bosniaks, as a constitutive element of the former Yugoslav Federation lost their status and were not recognised as an indigenous minority, which resulted in a considerable reduction of their previous rights. The second part of the paper considers the formation, activities and the status of the Islamic community in Croatia, which in 1991 became independent from the Islamic community in Bosnia and Herzegovina and for the first time established a Meshihat (the highest executive body of the Community) in Croatia. The paper further discusses the overall importance of the Islamic community in the religious, cultural and socio-political life of Bosniaks and other Muslim populations, including its possible role in integrating the socially and otherwise heterogeneous Muslim peoples of Croatia., Les migrations, indépendamment de leur caractère originel et de la véritable nature de ce phénomène, aboutissent le plus souvent à l'installation d'un grand nombre de migrants et à la formation de communautés ethniques, ou minorités, dans un nouveau milieu. La migration des musulmans de Bosnie ou Bosniaques de Bosnie-Herzégovine en Croatie, entamée à la fin du siècle dernier à la suite de l'occupation et de l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie et qui s'est poursuivie dans le cadre des États communs qu'étaient la première et la deuxième Yougoslavie jusqu'à un passé récent, où la Croatie a acquis son indépendance, a fait de cette communauté ethnique la seconde minorité de Croatie. Dans le contexte donné, l'auteur montre le cours historique de l'installation des musulmans bosniaques et la formation ainsi que l'activité de la Communauté islamique en Croatie, en mettant l'accent sur certains aspects socioculturels et politiques de la présence des musulmans-Bosniaques en Croatie. La première partie présente les grands événements historiques concernant la migration des musulmans de Bosnie-Herzégovine en Croatie, en citant les caractères fondamentaux de ces mouvements migratoires, motivés essentiellement par des considérations économiques mais qui s'accompagnent d'un notable "afflux de cerveaux", à la faveur duquel les musulmans ont assumé un "rôle" exceptionnel dans la science et les arts croates. L'auteur s'intéresse également au statut légal contemporain de la minorité musulmane-bosniaque, la plus nombreuse minorité derrière la minorité serbe en Croatie (43.469 personnes d'après le recensement de 1991). En effet, après l'accession de la Croatie à l'indépendance, les Bosniaques, élément constitutif de l'ex-Fédération yougoslave, ont perdu ce statut et cessé d'être reconnus comme une minorité autochtone, ce qui a eu pour effet de réduire sensiblement les droits dont ils jouissaient précédemment. La seconde partie traite la formation, les activités et la position de la Communauté islamique de Croatie, qui s'est séparée en 1991 de la Communauté islamique de Bosnie-Herzégovine et s'est dotée pour la première fois d'un Conseil exécutif supérieur. Dans la suite, l'auteur s'interroge sur l'importance globale de la Communauté islamique dans la vie religieuse, culturelle et socio-politique des Bosniaques et des autres musulmans, en montrant le rôle qu'elle pourrait assumer à un niveau social ou autre dans l'intégration de la population musulmane hétérogène en Croatie.