Le projet Mugamba-Nord cherche à améliorer la productivité des élevages bovins et à cycle court, dans un contexte de pression foncière qui impose une intensification et une intégration de l'agriculture à l'élevage. Les axes majeurs de travail sont le renforcement des capacités des groupements et l'amélioration génétique. Les 16 groupements d'approvisionnement acheminent aux éleveurs des produits vétérinaires et des compléments alimentaires, mais de manière individuelle sans bénéficier de prix de gros par absence de structure de coordination de type union. Les groupements visités ont une vie associative active, maîtrisent la gestion et mènent des activités rentables. Un état des lieux de tous les groupements reste à faire et un rééquilibrage géographique. Les groupements de transformation du lait restent actifs malgré des difficultés en matériels d'équipement et de transformation et approvisionnent le marché local et la capitale où ils ne retirent pas toute la plus-value qu'ils pourraient en attendre s'ils disposaient d'un point de vente. De nouvelles laiteries devraient compléter le dispositif de valorisation du lait sur les zones non pourvues. Les bases sérieuses existent (structuration et ressources humaines) pour passer avec succès au stade supérieur de la création d'une Union pour activer les approvisionnements et valoriser les productions laitières (lait et fromage). La mise en place d'une "maison de l'Union" à Bujumbura est envisagée pour assurer une permanence dans les achats groupés, un point de vente des produits des groupements, une recherche permanente de débouchés (laiteries, centres d'embouche, boucheries, éleveurs laitiers recherchant du bétail amélioré) et une représentation des éleveurs. La lutte contre les tiques est menée par bains détiqueurs et pulvérisateurs manuels et dans le cadre du désengagement de l'Etat et de la professionnalisation des éleveurs, une relève des importations en acaricide par la DNE est envisagée progressivement par les Unions avec récupération des coûts auprès des éleveurs. Dans ce contexte dune certaine maîtrise, par les éleveurs et leurs groupements, de l'amélioration génétique et de la santé animale, le problème qui demeure est celui de l'alimentation (ressources fourragères de base, ration équilibrée et économique). L'accent doit être mis sur la production et la meilleure valorisation des ressources fourragères locales, les cultures fourragères et sur le recours limité aux compléments, dans des rations équilibrées et économiques à vulgariser par les groupements qui sont le lieu privilégié du passage de la vulgarisation. La relance des activités d'élevage trouvera certainement dans le projet Mugamba-Nord, les structures et les hommes capables d'entamer avec le projet les différents aspect de l'intensification, depuis la maîtrise de l'amont jusqu'à la mise en marché de leurs produits pour améliorer l'économie familiale des familles d'éleveurs.