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La diffusion dans le temps et l'espace de la production en agriculture biologique renvoie à une concentration sur certains territoires, au rôle structurant des débouchés et aux incitations plus ou moins fortes issues des politiques publiques et des spécificités territoriales. Des enseignements sont tirés de plusieurs études récemment publiées par les auteurs. La localisation de l’agriculture biologique en France présente en effet des contrastes à différentes échelles et des phénomènes d’agglomération. Un double mouvement apparaît : une extension spatiale résultant d’une plus large diffusion des produits bio dans les circuits de distribution alimentaire et de la demande qui en résulte de la part des acteurs de l’aval, et une concentration liée à la proximité des consommateurs reposant sur des marchés de producteurs et des circuits courts. Par ailleurs, la complexité des dynamiques locales en jeu n'est pas toujours prise en compte et intégrée dans les dispositifs incitatifs. Des politiques plus ciblées sur les dynamiques locales d'innovations sont sans doute nécessaires., Organic farming diffusion, in time and space, has been characterised by concentration in some territories, the structuring function of outputs and incentives more or less connected with public policies and territorial specificities. Some knowledge is based on several studies recently published by the authors. Organic farming location in France shows contrasting patterns at different scales and aggregation phenomena. A double dynamics is identified: i) spatial expansion originating from a broader diffusion of organic products in food distribution and a growing demand from the downstream actors; ii) a concentration linked to vicinity of consumers and based upon local producers markets. Complexity of local dynamics is not always considered into the incentive programs. Policies focussing more explicitly on local innovations would likely be necessary.

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The objective of this paper is to contribute to the analysis of the implications of Organic Farming (OF) development on its location, often analyzed in terms of "conventionalization". OF spatial distribution in France shows major contrasts at different scales, regions, departments and localities. We highlight a complex effect of the urban network on OF localization, depending on the size of cities, which seem to attract OF producers in providing direct outlets, and at the same time reject them, due to the limitations of access to land. In total, a differentiation of the OF diffusion dynamics is confirmed: a spatial diffusion resulting from a wider distribution of organic products in the retail systems and the resulting demand addressed to the conventional food provisions system to enlarge their activities and include organic products, a concentration due to the proximity of consumers based on farmers markets and short circuits., L'objectif de cet article est de contribuer à l'analyse des implications sur la localisation du développement de l'Agriculture biologique (AB), souvent analysé en termes de « conventionnalisation ». La localisation de l'AB en France présente des contrastes à différentes échelles, régions, départements et localités, qui se reflètent dans des phénomènes de dépendances spatio-temporelles, variables selon la localisation. Nous mettons aussi en évidence un effet complexe du réseau urbain sur la localisation de l'AB, dépendant de la taille des villes, qui attirent les producteurs en AB, pour lesquels elles constituent un débouché direct, et en même temps les repoussent, du fait des limites de l'accès au foncier. Au total, une différenciation des dynamiques apparaît : une diffusion spatiale résultant d'une plus large diffusion des produits de l'AB dans les circuits de distribution alimentaire et de la demande qui en résulte de la part des acteurs de l'aval, une concentration liée à la proximité des consommateurs reposant sur des marchés de producteurs et des circuits courts.

cooperation FP7 project SPARDcooperation FP7 project SPARD; absent

En France, l’agriculture biologique couvre seulement 3,5 % de la surface agricole utile (chiffres de 2011 ; source : Agence Bio), un chiffre inférieur à la moyenne européenne et en-deçà des objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement en 2007. Le projet PEPP (Rôle de la Performance Economique des exploitations et des filières, et des Politiques Publiques, dans le développement de l’agriculture biologique), qui a reçu le soutien financier du programme de recherche de l’INRA, AgriBio3 vise à identifier les facteurs qui influencent le développement de l’agriculture biologique en France. Une étude menée à trois niveaux (l’exploitation, la commune et la filière) met en lumière les ressorts (freins et incitations) de la pratique de l’agriculture biologique en France. Au niveau de l’exploitant, le facteur économique est central mais d’autres considérations, comme la sensibilité environnementale, entrent en ligne de compte. Au niveau géographique, l’ancrage territorial influence de manière contrastée la diffusion de l’agriculture biologique. Enfin, cette étude met en lumière que le développement de l’agriculture biologique en France nécessiterait une réflexion concertée au niveau de la filière.

L’objectif de cet article est de contribuer à l’analyse des implications sur la localisation du développement de l’Agriculture biologique (AB), souvent analysé en termes de « conventionnalisation ». La localisation de l’AB en France présente des contrastes à différentes échelles, régions, départements et localités, qui se reflètent dans des phénomènes de dépendances spatio-temporelles, variables selon la localisation. Nous mettons aussi en évidence un effet complexe du réseau urbain sur la localisation de l’AB, dépendant de la taille des villes, qui attirent les producteurs en AB, pour lesquels elles constituent un débouché direct, et en même temps les repoussent, du fait des limites de l’accès au foncier. Au total, une différenciation des dynamiques apparaît : une diffusion spatiale résultant d’une plus large diffusion des produits de l’AB dans les circuits de distribution alimentaire et de la demande qui en résulte de la part des acteurs de l’aval, une concentration liée à la proximité des consommateurs reposant sur des marchés de producteurs et des circuits courts.