Jacques Ryckmans avait démontré en 1963 que le cheval apparaissait en Arabie méridionale au Ier siècle de l’ère chrétienne. Les nombreux textes épigraphiques et représentations sculptées publiés depuis lors ne contredisent pas cette hypothèse.Mais sur deux points, il est possible d’être plus précis. Tout d’abord le fait que le cheval apparaisse dans les sources épigraphiques et iconographiques vers la fin du Ier siècle de l’ère chrétienne n’implique pas nécessairement que l’introduction du cheval soit très récente. Cette introduction a dû s’étaler sur une longue période, avec des échecs suivis de nouvelles tentatives.La seconde avancée concerne la rareté du cheval en Arabie méridionale, plus grande qu’on ne le pensait, jusque vers la fin de l’Antiquité. On pouvait déjà deviner cette rareté en se fondant sur la documentation sudarabique. Elle est désormais prouvée par les gravures rupestres de Ḥimā en Arabie saoudite méridionale. Les innombrables dessins de cavaliers s’avèrent être islamiques dans leur très grande majorité. Les gravures représentant un cavalier de date préislamique assurée sont en fait très exceptionnelles. Jacques Ryckmans demonstrated in 1963 that horses had appeared in South Arabia in the 1st century AD. Of the numerous epigraphic texts and carved representations published since, briefly summarized by the authors, none of them contradict this hypothesis. However, two points can be clarified. Firstly, the fact that horses do not appear in epigraphic and visual sources until the late 1st century AD does not necessarily mean that it was introduced at that time. This introduction must have spanned a long period of time, with many failures and renewed attempts.The second important development has to do with the scarcity of horses, greater than previously expected, until Late Antiquity. This was already suggested by the corpus of South Arabian inscriptions; and it has since been proven by the petroglyphs discovered in the region of Ḥimā in southern Saudi Arabia. Most of the many engravings of horsemen to be found there can be attributed to the Islamic period. In fact, representations of horsemen confidently dated to the pre-Islamic period are exceptionally rare.