This book is not only the first complete and detailed monograph of the journal Critique (alongside those that have already been written about Les Temps modernes, Esprit or even Tel Quel) ; it also offers a critical bibliography of the era. It aims to contribute to the understanding of Critique as a cultural institution, an adventure of the mind, and as an unprecedented assembly of great intellectuals. It also displays, by going over the history of the journal, the state of research and reflection in literary criticism in the second half of the twentieth century. The book focuses on the journal's representative nature as shown by the editorials and other texts that define it and by the list of works that it highlights, particularly those which came into being largely through the journal's help. The book is organized in two parts. The first, preceded by a detailed chronology, attempts to approach the singularity of Critique, by examining the intellectual project declared at its inception (Ch. 1 "La rhétorique des commencements" ["The rhetoric of beginning"]) and the way in which the groups and communities brought together by the journal functioned (Ch. 2 and Ch. 3 "La communauté introuvable" ["The unattainable community"] and "Un effet de communauté" ["A group effect"]). It sets out to distinguish the journal's criteria, notably its "seriousness" or intellectual quality (Ch. 4 "Une revue dont le sérieux fit la fortune" ["A journal whose seriousness made its fortune"]), and the choices it made, in granting philosophy and the human sciences a predominant place over all other fields of knowledge, while also giving importance to literary creation (Ch. 5 "Les domaines de la connaissance" ["Domains of knowledge"]). The second part is based on the principle that the history of a journal can and must also be constructed according to its own criteria or demands that it has set itself, notably the requirement to further critical thought. It contains the elements of a history, a sociology, a philosophy and a literary critique of modern literary criticism. From the beginning of the journal to its current history, this section examines the role played by Georges Bataille and Maurice Blanchot (Ch. 1. "Ouverture : Bataille, Blanchot" ["Opening : Bataille, Blanchot"]), by the representatives of the Nouvelle critique and structuralism (Ch. 2 and Ch. 3 : "Pas de Nouvelle critique sans Critique" ["No Nouvelle Critique without Critique"], accompanied by a dossier of correspondences concerning the quarrel between Barthes and Picard, and "Le moment structuraliste" ["The Structuralist Moment"), the players committed to the theorization that dominated the seventies (Ch. 4 "La théorisation" ["Theorization"]), their heirs and their eventual detractors (Ch. 5 "Bilans et perspectives" ["Conclusions and perspectives"]). In a chapter presented in annex, the second part considers the relationship between literature and philosophy. Striking indeed in retrospect is the necessity felt by philosophical minds such as Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jacques Derrida or even Jacques Bouveresse -- to intervene, thanks to Critique, in the field of literature, as if it were essential to do so. The book also contains a certain number of "Documents", from the archives of Critique or the personal archives of Jean Piel (projects, notes on the operating conditions of the journal, articles and press interviews, etc.), a list grouping articles and special issues published between 1963 and 1996, a bibliography of works and articles cited and an index of people's names., Ce livre n'est pas seulement la première monographie complète et détaillée de la revue Critique (venant se ranger aux côtés de celles qui existaient déjà sur Les Temps modernes, Esprit ou encore Tel Quel) ; il fournit également une bibliographie raisonnée de son époque. Il entend contribuer à la connaissance de Critique en tant qu'institution culturelle, en tant qu'aventure de l'esprit, en tant que rassemblement sans précédent de grandes figures intellectuelles. Il dresse aussi, à travers l'histoire de la revue, un état des recherches et des réflexions en matière de critique littéraire dans la deuxième moitié du XXe siècle. Il se fonde sur l'ambition représentative de la revue, déduite des éditoriaux et des autres textes par lesquels elle se pose et se définit, illustrée par la liste des ouvrages qu'elle a fait connaître et de ceux dont elle a favorisé la naissance. Le livre est organisé en deux parties. La première, précédée d'une chronologie détaillée, tente d'approcher la singularité de Critique à partir du projet intellectuel affiché dans ses commencements (chap. 1 : "La rhétorique des commencements") et des modes de fonctionnement des groupes ou des communautés qu'elle a réunis (chap. 2 et 3 : "La communauté introuvable" et "Un effet de communauté"). Elle s'emploie à dégager les critères qui ont été les siens, notamment le "sérieux" ou la qualité intellectuelle (chap. 4 : "Une revue dont le sérieux fit la fortune"), et les choix qu'elle a opérés, en accordant une place prépondérante à la philosophie et aux sciences humaines, en ne négligeant pas l'importance de la création romanesque, parmi tous les "domaines de la connaissance" (chap. 5). La deuxième partie part du principe que l'histoire d'une revue peut et doit aussi se faire en fonction de ses propres critères ou des exigences qu'elle a elle-même manifestées, notamment l'exigence d'approfondissement de l'activité critique. Elle contient les éléments d'une histoire, d'une sociologie, d'une philosophie et d'une critique littéraire de la critique littéraire moderne. De l'origine de la revue à son histoire immédiate, elle montre le rôle qu'y ont eu tour à tour Georges Bataille et Maurice Blanchot (chap. 1 : "Ouverture : Bataille, Blanchot"), les représentants de la Nouvelle critique et du structuralisme (chap. 2 et 3 : "Pas de Nouvelle critique sans Critique", accompagné d'un dossier des correspondances autour de la querelle Barthes-Picard, "Le moment structuraliste"), les acteurs engagés dans la voie de la théorisation, qui a dominé les années 1970 (chap. 4 : "La théorisation"), leurs continuateurs et leurs détracteurs éventuels (chap. 5 : "Bilans et perspectives"). Dans un chapitre présenté en annexe, elle envisage les rapports de la littérature et de la philosophie. Frappe en effet rétrospectivement la nécessité qu'ont éprouvée des esprits formés à l'origine par la philosophie -- Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jacques Derrida ou encore Jacques Bouveresse -- d'intervenir, grâce à Critique, dans le champ littéraire, comme s'il y avait là un lieu ou un enjeu essentiel. Le livre contient également un certain nombre de "Documents", issus des archives de Critique ou des archives personnelles de Jean Piel (projets, notes sur les conditions d'exploitation de Critique, articles et entretiens de presse, etc.), une liste des groupements d'articles et des numéros spéciaux publiés entre 1963 et 1996, une bibliographie des ouvrages et articles cités et un index des noms de personnes.