L'auteur de la thèse a souhaité limiter l'accès aux membres de l'Enseignement supérieur français.; Contexte et objectif : A la fin de l'année 2016, en France, on décompte 37811 patients greffés rénaux. Ces sujets représentent une patientèle particulière. En effet, de la bonne observance de leur traitement antirejet et de la connaissance des signes d'alerte dépend la survie du greffon. Les traitements immunosuppresseurs, répartis en traitements d'induction (déplétants et non déplétants) et d'entretien (anti-calcineurine, inhibiteurs de la co-stimulation, inhibiteurs de la prolifération et anti-inflammatoires stéroïdiens), présentent de nombreux effets indésirables potentiels, et de multiples interactions médicamenteuses. Ils assurent la prévention et le traitement du rejet de greffe. La stratégie thérapeutique est mise en place selon les risques immunologique de chaque patient, infectieux ou encore carcinogène. Afin de s'assurer que l'observance est complètement intégrée, des séances d'éducation thérapeutique du patient (ETP) sont organisées en milieu hospitalier. Elles permettent aussi de mettre en garde le patient face aux signes d'alerte. Cette prise en charge du patient greffé rénal peut également être réalisée en ville par le pharmacien d'officine, conformément à la loi HPST du 21 juillet 2009, qui stipule que le pharmacien d'officine est un acteur à part entière du parcours de santé. Afin de mener à bien ces missions, le pharmacien doit pouvoir répondre au x qu est i ons du p at i en t à propos de ses traitements antirejet, et le guider en cas de situations particulières, face à une ordonnance de médecin généraliste ou pour une automédication. Une enquête, réalisée auprès de l'ensemble des pharmaciens et préparateurs du milieu officinal de France métropolitaine, va permettre d'apprécier leurs connaissances dans la prise en charge de ces patients, à savoir les traitements immunosuppresseurs, la détection des interactions et des néphrotoxicités, suite à une prescription médicale, mais aussi lors de situations d'automédication. Méthodes : Le questionnaire a été diffusé par les Conseils Régionaux de l'Ordre des Pharmaciens, les Unions Régionales des Professionnels de Santé de différentes régions, les réseaux sociaux et le logiciel pharmaceutique LGPI (Logiciel de Gestion à Portail Intégré) entre les 16 janvier et 19 mars 2018. Résultats : L'enquête a permis de recueillir 464 réponses. Elle a montré que les pharmaciens et les préparateurs du milieu officinal n'ont que de faibles connaissances, non suffisantes, pour une prise en charge convenable de patients greffés rénaux (15,1% de bonnes réponses). Leurs savoirs à propos des médicaments prescrits sont limités. Ils n'adopteraient pas nécessairement la bonne attitude face à des situations simples telles que la fièvre ou la diarrhée. Les résultats mettent en évidence que les pharmaciens ont de meilleurs taux de réponses que les préparateurs (16,1% vs 9,1%). Le fait d'avoir un sujet transplanté rénal parmi sa patientèle ne conduit pas à une meilleure prise en charge de celui-ci. Ces résultats sont, pour partie, le reflet d'une trop faible formation dans les études pour la prise en charge de ces patients relativement minoritaires. Si l'immunologie est une science étudiée, la gestion de ce type de patient et les réflexes à avoir ne sont pas suffisamment explicités. La majorité des praticiens interrogés, consciente de ses lacunes (94,2%), est intéressée par la mise en place d'une formation continue pour actualiser ses savoirs (95,7%) et souhaiterait instaurer des séances d'ETP. Conclusion : Les résultats de cette enquête ne desservent pas l'image de la profession. Le manque de savoir des praticiens officinaux n'est pas dû à un mauvais exercice du métier, mais à une insuffisance dans les formations de base et continue. Les pharmaciens et préparateurs montrent cl a i r e me n t une t r è s n e t t e volonté d'amélioration de leur pratique. Des solutions telles que des formations en soirée ou par équipe officinale sur le lieu de travail, ou encore la mise en place d'un livret à l'usage du professionnel de santé peuvent permettre d'offrir un support récapitulatif des données nécessaires pour une meilleure prise en charge du patient greffé rénal, dans un objectif de mise en place d'une séance d'ETP.