Barbiche, Bernard, Bercé, Yves-Marie, Boudon, Jacques-Olivier, Cadell, Patrick, Carassi, Marco, Delmas, Bruno, Droguet, Alain, Guyotjeannin, Olivier, Hildesheimer, Françoise, James-Sarazin, Ariane, Jolly, Claude, Kolanovic, Josip, Laux, Frédéric, Michel, Bernard, Nałecz, Daria, Nora, Pierre, Pomian, Krzysztof, Poulot, Dominique, Franche-Comté Électronique Mécanique, Thermique et Optique - Sciences et Technologies (UMR 6174) (FEMTO-ST), Université de Franche-Comté (UFC), Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM), Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), Ministère de l'Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (M.E.N.E.S.R.)-École nationale des chartes (ENC), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL), École nationale des chartes (ENC), Université Paris sciences et lettres (PSL), Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM)-Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM)-Université de Franche-Comté (UFC), and Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Dans l'Europe du XIXe siècle, des virtualités nationales s'affirment et aspirent à une consécration étatique. Chaque instance nationale, reconnue ou émergente, voulait alors se fonder sur une tradition d'histoire, sur une inscription monumentale dans les annales politiques. Cette prétention de mémoire comportait des aspects archivistiques singuliers. La constitution d'archives nationales pouvait ainsi devenir un enjeu politique puissant, représenter une sorte d'attribut de la souveraineté. Les travaux des érudits et des historiens cherchaient à appuyer les écrits des poètes et des politiques. Plus trivialement, les réalités des archives, leur caractère massif ou résiduel, les nécessités de l'administration courante se conjuguaient avec la culture politique pour justifier l'érection de nouveaux lieux du savoir. Cette carte des nouveaux dépôts nationaux pouvait, ou non, se confondre avec celle des États. Chaque projet archivistique suscitait sans doute sa part de transferts, de démembrements, de destructions ou de sauvegardes de fonds d'archives. Des bâtiments médiocres ou solennels, plus ou moins fonctionnels, pouvaient être les traductions architecturales de ces choix. Des conséquences historiographiques en résultaient certainement. L'interaction des enjeux politiques et des évidences matérielles des fonds offraient sans doute plusieurs modèles possibles, selon les conjonctures propres à chaque nation. De nombreuses pistes de recherche sont donc ouvertes : rapports de la chronique archivistique et des histoires politiques nationales, comparaison avec les évolutions contemporaines des autres lieux de savoir (musées, bibliothèques), liens avec d'autres mouvements culturels, influences sur l'écriture de l'histoire et son enseignement, etc.