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International audience

Depuis 2015, Tanguy Dufournet, Djaouidah Séhili, Patrick Rozenblatt, trois sociologues du Centre Weber, axent leur recherche autour du travail chez soi et du télétravail. Ils présentent aujourd’hui le 2ème volet de « L’essor du Travail multi-situé chez Soi » menée avec LEROY MERLIN Source. Représentations de l’espace, du temps, de l’habitat… Ils y analysent en détail tous les impacts des mutations actuelles du travail.Le 2ème volet de la recherche sur le travail chez soi et le télétravail de Dufournet, Séhili, Rozenblatt et VilletEssor des nouvelles technologies, accélération des rythmes de travail (urgence et immédiateté), raréfaction de l’emploi et incitation forte à l’auto-entreprenariat et au statut d’indépendant.e.s… L’organisation du travail subit des mutations profondes. Dans ce 2ème volet, Tanguy Dufournet, Djaouidah Séhili, Patrick Rozenblatt ont donc :> Poursuivi l’analyse de l’expansion du travail chez soi initiée dans le 1er volet de leur recherche.> Approfondi les logiques de gestion de l’espace et du temps, de tensions et les processus de résolution des conflits, les conséquences pratiques qui en découlent sur les relations affectives (dimensions temporelles, spatiales et matérielles et émotionnelles).> Distingué ces logiques et leurs conséquences en fonction des profils des habitant.e.s .> Travail chez soi, le « Travail multi-situé chez Soi » et l’émergence du « Trabitat »Les résultats le confirment : une forme hybride d’organisation, nommée « Trabitat », émerge. On transpose le modèle de l’open-space de l’entreprise à la maison. Les frontières entre travailler et habiter se percutent. En effet, le « Trabitat » brouille la perception des espaces et des temps entre impératif du travail et intimité du chez-soi. La mise en place du confinement a d’ailleurs accéléré le phénomène. L’équipe a donc opté pour le concept de « Travail multi-situé chez Soi » qui élargit la réflexion à d’autres dynamiques (mobilités, déplacements, travail nomade). Loin de l’image d’un « travail libéré des contraintes de l’espace du bureau », c’est un nomadisme contraint qui s’est installé à la maison. Et qui vient questionner les rapports sociaux : rapports aux temps, rapports aux espaces, rapports à soi (genre, classe, âge, etc.). Car, avec celles du travail, il faut en plus composer avec les hiérarchies et les dominations de la maison.Une recherche sociologique enrichie par le travail graphique de Sandra Villet : L’approche sociologique qualitative par entretiens a été enrichie par une approche graphique. En effet dès le 1er volet de cette recherche, la sociologie visuelle (et en particulier l’image) est apparue essentielle pour rendre compte des rapports sociaux étudiés et ainsi exprimer le rapport à l’espace et aux temps. Dans ce 2ème volet, Sandra Villet, dessinatrice et designeuse, a donc rejoint l’équipe pour renforcer l’usage du dessin à toutes les phases de la recherche.

Alongside Leroy Merlin Sources, we have been studying, for the past 4 years, the multi-situated development of "Work at Home". As part of a global dynamic of changes in work, it raises new issues of sociability and affectivity in space and time. For our intervention, we would particularly like to focus on the relationship to time (Lefebvre, 2019). As a result of the use of new technologies and new methods of personnel management, the subordination of the worker no longer stops at the workplace but also extends to the home (Tremblay, 2001; Tremblay, Chevrier and Loreto, 2006). Within this framework, the physical and intellectual availability of individuals would no longer have temporal and spatial limits. Space and time are social products. This implies that rhythms (Claire Revol, 2014; Lefebvre, 2019) carry meaning. Short/fast or long/slow rhythms manifest themselves in repetitions and breaks, synchronicity and desynchrony. Rhythmics gives clues as to status, each figure having, according to its characteristics, its own rhythmics (Author, 2004). The analysis of daily life in relation to time in the use of housing and work thus reveals the diversity of relationships of domination (status, productive logic, etc.). In this sense, "Work at Home" can be a way to circumvent and fundamentally challenge the so-called traditional social rhythms of separation between work and private life, but also between the legal and the illegal, the local and the global, or between work and non-work. Thus, it questions public housing policies and the paradigm of understanding work. From 2015 to 2019, we conducted a longitudinal study combining phases of qualitative and quantitative surveys, and in situ observation including the use of drawing and video.

International audience

Le rapport du chantier de recherche « L’essor multi-situé du “Travail chez Soi” » restitue le premier volet d’une recherche conduite par Djaouida Sehili, Patrick Rozenblatt et Tanguy Dufournet, sociologues au sein du Centre Max Weber, Université Lumière Lyon 2. Ces derniers, grâce, entre autre, au partenariat établi avec Bouygues Immobilier Rhône-Alpes et Alliade Habitat, ont pu mener des enquêtes qualitative et quantitative auprès de propriétaires et de locataires travaillant chez eux. Ce rapport donne à réfléchir ce qui se joue dans notre intimité lorsque le travail s’y invite.; Travailler chez soi : la révolution en cours est peut-être encore plus vaste que nous le soupçonnons. Touchant toutes les catégories sociales et un nombre grandissant de professions et d’activités professionnelles, le fait de travailler chez soi déplace « à la maison » ce qui était jusqu’alors contenu, encadré, rythmé, organisé au sein d’un espace dédié et séparé des vies personnelles, familiales, de repos et de loisirs. Cette révolution, « douce » en apparence, répond aux motivations, attentes et situations d’acteurs très différents : entreprises, salariés en télétravail, créateurs d’activité, etc. Elle semble aussi répondre à l’évolution des modes de travail et de sociabilité dans nos sociétés que caractérise l’emploi massif des nouvelles technologies. Mais en quoi remodèle-t-elle notre rapport au travail et la manière dont nous le faisons ? En quoi transforme-t-elle notre rapport aux espaces du logement et au vécu de notre chez-soi ? Que dit-elle de notre rapport aux temps de notre vie : le travail, la vie de famille et personnelle, les loisirs, le repos ? Que manifeste-t-elle de notre sociabilité et de nos attentes dans ce domaine ? Quelles frontières matérielles et immatérielles brouillent-elles ? Lesquelles sont maintenues, pourquoi et comment ?Le rapport du chantier de recherche « L’essor multi-situé du “Travail chez Soi” » restitue le premier volet d’une recherche conduite par Djaouida Sehili, Patrick Rozenblatt et Tanguy Dufournet, sociologues au sein du Centre Max Weber, Université Lumière Lyon 2. Ces derniers, grâce, entre autre, au partenariat établi avec Bouygues Immobilier Rhône-Alpes et Alliade Habitat, ont pu mener des enquêtes qualitative et quantitative auprès de propriétaires et de locataires travaillant chez eux. Ce rapport donne à réfléchir ce qui se joue dans notre intimité lorsque le travail s’y invite.

National audience; Qu’ont en commun des personnes en situation de handicap mental accédant à un logement personnel, des habitants travaillant chez eux à temps partiel ou à temps plein, et de jeunes retraités ? Tous doivent faire face aux questions posées par l’autonomie, la solitude ou l’isolement, la sécurité personnelle, la reconfiguration de leurs liens familiaux et une nouvelle organisation spatiale du logement et de son environnement. Selon des modalités diverses mais avec des effets convergents, chacun des trois groupes d’habitants est également confronté à une dépendance plus ou moins grande à autrui et à des dispositifs technologiques pour le maintien et la continuité des liens sociaux et affectifs ou leur travail.Trois chantiers de recherche Leroy Merlin Source ont ausculté ce que ces changements exigent des habitants en termes d’apprentissages nouveaux. L’exigence d’autonomie et de responsabilisation leur demande en effet d’effectuer des choix quotidiens, des arbitrages relationnels et spatiaux, source d’inventivité et d’innovation sociale.