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Nous essayons de montrer à partir de quelques exemples du recueil fragmentaire des Aitia que Callimaque est aussi sensible aux effets sonores (allitérations, assonances, anagrammes, chiasmes sonores) dans la composition de sa poésie et que ce penchant est lié au pouvoir des noms qui est au fondement de son écriture poétique. We try to show from a few examples of the fragmentary collection of the Aitia that Callimachus is also sensitive to sound effects (alliterations, assonances, anagrams, sound chiasms) in the composition of his poetry and that this inclination is linked to the power of names which is the base of his poetic writing. Cerchiamo di mostrare da alcuni esempi della raccolta frammentaria di Aitia che Callimaco è sensibile anche agli effetti sonori (allitterazioni, assonanze, anagrammi, chiasmi sonori) nella composizione della sua poesia e che questa inclinazione è legata al potere di nomi che è il fondamento della sua scrittura poetica.

Cet article se propose de relier la poésie de Callimaque avec les questions de mesure de la terre et de distribution des terres dans le domaine colonial. Dans sa description de la fondation de Zancle et quelques autres épisodes, certains termes employés par Callimaque (par exemple γεωδαῖται, σπάρτον, σχοῖνος, μέτρον ἀρούρης, διαμετρέω) renvoient à un vocabulaire technique autant qu’à des unités de mesures largement attestées dans l’Égypte ptolémaïque et dans le sud de l’Italie. À côté de l’influence de la connaissance égyptienne locale, ce fait montre la diffusion des traditions scientifique et philosophique (Aristote et l’école aristotélicienne, le pythagorisme, etc.) dans les poleis grecques de Sicile et de Grande-Grèce. This article aims to relate Callimachus’ poetry with the measurement and distribution of land in a colonial environment. Certain words used by Callimachus in his description of the foundation of Zancle and in some other episodes (for example γεωδαῖται, σπάρτον, σχοῖνος, μέτρον ἀρούρης, διαμετρέω) refer to a technical vocabulary as well as units of measurement widely attested in Ptolemaic Egypt and Southern Italy. Besides the influence of local Egyptian knowledge, these features display the diffusion of scientific and philosophical traditions (Aristotle and the Aristotelian school, Pythagoreanism, etc.) in the Greek poleis in Sicily and Magna Graecia.

Voluntary contributions (epidoseis) in Hellenistic Athens were key moments for the life and safeguarding of the city: all inhabitants of Attica were invited to participate. Although the procedures and aims of these contributions are well known, little has been said about the ways in which the participants registered on the preserved lists were named. This article aims to analyse the ways of naming and self-naming that are represented in these commemorative lists. Much more diverse than the usual form of name, patryonymic and/or ethnic, it seems that the ways of naming were the result of a negotiation between the honored and the honoring. The city was happy to respond to the requests of their generous contributors., Les souscriptions volontaires (epidoseis) dans la cité d’Athènes à l’époque hellénistique sont des moments forts de participation à la vie et à la sauvegarde de la cité : tous les habitants de l’Attique sont invités à y participer. Si les procédures et finalités de telles souscriptions ont bien été analysées, peu a été dit sur les modes de dénomination des participants enregistrés sur les listes conservées. Cet article met en lumière les manières d’être nommé et de se nommer sur ces listes commémoratives. Bien plus variés que le formulaire normé (nom, patronyme et/ou ethnique), ces modes de dénomination apparaissent liés à une négociation entre le personnage honoré et la cité. Cette dernière répond volontiers à des demandes de ses généreux donateurs.

Des études notables ont conduit à dresser une liste de treize athlètes-héros, à partir de sources dont le degré de fiabilité est variable. Prenant pour base Pausanias, qui offre le plus grand nombre de références, nous examinerons d’abord les quatre athlètes déclarés héros par lui (Oibôtas de Dymé, Théogénès de Thasos, Cléomédès d’Astypalaia et Hipposthénès de Sparte), afin de repérer ce qui, pour le Périégète, garantit le statut héroïque. En prenant appui sur ces cas, nous mettrons à l’épreuve les témoignages anciens sur lesquels reposent les autres identifications avancées par les érudits, parfois tentés d’imaginer une figure héroïque sur le modèle d’une autre. Le reste des treize athlètes figurant dans la liste sera ainsi pris en considération, et tout particulièrement Orsippos de Mégare, Euthyklès de Locres, Chionis de Sparte et Euthymos de Locres. Nous apprécierons ainsi les témoignages de Callimaque qui sont cités à l’appui de l’héroïsation des deux athlètes locriens. Significant studies have led to identify a group of thirteen athletes-heroes, from sources of varying degrees of reliability. Taking Pausanias as the basis since he offers the greatest number of references, we will first examine the four athletes declared hero by him (Oebotas of Dyme, Theogenes of Thasos, Cleomedes of Astypalaea and Hipposthenes of Sparta); it will allow us to identify what, from his point of view, guarantees heroic status. Building on these cases, we will assess the ancient testimonies at the origin of other identifications put forward by scholars, sometimes tempted to imagine a heroic figure modeled on another. The remaining thirteen athletes on the list will be taken into consideration, but particular attention will be paid to the cases of Orsippos of Megara, Euthykles of Locri, Chionis of Sparta and Euthymos of Locri. We will thus appreciate Callimachus’ testimonies, which are cited in support of the heroisation of the two Locrian athletes.

Les Argonautiques contiennent des noms de peuples et des noms de héros, mais aussi beaucoup de noms de lieux. En grec, les noms de personnes et les noms de lieux sont souvent accompagnés de dérivés en -ῐδ... (-ῐδ- ou -ῐδᾱ-), mais l’adjonction du suffixe peut créer un mot qui n’entre pas dans l’hexamètre. Le but de l’article est de voir quels procédés morphologiques ou phonétiques ont été employés par Apollonios de Rhodes pour plier ces dérivés aux contraintes de l’hexamètre. On étudie l’absence de contraction (Ἀνθεμοεισις), la diffusion d’un infixe -η- (Βρυγηΐς, Δολοπηΐς, Πελοπηΐς) et l’alternance entre -ιδ- et -ιαδ- (Ἀχερουσίς/Ἀχερουσιάς). The Argonautica contain names of people and hero names, but also many place names. In Greek, names of people and place are often accompanied by derivatives in -ῐδ ... (-ῐδ- or -ῐδᾱ-), but the addition of the suffix can create a word that does not fit into the hexameter. The purpose of the paper is to see which morphological or phonetic processes were used by Apollonius Rhodius to adapt these derivatives to the constraints of the hexameter. I study the absence of contraction (Ἀνθεμοεισις), the diffusion of an infix -η- (Βρυγηΐς, Δολοπηΐς, Πελοπηΐς) and the alternation between -ιδ- and -ιαδ- (Ἀχερουσίς / Ἀχερουσιάς). Le Argonautiche contengono nomi di persone e eroi, ma anche molti nomi di luoghi. In greco i nomi di persone e luoghi sono spesso accompagnati da derivati in -ῐδ... (-ῐδ- o -ῐδᾱ-), ma l'aggiunta del suffisso può creare una parola che non si adatta all’esametro. Lo scopo dell’articolo sarà di considerare quali processi morfologici furono usati da Apollonio di Rodi per piegare questi derivati ai vincoli dell’esametro. Saremo portati in più occasioni a chiederci a quale dialetto greco o a quale lingua appartengono le parole che portano questi suffissi.

On essaie de corroborer l’hypothèse de Rudolf Merkel selon laquelle l’affranchi d’Auguste, philologue, ami d’Ovide et préfet de la Bibliothèque Palatine Hygin est bien le destinataire de la dernière pièce du livre 3 des Tristes. Pour ce faire, avant d’identifier les signa cryptologiques disposés par Ovide, on évoque les fonctions et la personnalité d’Hygin ainsi que les fonctions de Pompeius Macer, qui s’est aussi occupé de la Bibliothèque Palatine. Au cours de la discussion on interprète plusieurs passages d’auteurs divers (Auguste, Ovide, Suétone, Tzetzès sur Callimaque), on suggère des émendations de certains de ces passages et l’on évoque aussi des questions relatives au travail des bibliothécaires de l’Antiquité et à la cryptologie littéraire antique, We try to corroborate Rudolf Merkel’s idea that Ovid’s friend, the philologist and prefect of the Palatine Library Hyginus is actually the addressee of the last poem of book 3 of the Tristia collection. In order to do so, before identifying the cryptological signa laid by Ovid, we discuss the position and personality of Hyginus, the position of Pompeius Macer, who was also busy with the Palatine Library. We also endeavour to explain passages of various authors (Augustus, Ovid, Suetonius, Tzetzes on Callimachus), suggest emendations of some of these passages and discuss various issues pertaining to the achievement of ancient librarians and to ancient literary cryptology, Intentamos confirmar la idea de Rudolf Merkel de que Higino, el amigo de Ovidio y filólogo y prefecto de la Biblioteca Palatina, era en realidad el destinatario del último poema del tercer libro de la colección de las Tristezas. Para ello, antes de identificar las marcas criptológicas dejadas por Ovidio, vamos a analizar la posición y la personalidad de Higino, y la posición de Pompeyo Macro, quien también se encargaba de la Biblioteca Palatina. También vamos a intentar explicar los pasajes de varios autores (como Augusto, Ovidio, Suetonio o Tzetzes) sobre Calímaco, los cuales sugieren correcciones de algunos de estos pasajes, y examinan varios temas pertenecientes al logro de los antiguos bibliotecarios y a la antigua criptología literaria.

Lyric after Pindar should be seen not as declining and petering out, but as developing in ways which radically question or play with the fundamentals of the genre (or “super-genre”). The stanza is a crucial feature of lyric up to Pindar, especially when seen textually; “modernist” expansion into huge astrophic entities (Timotheus, etc.) and “postmodern” reduction into stichic lines (Callimachus, etc.) both involve radical rethinking of the super-genre, and one is a reaction to the other. However, the most innovative postmodernists are the poets somewhat earlier than Callimachus and Theocritus (Simmias, Philicus, etc.); Callimachus and Theocritus continue their ideas with new twists and new point. And the stanza is not really dead: within Timotheus’ and Callimachus’ poems stanza-like structures are built up. The late-classical and Hellenistic development of lyric is as dynamic and thought-provoking as that of sculpture. On ne devrait pas considérer que la lyrique après Pindare décline et s’épuise, mais plutôt qu’elle se développe selon des voies qui questionnent radicalement ou jouent avec les fondements du genre (ou « super-genre »). La strophe est une caractéristique cruciale de la lyrique jusqu’à Pindare, surtout d’un point de vue textuel ; l’expansion « moderniste » en grandes entités astrophiques (Timothée entre autres) et la réduction « postmoderne » à des vers stichiques (Callimaque entre autres) impliquent toutes deux une remise en cause radicale du super-genre, et l’une est une réaction à l’autre. Cependant, les postmodernistes les plus novateurs sont les poètes un peu antérieurs à Callimaque et Théocrite (Simmias, Philicos entre autres) ; Callimaque et Théocrite prolongent leurs idées avec de nouveaux ajustements et de nouveaux objectifs. Mais la strophe n’est pas réellement morte : dans les poèmes de Timothée et de Callimaque se construisent des structures d’apparence strophique. Le développement tardif et hellénistique de la lyrique est aussi dynamique et stimulant que celui de la sculpture. Dopo Pindaro la poesia lirica non declina e non si esaurisce, ma si sviluppa in modi che mettono in discussione o giocano con i fondamenti del genere (o sopra-genere). La stanza è un aspetto cruciale della lirica fino a Pindaro, specialmente se considerata da un punto di vista testuale; un’espansione “modernista” in enormi entità astrofiche (Timoteo, ecc.) e una riduzione “postmoderna” in versi stichici (Callimaco, ecc.) implicano entrambe un totale ripensamento del sopra-genere e l’una è una reazione all’altra. Tuttavia, i postmodernisti più innovativi sono i poeti che collochiamo un po’ prima di Callimaco e Teocrito (Simmia, Filico, ecc.). Callimaco e Teocrico riprendono il loro pensiero con nuovi sviluppi e una nuova prospettiva critica. La stanza non è davvero morta. Con i poemi di Timoteo e Callimaco vengono costruite strutture simili alla stanza. Lo sviluppo tardo-classico e ellenistico della lirica è dinamico e stimolante come quello della scultura.

Cet article traite des expressions littéraires de la jeunesse et de la nouveauté chez Apollonios de Rhodes. Il examine l’usage du langage de nouveauté dans plusieurs passages des Argonautiques tout en employant des méthodes philologiques, herméneutiques et métalittéraires, afin de démontrer que le principe et le langage de nouveauté chez Apollonios expriment un nouveau regard sur le monde. This article examines literary expressions of youth and newness in Apollonius of Rhodes. It explores the use of the diction of newness in a select number of passages throughout the Argonautica, employing philological, hermeneutic and metaliterary approaches in order to demonstrate that the concept and the language of novelty in Apollonius articulate new perspectives on the world. Questo articolo esamina le espressioni letterarie di giovani e novità in Apollonio Rodio. Essa esplora l’uso della dizione di novità in un numero selezionato di passaggi in tutto Le Argonautiche, impiegando gli approcci filologici, ermeneutici e metaletterari al fine di dimostrare che il concetto e il linguaggio di novità in Apollonio articolano nuove prospettive sul mondo.

The monumental new commentary by Simon Hornblower on Lycophron’s “minor masterpiece,” as he calls the Alexandra, much helps our understanding of the text. Focussing rather on the historical evidence that might be alluded to in the work, however, Hornblower fails to take due care of literary interpretation. Le commentaire monumental que Simon Hornblower vient de publier sur le « chef d’œuvre mineur » de Lycophron, ainsi qu’il désigne l’Alexandra, apporte une aide importante à la compréhension du texte. Cependant, en se focalisant surtout sur la matière historique à laquelle l’œuvre peut faire allusion, Hornblower oublie de prendre suffisamment en considération l’interprétation littéraire du poème. Il nuovo commento monumentale di Simon Hornblower sul “piccolo capolavoro” di Licofrone, come chiama l’Alexandra, aiuta molto la nostra comprensione del testo. Concentrandosi in particolare sul materiale storica che potrebbero essere accennato nel lavoro, Hornblower tuttavia non tiene la dovuta cura dell'interpretazione letteraria.

L’originalité, cette nouveauté par rapport à la tradition, est un leitmotiv de la littérature hellénistique qui sera par la suite adopté par les écrivains romains. Callimaque défend notamment une esthétique qui rejette les voies poétiques habituelles. Le poète doit ainsi plutôt suivre « les chemins peu fréquentés » (Aet. 1, 27‑28 : κελεύθους | ἀτρίπτο]υς). Il ne s’agit pourtant pas d’une répudiation d’Homère ou du genre épique ; Callimaque se situe dans une longue tradition littéraire, à laqu...

In this study I evaluate Callimachus’ rhetorical presentation and characterization of local historians and their material as either “old” or “new.” The first section focuses upon the Hecale. I show that Callimachus artificially antiquates and at the same time highlights the newness of previously unattested elements that he draws from the contemporary Attic histories of Philochorus and Amelesagoras I turn to the Aetia in the second section and concentrate on four examples of the poet’s representation of local historians and historical texts. By exaggerating the antiquity of the historian, Callimachus presents himself as a participant in an ancient historical tradition, while simultaneously emphasizing the modern qualities of his own “local history” of the Ptolemaic oikoumene. Cette étude réévalue la présentation et la caractérisation des historiens régionaux comme « anciens » ou « nouveaux » chez Callimaque. Dans la première section, on se concentre sur l’Hécalé, afin de démontrer comment Callimaque rend artificiellement vétustes et à la fois nouveaux des éléments des histoires attiques de Philochore et d’Amélésagoras. Dans la deuxième section, on se tourne vers les Aitia, dont on précise quatre exemples de la représentation d’historiens régionaux. En amplifiant l’antiquité de l’historien, Callimaque se représente comme un participant à la tradition, de même qu’il met l’accent sur les aspects modernes de sa propre ‘histoire locale’ de l’oikoumene des Lagides. In questo studio esamino la presentazione retorica e la caratterizzazione degli storici locali e del loro materiale da parte di Callimaco come “antico” o “nuovo.” La prima sezione è dedicata all’Ecale. Qui mostro che Callimaco, in modo artificiale, attribuisce antichità e al tempo stesso sottolinea la novità di elementi precedentemente non attestati che attinge dalle coeve storie attiche di Filocoro e di Amelesagora. Passo poi a trattare degli Aetia nella seconda sezione e mi concentro su quattro esempi del modo in cui il poeta ritrae gli storici locali e i loro testi. Esagerando l’antichità dello storico, Callimaco presenta se stesso come partecipe di un’antica tradizione storica e, insieme, pone in rilievo le caratteristiche moderne della sua stessa “storia locale” dell’ecumene tolemaica.

Par cet article nous souhaitons examiner, à travers le cas particulier de Lysippe, le processus d’élaboration de la notion de filiation artistique dans la critique d’art ancienne. Il s’agira notamment de voir comment les théoriciens du début de l’époque hellénistique ont envisagé les rapports d’imitation entre Lysippe et ses disciples, ainsi que les phénomènes de continuité ou de discontinuité stylistique entre le maître et ses successeurs. Le point de départ de cette étude est la première épigramme du cycle des andriantopoiika de Posidippe, dont nous souhaitons mettre en évidence les liens avec des théories probablement exposées dans les traités contemporains de Douris de Samos et de Xénocrate d’Athènes. Cette épigramme mentionne trois artistes « anciens » (peut-être trois générations d’artistes : maître, disciple et Enkelschüler) dont les œuvres sont caractérisées comme « rigides » et opposées à celles des nouveaux artistes qui suivent les préceptes de Lysippe, un artiste qui passait, selon certaines anecdotes, pour n’avoir été formé par aucun maître, mais par la nature elle-même. Les autres épigrammes que Posidippe consacre aux bronziers montrent que les principes de Lysippe ont pu inspirer des œuvres aussi différentes que le portrait très précis du vieux poète Philitas par le bronzier Hécataios ou la représentation auguste et colossale du dieu Hélios par Charès de Lindos. Un passage plinien lui aussi inspiré de ces premiers traités d’histoire de l’art, la description des qualités stylistiques de l’œuvre d’Euthycrate, disciple de Lysippe, fait état d’une conception de la transmission de l’enseignement artistique, des qualités stylistiques et du savoir technique entre le maître et son disciple qui rejoint les présupposés théoriques de Posidippe. Le vocabulaire stylistique employé dans ce passage de Pline nous permet de deviner la complexité de l’appareil théorique élaboré, au début de l’époque hellénistique, par Xénocrate et Douris. This paper examines the notion of “artistic filiation” in Early Hellenistic theories of art. We wish to highlight the links between the first epigram of Posidippus’ andriantopoiika cycle and the theories of art probably illustrated in the contemporary treatises of Duris of Samos and Xenocrates of Athens. In his epigram, Posidippus establishes a contrast between “ancient” and “modern” art. Ancient art was possibly represented by the mention of three artists belonging to three successive generations (an ancient master, his pupil and his Enkelschüler). Their works share a characteristic rigidity, apparently passed from one generation to the next. On the contrary, “new” works should now imitate the works of Lysippus, an artist believed to have had no other master than nature herself. Other epigrams by Posidippus express ideas on the stylistic qualities of ancient and new works of art and suggest that Lysippan principals were the source of inspiration of works as different as Hecataios’ slender and subtle portrait of the poet Philitas and of Chares of Lindos’ gigantic and noble representation of Helios, the Sun god. Pliny’s presentation of Euthykrates (one of Lysippus’ pupils), which probably derives from Xenocrates, expresses a similar conception of the transmission of artistic education, stylistic qualities and technical knowledge between master and pupil. The stylistic vocabulary that Pliny uses to characterize the works of Lysippus’ pupil allow us a tantalizing glimpse into Early Hellenistic theories of art. Attraverso questo articolo ci proponiamo di esaminare, tramite il caso particolare di Lisippo, il processo di elaborazione della nozione di filiazione artistica nella critica dell’arte antica. Vedremo soprattutto in che modo i teorici dell’arte vissuti all’inizio dell’età ellenistica concepirono sia i rapporti imitativi tra Lisippo ed i suoi discepoli che i fenomeni di continuità o di discontinuità stilistica fra il maestro ed i suoi successori. Il punto di partenza di questo studio è il primo epigramma del ciclo degli andriantopoiika di Posidippo, di cui desideriamo mettere in evidenza i legami con le teorie esposte, probabilmente, nei trattati coevi di Duride di Samo e di Senòcrate di Atene. Questo epigramma menziona tre artisti “antichi” (forse tre generazioni di artisti: maestro, discepolo ed Enkelschüler) le cui opere sono connotate come “rigide” e contrapposte a quelle dei nuovi artisti che seguono i precetti di Lisippo, il quale, stando a certi aneddoti, era noto per non aver avuto altri che la natura come maestro. Gli altri epigrammi che Posidippo dedica ai bronzisti mostrano che i principi di Lisippo hanno potuto ispirare opere diverse, come l’accuratissimo ritratto del vecchio poeta Filita realizzato dal bronzista Ecateo oppure la rappresentazione maestosa e colossale del dio Helios di Carete di Lindo. Un passaggio di Plinio — anch’egli ispirato da questi primi trattati di storia dell’arte — la descrizione delle qualità stilistiche dell’opera di Eutìcrate discepolo di Lisippo, attesta una concezione della trasmissione dal maestro al discepolo dell’insegnamento artistico, delle qualità stilistiche e del sapere tecnico che incontra i presupposti teorici di Posidippo. Il lessico stilistico utilizzato in questo passo pliniano permette di dedurre la complessità dell’apparato teorico elaborato, agli inizi dell’età ellenistica, da Senòcrate e da Duride.

This article offers a new interpretation of Stesichorus’ influence on the portrayal of the Cyclops in Theocritus’ Idylls 6 and 11. Stesichorus’ sympathetic treatment of Geryon provides a model for the reinvention of Polyphemus, although the characterization of the latter is more complex and informed by more genres, modes, and perspectives. In what follows I examine the relation between material archives and the rise of new literary forms before considering how tropes and allusions connected with youth, desire, blindness, and vulnerability generate a “neomorphic Cyclops” who, like other Hellenistic etiological constructs, internalizes the archive through the renewal of traditional poetics. Ce texte propose une nouvelle interprétation de l’influence de Stésichore sur le portrait du cyclope dans les 6e et 11e Idylles de Théocrite. Le portrait favorable de Géryon chez Stésichore fournit un modèle pour la réinvention de Polyphème, bien que le portrait de celui-ci soit complexe et influencé par plusieurs genres, modes et perspectives. Par la suite, on explore les rapports entre les archives et de nouvelles formes littéraires. On analyse comment les motifs liés à la jeunesse, le désir, la cécité et la vulnérabilité engendrent un cyclope ‘néomorphique’ qui, comme d’autres constructions étymologiques, assimile l’archive par le renouvellement de la poétique traditionnelle. Questo articolo propone una nuova interpretazione dell’influsso di Stesicoro sul ritratto del Ciclope negli Idilli 6 e 11 di Teocrito. Il trattamento simpatetico di Gerione offre un modello per la reinvenzione di Polifemo, benché la caratterizzazione di quest’ultimo è più complessa e costruita a partire da un numero maggiore di generi, modi e prospettive. Nelle pagine che seguono analizzerò la relazione tra gli archivi materiali e l’ascesa di nuove forme letterarie prima di passare a considerare il modo in cui i tropi e le allusioni associate con la giovinezza, il desiderio, la cecità e la vulnerabilità generino un “Ciclope neomorfico” che, come altre costruzioni eziologiche ellenistiche, interiorizza l’archivio tramite il rinnovamento della poetica tradizionale.

This paper investigates how Suetonius uses his representation of the literary taste of the emperor Tiberius to characterize him. Tiberius allegedly loved and imitated Hellenistic poets (Euphorion, Rhianus and Parthenius). How does this characterize him? Another question is whether this taste is modern or old-fashioned in comparison with the tastes of his contemporaries, in particular his predecessor Augustus. Finally I ask whether the fact that a similar literary taste (partly for the same authors) is attributed in the biographical tradition to Hadrian can be connected to Suetonius’ account of Tiberius’ literary interests. Cette étude examine la présentation des goûts littéraires de l’empereur Tibère chez Suétone. L’empereur était prétendûment passionné de littérature hellénistique et imita des poètes de l’époque, dont Euphorion, Rhianos et Parthénios. Comment cela contribue-t‑il à la caractérisation de Tibère ? Les goûts de Tibère sont-ils modernes ou démodés par rapport à ceux des autres empereurs romains, en particulier son prédécesseur Auguste ? Une telle passion littéraire est attribuée aussi à l’empereur Hadrien dans la tradition biographique, un cas que l’on peut associer au portrait de Tibère chez Suétone. Questo articolo esamina il modo in cui Svetonio utilizza la sua rappresentazione del gusto letterario dell’imperatore Tiberio per caratterizzarlo. A quanto sembra, Tiberio amava e imitava i poeti ellenistici (Euforione, Riano e Partenio). In che modo ciò lo caratterizza? Un’altra questione è se questo gusto sia moderno oppure antiquato al confronto con i gusti dei suoi contemporanei, in particolare il suo predecessore Augusto. Infine, mi domando se il fatto che un simile gusto letterario (in parte per gli stessi autori) sia attribuito ad Adriano nella tradizione biografica possa essere connesso al resoconto svetoniano degli interessi letterari di Tiberio.

Catullus’ poem 64 is a highly complex text, the interpretation of which has long divided scholarship. In the present paper I look at possible political resonances of the epyllion in its historical context. First, I propose an intertextual reading of two passages from Catullus 64 (the catalogues of mortal and divine guests that attend the wedding at Pharsalus) in the light of Callimachus’ Hymn to Delos. I argue that Catullus uses the Thessalian section of the hymn with the struggle between the river Peneios and the war-god Ares not only as a source for learned mythological and geographical details, but also as a substantial subtext for his dark vision of Thessaly as a landscape foreboding war and civil war. In a second reading, I then look back at Catullus 64 from the perspective of two later Roman poets, Virgil and Lucan, who historicize Catullus’ mythical Thessaly even more specifically in the light of the civil wars. As examples I take the epilogue to the first book of the Georgics and especially Lucan’s Thessalian excursus in the sixth book of his Bellum civile, where he reworks Catullus as well as Callimachus in order to characterize his Thessaly as a literary landscape predestined for the horrors of the civil war battle at Pharsalus. Le poème 64 de Catulle est un texte très complexe, dont l'interprétation a longtemps divisé les savants. Dans le présent article, je recherché les résonances politiques possibles de l’epyllion dans son contexte historique. Tout d'abord, je propose une lecture intertextuelle de deux passages du poème 64 de Catulle (les catalogues des clients mortels et divins qui sont présents au mariage à Pharsale) à la lumière de l'Hymne à Délos de Callimaque. Je soutiens que Catulle utilise la section thessalienne de l'hymne sur la lutte entre le fleuve Pénée et le dieu de la guerre Arès, non seulement comme source érudite pour plus de détails mythologiques et géographiques, mais aussi comme un sous-texte important pour sa vision sombre de la Thessalie comme paysage annonçant la guerre et la guerre civile. Dans un deuxième temps, je reviens au poème 64 de Catulle dans la perspective de deux poètes latins ultérieurs, Virgile et Lucain, qui historicisent la Thessalie mythique de Catulle encore plus nettement à la lumière des guerres civiles. À titre d'exemples, je prends l'épilogue du premier livre des Géorgiques et surtout l’excursus thessalien de Lucain dans le sixième livre de son Bellum civile, où il retravaille Catulle ainsi que Callimaque afin de caractériser sa Thessalie comme un paysage littéraire prédestiné pour les horreurs de la la bataille de la guerre civile à Pharsale. Il carme 64 di Catullo è un testo molto complesso la cui interpretazione divide da tempo la critica. Nel presente articolo considero i possibili echi politici dell’epillio nel suo contesto storico. In primo luogo, propongo una lettura intertestuale di due passi dal carme 64 (il catalogo degli ospiti mortali e divini che partecipano al matrimonio a Farsalo) alla luce dell’Inno a Delo di Callimaco. Sostengo che Catullo utilizzi la sezione tessalica dell’inno, con lo scontro fra il fiume Peneo e il dio della guerra Ares, non solo come fonte di dettagli mitologici e geografici, ma anche come rilevante sottotesto per la sua visione negativa della Tessaglia come paesaggio che prefigura la guerra e soprattutto la guerra civile. In una seconda lettura, ritorno al carme 64 di Catullo dal punto di vista di due più tardi poeti romani, Virgilio e Lucano, che storicizzano la Tessaglia mitica di Catullo ancora più precisamente alla luce delle guerre civili. Come esempi prendo l’epilogo al primo libro delle Georgiche e soprattutto l’excursus tessalico di Lucano nel sesto libro del Bellum civile, nel quale egli rielabora Catullo così come Callimaco al fine di caratterizzare la sua Tessaglia come paesaggio letterario, predestinato agli orrori della battaglia di Farsalo.

Studies of epyllion have largely been limited to texts in dactylic hexameter. Certain elegiac poems, however, are similar to these epyllia in style and theme. Using Callimachus’ Victoria Berenices as a case study, this paper argues that these elegiac poems have a place in the conclusions and investigations of epyllion. After situating the Victoria Berenices relative to previous epinician poetry, the poem is explored in terms of its relationship to archaic elegiac predecessors that also bear resemblances to modern conceptions of epyllion. The discussion of these elegiac epyllia is then read in the context of several ancient literary critics. Les études sur l’epyllion ont été largement limitées aux textes en hexamètres dactyliques. Certains poèmes élégiaques cependant sont semblables à ces epyllia aussi bien par leur style que par leur sujet. Prenant La Victoire de Bénénice de Callimaque pour étude de cas, cet article soutient que ces poèmes élégiaques ont une place dans les conclusions et les enquêtes à propos de l’epyllion. Après avoir été situé par rapport à la poésie épinicique qui l’a précédé, le poème est exploré dans sa relation à ses prédécesseurs élégiaques archaïques qui apportent aussi des points de contact avec les conceptions modernes de l’epyllion. La discussion de ces epyllia élégiaques est ensuite envisagée dans le contexte de plusieurs critiques littéraires anciennes. Gli studi sull’epillio si sono per la maggior parte limitati all’analisi dei testi in esametri. Alcuni componimenti elegiaci, tuttavia, sono simili a questi epilli per stile e tema. Utilizzando la Victoria Berenices come esempio, questo articolo sostiene che questi componimenti elegiaci abbiano un posto nelle conclusioni e nelle indagini relative all’epillio. Dopo aver collocato la Victoria Berenices alla più antica poesia epinicia, il componimento è esplorato nei termini del suo rapporto con i precedenti elegiaci arcaici che hanno anche somiglianze con i concetti moderni di epillio. La discussione di questi epilli elegiaci è quindi inquadrata nel contesto della critica letteraria antica.

Nel presente articolo si suggerisce l’ipotesi che il dorismo τεθμός, presente in alcuni oracoli epigrafici del santuario di Klaros, costituisca un’ importante testimonianza dei rapporti che intercorrono tra l’opera di Callimaco e la poesia oracolare di Klaros. In particolare, assumendo come estremi dell’analisi l’Ecale callimachea e gli oracoli clarii provenienti dai centri di Hierapolis e Kaisareia Troketta, si cercherà di dimostrare che il reimpiego del vocabolo, inserito nel nesso oracolare κατὰ τεθμόν/κατὰ τεθμά, è da ricondursi a Callimaco. L’argomentazione si articolerà pertanto nell’indagine delle occorrenze letterarie ed epigrafiche di τεθμός/θεσμός dall’età classica all’età imperiale, ossia nel periodo in cui furono prodotti gli oracoli, riservando una particolare attenzione all’ evoluzione semantica del termine sino all’epoca ellenistica. Si noterà che, sebbene il recupero della ‘glossa’ callimachea da parte degli oracoli non sia isolato all’interno della produzione epigrafica in versi in età imperiale, l’impiego sistematico del dorismo nella poesia oracolare di Klaros non può che discendere dall’importanza che Callimaco gli attribuisce nella sua opera. Cet article formule l’hypothèse que le terme dorien τεθμός, qu’on trouve dans certains oracles épigraphiques du sanctuaire de Claros, représente une preuve pertinente des relations entre l'œuvre de Callimaque et la poésie oraculaire de Claros. Cette conclusion est fondée sur l'examen des occurrences littéraires et épigraphiques de τεθμός / θεσμός de l'époque classique jusqu'à l'époque impériale, avec un accent particulier sur l'évolution sémantique du mot jusqu'à l'époque hellénistique. L'emploi systématique de ce terme ne peut pas ne pas provenir de l'importance attachée à celui-ci par Callimaque dans ses œuvres. The paper suggests that the dorism τεθμός, found in some epigraphical oracles from the sanctuary of Klaros, represents a relevant proof of the relationships between Callimachus’ oeuvre and the oracular poetry from Klaros. This conclusion is based on the scrutiny of the literary and epigraphical occurrences of τεθμός/θεσμός from the classical era up to the imperial age, with particular emphasis on the semantic evolution of the word up to the Hellenistic age. The systematic employ of this gloss cannot but derive from the importance attached to it by Callimachus in his works.

Dans cet article nous envisageons des points de rencontre possibles entre l´Hécalé de Callimaque et les « res Atticae » d’Euphorion (dans ses poèmes les Arai ou la Mopsopie), et comment le poète de Chalcis se réapproprie un intérêt pour l’Attique de Callimaque dans son poème fragmentaire Hécalé. Mais nous montrons aussi comment Euphorion, pour la construction de son poème, a utilisé des mots comme κελέβη, parmi d’autres, qui sont cités aussi par Callimaque dans son epyllion. In questo articolo sono considerati in primo luogo i possibili punti di contatto tra l’epillio Ecale di Callimaco e gli “res Atticae” di Euforione (negli sui poemi Arai e Mopsopia), e come il poeta di Calcide le impiega per un interesse per l’Attica di Callimaco nello suo poema frammentario Ecale. Ma mostriamo anche come Euforione, per la construzione dei sui poemi a talvolta anche pienamente assunto parole come κελέβη, tra altre, che sono citate anche per Callimaco nel suo epillio. In this paper we consider first the possible points of tangent between Callimachus’ Hecale and the “res Atticae” of Euphorion (in his poems the Arai and the Mopsopia), as far as the poet of Chalcis reappropriates an interest for the Attica of Callimachus in his fragmentary poem Hecale. But we try to show also how Euphorion’ links with Callimachus ultimately prove to be quite thin in the writing of his poems, with words like κελέβη, among others, that are quoted by Callimachus in his epyllion.

Cet article s'attache à mettre en évidence les principales modalités de la dédicace dans la poésie hellénistique, en particulier dans les productions du IIIe siècle av. J.-C. Certains poèmes hellénistiques incluent, dans leurs premières lignes, la mention d'un destinataire privilégié auquel le poète s'adresse au vocatif (ainsi pour Nicias, dans les Idylles de Théocrite). D'autres œuvres ont pour éponyme un haut personnage dont le poète a cherché l'appui (ainsi pour Hippomédon chez Euphorion) ; les savants alexandrins comme Hermésianax se plaisent d'ailleurs à reconstituer, y compris pour des œuvres archaïques, des destinataires privilégiés dont ils peuvent retrouver le nom soit dans le titre de l'œuvre soit crypté dans une formule employée par l'auteur (on songe au cas d'Èoiè destinataire supposée du Catalogue des femmes d'Hésiode). Mais c'est surtout au cas des Aitia de Callimaque et aux nouvelles épigrammes de Posidippe que s'intéresse le présent article : l'architecture d'ensemble du recueil callimachéen est soigneusement réglée de manière à mettre en valeur les figures de rang royal qui fournissent le sujet des élégies cadres du recueil (Victoria et Coma Berenices notamment). Dans ces pièces, Callimaque représente à plusieurs reprises des gestes d'offrande votive qui permettent de suggérer que la dédicace religieuse d'un objet préfigure la dédicace du poème callimachéen à l'une des figures mi-divines et mi-royales que sont les premières reines d'Alexandrie. Un procédé similaire est à l'œuvre dans les anathematika de Posidippe, épigrammes votives où le poète célèbre l'offrande à Aphrodite-Arsinoé d'objets qui sont susceptibles d'être interprétées comme des métaphores du poème (étoffe, lyre d'Arion, coupe).

L’Hymne à Délos de Callimaque présente l’une des descriptions les plus étonnantes de l’Antiquité d’un paysage personnifié. Cet article s’attache à deux aspects de la représentation pour ainsi dire surréaliste de Callimaque. Premièrement, j’étudie de manière assez détaillée les conventions et les concepts de la poésie antérieure que Callimaque utilise et détourne pour créer sa propre image d’un paysage mouvant et animé. Je m’intéresse en particulier aux personnifications des éléments géographiques et aux expressions métaphoriques ou métonymiques que l’on trouve dans la poésie archaïque. Deuxièmement, je me demande si nous pouvons restituer l’effet que le renversement de telles conventions a pu avoir sur le lectorat ancien de Callimaque. Cela nécessite que je prenne en considération les théories qui concernent la visualisation (energeia) et la plausibilité (pithanotès) développées dans les anciens traités poétiques et rhétoriques, qui étaient connues ou qui se sont développées dans l’environnement lettré de Callimaque, au Musée d’Alexandrie au IIIème siècle avant J.-C. Afin de mieux comprendre les problèmes posés par l’Hymne à Délos, j’évoque aussi quelques appréciations critiques modernes du poème. The Delos Hymn of Callimachus presents one of antiquity’s most astonishing descriptions of personified landscape. This article addresses two aspects of Callimachus’ almost surrealistic representation. First, I look in some detail at conventions and concepts from earlier poetry that Callimachus uses and abuses to create his peculiar picture of a moving, animated landscape. I focus in particular on personifications of geographical items and on metaphorical or metonymical expressions as they are found in archaic poetry. Secondly, I ask whether we can reconstruct the effect that overturning such conventions may have had on Callimachus’ ancient readers. This entails that I will look at theories concerning visualization (enargeia) and plausibility (pithanotès) from ancient literary and rhetorical treatises known to or originating in the learned environment of Callimachus, the Alexandrian Museum of the third century BC. To get a clear focus on the problems the Delos Hymn presents, I also survey some modern critical appraisals of the poem. L’Inno a Delo di Callimaco presenta una delle più sorprendenti descrizioni di paesaggio personificato dell’antichità. Questo articolo analizza due aspetti della rappresentazione quasi surreale che fa Callimaco. In primo luogo, discuto in dettaglio convenzioni e concezioni della poesia più antica di cui Callimaco fa uso e abuso per creare la sua particolare immagine di paesaggio animato e in movimento. Mi concentro in particolare sulle personificazioni di elementi geografici e su espressioni metaforiche o metonimiche reperibili nella poesia arcaica. In secondo luogo, mi chiedo se possiamo ricostruire l’effetto che il capovolgimento di tali convenzioni potesse avere sul pubblico antico di Callimaco. Ciò comporta il riferimento alle teorie relative alla visualizzazione (enargeia) e alla plausibilità (pithanotes) in antichi trattati di letteratura e retorica noti o derivati dall’ambiente erudito di Callimaco, il Museo alessandrino del III secolo a.C. Per avere una chiara percezione dei problemi presentati dall’Inno a Delo, passo in rassegna alcune valutazione critiche moderne del componimento.

Cet article explore l’utilisation de la poésie iambique archaïque dans les Iambes de Callimaque. En tant qu’iambographe, le poète hellénistique se place en dehors de la sphère de la haute poésie dont il relève en général et sa nouvelle et « légère » écriture iambique s’engage dans une confrontation avec les adversaires à la fois personnels et littéraires de Callimaque.This paper explores the use of archaic iambus in Callimachus’ own Iambi.Qua iambographer the Hellenistic poet places himself outside the realm of high poetry where he usually belongs and his new, “mild” iambus engages itself in a confrontation with Callimachus’ opponents that is both personal and literary.Questo articolo esplora l’uso del giambo arcaico nei Giambi callimachei. In quanto giambografo il poeta ellenistico si pone al di fuori dell’ambito poetico ‘alto’ ove di solito egli risiede. Il suo nuovo, mite giambo si impegna in un confronto con gli avversari di Callimaco che è al tempo stesso personale e letterario.

Cet article suggère que dans les Iambes Callimaque a pris le masque d’Hipponax pour tenir le rôle d’un maître d'esthétique, plongé dans une polémique contre les nouvelles tendances artistiques et les goûts esthétiques. Pour vérifier cette hypothèse, j’essaie d’établir une comparaison avec la fortune littéraire et archéologique de Boupalos, adversaire d’Hipponax (peut-être uniquement fictionnel, mais pas seulement).This article suggests that in the book of Iambs Callimachus has taken on Hipponax’ mask as prototype of a teacher of aesthetics, engaged in a polemic against new artistic trends and aesthetic tastes. In order to prove such an hypothesis, I try to compare it to the literary and archeological fortune of Bupalos, opponent to Hipponax (though perhaps fictional, but not only).In questo articolo si suggerisce che nel libro dei Giambi Callimaco abbia assunto la maschera di Ipponatte in quanto prototipo del poeta‐maestro di estetica, impegnato in una polemica contro nuove tendenze artistiche e gusti estetici. Allo scopo di verificare questa ipotesi, si indagano e si pongono a confronto la fortuna letteraria e quella archeologica di Bupalo, avversario per antonomasia (ma forse fittizio, e non unico) di Ipponatte.

Plusieurs élégies rassemblées dans les Aitia de Callimaque s'attachent à expliquer les origines de tel ou tel culte ou d’une iconographie inattendue dont le temps a pu obscurcir la signification. Le recueil de Callimaque constitue ainsi un témoignage précieux sur la statuaire archaïque et sur sa réception auprès des érudits de l’époque hellénistique. Le présent article cherche à expliquer les choix opérés par Callimaque au sein de cette présentation de l’art archaïque : loin d'être disposées sans ordre, les notices rassemblées par Callimaque obéissent à des logiques de sélection et de classement que le lecteur moderne peut encore deviner. Par delà l’apparent désordre des fragments d’ecphraseis livrés par les découvertes papyrologiques, on perçoit que les poèmes que Callimaque a consacrés aux origines de la statuaire formaient probablement un tout signifiant. Le discours sur les statues sert ainsi de support à l’expression de positions éthiques, esthétiques et politiques : des images archaïques, telles que l’Apollon délien de Tectaios et d’Angélion ou une Héra de Samos, sont par exemple relues et réinterprétées dans l’intention d’inventer un passé susceptible de justifier les innovations politiques de la cour alexandrine et de les ancrer dans des interprétations iconographiques que le poète invente peut-être, bien qu’il feigne de les tirer de l’oubli. Pour ce faire, il applique aux images archaïques des techniques d’analyse allégorique qui sont sans doute directement inspirées par l'exégèse du texte homérique.Several fragmentary elegies of Callimachus’ Aitia were meant to explain the origins of a given cult or of a strange iconography whose meaning had been obscured by the passing of time. The Aitia are thus a very important source on archaic sculpture and on its reception in Hellenistic times. This paper attempts to explain how Callimachus selected the statues that he describes : his ecphraseis were apparently meant to illustrate his political and aesthetic views. For instance, he proposes an allegorical reading of the Delian Apollo by Tectaios and Angelion and of one of the cult statues of the Samian Hera ; the details that Callimachus highlights in both descriptions encourage the reader to compare these archaic representations of the gods with the new king and the new queen of Alexandria. The poet thus leads his readers to believe that the political and cultural innovations of the Ptolemaic dynasty were in fact based on well-known models provided by Greek cultural and religious artifacts of the Archaic period. In order to fulfill this tour de force, Callimachus applies to the reading of statues and of visual artifacts a set of techniques that he perhaps borrowed from the allegorical readings of the Homeric poems.Molte elegie raccolte negli Aitia di Callimaco illustrano le origini di un culto o di un’iconografia inattesa il cui significato è stato forse oscurato dal tempo. La raccolta callimachea costituisce così una testimonianza preziosa per la statuari arcaica e la sua ricezione presso gli eruditi alessandrini. Il presente articolo cerca di spiegare le scelte operate da Callimaco nell’ambito di questa presentazione dell’arte arcaica: lungi dall’essere disposte casualmente, le informazioni radunate da Callimaco obbediscono a logiche di selezione e di ordinamento che possono essere ancora comprese dal lettore moderno. Tramite l’apparente disordine dei frammenti di ecphraseis restituiti dalle scoperte papirologiche si percepisce che i carmi dedicati da Callimaco alle origini della statuaria formavano, probabilmente, un insieme provvisto di significato. Il discorso sulle statue serve così di supporto all’espressione di posizioni etiche, estetiche e politiche: alcune immagini arcaiche, come l’Apollo delio di Tetteo e Angelione o l’Era di Samo, sono per esempio rilette e reinterpretate con l’intenzione di inventare un passato suscettibile di giustificare le innovazioni politiche della corte alessandrina e di ancorarle a interpretazioni iconografiche che il poeta forse inventa, pur fingendo di sottrarle all’oblio. Per farlo egli applica alle immagini arcaiche delle tecniche di analisi che sono senza dubbio direttamente sipirate all’esegesi del testo omerico.

International audience; Cet article pose les principes d'une comparaison entre l'histoire des bibliothèques impériales en Chine et l'histoire des bibliothèques en Grèce ancienne, plus particulièrement à l'époque hellénistique.